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« Énergie durable » : différence entre les versions

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Certaines personnes y incluent quelques sources non renouvelables, comme le nucléaire<ref name="monbiot" />{{,}}<ref name="lovelock" /> ou encore le charbon avec [[stockage géologique du dioxyde de carbone|stockage géologique du {{fchim|CO|2}}]], si certaines conditions sont respectées (notamment, une consommation suffisamment réduite pour qu'elle puisse durer longtemps) ; cependant, d'autres personnes contestent vigoureusement le classement de telles sources parmi les sources d’énergie durable<ref name="greenpeace_nuke" />.
Certaines personnes y incluent quelques sources non renouvelables, comme le nucléaire<ref name="monbiot" />{{,}}<ref name="lovelock" /> ou encore le charbon avec [[stockage géologique du dioxyde de carbone|stockage géologique du {{fchim|CO|2}}]], si certaines conditions sont respectées (notamment, une consommation suffisamment réduite pour qu'elle puisse durer longtemps) ; cependant, d'autres personnes contestent vigoureusement le classement de telles sources parmi les sources d’énergie durable<ref name="greenpeace_nuke" />.


== Définitions ==
== Définitions et contexte ==
=== Développement durable et critères de durabilité ===
Le concept de [[développement durable]], dont l'énergie est une composante essentielle, est décrit par la Brundtland Commission des [[Organisation des Nations unies|Nations Unies]] dans son rapport de 1987 intitulé ''[[Rapport Brundtland|Notre avenir à tous]]''. Elle définit le développement durable comme un développement qui {{citation|répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs}}{{sfn|Kutscher|Milford |Kreith|2019|p=5-6}}. Cette description du développement durable a depuis été reprise dans de nombreuses définitions et explications de l'énergie durable<ref name=":OU">{{Lien web |langue=en |nom=[[The Open University]] |titre=An introduction to sustainable energy |url=https://www.open.edu/openlearn/nature-environment/environmental-studies/introduction-sustainable-energy/content-section-0 |site=OpenLearn |consulté le=2020-12-30}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage |langue=en |prénom1=Mirjana |nom1=Golus̆in |prénom2=Stevan |nom2=Popov |prénom3=Sinis̆a |nom3=Dodić |titre=Sustainable energy management |lieu=Waltham, MA |éditeur=Academic Press |année=2013 |pages totales=8 |isbn=978-0-12-391427-9 |oclc=826441532 |lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/826441532}}</ref>{{,}}<ref name=":Galarraga">{{Ouvrage |langue=en |prénom1=Geoffrey P. |nom1=Hammond |prénom2=Craig I. |nom2=Jones |titre=Handbook of sustainable energy |lieu=Cheltenham, UK |éditeur=Edward Elgar |date=2011 |pages totales=21-47 |isbn=978-1-84980-115-7 |oclc=712777335 |lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/712777335 |titre chapitre=Sustainability criteria for energy resources and technologies}}</ref>{{,}}{{sfn|Kutscher|Milford|Kreith|2019|p=5-6}}. Aucune interprétation de la manière dont le concept de [[durabilité]] s'applique à l'énergie n'a été acceptée dans le monde entier<ref name=":ECE" />. La [[Commission économique pour l'Europe des Nations unies]] et divers spécialistes du domaine incluent trois aspects (ou critères) principaux de la durabilité dans leurs définitions de travail de l'énergie durable :
*Les aspects environnementaux comprennent les émissions de [[gaz à effet de serre]], les impacts sur la [[biodiversité]] et les écosystèmes, la production de déchets dangereux et d'émissions toxiques<ref name=":ECE">{{Ouvrage |langue=en |titre=Pathways to Sustainable Energy |lieu=Genève |éditeur=UNECE |année=2020 |pages totales=4-5 |isbn=978-92-1-117228-7 |lire en ligne=https://www.unece.org/fileadmin/DAM/energy/se/pdfs/CSE/Publications/Final_Report_PathwaysToSE.pdf |authors=United Nations Economic Commission for Europe}}</ref>, la consommation d'eau{{sfn|Kutscher|Milford|Kreith|2019|p=11-13}}, et l'épuisement des ressources non renouvelables<ref name=":Galarraga" /> ;
*Les aspects économiques et sociaux comprennent le fait qu'une énergie fiable soit abordable pour tous<ref name=":ECE" />{{,}}<ref name=":Galarraga" /> et remplisse les conditions de la {{lien|langue=en|Energy security|texte=sécurité énergétique}} afin que chaque pays ait un accès constant à une énergie suffisante<ref name=":ECE" />{{,}}{{Sfn|Kutscher|Milford|Kreith|2019|pp=3-5}}.


La [[transition énergétique]] visant à répondre de manière durable aux besoins mondiaux en matière d'électricité, de chauffage, de refroidissement et de transport est l'un des plus grands défis auxquels l'humanité est confrontée au {{s-|XXI}}, tant en ce qui concerne la satisfaction des besoins actuels que les effets sur les générations futures<ref>{{Ouvrage |langue=en |prénom1=Robert L. |nom1=Evans |titre=Fueling our future : an introduction to sustainable energy |passage=[https://archive.org/details/fuelingourfuture00evan_0/page/3 3] |lieu=Cambridge |éditeur=Cambridge University Press |date=2007 |isbn=9780521865630 |oclc=144595567 |lire en ligne=https://archive.org/details/fuelingourfuture00evan_0/page/3}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |prénom=Ioannis N |nom=Kessides |prénom2=Michael |nom2=Toman |titre=The Global Energy Challenge |url=https://blogs.worldbank.org/developmenttalk/the-global-energy-challenge |site=World Bank Blogs |date=28 juillet 2011 |consulté le=2019-09-27}}</ref>. Améliorer l'accès à l'énergie dans les [[pays les moins avancés]] et rendre l'énergie plus propre sont des éléments essentiels pour atteindre la plupart des [[objectifs de développement durable]] fixés par les Nations unies pour 2030, qui couvrent des questions allant de la [[Objectif de développement durable no 14|lutte contre le changement climatique]] à l'[[Objectif de développement durable no 5|égalité entre les sexes]]<ref name="Welcome to the United Nations 2018">{{Lien web |auteur=Deputy Secretary-General |titre=Sustainable Development Goal 7 on Reliable, Modern Energy 'Golden Thread' Linking All Other Targets, Deputy-Secretary-General Tells High-Level Panel |url=https://www.un.org/press/en/2018/dsgsm1182.doc.htm |site=United Nations |date=2018-06-06 |consulté le=2021-03-19}}</ref>. L'[[Objectif de développement durable no 7|Objectif de développement durable {{numéro}} 7]] appelle à {{citation|garantir l’accès de tous à des services énergétiques fiables, durables et modernes, à un coût abordable}} d'ici 2030<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Goal 7: Affordable and Clean Energy – SDG Tracker |url=https://sdg-tracker.org/energy |site=Our World in Data |consulté le=2021-02-12}}</ref>.
De nombreuses définitions ont été données à la notion d’''énergie durable'', parmi lesquelles :


