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La partie sur les conséquences aux latitudes moyennes est mal sourcée, je compléterais. Y a de la mise à page à faire aussi. Pour le reste, ce que j'ai fait, c'est continuer à tout refaire ^^
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La partie restante persistera deux, trois, quatre ans ou plus et son épaisseur atteindra alors 4 à {{unité|5|mètres}}. Pendant ce temps, cette croûte de glace traversera l’[[Océan Arctique|océan Glacial]], emportée par les courants : c’est la dérive arctique.
La partie restante persistera deux, trois, quatre ans ou plus et son épaisseur atteindra alors 4 à {{unité|5|mètres}}. Pendant ce temps, cette croûte de glace traversera l’[[Océan Arctique|océan Glacial]], emportée par les courants : c’est la dérive arctique.
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==Suivi et observation de la banquise==
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Les mesures sont menées par satellites depuis 1979. Avant cette date, le Canada établit des relevés systématiques depuis 1971, et les USA à travers le NIC depuis 1972. Un effort de compilation de données issues des marines de différents pays a permis de reconstruire avec précision bonne la superficie de banquise depuis 1953, et d’une précision moyenne depuis 1901<ref> Walsh, J. E., and W. L. Chapman, 2001: Twentieth-century sea ice variations from observational data. Ann. Glaciol.,33, 444–448.{{lien web|url= ftp://128.208.240.87/incoming/PolarFridays/2-walsh_2001.pdf|titre= Twentieth-century sea ice variations from observational data |date=2001}}</ref>.


== La banquise et les navires ==
== La banquise et les navires ==
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==Paléoclimatologie==
La banquise Arctique a commencé à être présente il y a 47 millions d'années. Elle est devenue une composante permanente de l'Arctique il y a 13 millions d'années, et a atteint son maximum d'extension durant les 3 derniers millions d'années<ref>http://bprc.osu.edu/geo/publications/polyak_etal_seaice_QSR_10.pdf</ref>


