Aller au contenu

« Équation fonctionnelle » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
Simans9093 (discuter | contributions)
m Conventions typographiques des listes à puces introduites par « : » (la minuscule en début d'alinéa est requise) / Autre possibilité : changer la liste à puces en liste numérotée.
Balises : Éditeur visuel Modification par mobile Modification par le web mobile
m +++
Balise : Liens d’homonymie
Ligne 31 : Ligne 31 :


Un point commun à tous ces exemples est que dans chacun des cas, deux ou plusieurs fonctions (tantôt la multiplication par une constante, tantôt l'addition de deux variables, tantôt la fonction identité) sont substituées à l'inconnue.{{quoi}}
Un point commun à tous ces exemples est que dans chacun des cas, deux ou plusieurs fonctions (tantôt la multiplication par une constante, tantôt l'addition de deux variables, tantôt la fonction identité) sont substituées à l'inconnue.{{quoi}}

== Formule de réflexion ==
On parle de ''formule de réflexion'' est une équation fonctionnelle caractérisant une fonction {{mvar|f}} entre sa valeur en tout point {{mvar|x}} d'un domaine défini et sa valeur en {{mvar|-x}}, ou plus généralement, sa forme [[Opérateur de décalage|décalée]] {{math|''f''(''a-x'')}}.

=== Exemples ===
Les formules de réflexion simples comme <math> f(x) = f(-x)</math> ou <math> f(x) = -f(-x)</math> impliquent l'étude de la [[Parité d'une fonction|parité des fonctions solutions]] (la première caractérise les fonctions paires, la seconde pour les fonctions impaires).

Un des exemples les plus connus est la formule des compléments de la [[fonction gamma]], démontré par [[Leonhard Euler]]<ref>{{ouvrage|lang=en|auteur=J. Havil|titre=Gamma: Exploring Euler's Constant|lieu=Princeton, NJ|éditeur=Princeton University Press|anée=2003}}.</ref>
:<math>\forall z \in ]0;1[,\ \Gamma(z)\Gamma(1-z) = \frac{\pi}{\sin(\pi z)}.</math>

La formule de réflexion pour la [[fonction zêta de Riemann]] est donnée par :
:<math>\zeta(1-z)=\frac{2}{(2\pi)^z}\cos\left(\frac{\pi z}{2}\right) \Gamma(z)\zeta(z).</math>
qu'on peut réécrire de façon équivalente<ref>{{ouvrage|lang=en|auteur1=Edward Charles Titchmarsh|auteur2=David Rodney Heath-Brown|titre=The theory of the Riemann zeta-function|éditeur=Oxford university press|année=1986}}.</ref>
:<math>-\pi\zeta(-z)=\frac{1}{(2\pi)^z}\sin\left(\frac{\pi z}{2}\right) \Gamma(z+1)\zeta(z+1).</math>

La [[fonction xi de Riemann]] vérifie la formule de réflexion
:<math>\xi(z)=\xi(1-z).</math>

La [[fonction G de Barnes]] vérifie la formule de réflexion
:<math>G(z+1)=\Gamma(z)G(z).</math>

Le [[dilogarithme]] vérifie les formules de réflexion
:<math>\mathrm{Li}_2(\frac{1}{z})=-\mathrm{Li}_2(z) -\frac{\pi^2}{6} -\frac12 \ln(-z)^2.</math>
:<math>\mathrm{Li}_2(1-z)=-\mathrm{Li}_2(z) +\frac{\pi^2}{6} -\ln(z)\ln(1-z).</math>

La [[fonction L de Rogers]] vérifie la formule de réflexion
:<math>L(x)+L(1-x)=1.</math>

La [[série L de Dirichlet]] associée à la [[fonction tau de Ramanujan]] {{math|''f''(''s'')}} vérifie la formule de réflexion<ref>{{ouvrage|lang=en|auteur=Godfrey Hardy|titre=Ramanujan: Twelve Lectures on Subjects Suggested by His Life and Work|édition=3|lieu= Chelsea|année=1999}}.</ref>
:<math>\frac{f(s)\Gamma(s)}{(2\pi)^s}=\frac{f(12-s)\Gamma(12-s)}{(2\pi)^{12-s}}. </math>

== Relation de duplication ==

On parle de formule de duplication quand l'équation fonctionnelle fait intervenir les valeurs en {{math|''f''(2''x'')}} ou {{math|''f''(''x''{{2}})}}

=== Exemples ===

De ses liens avec la [[fonction beta]], on peut montrer que la [[fonction gamma]] vérifie la « formule de duplication de Legendre »
:<math>\frac{\Gamma(z)^2}{\Gamma(2z)}=2^{1-2z}\frac{\Gamma(\frac12)\Gamma(z)}{\Gamma(z+\frac12)}.</math>