=== Problèmes environnementaux ===
* « Concrètement, la part d’énergie capable de répondre aux besoins du moment présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre à leurs propres besoins. [...] L'énergie durable comprend deux volets-clés : l'énergie renouvelable et l'efficacité énergétique. » – ''{{lang|en|Renewable Energy and Energy Efficiency Partnership}}''<ref>{{lien web |format=pdf |url=http://www.reeep.org/file_upload/296_tmpphpXkSxyj.pdf |titre={{lang|en|Glossary of terms in sustainable energy regulation}} |auteur={{lang|en|Renewable Energy and Energy Efficiency Partnership}} |mois=août |année=2004 |consulté le=19 avril 2008 }}.</ref>.
[[Fichier:Global Energy Consumption.svg|vignette|redresse=1.35|alt=Graphique montrant la croissance des technologies énergétiques. Le charbon a légèrement reculé entre 2014 et 2019, tandis que le pétrole et le gaz ont progressé. Le nucléaire et l'hydroélectricité ont connu une croissance lente, contrairement aux autres énergies renouvelables.|Les sources d'[[énergie renouvelable]]s (qui font partie des approches énergétiques durables) ont augmenté entre 2000 et 2019, mais le charbon, le pétrole et le gaz naturel restent les principales sources d'énergie dans le monde<ref>{{Article|last=Friedlingstein|first=Pierre|last2=Jones|first2=Matthew W.|last3=O'Sullivan|first3=Michael|last4=Andrew|first4=Robbie M.|last5=Hauck|first5=Judith|last6=Peters|first6=Glen P.|last7=Peters|first7=Wouter|last8=Pongratz|first8=Julia|last9=Sitch|first9=Stephen|last10=Le Quéré|first10=Corinne|last11=Bakker|first11=Dorothee C. E.|date=2019|title=Global Carbon Budget 2019|url=https://essd.copernicus.org/articles/11/1783/2019/|journal=Earth System Science Data|language=English|volume=11|issue=4|pages=1783–1838|doi=10.5194/essd-11-1783-2019|issn=1866-3508}}</ref>.]]
* « Une harmonie dynamique entre, d’une part, une disponibilité équitable entre tous des biens et services intensifs en énergie et, d’autre part, la préservation de la Terre pour les générations futures. » Ainsi que : « la solution résidera dans la capacité à trouver des sources durables d'énergie et des moyens plus efficaces pour convertir et utiliser l'énergie. » – ''{{lang|en|Sustainable energy}}'' par J. W. Tester {{et al.}}, publié par {{lang|en|[[MIT Press]]}}.
Le système énergétique actuel contribue à de nombreux problèmes environnementaux, notamment le [[changement climatique]], la [[pollution de l'air]], la [[perte de la biodiversité]], le rejet de toxines dans l'environnement et la [[Stress hydrique (écologie)|pénurie d'eau]]. En 2014, la production et la consommation d'énergie ont été responsables de 72 % des émissions annuelles de gaz à effet de serre d'origine humaine. La production d'électricité et de chaleur contribue à 31 % des émissions de gaz à effet de serre d'origine humaine, l'utilisation de l'énergie dans les transports à 15 % et l'utilisation de l'énergie dans la fabrication et la construction à 12 %. En outre, 5 % sont émis par les processus associés à la production de combustibles fossiles et 8 % par diverses autres formes de combustion de carburants<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Global Historical Emissions |url=https://www.climatewatchdata.org/ghg-emissions?sectors=510 |site=Climate Watch |consulté le=2019-09-28}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |nom=World Resources Institute |titre=CAIT Country Greenhouse Gas Emissions: Sources and Methods |url=http://cait.wri.org/docs/CAIT2.0_CountryGHG_Methods.pdf |date=June 2015 |consulté le=28 September 2019}}</ref>.
* « Toute source de génération et de conservation d'énergie pour laquelle les ressources sont disponibles à une échelle suffisamment grande pour permettre d’en extraire une part significative de l'énergie consommée sur le long terme, de préférence une centaine d'années. » – ''{{lang|en|Invest}}'', une organisation à but non lucratif qui promeut les technologies vertes<ref>{{lien web|lang=en |url=http://www.invvest.org/blog/invVEST-Definition-of-Sustainable-Energy/ |titre={{lang|en|The Sustainable Energy Community :: invVest &#124; invVEST Definition of Sustainable Energy}} |éditeur=invVest |date= |consulté le=8 juillet 2010}}.</ref>.
* « La quantité d'énergie qui peut être naturellement régénérée le temps d'une vie humaine, et dont l'extraction ne provoque aucun danger à long terme pour l'environnement. » – ''{{lang|en|Jamaica Sustainable Development Network}}''<ref>{{lien brisé|url=http://www.jsdnp.org.jm/glossary.html |titre={{lang|en|Glossary of terms}} |auteur={{lang|en|Jamaica Sustainable Development Network}} |consulté le=19 avril 2008 |archiveurl = https://web.archive.org/web/20071130092351/http://www.jsdnp.org.jm/glossary.html |archivedate = 30 novembre 2007}}.</ref>.