== La banquise et le réchauffement climatique en Arctique ==
== La banquise et le réchauffement climatique en Arctique ==
===Évolution actuelle et attendue===
===Évolution actuelle et attendue===
[[Image: Sea Ice Decline and models comparaison.jpg|thumb|taille=420|right|Extension de la banquise en Septembre (courbe noire) et résultats des simulations par les modèles du quatrième rapport du [[GIEC]] (courbe bleue) et du cinquième rapport du [[GIEC]] (courbe rouge).]]Tous les modèles climatiques informatiques prédisent que le réchauffement climatique touchera plus fortement la région polaire arctique. Dans cette région, l’élévation de la température serait environ le double de l’augmentation moyenne à la surface de la planète. Cette évolution est confirmée sur le terrain par la [[National Aeronautics and Space Administration|NASA]] et du National Snow and Ice Data Center (NSIDC) qui révèle que l’étendue de la banquise du [[pôle Nord]] n’a jamais été aussi réduite depuis plus d’un siècle. Des recherches supplémentaires ont de plus montré que le déclin était sans précédent depuis au moins 1 500 ans<ref>Kinnard et al. 2011, Reconstructed changes in Arctic sea ice over the past 1,450 years, Nature, 479, 509-512, doi:10.1038/nature10581.{{lien web|url=http://www.geotop.ca/pdf/devernalA/Kinnard_et_al_nature_2011.pdf|titre=Reconstructed changes in Arctic sea ice over the past 1,450 years|site=[[Geotop]]|date=24 Novembre 2011}}</ref>. L'étude ne remontant pas plus loin dans le passé, notons tout de même que la désintégration des [[barrière de glace|plateforme glaciaire]] d'[[Ellesmere]] vieille de 4500 ans est en cours<ref>{{lien web|url=https://www.ec.gc.ca/glaces-ice/default.asp?lang=Fr&n=61AC2459-1|titre=Le vêlage du plateau de glace d'Ayles|site=[[Environnement Canada]]|date=30 Juillet 2012}}</ref>.
[[Image: Sea Ice Decline and models comparaison.jpg|thumb|taille=420|right|Extension de la banquise en Septembre (courbe noire) et résultats des simulations par les modèles du quatrième rapport du [[GIEC]] (courbe bleue) et du cinquième rapport du [[GIEC]] (courbe rouge).]]Tous les modèles climatiques informatiques prédisent que le réchauffement climatique touchera plus fortement la région polaire arctique. Dans cette région, l’élévation de la température serait environ le double de l’augmentation moyenne à la surface de la planète. Cette évolution est confirmée sur le terrain par la [[National Aeronautics and Space Administration|NASA]] et du National Snow and Ice Data Center (NSIDC) qui révèle que l’étendue de la banquise du [[pôle Nord]] n’a jamais été aussi réduite depuis plus d’un siècle. Des recherches supplémentaires ont de plus montré que le déclin était sans précédent depuis au moins 1 500 ans<ref>Kinnard et al. 2011, Reconstructed changes in Arctic sea ice over the past 1,450 years, Nature, 479, 509-512, doi:10.1038/nature10581.{{lien web|url=http://www.geotop.ca/pdf/devernalA/Kinnard_et_al_nature_2011.pdf|titre=Reconstructed changes in Arctic sea ice over the past 1,450 years|site=[[Geotop]]|date=24 Novembre 2011}}</ref>. L'étude ne remontant pas plus loin dans le passé, notons tout de même que la désintégration des [[barrière de glace|plateforme glaciaire]] d'[[Ellesmere]] vieille de 4500 ans est en cours<ref>{{lien web|url=https://www.ec.gc.ca/glaces-ice/default.asp?lang=Fr&n=61AC2459-1|titre=Le vêlage du plateau de glace d'Ayles|site=[[Environnement Canada]]|date=30 Juillet 2012}}</ref>.
En septembre 2005, la superficie de la banquise arctique était de 25 % inférieure à celle qu’elle avait en moyenne dans les années 1980. En septembre 2006, l'extension de la banquise était proche du record de 2005, sans toutefois le battre. Le 18 septembre 2007, il n'y avait plus que {{nombre|4.17}} millions de kilomètres carrés de glace restant dans l'arctique<ref name="ice"/>, ce qui bat le record de 2005 ({{nombre|5.32}}) de plus de {{nombre|1}} million de kilomètres carrés. En général, les satellites mesurent la superficie de la banquise là où de la glace en concentration de 15 % et plus est présente. Ces données sont prises régulièrement par la NSIDC et la UIUC. Par contre, il n'y avait que {{nombre|2.92}} millions de kilomètres carrés de banquise avec une concentration de glace de 95 % et plus, ce qui montre un affaiblissement de la glace pérenne. C'est de loin la plus petite superficie observée par les satellites. De 1979 (début des observations régulières par satellite) à 2011, la banquise a diminué de près de 30 % en été.
Dans le même temps, suite à l’amincissement de la banquise, le volume est en chute libre. Il atteint ainsi {{nombre|3263}} kilomètres cube en 2012, soit une baisse d’environ 80% depuis 1979{{lien web|url=http://psc.apl.washington.edu/wordpress/research/projects/arctic-sea-ice-volume-anomaly/|titre= Arctic Sea Ice Volume Anomaly, version 2|site=PIOMAS|auteur=J. Zhang|date=27 Octobre2012}}.
L’étendue de la fonte de la banquise est telle qu’un point de non-retour sera probablement atteint dans la décennie à venir (2010 - 2020). En effet, les eaux sombres non recouvertes de glace de l’océan Arctique absorbent bien davantage la lumière solaire que la très réfléchissante banquise qui joue le rôle de miroir ([[albedo]]). Ainsi, plus la banquise se réduit, plus l’océan Arctique se réchauffe rapidement, accélérant ainsi la fonte du reste de la banquise et ainsi de suite ([[rétroaction positive]])<ref>Perovich, D. K., J. A. Richter-Menge, K. F. Jones, and B. Light (2008), Sunlight, water, and ice: Extreme Arctic sea ice melt during the summer of 2007, Geophys. Res. Lett., 35, L11501, doi:10.1029/2008GL034007.{{lien web|url=http://www.see.ed.ac.uk/~shs/Climate%20change/Data%20sources/Perovic%20ice%20cover.pdf|titre=Sunlight, water, and ice: Extreme Arctic sea ice melt during the summer of 2007|site=[[Geophysical Research Letters]]|date=3 Juin 2008}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=http://tamino.wordpress.com/2012/10/01/sea-ice-insolation/|titre=Sea Ice Insolation|site=Blog de Tamino|auteur=Grant Foster, dit Tamino|date=3 Juin 2008}}</ref>{{,}}<ref> Hudson, S. R. (2011), Estimating the global radiative impact of the sea ice–albedo feedback in the Arctic, J. Geophys. Res., 116, D16102, doi:10.1029/2011JD015804.{{lien web|url=http://www.agu.org/pubs/crossref/2011/2011JD015804.shtml|titre=Estimating the global radiative impact of the sea ice–albedo feedback in the Arctic|site=[[AGU]]|date=16 Août 2011}}</ref>. De plus, une accélération des flux méridiens est attendue en réponse au changement climatique, ce qui contribue à l’amplification Arctique<ref>Holland, M., Bitz, C.M., 2003: Polar amplification of climate change in coupled models. Climate Dynamics, 21, 221-232, 10.1007/s00382-003-0332-6.{{lien web|url= http://www.springerlink.com/content/kpb6v1cg4ubab4aj/fulltext.pdf|titre= Polar amplification of climate change in coupled models.|site=SpringerLink|date=17 Juin 2003}}</ref>{{,}}<ref>Alexeev, V., P. Langen, and J. Bates, 2005: Polar amplification of surface warming on an aquaplanet in “ghost forcing” experiments without sea ice feedbacks. Climate Dyn., 24, 655–666.{{lien web|url=http://www.springerlink.com/content/v05176n40u83656m/fulltext.pdf|titre= Polar amplification of surface warming on an aquaplanet in “ghost forcing” experiments without sea ice feedbacks.|site=SpringerLink|date=11 Mai 2005}}</ref>.
Point sur la perte de la banquise âgée en lien avec la perte de volume, et la baisse de l’albédo
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La disparition de la banquise est qualifiée de situation d’Arctique libre, l’océan étant libre de glace. La perte de la banquise aux mois d’Août et Septembre est ainsi une conséquence attendue depuis longtemps du réchauffement climatique<ref>Arctic sea ice decay simulated for a CO2 induced temperature rise doi: 10.1007/BF00133221 {{lien web|url=http://www.springerlink.com/content/h07756442w684w45/fulltext.pdf |titre=Arctic sea ice decay simulated for a CO2 induced temperature rise.|site=SpringerLink|date=1979}} </ref>. Le récent effondrement de la banquise estivale ont conduit les scientifiques a s’intéressé aux causes exactes de cette évolution. Il ressort que le forçage anthropique est le facteur dominant, ce qui n’exclut pas que la variabilité naturelle est pu aider à la marge, le tout fortement amplifié par les mécanismes décrits ci-dessus de l’amplification arctique<ref> Overland, J.E. (2009): The case for global warming in the Arctic. In Influence of Climate Change on the Changing Arctic and Sub-Arctic Conditions, J.C.J. Nihoul and A.G. Kostianoy (eds.), Springer, 13-23.</ref>. Une étude a ainsi démontré dès la fin des années 1990, l’évolution de la banquise n’avait aucune chance d’être que d’origine naturelle<ref> Vinnikov, K. Ya., Robock, A., Stouffer, R. J., Walsh, J. E., Parkinson, C. L. et al. 1999. Global warming and Northern Hemisphere sea ice extent. Science 286, 1934–1936.{{lien web|url= http://climate.envsci.rutgers.edu/pdf/VinnikovScience.pdf|titre= Global warming and Northern Hemisphere sea ice extent.|site=Université Rutgers du New jersey|date=20 octobre 199}} </ref>.
L’étendue de la fonte de la banquise est telle qu’un point de non-retour sera probablement atteint dans la décennie à venir (2010 - 2020). En effet, les eaux sombres non recouvertes de glace de l’océan Arctique absorbent bien davantage la lumière solaire que la très réfléchissante banquise qui joue le rôle de miroir ([[albedo]]). Ainsi, plus la banquise se réduit, plus l’océan Arctique se réchauffe rapidement, accélérant ainsi la fonte du reste de la banquise et ainsi de suite ([[rétroaction positive]])<ref>Perovich, D. K., J. A. Richter-Menge, K. F. Jones, and B. Light (2008), Sunlight, water, and ice: Extreme Arctic sea ice melt during the summer of 2007, Geophys. Res. Lett., 35, L11501, doi:10.1029/2008GL034007.{{lien web|url=http://www.see.ed.ac.uk/~shs/Climate%20change/Data%20sources/Perovic%20ice%20cover.pdf|titre=Sunlight, water, and ice: Extreme Arctic sea ice melt during the summer of 2007|site=[[Geophysical Research Letters]]|date=3 Juin 2008}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=http://tamino.wordpress.com/2012/10/01/sea-ice-insolation/|titre=Sea Ice Insolation|site=Blog de Tamino|auteur=Grant Foster, dit Tamino|date=3 Juin 2008}}</ref>{{,}}<ref> Hudson, S. R. (2011), Estimating the global radiative impact of the sea ice–albedo feedback in the Arctic, J. Geophys. Res., 116, D16102, doi:10.1029/2011JD015804.{{lien web|url=http://www.agu.org/pubs/crossref/2011/2011JD015804.shtml|titre=Estimating the global radiative impact of the sea ice–albedo feedback in the Arctic|site=[[AGU]]|date=16 Août 2011}}</ref>. De plus, une accélération des flux méridiens est attendue en réponse au changement climatique, ce qui contribue à l’amplification Arctique. Les experts considèrent cependant l'Arctique "libre" comme étant un état il ne reste que moins d'un million de kilomètre carrée d'extension de banquise, puisque physiquement un si faible reste ne fait plus de différence notable pour le système en entier<ref name="CarbonBrief Artic free">{{lien web|url=http://www.carbonbrief.org/blog/2012/09/arguing-over-when-the-arctic-will-be-sea-ice-free-is-missing-the-point|site=Blog CarbonBrief|date=25 Septembre 2012}}</ref>{{refsou}}.
Les experts considèrent cependant l'Arctique "libre" comme étant un état où il ne reste que moins d'un million de kilomètre carrée d'extension de banquise, puisque physiquement un si faible reste ne fait plus de différence notable pour le système en entier<ref name="CarbonBrief Artic free">{{lien web|url=http://www.carbonbrief.org/blog/2012/09/arguing-over-when-the-arctic-will-be-sea-ice-free-is-missing-the-point|titre=Arguing over when the Arctic will be sea ice free is missing the point|site=Blog CarbonBrief|date=25 Septembre 2012}}</ref>{{refsou}}.
Une fois la banquise estivale disparue, l’Arctique entre dans un état instable, où une bifurcation peut alors rapidement mener à la perte de la banquise hivernale<ref>I. Eisenman et J.S. Wettlaufer, (2008), Nonlinear threshold behavior during the loss of Arctic sea ice, Proc Natl Acad Sci U S A. 2009 January 6; 106(1): 28–32. doi:10.1073/pnas.0806887106.{{lien web|url= http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2629232/#FD2|titre=Nonlinear threshold behavior during the loss of Arctic sea ice|site=blog de Tamino|date=1 Octobre 2012}}</ref>. Il est donc probable que la banquise hivernale disparaisse une fois la perte de la banquise estivale devient suffisamment importante.
La quasi disparition de la banquise en fin d'été est sous estimée par tous les modèles du [[Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat|GIEC]] 2007 par rapport au pronostique 2008 et encore d'avantage au pronostique de la fin d'été 2012. En effet « selon certaines projections du [[Special Report on Emissions Scenarios|SRES]], les eaux de l’Arctique seraient pratiquement libres de glace à la fin de l’été d’ici la seconde moitié du {{XXIe}} (2050). »<ref>[http://www.ipcc.ch/pdf/assessment-report/ar4/syr/ar4_syr_fr.pdf Bilan GIEC 2007, des changements climatiques. Contribution des groupes de travail I, II et III au quatrième rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, 46{{e}} / 103 pages] Ipcc.ch publication du rapport en 2008</ref>.
La quasi disparition de la banquise en fin d'été est sous estimée par tous les modèles du [[Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat|GIEC]] 2007 par rapport au pronostique 2008 et encore d'avantage au pronostique de la fin d'été 2012. En effet « selon certaines projections du [[Special Report on Emissions Scenarios|SRES]], les eaux de l’Arctique seraient pratiquement libres de glace à la fin de l’été d’ici la seconde moitié du {{XXIe}} (2050). »<ref>[http://www.ipcc.ch/pdf/assessment-report/ar4/syr/ar4_syr_fr.pdf Bilan GIEC 2007, des changements climatiques. Contribution des groupes de travail I, II et III au quatrième rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, 46{{e}} / 103 pages] Ipcc.ch publication du rapport en 2008</ref>.
Cette sous-estimation est d’autant plus marquée qu’il est maintenant admis que la banquise aura pratiquement disparue d’ici 2030 au plus tard, au sens de l’Arctique libre défini ci-dessus (c'est-à-dire qu'il pourra toujours subsister un résiduel de glace au nord d'Ellesmere et Greenland). Une disparition de la banquise avant 2020 semble même de plus en plus probable. Les estimations s’étalent ainsi de 2016 à 2030<ref> {{lien web|url=http://www.ametsoc.org/atmospolicy/documents/May032006_Dr.WieslawMaslowski.pdf |titre=Causes of changes in Arctic Sea Ice|site=[[Société américaine de météorologie]]|date=3 Mai 2006}} </ref><sup>,</sup><ref>A. Coustou, ''Terre, fin de partie?'', éditions Eons, 2005</ref><sup> ,</sup><ref name="Interview de Barber">{{lien web|url=http://www.reuters.com/article/2009/10/29/us-climate-canada-arctic-idUSTRE59S3LT20091029?sp=true|titre=Interview de David Barber|site=[[Reuters]]|date=29 Octobre 2009}}</ref><sup>,</sup><ref name="Interview de Francis">{{lien web|url=http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=rZflv8GpgUA#!|titre=Interview de Jennifer Francis|site=[[Youtube]]|date=Septembre 2012}}</ref>{{,}}<ref name="Interview de Wadhams">{{>{{lien web|url= http://www.guardian.co.uk/environment/2012/sep/17/arctic-collapse-sea-ice |titre=Interview de Peter Wadhams|site=[[Guardian]]|date=17 Septembre 2012}}</ref>{{,}}<ref name="Interview de Stroeve">{{lien web|url=http://www.guardian.co.uk/environment/2012/sep/14/decline-sea-ice-arctic|titre=Interview de Julienne Stroeve|site=[[Guardian]]|date=14 Septembre 2012}}</ref>.