Le [[dilogarithme]] satisfait<ref>{{Chapitre|lang=en|auteur=[[Don Zagier]]|auteurs ouvrage=[[Pierre Cartier]], [[Pierre Moussa]], [[Bernard Julia]] et [[Pierre Vanhove]] (éds.)|titre ouvrage=Frontiers in Number Theory, Physics, and Geometry|vol=II|année=2007|page=3-65|isbn=978-3-540-30308-4|doi=10.1007/978-3-540-30308-4_1|lire en ligne=https://people.mpim-bonn.mpg.de/zagier/files/doi/10.1007/978-3-540-30308-4_1/fulltext.pdf|titre chapitre=The Dilogarithm Function}}.</ref>
:<math>\mathrm{Li}_2(z^2)=2 (\mathrm{Li}_2(z) + \mathrm{Li}_2(-z)).</math>

La [[fonction L de Rogers]] vérifie la formule de duplication<ref>{{article|lang=en|auteur1=Basil Gordon|auteur2=Robert J. Mcintosh|titre=Algebraic Dilogarithm Identities|périodique=The Ramanujan Journal|numéro=1|pages=431–448|année=1997|doi=10.1023/A:1009709927327}}</ref>
:<math>\frac12 L(x^2)=L(x)-L \left(\frac{x}{1+x}\right).</math>

== Applications ==
{{section à sourcer|date=novembre 2022}}
;Etude de fonctions
Les équations fonctionnelles peuvent faire apparaitre des propriétés remarquables des solutions (symétrie, domaine de définition, ...) et simplifient l'expression de certaines valeurs.

;Calcul de valeurs particulières
Les formules de réflexion permettent le calcul de valeurs particulières de fonctions spéciales. Par exemple, en sachant que la fonction gamma est positive sur {{math|]1,+∞[}}, la formule des compléments prise en {{math|''z'' {{=}} {{frac|1|2}}}} permet d'établir que {{math|Γ({{frac|1|2}}) {{=}} {{racine|{{mathPi}}}}}}.

;Prolongement analytique
Par les formules de réflexion, on peut définir un prolongement analytique de la fonction. Par exemple, la définition de base de la fonction zêta de Riemann n'est valable que pour tout nombre complexe de partie réelle strictement supérieure à 1, or la formule de réflexion donnée permet de l'étendre sur tout le plan complexe, sauf 0 et 1.


== Notes et références ==
== Notes et références ==
{{Traduction/Référence|en|Functional equation|11767627|type=note}}
{{Traduction/Référence|en|Functional equation|11767627}}
{{Références}}
{{Références}}


=== Bibliographie ===
=== Bibliographie ===
* {{mathworld|nom_url=ReflectionRelation|titre=Reflection Relation}}
* {{mathworld|nom_url=AbelsDuplicationFormula|titre=Abel's Duplication Formula}}
* {{mathworld|nom_url=LegendreDuplicationFormula|titre=Legendre Duplication Formula}}
* {{Ouvrage|lang=en|auteur={{Lien|trad=János Aczél (mathematician)|langue=en|fr=János Aczél}}|titre=Lectures on Functional Equations and Their Applications|éditeur=[[Academic Press]]|année=1966|url={{Google Livres|n7vckU_1tY4C}}}}
* {{Ouvrage|lang=en|auteur={{Lien|trad=János Aczél (mathematician)|langue=en|fr=János Aczél}}|titre=Lectures on Functional Equations and Their Applications|éditeur=[[Academic Press]]|année=1966|url={{Google Livres|n7vckU_1tY4C}}}}
* {{chapitre|auteur=[[Jean Dhombres]]|url={{Google Livres|cXz2Prhg7jMC|page=179}}|titre=Une conception architecturale des mathématiques : la [[séparation des variables]] chez [[Johann Friedrich Pfaff|Pfaff]]|titre ouvrage=Entre mécanique et architecture|auteurs ouvrage=Patricia Radelet-de Grave et Edoardo Benvenuto|éditeur=[[Birkhäuser]]|année=1995|isbn=978-3-76435128-1|page= 205-220}}
* {{chapitre|auteur=[[Jean Dhombres]]|url={{Google Livres|cXz2Prhg7jMC|page=179}}|titre=Une conception architecturale des mathématiques : la [[séparation des variables]] chez [[Johann Friedrich Pfaff|Pfaff]]|titre ouvrage=Entre mécanique et architecture|auteurs ouvrage=Patricia Radelet-de Grave et Edoardo Benvenuto|éditeur=[[Birkhäuser]]|année=1995|isbn=978-3-76435128-1|page= 205-220}}

Version du 3 novembre 2022 à 16:43

En mathématiques, une équation fonctionnelle est une équation dont les inconnues sont des fonctions. De nombreuses propriétés de fonctions peuvent être déterminées en étudiant les équations auxquelles elles satisfont. D'habitude, le terme « équation fonctionnelle » est réservé aux équations qu'on ne peut pas ramener à des équations plus simples, par exemple à des équations différentielles.