La combustion de [[Combustible fossile|combustibles fossiles]] et de [[biomasse (énergie)|biomasse]] est une source majeure de polluants atmosphériques nocifs pour la santé humaine<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Nick |nom1=Watts |prénom2=Markus |nom2=Amann |prénom3=Nigel |nom3=Arnell |prénom4=Sonja |nom4=Ayeb-Karlsson |titre=The 2020 report of The Lancet Countdown on health and climate change: responding to converging crises |périodique=The Lancet |volume=397 |numéro=10269 |date=2021 |issn=0140-6736 |doi=10.1016/S0140-6736(20)32290-X |lire en ligne=https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S014067362032290X?via%3Dihub |pages=151 |nom5=Beagley |prénom5=Jessica |nom6=Belesova |prénom6=Kristine |nom7=Boykoff |prénom7=Maxwell |nom8=Byass |prénom8=Peter |nom9=Cai |prénom9=Wenjia |nom10=Campbell-Lendrum |prénom10=Diarmid |display-authors=4 |doi-access=free}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |nom=United Nations Development Programme |titre=Every breath you take: The staggering, true cost of air pollution |url=https://stories.undp.org/every-breath-you-take |site=United Nations Development Programme |date=June 4, 2019 |consulté le=2021-05-04}}</ref>. L'[[Organisation mondiale de la santé]] (OMS) estime que la pollution de l'air extérieur est à l'origine de {{unité|4,2|millions}} de décès par an<ref>{{Lien web |langue=en |nom=World Health Organization |titre=Ambient air pollution |url=https://www.who.int/westernpacific/health-topics/air-pollution |site=World Health Organization |consulté le=2021-05-04}}</ref> et que la pollution de l'air intérieur est à l'origine de {{unité|3,8|millions}} de décès par an<ref>{{Lien web |langue=en |nom=World Health Organization |titre=Household air pollution |url=https://www.who.int/westernpacific/health-topics/air-pollution |site=World Health Organization |consulté le=2021-05-04}}</ref>. Environ 91 % de la population mondiale vit avec des niveaux de pollution atmosphérique qui dépassent les limites recommandées par l'OMS<ref name="WHO Air">{{Lien web |langue=en |nom=World Health Organization |titre=Air pollution overview |url=https://www.who.int/westernpacific/health-topics/air-pollution |site=World Health Organization |consulté le=2021-05-04 |url-status=live}}</ref>. Limiter le réchauffement climatique à {{tmp|2|°C}} pourrait sauver environ un million de ces vies par an d'ici 2050, tandis que limiter le réchauffement climatique à {{tmp|1.5|°C}} pourrait sauver des millions de vies tout en augmentant la sécurité énergétique et en réduisant la pauvreté<ref>{{Ouvrage |langue=en |titre=COP24 SPECIAL REPORT Health and Climate Change |passage=27 |date=2018 |isbn=978-92-4-151497-2 |lire en ligne=https://www.who.int/globalchange/publications/COP24-report-health-climate-change/en/ |consulté le=1 April 2021 |extrait=Meeting the targets of the Paris climate agreement would be expected to save over one million lives a year from air pollution alone by 2050, according to the most recent assessment.}}</ref>{{,}}<ref name="Vandyck_et_al_2018">{{Article |langue=en |auteur1=Vandyck T, Keramidas K, Kitous A, Spadaro JV, Van Dingenen R, Holland M |titre=Air quality co-benefits for human health and agriculture counterbalance costs to meet Paris Agreement pledges. |périodique=Nat Commun |volume=9 |numéro=1 |année=2018 |pmid=30467311 |pmcid=6250710 |doi=10.1038/s41467-018-06885-9 |lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/entrez/eutils/elink.fcgi?dbfrom=pubmed&tool=sumsearch.org/cite&retmode=ref&cmd=prlinks&id=30467311 |pages=4939}}</ref>{{,}}{{sfn|IPCC SR15|2018|p=97}}. De multiples analyses des stratégies de décarbonisation américaines ont montré que les [[Valeur de la vie|avantages quantifiés pour la santé]] peuvent compenser de manière significative les coûts de mise en œuvre de ces stratégies<ref name="Gallagher_et_al_2020">{{Article |langue=en |auteur1=Gallagher CL, Holloway T |titre=Integrating Air Quality and Public Health Benefits in U.S. Decarbonization Strategies. |périodique=Front Public Health |volume=8 |année=2020 |pmid=33330312 |pmcid=7717953 |doi=10.3389/fpubh.2020.563358 |lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/entrez/eutils/elink.fcgi?dbfrom=pubmed&tool=sumsearch.org/cite&retmode=ref&cmd=prlinks&id=33330312 |pages=563358}}</ref>. La combustion du [[charbon]] libère des éléments précurseurs qui se transforment en [[ozone troposphérique]] et en [[Pluie acide|pluies acides]], surtout si le charbon n'est pas nettoyé avant la combustion<ref>{{Ouvrage |langue=en |prénom1=Deepak |nom1=Pudasainee |prénom2=Vinoj |nom2=Kurian |prénom3=Rajender |nom3=Gupta |titre=Future Energy: Improved, Sustainable and Clean Options for our Planet |passage=30, 32-33 |éditeur=Elsevier |isbn=978-0-08-102886-5 |titre chapitre=Coal: Past, Present, and Future Sustainable Use |editor-last=Letcher |editor-first=Trevor M.}}</ref>.
Ces définitions montrent que la notion d’énergie durable diffère sensiblement d’autres notions relatives aux [[énergie renouvelable|énergies renouvelables]] comme les [[énergie alternative|énergies alternatives]] ou les [[énergie verte|énergies vertes]] : le caractère durable ou non d’une source d’énergie dépend de sa capacité à fournir de l’énergie pendant une longue durée. Une énergie durable peut engendrer un certain niveau de pollution dans l’environnement, à condition que celui-ci soit suffisamment faible pour ne pas faire obstacle à un usage massif de la source d’énergie durant une période de temps indéfinie. La notion d’énergie durable est également différente de celle d’« économie pauvre en carbone », qui, elle, n’est durable que dans un sens beaucoup plus limité (celui de ne pas ajouter de {{fchim|CO|2}} d’origine fossile dans l’atmosphère).