Cette sous-estimation est d’autant plus marquée qu’il est maintenant admis que la banquise aura pratiquement disparue d’ici 2030 au plus tard, au sens de l’Arctique libre défini ci-dessus (c'est-à-dire qu'il pourra toujours subsister un résiduel de glace au nord d'Ellesmere et Greenland). Une disparition de la banquise avant 2020 semble même de plus en plus probable. Les estimations s’étalent ainsi de 2016 à 2030<ref> {{lien web|url= http://www.ametsoc.org/atmospolicy/documents/May032006_Dr.WieslawMaslowski.pdf |titre=Causes of changes in Arctic Sea Ice|site=[[Société américaine de météorologie]]|date=3 Mai 2006}} </ref><sup>,</sup><ref>A. Coustou, ''Terre, fin de partie?'', éditions Eons, 2005</ref><sup> ,</sup><ref name="Interview de Barber">{{lien web|url= http://www.reuters.com/article/2009/10/29/us-climate-canada-arctic-idUSTRE59S3LT20091029?sp=true|titre=Interview de David Barber|site=[[Reuters]]|date=29 Octobre 2009}}</ref><sup>,</sup><ref name="Interview de Francis">{{lien web|url= http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=rZflv8GpgUA#!|titre=Interview de Jennifer Francis|site=[[Youtube]]|date=Septembre 2012}}</ref>{{,}}<ref name="Interview de Wadhams">{{>{{lien web|url= http://www.guardian.co.uk/environment/2012/sep/17/arctic-collapse-sea-ice |titre=Interview de Peter Wadhams|site=[[Guardian]]|date=17 Septembre 2012}}</ref>{{,}}<ref name="Interview de Stroeve">{{lien web|url= http://www.guardian.co.uk/environment/2012/sep/14/decline-sea-ice-arctic|titre=Interview de Julienne Stroeve|site=[[Guardian]]|date=14 Septembre 2012}}</ref>.
La difficulté des modèles à suivre la tendance vient de plusieurs facteurs, dont deux se détachent en particulier. D’une part, une mauvaise rhéologie est utilisé, c’est-à-dire que la dynamique de la banquise est mal simulé avec un comportement visqueux-plastique qui n’est pas réaliste et une épaisseur de banquise exagéré<ref>http://tel.archives-ouvertes.fr/docs/00/56/18/93/PDF/2010-10-05_phd_lucas_printversion.pdf</ref>{{,}}<ref> Kwok, R., and D. Sulsky. 2010. Arctic Ocean sea ice thickness and kinematics: Satellite retrievals and modeling. Oceanography 23(4):134–143, doi:10.5670/oceanog.2010.11. {{lien web|url= http://www.tos.org/oceanography/archive/23-4_kwok.pdf |titre= Arctic Ocean sea ice thickness and kinematics: Satellite retrievals and modeling.|site=[[Oceanography Society]]|date=2010}}</ref>.
La difficulté des modèles à suivre la tendance vient de plusieurs facteurs, dont deux se détachent en particulier. D’une part, une mauvaise rhéologie est utilisé, c’est-à-dire que la dynamique de la banquise est mal simulé avec un comportement visqueux-plastique qui n’est pas réaliste et une épaisseur de banquise exagéré<ref>http://tel.archives-ouvertes.fr/docs/00/56/18/93/PDF/2010-10-05_phd_lucas_printversion.pdf</ref>{{,}}<ref> Kwok, R., and D. Sulsky. 2010. Arctic Ocean sea ice thickness and kinematics: Satellite retrievals and modeling. Oceanography 23(4):134–143, doi:10.5670/oceanog.2010.11. {{lien web|url= http://www.tos.org/oceanography/archive/23-4_kwok.pdf |titre= Arctic Ocean sea ice thickness and kinematics: Satellite retrievals and modeling.|site=[[Oceanography Society]]|date=2010}}</ref>.
D’autre part, les modèles simulent mal l’augmentation des flux de chaleurs océaniques ; ceci étant sans doute du en partie à une mauvaise résolution spatiale<ref>Mahlstein, I., and R. Knutti (2011), Ocean heat transport as a cause for model uncertainty in projected arctic warming, J. Clim., 24(5), 1451–1460. http://dx.doi.org/10.1175/2010JCLI3713.1{{lien web|url= http://www.iac.ethz.ch/people/irinam/arctic|titre= Ocean heat transport as a cause for model uncertainty in projected arctic warming,|site=[[IAC]]|date=5 Mars 2011}}</ref>. Notamment pour le détroit de Béring, qui est très peu large et dont la représentation est alors malaisé<ref>Clement Kinney., J., W.Maslowski, Y.Aksenov, B. de Cuebas, J. Jakacki, A.Nguyen, R.Osinski, M.Steele, R.A. Woodgate, J. Zhang, On the Flow Through Bering Straight: A Synthesis of Model Results and Observations, sub. 2010 to Springer Book focused on the Pacific Artcic.</ref>. Ainsi, les flux de chaleur océaniques sont mesurés avec une bonne précision depuis les années 1990, et les observations confirment une hausse rapide du transport<ref>Beszczynska-Möller, A., R.A. Woodgate, C. Lee, H. Melling, and M. Karcher. 2011. A synthesis of exchanges through the main oceanic gateways to the Arctic Ocean. Oceanography 24(3):82–99, http://dx.doi.org/10.5670/oceanog.2011.59.{{lien web|url=http://www.tos.org/oceanography/archive/24-3_beszczynska.pdf|titre= A synthesis of exchanges through the main oceanic gateways to the Arctic Ocean.|site=[[Oceanography Society]]|date=2011}}</ref>. Ainsi, en 2007, le flux de chaleur océanique transitant par le détroit de Béring a été le double de celui de 2001<ref>Woodgate, R. A., T. Weingartner, and R. Lindsay (2010), The 2007 Bering Strait oceanic heat flux and anomalous Arctic sea-ice retreat, Geophys. Res. Lett., 37, L01602, doi:10.1029/2009GL041621.{{lien web|url= ftp://ecco2.jpl.nasa.gov/data3/ATN_output/+temp/Woodgate_2010GRL.pdf|titre=The 2007 Bering Strait oceanic heat flux and anomalous Arctic sea-ice retreat. |site=[[NASA]]|date=7 janvier 2010}}</ref>.
D’autre part, les modèles simulent mal l’augmentation des flux de chaleurs océaniques ; ceci étant sans doute du en partie à une mauvaise résolution spatiale<ref>Mahlstein, I., and R. Knutti (2011), Ocean heat transport as a cause for model uncertainty in projected arctic warming, J. Clim., 24(5), 1451–1460. http://dx.doi.org/10.1175/2010JCLI3713.1{{lien web|url=http://www.iac.ethz.ch/people/irinam/arctic|titre= Ocean heat transport as a cause for model uncertainty in projected arctic warming,|site=[[IAC]]|date=5 Mars 2011}}</ref>. Notamment pour le détroit de Béring, qui est très peu large et dont la représentation est alors malaisé<ref>Clement Kinney., J., W.Maslowski, Y.Aksenov, B. de Cuebas, J. Jakacki, A.Nguyen, R.Osinski, M.Steele, R.A. Woodgate, J. Zhang, On the Flow Through Bering Straight: A Synthesis of Model Results and Observations, sub. 2010 to Springer Book focused on the Pacific Artcic.</ref>. Ainsi, les flux de chaleur océaniques sont mesurés avec une bonne précision depuis les années 1990, et les observations confirment une hausse rapide du transport<ref>Beszczynska-Möller, A., R.A. Woodgate, C. Lee, H. Melling, and M. Karcher. 2011. A synthesis of exchanges through the main oceanic gateways to the Arctic Ocean. Oceanography 24(3):82–99, http://dx.doi.org/10.5670/oceanog.2011.59.{{lien web|url=http://www.tos.org/oceanography/archive/24-3_beszczynska.pdf|titre= A synthesis of exchanges through the main oceanic gateways to the Arctic Ocean.|site=[[Oceanography Society]]|date=2011}}</ref>. Ainsi, en 2007, le flux de chaleur océanique transitant par le détroit de Béring a été le double de celui de 2001<ref>Woodgate, R. A., T. Weingartner, and R. Lindsay (2010), The 2007 Bering Strait oceanic heat flux and anomalous Arctic sea-ice retreat, Geophys. Res. Lett., 37, L01602, doi:10.1029/2009GL041621.{{lien web|url=ftp://ecco2.jpl.nasa.gov/data3/ATN_output/+temp/Woodgate_2010GRL.pdf|titre=The 2007 Bering Strait oceanic heat flux and anomalous Arctic sea-ice retreat. |site=[[NASA]]|date=7 janvier 2010}}</ref>.
En fait, l’Arctique est possiblement entré dans une phase d’effondrement, que les experts nomment RILE pour Rapide Ice Loss Event, ou « événement de perte rapide de la glace » en français<ref name="Holland 2008"> Holland, M. M., C. M. Bitz, and B. Tremblay (2006), Future abrupt reductions in the summer Arctic sea ice, Geophys. Res. Lett., 33, L23503, doi:10.1029/2006GL028024.{{lien web|url= http://www.agu.org/pubs/crossref/2006/2006GL028024.shtml|titre=Future abrupt reductions in the summer Arctic Sea Ice|site=[[Union américaine de géophysique]]|date=12 Décembre 2006}}</ref>. Un RILE implique ainsi une hausse du flux de chaleur océanique<ref name="Holland 2008"/>{{,}}une modification de la nébulosité<ref name="Holland 2010"> Vavrus, S., M.M. Holland, and D.A. Bailey. 2010. Changes in Arctic clouds during intervals of rapid sea ice loss. Climate Dynamics 36: 1475–1489. doi:10.1007/s00382-010-0816-0.{{lien web|url= http://www.springerlink.com/content/a114m7483306513v/fulltext.pdf|titre= Changes in Arctic clouds during intervals of rapid sea ice loss|site=SpringerLink|date=22 Avril 2010}}</ref>. Ces modifications sont consistantes avec les observations<ref name="Holland 2010"/>{{,}}<ref name="Holland 2008"/>.
En fait, l’Arctique est possiblement entré dans une phase d’effondrement, que les experts nomment RILE pour Rapide Ice Loss Event, ou « événement de perte rapide de la glace » en français<ref name="Holland 2008"> Holland, M. M., C. M. Bitz, and B. Tremblay (2006), Future abrupt reductions in the summer Arctic sea ice, Geophys. Res. Lett., 33, L23503, doi:10.1029/2006GL028024.{{lien web|url=http://www.agu.org/pubs/crossref/2006/2006GL028024.shtml|titre=Future abrupt reductions in the summer Arctic Sea Ice|site=[[Union américaine de géophysique]]|date=12 Décembre 2006}}</ref>. Un RILE implique ainsi une hausse du flux de chaleur océanique<ref name="Holland 2008"/>{{,}}une modification de la nébulosité<ref name="Holland 2010"> Vavrus, S., M.M. Holland, and D.A. Bailey. 2010. Changes in Arctic clouds during intervals of rapid sea ice loss. Climate Dynamics 36: 1475–1489. doi:10.1007/s00382-010-0816-0.{{lien web|url=http://www.springerlink.com/content/a114m7483306513v/fulltext.pdf|titre= Changes in Arctic clouds during intervals of rapid sea ice loss|site=SpringerLink|date=22 Avril 2010}}</ref>. Ces modifications sont consistantes avec les observations<ref name="Holland 2010"/>{{,}}<ref name="Holland 2008"/>.
Une fois la banquise estivale disparue, l’Arctique entre dans un état instable, où une bifurcation peut alors rapidement mener à la perte de la banquise hivernale<ref>I. Eisenman et J.S. Wettlaufer, (2008), Nonlinear threshold behavior during the loss of Arctic sea ice, Proc Natl Acad Sci U S A. 2009 January 6; 106(1): 28–32. doi:10.1073/pnas.0806887106.{{lien web|url=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2629232/#FD2|titre=Nonlinear threshold behavior during the loss of Arctic sea ice|site=blog de Tamino|date=1 Octobre 2012}}</ref>. Il est donc probable que la banquise hivernale disparaisse une fois que la perte de la banquise estivale devient suffisamment importante. Même si cette opinion peut sembler extrême, Ian Dunlop du [[club de Rome]] estime ainsi que la banquise aura disparue toute l’année d’ici 2030<ref>{{lien web|url= http://www.clubofrome.org/?p=5183|titre=Climate Change – Emergency Leadership Needed Now|auteur=Ian Dunlop|site=[[Club de Rome]]|date=Septembre 2012}}</ref>.