Vocabulaire

Le cas le plus fréquent est celui où les valeurs d'une fonction et éventuellement de ses dérivées, calculées en plusieurs points, doivent satisfaire une relation, dite relation fonctionnelle, pour toutes les valeurs de la variable (du moins sur un certain domaine). Deux approches distinctes sont possibles :

  • lorsqu'on étudie une fonction en particulier, il peut être utile de mettre en évidence une relation fonctionnelle qu'elle satisfait, comme la relation satisfaite par la fonction gamma d'Euler, ou celle satisfaite par la fonction zêta de Riemann : . On en déduit ensuite d'autres propriétés de la fonction : par exemple que la fonction zêta de Riemann s'annule aux nombres entiers strictement négatifs pairs, et ne possède pas d'autres zéros en dehors de la bande 0 < Re(s) < 1 ;
  • lorsqu'on résout une équation fonctionnelle à proprement parler, on étudie l'ensemble des fonctions satisfaisant une relation donnée. Un exemple est la recherche des fonctions vérifiant (où a, b, c et d sont des entiers naturels vérifiant adbc = 1) qu'on appelle des formes modulaires.
    Il arrive que certaines conditions analytiques soient exigées. Le théorème de Bohr-Mollerup en est un exemple. En l'absence de ces conditions, une équation fonctionnelle très simple comme l'équation fonctionnelle de Cauchy peut avoir des solutions très irrégulières.

Lorsque l'équation relie les valeurs d'une fonction et de ses dérivées en un même point, elle est appelée équation différentielle. D'autres équations utilisent des propriétés globales des fonctions inconnues ; on parle par exemple d'équations intégrales, ou de problèmes d'optimisation (lesquels sont l'objet du calcul des variations), comme le problème de Plateau.

Exemples

Un point commun à tous ces exemples est que dans chacun des cas, deux ou plusieurs fonctions (tantôt la multiplication par une constante, tantôt l'addition de deux variables, tantôt la fonction identité) sont substituées à l'inconnue.[Quoi ?]

Formule de réflexion

On parle de formule de réflexion est une équation fonctionnelle caractérisant une fonction f entre sa valeur en tout point x d'un domaine défini et sa valeur en -x, ou plus généralement, sa forme décalée f(a-x).

Exemples

Les formules de réflexion simples comme ou impliquent l'étude de la parité des fonctions solutions (la première caractérise les fonctions paires, la seconde pour les fonctions impaires).

Un des exemples les plus connus est la formule des compléments de la fonction gamma, démontré par Leonhard Euler[2]

La formule de réflexion pour la fonction zêta de Riemann est donnée par :

qu'on peut réécrire de façon équivalente[3]

La fonction xi de Riemann vérifie la formule de réflexion

La fonction G de Barnes vérifie la formule de réflexion

Le dilogarithme vérifie les formules de réflexion

La fonction L de Rogers vérifie la formule de réflexion

La série L de Dirichlet associée à la fonction tau de Ramanujan f(s) vérifie la formule de réflexion[4]

Relation de duplication

On parle de formule de duplication quand l'équation fonctionnelle fait intervenir les valeurs en f(2x) ou f(x2)

Exemples

De ses liens avec la fonction beta, on peut montrer que la fonction gamma vérifie la « formule de duplication de Legendre »

Le dilogarithme satisfait[5]

La fonction L de Rogers vérifie la formule de duplication[6]

Applications

Etude de fonctions

Les équations fonctionnelles peuvent faire apparaitre des propriétés remarquables des solutions (symétrie, domaine de définition, ...) et simplifient l'expression de certaines valeurs.

Calcul de valeurs particulières

Les formules de réflexion permettent le calcul de valeurs particulières de fonctions spéciales. Par exemple, en sachant que la fonction gamma est positive sur ]1,+∞[, la formule des compléments prise en z = 12 permet d'établir que Γ(12) = π.

Prolongement analytique

Par les formules de réflexion, on peut définir un prolongement analytique de la fonction. Par exemple, la définition de base de la fonction zêta de Riemann n'est valable que pour tout nombre complexe de partie réelle strictement supérieure à 1, or la formule de réflexion donnée permet de l'étendre sur tout le plan complexe, sauf 0 et 1.

Notes et références

  1. Les solutions continues sont 0, 1, cosx) et coshx).
  2. (en) J. Havil, Gamma: Exploring Euler's Constant, Princeton, NJ, Princeton University Press.
  3. (en) Edward Charles Titchmarsh et David Rodney Heath-Brown, The theory of the Riemann zeta-function, Oxford university press, .
  4. (en) Godfrey Hardy, Ramanujan: Twelve Lectures on Subjects Suggested by His Life and Work, Chelsea, 3, .
  5. (en) Don Zagier, « The Dilogarithm Function », dans Pierre Cartier, Pierre Moussa, Bernard Julia et Pierre Vanhove (éds.), Frontiers in Number Theory, Physics, and Geometry, vol. II, (ISBN 978-3-540-30308-4, DOI 10.1007/978-3-540-30308-4_1, lire en ligne), p. 3-65.
  6. (en) Basil Gordon et Robert J. Mcintosh, « Algebraic Dilogarithm Identities », The Ramanujan Journal, no 1,‎ , p. 431–448 (DOI 10.1023/A:1009709927327)

Bibliographie