Les impacts environnementaux vont au-delà des sous-produits de la combustion. Les déversements de pétrole en mer nuisent à la [[Biologie marine|vie marine]] et peuvent provoquer des incendies qui libèrent des émissions toxiques{{sfn|Soysal|Soysal|2020|p=118}}. Environ 10 % de l'utilisation mondiale de l'eau est consacrée à la production d'énergie, principalement pour le refroidissement des centrales thermiques. Dans les régions déjà sèches, cela contribue à la pénurie d'eau. La production de bioénergie, l'extraction et le traitement du charbon et l'extraction du pétrole nécessitent également de grandes quantités d'eau{{sfn|Soysal|Soysal|2020|p=470-472}}.

=== Précarité énergétique ===
{{Article principal|Précarité énergétique}}
[[Fichier:People-without-electricity-country-2016.svg|vignette|gauche|alt=Carte des personnes ayant accès à l'énergie. Le manque d'accès est plus prononcé en Inde, en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud-Est.|Carte du monde montrant où vivaient les personnes sans accès à l'[[électricité]] en 2016 {{incise|principalement en [[Afrique subsaharienne]]|non}}.]]
En 2019, {{unité|770|millions}} de personnes n'ont pas accès à l'électricité, dont les trois quarts vivent en [[Afrique subsaharienne]]<ref name=":1">{{Lien web |langue=en-GB |titre=Access to electricity – SDG7: Data and Projections – Analysis |url=https://www.iea.org/reports/sdg7-data-and-projections/access-to-electricity |site=IEA |consulté le=2021-05-05}}</ref>. En 2020, plus de {{unité|2,6|milliards}} de personnes dans les [[pays en développement]] dépendent de la combustion de combustibles polluants tels que le bois, les déjections animales, le charbon ou le [[kérosène]] pour cuisiner<ref name=":3">{{Lien web |langue=en-GB |titre=Access to clean cooking – SDG7: Data and Projections – Analysis |url=https://www.iea.org/reports/sdg7-data-and-projections/access-to-clean-cooking |site=IEA |date=October 2020 |consulté le=2021-03-31 |url-status=live}}</ref>.

La cuisson avec des combustibles polluants est à l'origine d'une pollution nocive de l'air à l'intérieur des habitations, qui est à l'origine de {{unité|1,6|à=3,8|millions}} de décès par an, selon les estimations<ref>{{Lien web |prénom=Hannah |nom=Ritchie |prénom2=Max |nom2=Roser |titre=Access to Energy |url=https://ourworldindata.org/indoor-air-pollution#indoor-air-pollution-is-one-of-the-leading-risk-factors-for-premature-death |site=Our World In Data |date=2019 |consulté le=1 April 2021}}</ref><ref>{{Lien web |langue=en |titre=Household air pollution and health: fact sheet |url=https://www.who.int/news-room/fact-sheets/detail/household-air-pollution-and-health |site=WHO |date=8 May 2018 |consulté le=2020-11-21}}</ref>, et contribue également de manière significative à la pollution de l'air à l'extérieur{{sfn|World Health Organization|2016|p=VII-XIV}}. Les effets sur la santé se concentrent sur les femmes, qui sont susceptibles d'être responsables de la cuisson, et sur les jeunes enfants{{sfn|World Health Organization|2016|p=VII-XIV}}. Le travail de collecte de combustible expose les femmes et les enfants à des risques de sécurité et prend souvent {{unité|15|heures}} ou plus par semaine, ce qui limite le temps dont ils disposent pour l'éducation, le repos et le travail rémunéré{{sfn|World Health Organization|2016|p=VII-XIV}}. De graves dommages environnementaux locaux, y compris la [[désertification]], peuvent être causés par la récolte excessive de bois et d'autres matériaux combustibles{{sfn|Tester|2012|p=504}}. Les efforts visant à améliorer l'accès aux combustibles de cuisson et aux fourneaux propres suivent à peine la croissance démographique, et les politiques actuelles et prévues laisseraient encore {{unité|2,4|milliards}} de personnes sans accès en 2030<ref name=":3" />.

Une énergie fiable et abordable, en particulier l'électricité, est essentielle pour les soins de santé, l'éducation et le développement économique<ref name="ECOWAS2015">{{Ouvrage |langue=en |titre=Situation Analysis of Energy and Gender Issues in ECOWAS Member States |éditeur=[[ECOWAS]] Centre for Renewable Energy and Energy Efficiency |date=2015 |pages totales=14-27 |lire en ligne=https://seforall.org/sites/default/files/Situation-Analysis-of-Energy-and-Gender-Issues.pdf}}</ref>. Dans les cliniques de santé, l'électricité est nécessaire pour le fonctionnement des équipements médicaux, la réfrigération des vaccins et des médicaments, et l'éclairage<ref name="ECOWAS2015" />, mais une enquête menée en 2018 dans six pays d'Asie et d'Afrique a révélé que la moitié des établissements de santé n'avaient pas ou peu accès à l'électricité{{sfn|United Nations|2020|p=38}}. Les ménages sans électricité utilisent généralement des lampes à kérosène pour s'éclairer, ce qui crée des fumées toxiques{{sfn|World Health Organization|2016|p=49}}. Selon un rapport de l'AIE pour 2020, les politiques actuelles et prévues laisseraient encore plus de {{unité|660|millions}} de personnes sans électricité en 2030<ref name=":1" />.