[[Image:Extension de la banquise.png|thumb|taille=420|left|Chaque année la banquise a une surface inférieure à la moyenne 1979 - 2000.]]
[[Image:Extension de la banquise.png|thumb|taille=420|left|Chaque année la banquise a une surface inférieure à la moyenne 1979 - 2000.]]
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Cependant, les scientifiques considèrent que la banquise Arctique, d’un certain point de vue, a déjà disparue. En effet, la perte de la banquise pluri annuelle est quasiment totale, or les propriétés de la banquise Arctique sont essentiellement liées à cette glace. Ainsi, la banquise n’est plus une barrière à la navigation, à la pêche. Et d’un point de vue physique, le système est entré dans un nouvel état climatique avec des conséquences majeures pour le reste de l'atmosphère de l'Hémisphère Nord<ref name="Interview de Barber"/>{{,}}<ref name="Interview de Francis"/>{{,}}<ref name="CarbonBrief Artic free"/>.
Cependant, les scientifiques considèrent que la banquise Arctique, d’un certain point de vue, a déjà disparue. En effet, la perte de la banquise pluri annuelle est quasiment totale, or les propriétés de la banquise Arctique sont essentiellement liées à cette glace. Ainsi, la banquise n’est plus une barrière à la navigation, à la pêche. Et d’un point de vue physique, le système est entré dans un nouvel état climatique avec des conséquences majeures pour le reste de l'atmosphère de l'Hémisphère Nord<ref name="Interview de Barber"/>{{,}}<ref name="Interview de Francis"/>{{,}}<ref name="CarbonBrief Artic free"/>.
En septembre 2005, la superficie de la banquise arctique était de 25 % inférieure à celle qu’elle avait en moyenne dans les années 1980. En septembre 2006, l'extension de la banquise était proche du record de 2005, sans toutefois le battre. Le 18 septembre 2007, il n'y avait plus que {{nombre|4.17}} millions de kilomètres carrés de glace restant dans l'arctique<ref name="ice"/>, ce qui bat le record de 2005 ({{nombre|5.32}}) de plus de {{nombre|1}} million de kilomètres carrés. En général, les satellites mesurent la superficie de la banquise là où de la glace en concentration de 15 % et plus est présente. Ces données sont prises régulièrement par la NSIDC et la UIUC. Par contre, il n'y avait que {{nombre|2.92}} millions de kilomètres carrés de banquise avec une concentration de glace de 95 % et plus, ce qui montre un affaiblissement de la glace pérenne. C'est de loin la plus petite superficie observée par les satellites. De 1979 (début des observations régulières par satellite) à 2011, la banquise a diminué de près de 30 % en été.

[[Image:2007 Arctic Sea Ice.jpg|thumb|420px|La comparaison entre l'étendue moyenne, l’étendue minimum de 2005 et l'étendue minimum de 2007, montre que régulièrement est atteint un record de minimum de l'étendue de la banquise [[Arctique]].]]
[[Image:2007 Arctic Sea Ice.jpg|thumb|420px|La comparaison entre l'étendue moyenne, l’étendue minimum de 2005 et l'étendue minimum de 2007, montre que régulièrement est atteint un record de minimum de l'étendue de la banquise [[Arctique]].]]
[[File:Superficie mensuelle moyenne de la banquise arctique de septembre (1979 à 2011.).png|thumb|left|Forte baisse de la [[superficie]] à partir de 1999.]]
[[File:Superficie mensuelle moyenne de la banquise arctique de septembre (1979 à 2011.).png|thumb|left|Forte baisse de la [[superficie]] à partir de 1999.]]
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===Conséquence pour le permafrost===
===Conséquence pour le permafrost===
Un risque supplémentaire d'accélération du processus de fonte est lié à la possible déstabilisation des gisements d'[[Hydrate de méthane|hydrates de méthane]] et du dégagement de {{fchim|CH|4}} imputable à la reprise de la fermentation bactérienne dans les toundras dont le pergélisol dégèle massivement depuis l'été 2005 <ref>{{lien web|url=http://www.skepticalscience.com/arctic-methane-outgassing-e-siberian-shelf-part1.html|titre=Blog Skeptical Science, qui liste à la fin les recherches ayant trait à ce sujet|site=[[Skeptical Science]]|date=15 Janvier 2012}}</ref>. De plus, un RILE est associé à une perte massive du permafrost{{,}}<ref> Lawrence, D. M., A. G. Slater, R. A. Tomas, M. M. Holland, and C. Deser (2008), Accelerated Arctic land warming and permafrost degradation during rapid sea ice loss, Geophys. Res. Lett., 35, L11506, doi:10.1029/2008GL033985.{{lien web|url= http://www.agu.org/pubs/crossref/2008/2008GL033985.shtml|titre=Accelerated Arctic land warming and permafrost degradation during rapid sea ice loss|site=[[ Union américaine de géophysique]]|date=13 Juin 2008}}</ref>.
Un risque supplémentaire d'accélération du processus de fonte est lié à la possible déstabilisation des gisements d'[[Hydrate de méthane|hydrates de méthane]] et du dégagement de {{fchim|CH|4}} imputable à la reprise de la fermentation bactérienne dans les toundras dont le pergélisol dégèle massivement depuis l'été 2005 <ref>{{lien web|url=http://www.skepticalscience.com/arctic-methane-outgassing-e-siberian-shelf-part1.html|titre=Blog Skeptical Science, qui liste à la fin les recherches ayant trait à ce sujet|site=[[Skeptical Science]]|date=15 Janvier 2012}}</ref>. De plus, un RILE est associé à une perte massive du permafrost<ref> Lawrence, D. M., A. G. Slater, R. A. Tomas, M. M. Holland, and C. Deser (2008), Accelerated Arctic land warming and permafrost degradation during rapid sea ice loss, Geophys. Res. Lett., 35, L11506, doi:10.1029/2008GL033985.{{lien web|url= http://www.agu.org/pubs/crossref/2008/2008GL033985.shtml|titre=Accelerated Arctic land warming and permafrost degradation during rapid sea ice loss|site=[[ Union américaine de géophysique]]|date=13 Juin 2008}}</ref>.


===Conséquences pour la circulation thermohaline===
===Conséquences pour la circulation thermohaline===
L'évolution annuelle de la banquise a également un rôle important dans la [[circulation thermohaline]] : sa fonte entraîne une dilution du [[sel marin]], rendant l'eau moins dense, ce qui diminue la plongée des eaux froides vers les fonds marins, avec pour conséquence climatique un ralentissement des courants du [[Gulf Stream]] et du [[Kuro Shivo]] voire une importante réorganisation des grands courants marins, et une diminution de la capture de [[dioxyde de carbone]].
L'évolution annuelle de la banquise a également un rôle important dans la [[circulation thermohaline]] : sa fonte entraîne une dilution du [[sel marin]], rendant l'eau moins dense, ce qui diminue la plongée des eaux froides vers les fonds marins, avec pour conséquence climatique un ralentissement des courants du [[Gulf Stream]] et du [[Kuro Shivo]] voire une importante réorganisation des grands courants marins, et une diminution de la capture de [[dioxyde de carbone]]. Les modélisations convergent cependant à montrer que le risque d’un arrêt de la circulation thermohaline est quasiment nulle. Seul un ralentissement devrait ainsi se produire, de l’ordre de 25% pour la branche Atlantique<ref> Weaver, A. J., et al. (2012), Stability of the Atlantic meridional overturning circulation: A model intercomparison, Geophys. Res. Lett., 39, L20709, doi:10.1029/2012GL053763.{{lien web|url= http://www.agu.org/pubs/crossref/2012/2012GL053763.shtml|titre= Stability of the Atlantic meridional overturning circulation: A model intercomparison |site=[[ Union américaine de géophysique]]|date=24 Octobre 2012}}</ref>.