== Une problématique complexe ==
== Une problématique complexe ==
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Aller vers une durabilité énergétique impose des changements non seulement dans la manière d’extraire et d’obtenir de l’énergie, mais aussi dans la manière dont on la consomme. Pour cela, réduire la quantité d’énergie nécessaire pour produire biens et services est essentiel. Les possibilités de réduction sont tout aussi riches et variées du côté de la demande en énergie que du côté de l’offre énergétique, et les réductions de la demande en énergie s’accompagnent souvent d’économies financières significatives<ref>{{en}}{{lang|en|InterAcademy Council}} (2007). [http://www.interacademycouncil.net/Object.File/Master/12/053/Executive%20Summary.pdf ''{{lang|en|Lighting the way: Toward a sustainable energy future}}''{{pdf}}].</ref>.
Aller vers une durabilité énergétique impose des changements non seulement dans la manière d’extraire et d’obtenir de l’énergie, mais aussi dans la manière dont on la consomme. Pour cela, réduire la quantité d’énergie nécessaire pour produire biens et services est essentiel. Les possibilités de réduction sont tout aussi riches et variées du côté de la demande en énergie que du côté de l’offre énergétique, et les réductions de la demande en énergie s’accompagnent souvent d’économies financières significatives<ref>{{en}}{{lang|en|InterAcademy Council}} (2007). [http://www.interacademycouncil.net/Object.File/Master/12/053/Executive%20Summary.pdf ''{{lang|en|Lighting the way: Toward a sustainable energy future}}''{{pdf}}].</ref>.


[[Efficacité énergétique (économie)|Efficacité énergétique]] et [[énergie renouvelable]] sont souvent considérées comme étant les « deux piliers » d’une politique énergétique durable<ref>{{lien web |lang=en |url=http://aceee.org/store/proddetail.cfm?CFID=2957330&CFTOKEN=50269931&ItemID=432&CategoryID=7 |titre={{lang|en|The Twin Pillars of Sustainable Energy: Synergies between Energy Efficiency and Renewable Energy Technology and Policy}} |éditeur=aceee.org |date= |consulté le=8 juillet 2010 |archive-url=https://web.archive.org/web/20080505041521/http://aceee.org/store/proddetail.cfm?CFID=2957330&CFTOKEN=50269931&ItemID=432&CategoryID=7 |archive-date=5 mai 2008 |brisé le=6 août 2018 }}.</ref>. Toutes deux doivent être développées de manière concomitante pour stabiliser puis réduire les émissions de dioxyde de carbone. Une meilleure efficacité énergétique ralentit la croissance de la demande en énergie, de sorte que l’offre d’énergie d’origine renouvelable puisse progressivement se substituer aux combustibles fossiles. Si la consommation d’énergie croît trop vite, alors le développement des énergies renouvelables ne fera que courir après un lièvre qui avance plus vite que lui. De manière analogue, à moins que l’offre énergétique d’origine renouvelable ne soit créée rapidement, un ralentissement de la croissance de la demande ne fera que commencer la réduction des émissions cumulées ; réduire le contenu en carbone des sources d’énergie est également une nécessité. N’importe quel projet sérieux d’engagement en faveur d’une économie reposant sur l’énergie durable ne peut qu’inclure un volet « énergies renouvelables » et un second volet « efficacité énergétique »<ref>{{en}}{{lang|en|American Council for an Energy-Efficient Economy}} (2007).
[[Efficacité énergétique (économie)|Efficacité énergétique]] et [[énergie renouvelable]] sont souvent considérées comme étant les « deux piliers » d’une politique énergétique durable<ref>{{Lien web |langue=en |titre={{lang|en|The Twin Pillars of Sustainable Energy: Synergies between Energy Efficiency and Renewable Energy Technology and Policy}} |url=http://aceee.org/store/proddetail.cfm?CFID=2957330&CFTOKEN=50269931&ItemID=432&CategoryID=7 |éditeur=aceee.org |consulté le=8 juillet 2010 |archive-url=https://web.archive.org/web/20080505041521/http://aceee.org/store/proddetail.cfm?CFID=2957330&CFTOKEN=50269931&ItemID=432&CategoryID=7 |archive-date=5 mai 2008 |brisé le=6 août 2018}}.</ref>. Toutes deux doivent être développées de manière concomitante pour stabiliser puis réduire les émissions de dioxyde de carbone. Une meilleure efficacité énergétique ralentit la croissance de la demande en énergie, de sorte que l’offre d’énergie d’origine renouvelable puisse progressivement se substituer aux combustibles fossiles. Si la consommation d’énergie croît trop vite, alors le développement des énergies renouvelables ne fera que courir après un lièvre qui avance plus vite que lui. De manière analogue, à moins que l’offre énergétique d’origine renouvelable ne soit créée rapidement, un ralentissement de la croissance de la demande ne fera que commencer la réduction des émissions cumulées ; réduire le contenu en carbone des sources d’énergie est également une nécessité. N’importe quel projet sérieux d’engagement en faveur d’une économie reposant sur l’énergie durable ne peut qu’inclure un volet « énergies renouvelables » et un second volet « efficacité énergétique »<ref>{{en}}{{lang|en|American Council for an Energy-Efficient Economy}} (2007).
[http://aceee.org/store/proddetail.cfm?CFID=2957330&CFTOKEN=50269931&ItemID=432&CategoryID=7 ''{{lang|en|The Twin Pillars of Sustainable Energy: Synergies between Energy Efficiency and Renewable Energy Technology and Policy}}''] {{Lien archive|url=http://aceee.org/store/proddetail.cfm?CFID=2957330&CFTOKEN=50269931&ItemID=432&CategoryID=7 |titre=Copie archivée |horodatage archive=20180806214032 }} {{nobr|{{lang|en|Report}} E074}}.</ref>.
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L’[[énergie verte]][https://web.archive.org/web/20110217180215/http://truebioelectric.com/green-energy.php] est de l’énergie qui peut être extraite, générée, et/ou consommée sans conséquence négative significative sur l’environnement. La biosphère terrestre possède une capacité naturelle à se régénérer, ce qui signifie qu’une pollution dont le niveau n’excède pas cette capacité de régénération naturelle peut toujours être considérée comme « verte ».
L’[[énergie verte]][https://web.archive.org/web/20110217180215/http://truebioelectric.com/green-energy.php] est de l’énergie qui peut être extraite, générée, et/ou consommée sans conséquence négative significative sur l’environnement. La biosphère terrestre possède une capacité naturelle à se régénérer, ce qui signifie qu’une pollution dont le niveau n’excède pas cette capacité de régénération naturelle peut toujours être considérée comme « verte ».