===Conséquences pour les écosystèmes===
===Conséquences pour les écosystèmes===
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===Conséquences pour la circulation atmosphérique===
===Conséquences pour la circulation atmosphérique===
Les conséquences les plus sensibles sont sans doute celle ayant trait à la perturbation de la circulation atmosphérique. Sous l’effet du réchauffement plus important de l’Arctique, le gradient méridional de température s’affaiblit. Cette amplification arctique est du à la fois à la fonte de la banquise, et à la fonte de la neige au Printemps. Les perturbations de la circulation au Printemps et en Eté sont ainsi liées à la perte précoce des neiges, alors que celles de l’Automne et de l’Hiver sont plutôt liées à la perte de la banquise. Le [[courant-jet]]. Les [[ondes de Rossby]] ralentissent, avec une amplitude augmentée. Ceci provoque des événements extrêmes plus récurrents aux latitudes moyennes, avec entre autre exemple, l’Hiver 2009/2010 particulièrement froid, la canicule et sécheresse européenne de 2010, la canicule et sécheresse américaine de 2012. Ces événements extrêmes ont de plus un impact sur les sociétés humaines. Ainsi, l’amplification Arctique a été une cause des mauvaises récoltes en 2010, ce qui a favorisé le déclenchement du [[Printemps Arabe]]. De plus, la perte de la couverture neigeuse au printemps favorise les événements de blocages sur l’Amérique du Nord, ce qui en retour amplifie la perte de la banquise Arctique. Il émerge également de nouveaux schémas de circulation, avec l’affaiblissement du schéma de l’[[Oscillation Arctique]] et la formation d’une anomalie dipolaire. Ceci impact de plus les modèles, et réduit leurs utilités<ref>Greene, C.H., and B.C. Monger. 2012. An Arctic wild card in the weather. Oceanography 25(2):7–9, http://dx.doi.org/10.5670/oceanog.2012.58.{{lien web|url= http://www.tos.org/oceanography/archive/25-2_greene.pdf|titre= An Arctic wild card in the weather.|site=[[Oceanography Society]]|date=Juin 2012}}</ref>{{,}}<ref name="Interview de Francis"/>. Les scientifiques sont donc inquiets de l’impact potentiellement catastrophique pour notre civilisation de l’évolution climatique<ref>Blog de Jeff Masters : « It is capable of becoming a raging fire that will burn down our house, crippling civilization, unless we take swift and urgent action to combat it. »{{lien web|url= http://french.wunderground.com/blog/JeffMasters/comment.html?entrynum=2237|titre=Earth’ attic is on fire|site=[[Wunderground]]|date=20 Septembre 2012}}</ref>{{,}}<ref name="Interview de Wadhams"/>. De même, des inquiétudes se font jour quand à la possibilité qu’une partie de la communauté scientifique, face à la brutalité de l’évolution du climat, tente de s’intéresser plus aux modèles qu’aux données pour éviter de faire face à la réalité ; et que le GIEC est de graves déficiences internes l’empêchant de communiquer correctement sur l’urgence de la situation<ref> http://neven1.typepad.com/blog/2012/09/models-are-improving-but-can-they-catch-up.html</ref>{{,}}<ref> http://hot-topic.co.nz/arctic-code-red-uncharted-territory/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=arctic-code-red-uncharted-territory</ref>{{,}}<ref> http://www.climatecodered.org/2012/09/as-arctic-system-changes-we-must-adjust.html</ref>{{,}}<ref> http://www.realclimate.org/index.php/archives/2012/09/why-bother-trying-to-attribute-extreme-events/</ref>
Les conséquences les plus sensibles sont sans doute celle ayant trait à la perturbation de la circulation atmosphérique. Sous l’effet du réchauffement plus important de l’Arctique, le gradient méridional de température s’affaiblit. Cette amplification arctique est du à la fois à la fonte de la banquise, et à la fonte de la neige au Printemps. Les perturbations de la circulation au Printemps et en Eté sont ainsi plutôt liées à la perte précoce des neiges, alors que celles de l’Automne et de l’Hiver sont plutôt liées à la perte de la banquise. Le [[courant-jet]] ralentit, car il est un résultat direct de ce gradient de température Nord-Sud. Les [[ondes de Rossby]] ralentissent alors, avec une amplitude augmentée. Ceci provoque des événements extrêmes plus récurrents aux latitudes moyennes, avec entre autre exemple, l’Hiver 2009/2010 particulièrement froid, la canicule et sécheresse européenne de 2010, la canicule et sécheresse américaine de 2012. Les systèmes météorologiques tendent à se bloquer et à persister plus longtemps au dessus d’une région. La conséquence n’est donc pas seulement un réchauffement uniforme. La réponse est complexe et non-linéaire, et peut entrainer à la fois plus de canicules et plus de vagues de froids, plus de sécheresses et plus d’inondations. Il n’y a cependant aucune proportion entre les événements froids, qui ne sont pas aussi froids que normalement attendus ; et les événements chauds qui prennent des proportions exceptionnelles. Ces événements extrêmes ont de plus un impact sur les sociétés humaines. Ainsi, l’amplification Arctique a été une cause des mauvaises récoltes en 2010, ce qui a favorisé le déclenchement du [[Printemps Arabe]]. De plus, la perte de la couverture neigeuse au printemps favorise les événements de blocages sur l’Amérique du Nord, ce qui en retour amplifie la perte de la banquise Arctique. Il émerge également de nouveaux schémas de circulation, avec l’affaiblissement du schéma de l’[[Oscillation Arctique]] et la formation d’une anomalie dipolaire. Ceci impact de plus les modèles, et réduit leurs utilités<ref>Greene, C.H., and B.C. Monger. 2012. An Arctic wild card in the weather. Oceanography 25(2):7–9, http://dx.doi.org/10.5670/oceanog.2012.58.{{lien web|url= http://www.tos.org/oceanography/archive/25-2_greene.pdf|titre= An Arctic wild card in the weather.|site=[[Oceanography Society]]|date=Juin 2012}}</ref>{{,}}<ref name="Interview de Francis"/>. Les scientifiques sont donc inquiets de l’impact potentiellement catastrophique pour notre civilisation de l’évolution climatique<ref>Blog de Jeff Masters : « It is capable of becoming a raging fire that will burn down our house, crippling civilization, unless we take swift and urgent action to combat it. »{{lien web|url=http://french.wunderground.com/blog/JeffMasters/comment.html?entrynum=2237|titre=Earth’ attic is on fire|site=[[Wunderground]]|date=20 Septembre 2012}}</ref>{{,}}<ref name="Interview de Wadhams"/>. De même, des inquiétudes se font jour quand à la possibilité qu’une partie de la communauté scientifique, face à la brutalité de l’évolution du climat, tente de s’intéresser plus aux modèles qu’aux données pour éviter de faire face à la réalité ; et que le GIEC est de graves déficiences internes l’empêchant de communiquer correctement sur l’urgence de la situation<ref> http://neven1.typepad.com/blog/2012/09/models-are-improving-but-can-they-catch-up.html</ref>{{,}}<ref> http://hot-topic.co.nz/arctic-code-red-uncharted-territory/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=arctic-code-red-uncharted-territory</ref>{{,}}<ref> http://www.climatecodered.org/2012/09/as-arctic-system-changes-we-must-adjust.html</ref>{{,}}<ref> http://www.realclimate.org/index.php/archives/2012/09/why-bother-trying-to-attribute-extreme-events/</ref>




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===Conséquences sur le trafic maritime===
===Conséquences sur le trafic maritime===
La fonte des glaces polaires pourrait modifier très profondément le trafic maritime entre l'Europe, l'Asie et l'Amérique du Nord, et revoir drastiquement à la hausse l'intérêt géostratégique du [[Passage du Nord-Ouest]] et du [[Passage du Nord-Est]], dégagés de la banquise sur une période estivale de plus en plus longue. Les passages par les eaux du nord permettraient de servir d'alternatives privilégiées (le chemin étant éventuellement plus court) pour joindre l'Europe du Nord et le Japon, par exemple sans passer pas le [[Canal de Suez]] (trajet le plus fréquent à l'heure actuelle), ou la [[Californie]] à l'Océan Atlantique sans passer par le [[Canal de Panama]]. Le contrôle des eaux par les deux pays souverains de la zone, à savoir la [[Russie]] et le [[Canada]], est au cœur d'un débat animé par l'intérêt économique et stratégique majeur de ces voies d'eau.
La fonte des glaces polaires pourrait modifier très profondément le trafic maritime entre l'Europe, l'Asie et l'Amérique du Nord, et revoir drastiquement à la hausse l'intérêt géostratégique du [[Passage du Nord-Ouest]] et du [[Passage du Nord-Est]], dégagés de la banquise sur une période estivale de plus en plus longue. Les passages par les eaux du nord permettraient de servir d'alternatives privilégiées (le chemin étant éventuellement plus court) pour joindre l'Europe du Nord et le Japon, par exemple sans passer pas le [[Canal de Suez]] (trajet le plus fréquent à l'heure actuelle), ou la [[Californie]] à l'Océan Atlantique sans passer par le [[Canal de Panama]]. Le contrôle des eaux par les deux pays souverains de la zone, à savoir la [[Russie]] et le [[Canada]], est au cœur d'un débat animé par l'intérêt économique et stratégique majeur de ces voies d'eau.
En 2011, 34 navires ont transités par le [[Passage du Nord-Est]] pour transporter un total de 820 789 [[tonne]]s de marchandises. La navigation avait été possible jusqu’au 18 Novembre, un record. En 2012, au 15 Octobre, ce sont déjà 35 navires qui ont transités, pour transporter 1 022 577 [[tonne]]s<ref>{{lien web|url=http://barentsobserver.com/en/business/cargo-record-northern-sea-route-15-10</ref|titre=Cargo record on Northern Sea Route|site=Barents Observer|auteur=Trude Pettersen|date=15 Octobre 2012}}</ref>


===Historique de la superficie de la banquise arctique===
===Historique de la superficie de la banquise arctique===

Version du 27 octobre 2012 à 20:11

Carte des mouvements de la banquise entre mars et septembre dans l'océan Arctique.
La vie est rare sur la banquise, mais plus développée sous l'eau. Au pied du mur de glace, de la banquise d'Explorer's Cove (New Harbor, détroit McMurdo), coquillages, oursins et organismes marins occupent densément le fond

La banquise est une étendue de mer gelée. Il ne faut pas confondre cette glace de mer pérenne avec les calottes glaciaires de l'Islande ou les champs de glace de la Patagonie, ni avec les inlandsis du Groenland et de l'Antarctique qui sont constitués quant à eux de glace continentale, c'est-à-dire d'eau douce.