L’énergie verte ne constitue qu’une partie de l’énergie renouvelable : elle ne comprend que les [[ressource renouvelable|ressources énergétiques renouvelables]] et les technologies d’extraction d’énergie qui offrent le meilleur bénéfice environnemental. Par exemple, l’[[Environmental Protection Agency|Agence de protection de l’environnement]] américaine définit l’énergie verte comme l’électricité produite à partir du soleil, du vent, de la géothermie, du biogaz, de la biomasse, et des sources de petit hydroélectrique à faible impact environnemental. Les consommateurs qui achètent de l’énergie verte le font généralement pour éviter les conséquences environnementales négatives de la production d’énergie et promouvoir une réduction des émissions de [[gaz à effet de serre]]<ref>{{Lien web|lang=en |url=http://www.epa.gov/greenpower/gpmarket/index.htm |titre={{lang|en|Green Power Defined &#124; Green Power Partnership &#124; US EPA}} | éditeur={{lang|en|[[Environmental Protection Agency]]}} | date=28 juin 2006 |consulté le=8 juillet 2010}}.</ref>.
L’énergie verte ne constitue qu’une partie de l’énergie renouvelable : elle ne comprend que les [[ressource renouvelable|ressources énergétiques renouvelables]] et les technologies d’extraction d’énergie qui offrent le meilleur bénéfice environnemental. Par exemple, l’[[Environmental Protection Agency|Agence de protection de l’environnement]] américaine définit l’énergie verte comme l’électricité produite à partir du soleil, du vent, de la géothermie, du biogaz, de la biomasse, et des sources de petit hydroélectrique à faible impact environnemental. Les consommateurs qui achètent de l’énergie verte le font généralement pour éviter les conséquences environnementales négatives de la production d’énergie et promouvoir une réduction des émissions de [[gaz à effet de serre]]<ref>{{Lien web |langue=en |titre={{lang|en|Green Power Defined &#124; Green Power Partnership &#124; US EPA}} |url=http://www.epa.gov/greenpower/gpmarket/index.htm |éditeur={{lang|en|[[Environmental Protection Agency]]}}|date=28 juin 2006|consulté le=8 juillet 2010}}.</ref>.


Cependant, les sources d’énergie verte ne se limitent pas à la production d’électricité : certaines d'entre elles permettent de produire directement de la chaleur, de l’énergie chimique (par exemple sous forme d’hydrocarbures), de l’énergie mécanique{{etc.}} Le point commun entre toutes ces sources est qu'elles incorporent des processus énergétiques naturels exploitables à la manière de cultures et avec un niveau de pollution limité. La [[digestion anaérobie]], l’[[énergie géothermique]], l’[[énergie éolienne]], le petit [[Énergie hydroélectrique|hydroélectrique]], l’[[énergie solaire]], l’énergie issue de la [[Biomasse (énergie)|biomasse]], l’[[énergie marémotrice]] ou encore l’[[énergie des vagues]] (plus exactement, celle de la houle) entrent dans cette catégorie. Certaines définitions peuvent également inclure des dérivés de l’[[Incinération (déchets)|incinération]] des déchets.
Cependant, les sources d’énergie verte ne se limitent pas à la production d’électricité : certaines d'entre elles permettent de produire directement de la chaleur, de l’énergie chimique (par exemple sous forme d’hydrocarbures), de l’énergie mécanique{{etc.}} Le point commun entre toutes ces sources est qu'elles incorporent des processus énergétiques naturels exploitables à la manière de cultures et avec un niveau de pollution limité. La [[digestion anaérobie]], l’[[énergie géothermique]], l’[[énergie éolienne]], le petit [[Énergie hydroélectrique|hydroélectrique]], l’[[énergie solaire]], l’énergie issue de la [[Biomasse (énergie)|biomasse]], l’[[énergie marémotrice]] ou encore l’[[énergie des vagues]] (plus exactement, celle de la houle) entrent dans cette catégorie. Certaines définitions peuvent également inclure des dérivés de l’[[Incinération (déchets)|incinération]] des déchets.