La banquise se forme durant l'hiver polaire, lorsque la température de l'eau de mer descend en dessous de −1,8 °C[1]. Au cœur de l'hiver, l'épaisseur de glace peut atteindre 1,5 à 2 mètres, sans compter la neige qui s'y accumule.

La flottabilité de la banquise est due à la différence de densité entre la glace et celle de l'eau liquide (cette différence est d'environ 9 %) : la glace, moins dense, subit la poussée d'Archimède.

Une partie de la banquise ne fond jamais — la banquise permanente — alors qu'une autre partie est saisonnière. La connaissance de l'étendue de la banquise est essentielle à la navigation dans les eaux concernées.

Formation

À la fin de l’été, le froid polaire s’installe, parfois brutalement (−40 °C) ; la surface de l’océan se refroidit mais en raison des mouvements de la mer (houle, vagues, etc.), la glace ne prend pas d'un seul coup.

Quand la température de l'eau atteint −1,86 °C[2], les premières paillettes de glace cristallisent.

C’est d’abord le frazil (ou frasil) qui se forme. Ces cristaux de glace qui se créent dans l’eau en modifient la viscosité. Les vents et les courants rassemblent le frazil en une couche d'aspect huileux et mat appelée la « mélasse » (ou « sorbet » au Canada[3]). Dans d'autres conditions, la juxtaposition de ces petits cristaux de glace forme une sorte de bouillie appelée « slush ».

Si la mer est calme, la mélasse s'épaissit en une croûte plus épaisse et souple : le « nilas »[3]), puis plus rigide : la banquise. Si la mer est agitée, le nilas s'agglomère en petites boules appelées « shuga »[3]. Ensuite, les petits cristaux vont s'agréger jusqu'à former des plaques arrondies de glace dont les bords peuvent se soulever sous l'action du vent ou des vagues : c'est la glace en crêpe (ou pancake ice). Celle-ci va se solidifier assez rapidement, mais tant qu'elle n'atteint que quelques centimètres d'épaisseur, elle reste fragile et les mouvements de l'eau peuvent la fissurer en plaques plus ou moins étendues, les « floes ».

Une fois la surface gelée, l’eau de mer se trouve isolée de l’air et le processus ralentit. La banquise s’épaissit alors lentement, par sa face inférieure par adjonction de frasil ou de fin cristaux filiformes de « glace colomnaire »[4], jusqu’à atteindre environ deux mètres. Au-delà d'une certaine épaisseur, la glace ne constitue plus qu'un seul bloc couvrant une vaste étendue : c'est la banquise proprement dite. L'eau de mer se dessale en gelant (« expulsion » du sel vers les eaux plus profondes).

L'eau de mer projetée par les vagues sur la banquise et qui gèle ensuite, ainsi que les précipitations neigeuses qui s'accumulent à sa surface durant l'hiver augmentent encore l'épaisseur de la banquise.

Les vents, les courants et les chocs avec les icebergs dérivants font bouger la banquise, la fracturent, la compriment et créent des fissures, des canaux, des failles, des crêtes de compression, des chevauchements de plaques, etc.

Débâcle

Quasi la fin de la débâcle 2007 et 2012.

Durant la période 1979–2000, la banquise avec au moins 15 % de glace, s’étendait sur 15,7 millions de kilomètres carrés en moyenne au maximum et 6,70 en moyenne au minimum le 13 septembre[5].

Au maximum de 2007, les satellites mesurèrent 14,7 millions de kilomètres carrés (−6 %) et le minimum le 18 septembre avec 4,17 (−38 %)[6]. La banquise à moins que 6,7 millions de kilomètres carrés entre le 29 juillet (2,0 millions de kilomètres carrés en dessous la moyenne 1979 - 2000) au 24 octobre 2007 (2,8 en dessous)[7].

Au minimum le 16 septembre 2012, moins de 49 % de glace à la moyenne 1979 - 2000 avec 3,41 millions de kilomètres carrés (le maxi le 20 mars 2012 avec 15,24)[5].

Lorsqu'elle redevient sujette aux mouvements de la mer, la banquise se fragmente, se brise, s’ouvre, se chevauche en grandes plaques puis en morceaux de plus en plus petits. La banquise ainsi morcelée reçoit le nom de pack. Ces plaques servent fréquemment aux mammifères marins comme les morses, les phoques ou les otaries pour se réchauffer et s'y reposer.

La partie restante persistera deux, trois, quatre ans ou plus et son épaisseur atteindra alors 4 à 5 mètres. Pendant ce temps, cette croûte de glace traversera l’océan Glacial, emportée par les courants : c’est la dérive arctique.

Suivi et observation de la banquise

Les mesures sont menées par satellites depuis 1979. Avant cette date, le Canada établit des relevés systématiques depuis 1971, et les USA à travers le NIC depuis 1972. Un effort de compilation de données issues des marines de différents pays a permis de reconstruire avec précision bonne la superficie de banquise depuis 1953, et d’une précision moyenne depuis 1901[8].

La banquise et les navires

Tableau de C. D. Friedrich représentant un navire pris dans la banquise

Les navires pris dans la banquise qui se forme n'ont en général pas d'autre solution que de rester sur place et de préparer leur hivernage. Seul un navire conçu pour supporter la pression exercée par la glace sur ses flancs a de bonnes chances de résister. Un tel navire a une coque formant un angle très incliné avec l'eau : lorsque la pression augmente sur la coque, au lieu de tenter d'y résister, elle s'élève mécaniquement.

Certains navires sont spécialement conçus pour passer à travers une épaisseur de glace (inférieure généralement à 2 mètres), ce sont les brise-glace. Ils peuvent se frayer un chemin en brisant la glace sous leur masse ou leur simple poussée ; ils servent également à ouvrir la voie à d'autres navires.

Cartes d'analyse des glaces

Exemple : Carte mise à disposition par le Service Canadien des Glaces
Symbole de l’oeuf

Compte tenu des dangers pour la navigation que font courir les étendues de glaces, des systèmes de surveillance de l'état des glaces, de collecte des données et de restitution aux usagers ont été mis en place dans plusieurs régions du monde.

C'est notamment le cas en Arctique et dans la zone des Grands Lacs nord-américains. Ces informations sont mises à disposition sous forme de cartes.

Ces cartes sont vitales pour les capitaines de brise-glaces, les transporteurs maritimes et les pêcheurs, qu'elles aident à trouver - et à planifier - le passage le plus facile dans les glaces ou même, dans la mesure du possible, à éviter ces dernières.

Les cartes quotidiennes d'analyse des glaces sont créées à l'aide d'un progiciel de génération de cartes géographiques et d'analyse d'images [9].

Ce système permet aux prévisionnistes de tracer des lignes/traits, de placer des codes, des symboles et des flèches de dérive, et d'indiquer la position des navires sur des cartes.

Il ne faut pas confondre les « cartes d'analyse des glaces » avec les « cartes d'analyse d'images », ces dernières étant élaborées au fur et à mesure que sont reçues les images d'une zone opérationnelle donnée, à partir d’images transmises depuis un navire, un aéronef ou un satellite (icebergs).

Fréquence : Les cartes d'analyse des glaces sont produites sur une base quotidienne pendant la saison des glaces.

Niveau de détail : L'autre différence notable se situe au chapitre du niveau de détail sur chacune des cartes, les cartes quotidiennes d'analyse des glaces étant d'apparence plus générale que les cartes d'analyse d'images.

Le code de l'œuf

Les caractéristiques de la glace sont codées et placées sur un symbole graphique ovoïde. En conséquence, cette méthode de codification a été dénommée le « code de l’œuf ».

L’œuf présente des valeurs numériques qui correspondent à 4 caractéristiques de la glace :

  1. La concentration totale (Ct) des glaces dans le secteur, indiquée en dixièmes, l'indice 9+ indiquant l'absence de zone d'eau libre de glace;
  2. Les concentrations partielles (exprimées en dixièmes) des différents types de glace classées selon l’épaisseur de la glace, de (Ca) la plus épaisse donc la plus ancienne, à (Cc) la moins épaisse donc la plus récente;
  3. Le stade de formation (S) des glaces, classé (Sa) à (Sc);
  4. La forme (F) des glaces qui représente la taille ou la principale dimension des morceaux de glace, indiquée par les indices (Fa) à (Fc).

NB : Les concentrations de glaces observées Ca, Cb, et Cc correspondent respectivement aux stades de formation Sa à Sc et aux formes Fa à Fc.

Des codes extérieurs à l’œuf (exemple So) peuvent apporter des précisions supplémentaires sur la configuration des glaces qui peut être très complexe.

Pour les caractéristiques S et F, l’œuf mentionne un code selon les tableaux ci-dessous.