Certaines personnes, par exemple [[George Monbiot]]<ref name="monbiot">{{Article |langue=en | url=http://www.guardian.co.uk/environment/georgemonbiot/2009/feb/20/george-monbiot-nuclear-climate | titre=A kneejerk rejection of nuclear power is not an option | prénom1=George |nom1=Monbiot | jour= 20 |mois=février |année=2009 | périodique={{lang|en|The Guardian}} | consulté le=12 octobre 2011}}.</ref> et [[James Lovelock]]<ref name="lovelock">{{en}}Lovelock, James (2006). ''{{lang|en|The Revenge of Gaia}}''. {{lang|en|Reprinted Penguin}}, 2007. {{ISBN|978-0-14-102990-0}}.</ref> ont explicitement classé l’[[énergie nucléaire]] comme une énergie verte. D’autres, parmi lesquels {{lang|en|[[Greenpeace]]}}<ref name="greenpeace_nuke">{{lien web|lang=en |url=http://www.greenpeace.org/international/campaigns/nuclear |titre={{lang|en|End the nuclear age &#124; Greenpeace International}} |éditeur=Greenpeace.org |date= |consulté le=8 juillet 2010}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|titre=Climate Change - Nuclear not the answer|site=Greenpeace.org|date=avril 2007|format=pdf|url=http://www.greenpeace.org/international/PageFiles/24507/briefing-nuclear-not-answer-apr07.pdf}}.</ref>{{refins}}, s’y refusent catégoriquement, avançant que la gestion des [[déchet nucléaire|déchets nucléaires]] et le risque d’un accident nucléaire (comme la [[catastrophe de Tchernobyl]]) créent un risque inacceptable vis-à-vis à la fois de l’environnement et de l’humanité.
Certaines personnes, par exemple [[George Monbiot]]<ref name="monbiot">{{Article |langue=en |prénom1=George |nom1=Monbiot |titre=A kneejerk rejection of nuclear power is not an option |périodique={{lang|en|The Guardian}} |jour=20 |mois=février |année=2009 |lire en ligne=http://www.guardian.co.uk/environment/georgemonbiot/2009/feb/20/george-monbiot-nuclear-climate |consulté le=12 octobre 2011}}.</ref> et [[James Lovelock]]<ref name="lovelock">{{en}}Lovelock, James (2006). ''{{lang|en|The Revenge of Gaia}}''. {{lang|en|Reprinted Penguin}}, 2007. {{ISBN|978-0-14-102990-0}}.</ref> ont explicitement classé l’[[énergie nucléaire]] comme une énergie verte. D’autres, parmi lesquels {{lang|en|[[Greenpeace]]}}<ref name="greenpeace_nuke">{{Lien web |langue=en |titre={{lang|en|End the nuclear age &#124; Greenpeace International}} |url=http://www.greenpeace.org/international/campaigns/nuclear |éditeur=Greenpeace.org |consulté le=8 juillet 2010}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |format=pdf |titre=Climate Change - Nuclear not the answer |url=http://www.greenpeace.org/international/PageFiles/24507/briefing-nuclear-not-answer-apr07.pdf |site=Greenpeace.org |date=avril 2007}}.</ref>{{refins}}, s’y refusent catégoriquement, avançant que la gestion des [[déchet nucléaire|déchets nucléaires]] et le risque d’un accident nucléaire (comme la [[catastrophe de Tchernobyl]]) créent un risque inacceptable vis-à-vis à la fois de l’environnement et de l’humanité.


Il n’existe pas de source d’énergie qui soit absolument sans conséquence sur l’environnement. Toutes les technologies permettant d’obtenir de l’énergie ont elles-mêmes besoin d’énergie et génèrent un certain niveau de pollution, au moins lors de leur construction, et, souvent, lors de leur fonctionnement.
Il n’existe pas de source d’énergie qui soit absolument sans conséquence sur l’environnement. Toutes les technologies permettant d’obtenir de l’énergie ont elles-mêmes besoin d’énergie et génèrent un certain niveau de pollution, au moins lors de leur construction, et, souvent, lors de leur fonctionnement.


== Notes et références ==
== Annexes ==
=== Articles connexes ===
=== Articles connexes ===
* [[Sortie des combustibles fossiles]]
* [[Sortie des combustibles fossiles]]