Codes des stades de formation de la glace de mer (So, Sa, Sb, Sc)
Description Epaisseur Code S
Nouvelle glace < 10 cm 1
Glace grise 10 à 15 cm
Glace blanchâtre 15 à 30 cm 5
Glace de première année > 30 cm 6
Glace mince de première année 30 à 70 cm 7
Glace moyenne de première année 70 à 120 cm 1.
Glace épaisse de première année > 120 cm 4.
Vieille glace 7.
Glace de deuxième année 8.
Glace de plusieurs années 9.
Glace d'origine terrestre Symbole Iceberg
Brash -
Codes pour formes des glaces (Fa, Fb, Fc)
Description Dimension Code F
Petits glaçons, sarrasins < 2 m 1
Glaçons 2 à 20 m 2
Petits floes 20 à 100 m 3
Floes moyens 100 à 500 m 4
Grands floes 500 à 2000 m 5
Floes immenses 2 à 10 km 6
Floes géants > 10 km 7
Banquise côtière 8
Icebergs 9
Sans forme X

Paléoclimatologie

La banquise Arctique a commencé à être présente il y a 47 millions d'années. Elle est devenue une composante permanente de l'Arctique il y a 13 millions d'années, et a atteint son maximum d'extension durant les 3 derniers millions d'années[10]

La banquise et le réchauffement climatique en Arctique

Évolution actuelle et attendue

Fichier:Sea Ice Decline and models comparaison.jpg
Extension de la banquise en Septembre (courbe noire) et résultats des simulations par les modèles du quatrième rapport du GIEC (courbe bleue) et du cinquième rapport du GIEC (courbe rouge).

Tous les modèles climatiques informatiques prédisent que le réchauffement climatique touchera plus fortement la région polaire arctique. Dans cette région, l’élévation de la température serait environ le double de l’augmentation moyenne à la surface de la planète. Cette évolution est confirmée sur le terrain par la NASA et du National Snow and Ice Data Center (NSIDC) qui révèle que l’étendue de la banquise du pôle Nord n’a jamais été aussi réduite depuis plus d’un siècle. Des recherches supplémentaires ont de plus montré que le déclin était sans précédent depuis au moins 1 500 ans[11]. L'étude ne remontant pas plus loin dans le passé, notons tout de même que la désintégration des plateforme glaciaire d'Ellesmere vieille de 4500 ans est en cours[12].

En septembre 2005, la superficie de la banquise arctique était de 25 % inférieure à celle qu’elle avait en moyenne dans les années 1980. En septembre 2006, l'extension de la banquise était proche du record de 2005, sans toutefois le battre. Le 18 septembre 2007, il n'y avait plus que 4,17 millions de kilomètres carrés de glace restant dans l'arctique[6], ce qui bat le record de 2005 (5,32) de plus de 1 million de kilomètres carrés. En général, les satellites mesurent la superficie de la banquise là où de la glace en concentration de 15 % et plus est présente. Ces données sont prises régulièrement par la NSIDC et la UIUC. Par contre, il n'y avait que 2,92 millions de kilomètres carrés de banquise avec une concentration de glace de 95 % et plus, ce qui montre un affaiblissement de la glace pérenne. C'est de loin la plus petite superficie observée par les satellites. De 1979 (début des observations régulières par satellite) à 2011, la banquise a diminué de près de 30 % en été. Dans le même temps, suite à l’amincissement de la banquise, le volume est en chute libre. Il atteint ainsi 3 263 kilomètres cube en 2012, soit une baisse d’environ 80% depuis 1979J. Zhang, « Arctic Sea Ice Volume Anomaly, version 2 », sur PIOMAS, 27 octobre2012. L’étendue de la fonte de la banquise est telle qu’un point de non-retour sera probablement atteint dans la décennie à venir (2010 - 2020). En effet, les eaux sombres non recouvertes de glace de l’océan Arctique absorbent bien davantage la lumière solaire que la très réfléchissante banquise qui joue le rôle de miroir (albedo). Ainsi, plus la banquise se réduit, plus l’océan Arctique se réchauffe rapidement, accélérant ainsi la fonte du reste de la banquise et ainsi de suite (rétroaction positive)[13],[14],[15]. De plus, une accélération des flux méridiens est attendue en réponse au changement climatique, ce qui contribue à l’amplification Arctique[16],[17]. Point sur la perte de la banquise âgée en lien avec la perte de volume, et la baisse de l’albédo

La disparition de la banquise est qualifiée de situation d’Arctique libre, l’océan étant libre de glace. La perte de la banquise aux mois d’Août et Septembre est ainsi une conséquence attendue depuis longtemps du réchauffement climatique[18]. Le récent effondrement de la banquise estivale ont conduit les scientifiques a s’intéressé aux causes exactes de cette évolution. Il ressort que le forçage anthropique est le facteur dominant, ce qui n’exclut pas que la variabilité naturelle est pu aider à la marge, le tout fortement amplifié par les mécanismes décrits ci-dessus de l’amplification arctique[19]. Une étude a ainsi démontré dès la fin des années 1990, l’évolution de la banquise n’avait aucune chance d’être que d’origine naturelle[20]. Les experts considèrent cependant l'Arctique "libre" comme étant un état où il ne reste que moins d'un million de kilomètre carrée d'extension de banquise, puisque physiquement un si faible reste ne fait plus de différence notable pour le système en entier[21][réf. souhaitée]. La quasi disparition de la banquise en fin d'été est sous estimée par tous les modèles du GIEC 2007 par rapport au pronostique 2008 et encore d'avantage au pronostique de la fin d'été 2012. En effet « selon certaines projections du SRES, les eaux de l’Arctique seraient pratiquement libres de glace à la fin de l’été d’ici la seconde moitié du XXIe (2050). »[22]. Cette sous-estimation est d’autant plus marquée qu’il est maintenant admis que la banquise aura pratiquement disparue d’ici 2030 au plus tard, au sens de l’Arctique libre défini ci-dessus (c'est-à-dire qu'il pourra toujours subsister un résiduel de glace au nord d'Ellesmere et Greenland). Une disparition de la banquise avant 2020 semble même de plus en plus probable. Les estimations s’étalent ainsi de 2016 à 2030[23],[24] ,[25],[26],[27],[28]. La difficulté des modèles à suivre la tendance vient de plusieurs facteurs, dont deux se détachent en particulier. D’une part, une mauvaise rhéologie est utilisé, c’est-à-dire que la dynamique de la banquise est mal simulé avec un comportement visqueux-plastique qui n’est pas réaliste et une épaisseur de banquise exagéré[29],[30]. D’autre part, les modèles simulent mal l’augmentation des flux de chaleurs océaniques ; ceci étant sans doute du en partie à une mauvaise résolution spatiale[31]. Notamment pour le détroit de Béring, qui est très peu large et dont la représentation est alors malaisé[32]. Ainsi, les flux de chaleur océaniques sont mesurés avec une bonne précision depuis les années 1990, et les observations confirment une hausse rapide du transport[33]. Ainsi, en 2007, le flux de chaleur océanique transitant par le détroit de Béring a été le double de celui de 2001[34]. En fait, l’Arctique est possiblement entré dans une phase d’effondrement, que les experts nomment RILE pour Rapide Ice Loss Event, ou « événement de perte rapide de la glace » en français[35]. Un RILE implique ainsi une hausse du flux de chaleur océanique[35],une modification de la nébulosité[36]. Ces modifications sont consistantes avec les observations[36],[35]. Une fois la banquise estivale disparue, l’Arctique entre dans un état instable, où une bifurcation peut alors rapidement mener à la perte de la banquise hivernale[37]. Il est donc probable que la banquise hivernale disparaisse une fois que la perte de la banquise estivale devient suffisamment importante. Même si cette opinion peut sembler extrême, Ian Dunlop du club de Rome estime ainsi que la banquise aura disparue toute l’année d’ici 2030[38].

Chaque année la banquise a une surface inférieure à la moyenne 1979 - 2000.
Dérive et diminution des vieilles glaces entre la 41e semaine 1981 à la 49e semaine 2010.

Cependant, les scientifiques considèrent que la banquise Arctique, d’un certain point de vue, a déjà disparue. En effet, la perte de la banquise pluri annuelle est quasiment totale, or les propriétés de la banquise Arctique sont essentiellement liées à cette glace. Ainsi, la banquise n’est plus une barrière à la navigation, à la pêche. Et d’un point de vue physique, le système est entré dans un nouvel état climatique avec des conséquences majeures pour le reste de l'atmosphère de l'Hémisphère Nord[25],[26],[21].

La comparaison entre l'étendue moyenne, l’étendue minimum de 2005 et l'étendue minimum de 2007, montre que régulièrement est atteint un record de minimum de l'étendue de la banquise Arctique.
Forte baisse de la superficie à partir de 1999.
Diminution du pourcentage de la vieille glace.

Conséquence pour le permafrost

Un risque supplémentaire d'accélération du processus de fonte est lié à la possible déstabilisation des gisements d'hydrates de méthane et du dégagement de CH4 imputable à la reprise de la fermentation bactérienne dans les toundras dont le pergélisol dégèle massivement depuis l'été 2005 [39]. De plus, un RILE est associé à une perte massive du permafrost[40].

Conséquences pour la circulation thermohaline

L'évolution annuelle de la banquise a également un rôle important dans la circulation thermohaline : sa fonte entraîne une dilution du sel marin, rendant l'eau moins dense, ce qui diminue la plongée des eaux froides vers les fonds marins, avec pour conséquence climatique un ralentissement des courants du Gulf Stream et du Kuro Shivo voire une importante réorganisation des grands courants marins, et une diminution de la capture de dioxyde de carbone. Les modélisations convergent cependant à montrer que le risque d’un arrêt de la circulation thermohaline est quasiment nulle. Seul un ralentissement devrait ainsi se produire, de l’ordre de 25% pour la branche Atlantique[41].

Conséquences pour les écosystèmes

« Si nous n'agissons pas immédiatement l'Arctique va rapidement devenir méconnaissable », a affirmé Tonje Folkestad, spécialiste du changement climatique au WWF. « Les ours polaires feront partie de l'Histoire, et nos petits-enfants n'en entendront parler que dans les livres. »

Conséquences pour le Groenland

Il fond plus vite.

Conséquences pour la circulation atmosphérique

Les conséquences les plus sensibles sont sans doute celle ayant trait à la perturbation de la circulation atmosphérique. Sous l’effet du réchauffement plus important de l’Arctique, le gradient méridional de température s’affaiblit. Cette amplification arctique est du à la fois à la fonte de la banquise, et à la fonte de la neige au Printemps. Les perturbations de la circulation au Printemps et en Eté sont ainsi plutôt liées à la perte précoce des neiges, alors que celles de l’Automne et de l’Hiver sont plutôt liées à la perte de la banquise. Le courant-jet ralentit, car il est un résultat direct de ce gradient de température Nord-Sud. Les ondes de Rossby ralentissent alors, avec une amplitude augmentée. Ceci provoque des événements extrêmes plus récurrents aux latitudes moyennes, avec entre autre exemple, l’Hiver 2009/2010 particulièrement froid, la canicule et sécheresse européenne de 2010, la canicule et sécheresse américaine de 2012. Les systèmes météorologiques tendent à se bloquer et à persister plus longtemps au dessus d’une région. La conséquence n’est donc pas seulement un réchauffement uniforme. La réponse est complexe et non-linéaire, et peut entrainer à la fois plus de canicules et plus de vagues de froids, plus de sécheresses et plus d’inondations. Il n’y a cependant aucune proportion entre les événements froids, qui ne sont pas aussi froids que normalement attendus ; et les événements chauds qui prennent des proportions exceptionnelles. Ces événements extrêmes ont de plus un impact sur les sociétés humaines. Ainsi, l’amplification Arctique a été une cause des mauvaises récoltes en 2010, ce qui a favorisé le déclenchement du Printemps Arabe. De plus, la perte de la couverture neigeuse au printemps favorise les événements de blocages sur l’Amérique du Nord, ce qui en retour amplifie la perte de la banquise Arctique. Il émerge également de nouveaux schémas de circulation, avec l’affaiblissement du schéma de l’Oscillation Arctique et la formation d’une anomalie dipolaire. Ceci impact de plus les modèles, et réduit leurs utilités[42],[26]. Les scientifiques sont donc inquiets de l’impact potentiellement catastrophique pour notre civilisation de l’évolution climatique[43],[27]. De même, des inquiétudes se font jour quand à la possibilité qu’une partie de la communauté scientifique, face à la brutalité de l’évolution du climat, tente de s’intéresser plus aux modèles qu’aux données pour éviter de faire face à la réalité ; et que le GIEC est de graves déficiences internes l’empêchant de communiquer correctement sur l’urgence de la situation[44],[45],[46],[47]


L’expédition Tara

De retour de deux ans d'expédition à bord de la goélette Tara, les membres de l'expédition ont annoncé, fin octobre 2007, avoir constaté sur place plusieurs indices avérés des transformations en cours dans l'océan Glacial Arctique[48] :

  • le recul de la banquise : plus d'un million de kilomètres carrés perdus entre septembre 2005 et septembre 2007. La lisière de la glace ayant entre-temps reculé de 400 km ;
  • une augmentation de la vitesse de la dérive transpolaire, allant du détroit de Béring au détroit de Fram, entre l'été 2006 et l'été 2007. Ce phénomène peut contribuer à l'accélération de diminution de la surface de la banquise ;
  • une disparition progressive des glaces pluriannuelles au profit des glaces de l'année ;
  • la présence accentuée de plaques de fonte à la surface de la banquise : elles couvrent désormais 50 % de sa surface en été ; ainsi qu'une augmentation de la pluviosité entre Groenland, Spitzberg et pôle nord géographique ;
  • début septembre 2008, les deux passages mythiques de l'Arctique, celui du Nord-Ouest et celui du Nord-Est, se sont ouverts. Cette année, la banquise a atteint sa deuxième plus faible extension, juste devant 2007, et loin de 2005.

Côté russe, seules les îles de la Terre du Nord restent prises par les glaces en 2007.

Conséquences sur le trafic maritime

La fonte des glaces polaires pourrait modifier très profondément le trafic maritime entre l'Europe, l'Asie et l'Amérique du Nord, et revoir drastiquement à la hausse l'intérêt géostratégique du Passage du Nord-Ouest et du Passage du Nord-Est, dégagés de la banquise sur une période estivale de plus en plus longue. Les passages par les eaux du nord permettraient de servir d'alternatives privilégiées (le chemin étant éventuellement plus court) pour joindre l'Europe du Nord et le Japon, par exemple sans passer pas le Canal de Suez (trajet le plus fréquent à l'heure actuelle), ou la Californie à l'Océan Atlantique sans passer par le Canal de Panama. Le contrôle des eaux par les deux pays souverains de la zone, à savoir la Russie et le Canada, est au cœur d'un débat animé par l'intérêt économique et stratégique majeur de ces voies d'eau. En 2011, 34 navires ont transités par le Passage du Nord-Est pour transporter un total de 820 789 tonnes de marchandises. La navigation avait été possible jusqu’au 18 Novembre, un record. En 2012, au 15 Octobre, ce sont déjà 35 navires qui ont transités, pour transporter 1 022 577 tonnes[49]

Historique de la superficie de la banquise arctique

Voici les minimums de superficie avec au moins 15 % de glace en millions de kilomètres carrés[5] :

  • 18 septembre 2007 —> 4,17
  • 20 septembre 2008 —> 4,59
  • 13 septembre 2009 —> 5,13
  • 21 septembre 2010 —> 4,63
  • 11 septembre 2011 —> 4,33
  • 16 septembre 2012 —> 3,41

Climat à moins de dix kilomètres de la banquise

Localisation de la station météo en Alert. Extension de la banquise au 15 septembre 2008 (36 Mpx).

Alert a un climat polaire. Il peut neiger et geler toute l'année. Les précipitations y sont très faible avec 153,8 mm (173,3 cm de neige) en moyenne sur la période 1971 - 2000[50]. Il y fait jour durant 6 mois d'affilée et la nuit y règne autant de temps. De 1961 à 1990, pour le mois le plus froid la température moyenne est de −33,6 °C et le mois le plus chaud la température moyenne est de 3,4 °C[51]. De 1971 à 2000, 8,5 jours en moyenne par an ont des températures maxi > à 10 °C[50]. La température record la plus basse, −50 °C, a été enregistrée le 9 février 1979 et la plus chaude, +20 °C, le 8 juillet 1956[50].

La station d'Alert est à 30,5 m, latitude : 82°31'04N longitude : 62°16'50W[50].

Alert 1971 - 2000 sauf soleil 1961 - 1990[52]
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) −35,9 −37 −36,1 −28,2 −14,9 −3,2 0,7 −1,8 −12,2 −22,8 −30 −33,7 −21,3
Température moyenne (°C) −32,4 −33,4 −32,4 −24,4 −11,8 −0,8 3,3 0,8 −9,2 −19,4 −26,4 −30,1 −18
Température maximale moyenne (°C) −28,8 −29,8 −28,7 −20,5 −8,7 1,6 5,9 3,3 −6 −15,8 −22,8 −26,4 −14,7
Record de froid (°C)
date du record
−48,9
1966
−50
1979
−49,4
1970
−45,6
1954
−29
1989
−13,9
1963
−6,3
1982
−15
1952
−28,2
1979
−39,4
1962
−43,5
1980
−46,1
1951
−50
1979
Record de chaleur (°C)
date du record
0
1958
1,1
1965
−2,2
1957
−0,2
1978
7,8
1951
18,2
2000
20
1956
19,5
1990
11,2
1989
4,4
1968
0,6
1963
3,2
1978
20
1956
Ensoleillement (h) 0 0 0 377 415,1 308,5 293,4 238 91,3 0 0 0 1 723
Précipitations (mm) 6,8 6,3 7 10,3 11 11,1 27,8 21,2 23,4 12,3 9,7 6,8 153,8
Source : « données climatiques », sur Environnement Canada (consulté en )


Notes et références

  1. La modélisation de la banquise, publié le 24 juillet 2009
  2. (en) National Snow and Ice Data Center (NSIDC)
  3. a b et c ec.gc.ca Stades de formation de la glace de mer
  4. La Glace
  5. a b et c Arctic sea ice extent settles at record seasonal minimum NSIDC.org 19 septembre 2012
  6. a et b sea ice falls below 4 million square kilometers NSIDC.org 5 septembre 2012
  7. NSIDC
  8. Walsh, J. E., and W. L. Chapman, 2001: Twentieth-century sea ice variations from observational data. Ann. Glaciol.,33, 444–448.« Twentieth-century sea ice variations from observational data »,
  9. Service Canadien des Glaces
  10. http://bprc.osu.edu/geo/publications/polyak_etal_seaice_QSR_10.pdf
  11. Kinnard et al. 2011, Reconstructed changes in Arctic sea ice over the past 1,450 years, Nature, 479, 509-512, doi:10.1038/nature10581.« Reconstructed changes in Arctic sea ice over the past 1,450 years », sur Geotop,
  12. « Le vêlage du plateau de glace d'Ayles », sur Environnement Canada,
  13. Perovich, D. K., J. A. Richter-Menge, K. F. Jones, and B. Light (2008), Sunlight, water, and ice: Extreme Arctic sea ice melt during the summer of 2007, Geophys. Res. Lett., 35, L11501, doi:10.1029/2008GL034007.« Sunlight, water, and ice: Extreme Arctic sea ice melt during the summer of 2007 », sur Geophysical Research Letters,
  14. Grant Foster, dit Tamino, « Sea Ice Insolation », sur Blog de Tamino,
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