=== Références ===
=== Bibliographie ===
*{{Ouvrage |prénom1=Laura |nom1=Cozzi |prénom2=Tim |nom2=Gould |titre=World Energy Outlook 2020 |éditeur=International Energy Agency |année=2020 |isbn=978-92-64-44923-7 |référence simplifiée={{harvid|International Energy Agency|2020}}}}
* {{Ouvrage |auteur1=IPCC |lien auteur1=Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat |titre=Climate Change 2014: Mitigation of Climate Change : Working Group III contribution to the Fifth Assessment Report of the Intergovernmental Panel on Climate Change |lieu=New York, NY |éditeur=Cambridge University Press |année=2014 |isbn=978-1-107-05821-7 |oclc=892580682 |editor-first1=O. |editor-last1=Edenhofer |editor-first2=R. |editor-last2=Pichs-Madruga |editor-first3=Y. |editor-last3=Sokona |editor-first4=E. |editor-last4=Farahani |editor-first5=S. |editor-last5=Kadner |display-editors=4}}
*{{Ouvrage |auteur1=IPCC |titre=Global Warming of 1.5°C. An IPCC Special Report on the impacts of global warming of 1.5°C above pre-industrial levels and related global greenhouse gas emission pathways, in the context of strengthening the global response to the threat of climate change, sustainable development, and efforts to eradicate poverty |éditeur=Intergovernmental Panel on Climate Change |année=2018 |isbn=<!-- not issued? --> |lire en ligne=https://www.ipcc.ch/site/assets/uploads/sites/2/2019/06/SR15_Full_Report_High_Res.pdf |id=IPCC SR152018}}
* {{Ouvrage |prénom1=C.F. |nom1=Kutscher |prénom2=J.B. |nom2=Milford |prénom3=F. |nom3=Kreith |titre=Principles of Sustainable Energy Systems |éditeur=CRC Press |collection=Mechanical and Aerospace Engineering Series |année=2019 |isbn=978-0-429-93916-7 |lire en ligne=https://books.google.com/books?id=wQhpDwAAQBAJ}}
* {{Ouvrage |titre=Future Energy : Improved, Sustainable and Clean Options for our Planet |lieu=Amsterdam, Netherlands |éditeur=Elsevier |année=2020 |isbn=978-0-08-102886-5}}
* {{Ouvrage |prénom1=Oguz A. |nom1=Soysal |prénom2=Hilkat S. |nom2=Soysal |titre=Energy for Sustainable Society : From Resources to Users |éditeur=John Wiley & Sons Ltd |année=2020 |isbn=9781119561309}}
* {{Ouvrage |auteur1=REN21 |titre=Renewables 2020: Global Status Report |lieu=Paris |éditeur=REN21 Secretariat |année=2020 |isbn=978-3-948393-00-7 |lire en ligne=https://www.ren21.net/wp-content/uploads/2019/05/gsr_2020_full_report_en.pdf |référence simplifiée={{harvid|REN21|2020}}}}
* {{Ouvrage |prénom1=Vaclav |nom1=Smil |titre=Energy Transitions : Global and National Perspectives |lieu=Santa Barbara, California |éditeur=Praeger, an imprint of ABC-CLIO, LLC |année=2017a |isbn=978-1-4408-5324-1 |oclc=955778608}}
* {{Ouvrage |prénom1=Vaclav |nom1=Smil |titre=Energy and Civilization : A History |lieu=Cambridge, Massachusetts |éditeur=MIT Press |année=2017b |isbn=978-0-262-03577-4 |oclc=959698256}}
* {{Ouvrage |prénom1=Jefferson |nom1=Tester |titre=Sustainable Energy : Choosing Among Options |lieu=Cambridge, Massachutetts |éditeur=MIT Press |année=2012 |isbn=978-0-262-01747-3 |oclc=892554374}}
* {{Ouvrage |titre=The Sustainable Development Goals Report 2020 |lieu=New York |éditeur=United Nations |année=2020 |isbn=978-92-1-101425-9 |lire en ligne=https://unstats.un.org/sdgs/report/2020/The-Sustainable-Development-Goals-Report-2020.pdf |référence simplifiée={{harvid|United Nations|2020}}}}
* {{Ouvrage |auteur1=United Nations Environment Programme |titre=Emissions Gap Report 2019 |lieu=Nairobi |année=2019 |isbn=978-92-807-3766-0 |lire en ligne=https://wedocs.unep.org/bitstream/handle/20.500.11822/30797/EGR2019.pdf?sequence=1&isAllowed=y}}
*{{Ouvrage |nom1=World Health Organization |titre=Burning opportunity : clean household energy for health, sustainable development, and wellbeing of women and children |lieu=Genève |année=2016 |lire en ligne=https://www.who.int/airpollution/publications/burning-opportunities/en/}}

== Notes et références ==
{{Traduction/Référence|en|Sustainable energy|455411231}}
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Version du 17 mai 2021 à 22:35

L’énergie durable est l’énergie capable de répondre aux besoins du moment présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre à leurs propres besoins. Dans les sources d’énergie durable, on classe habituellement toutes les sources d’énergie renouvelable, comme l’hydroélectricité, l’énergie solaire, l’énergie éolienne, l’énergie des vagues (plus exactement, celle de la houle), l’énergie géothermique, l’énergie issue de la biomasse ou encore l’énergie marémotrice. Il est également d'usage d’y inclure les technologies permettant d’améliorer l’efficacité énergétique.

Certaines personnes y incluent quelques sources non renouvelables, comme le nucléaire[1],[2] ou encore le charbon avec stockage géologique du CO2, si certaines conditions sont respectées (notamment, une consommation suffisamment réduite pour qu'elle puisse durer longtemps) ; cependant, d'autres personnes contestent vigoureusement le classement de telles sources parmi les sources d’énergie durable[3].

Définitions et contexte

Développement durable et critères de durabilité

Le concept de développement durable, dont l'énergie est une composante essentielle, est décrit par la Brundtland Commission des Nations Unies dans son rapport de 1987 intitulé Notre avenir à tous. Elle définit le développement durable comme un développement qui « répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs »[4]. Cette description du développement durable a depuis été reprise dans de nombreuses définitions et explications de l'énergie durable[5],[6],[7],[4]. Aucune interprétation de la manière dont le concept de durabilité s'applique à l'énergie n'a été acceptée dans le monde entier[8]. La Commission économique pour l'Europe des Nations unies et divers spécialistes du domaine incluent trois aspects (ou critères) principaux de la durabilité dans leurs définitions de travail de l'énergie durable :

  • Les aspects environnementaux comprennent les émissions de gaz à effet de serre, les impacts sur la biodiversité et les écosystèmes, la production de déchets dangereux et d'émissions toxiques[8], la consommation d'eau[9], et l'épuisement des ressources non renouvelables[7] ;
  • Les aspects économiques et sociaux comprennent le fait qu'une énergie fiable soit abordable pour tous[8],[7] et remplisse les conditions de la sécurité énergétique (en) afin que chaque pays ait un accès constant à une énergie suffisante[8],[10].

La transition énergétique visant à répondre de manière durable aux besoins mondiaux en matière d'électricité, de chauffage, de refroidissement et de transport est l'un des plus grands défis auxquels l'humanité est confrontée au XXIe siècle, tant en ce qui concerne la satisfaction des besoins actuels que les effets sur les générations futures[11],[12]. Améliorer l'accès à l'énergie dans les pays les moins avancés et rendre l'énergie plus propre sont des éléments essentiels pour atteindre la plupart des objectifs de développement durable fixés par les Nations unies pour 2030, qui couvrent des questions allant de la lutte contre le changement climatique à l'égalité entre les sexes[13]. L'Objectif de développement durable no  7 appelle à « garantir l’accès de tous à des services énergétiques fiables, durables et modernes, à un coût abordable » d'ici 2030[14].

Problèmes environnementaux

Graphique montrant la croissance des technologies énergétiques. Le charbon a légèrement reculé entre 2014 et 2019, tandis que le pétrole et le gaz ont progressé. Le nucléaire et l'hydroélectricité ont connu une croissance lente, contrairement aux autres énergies renouvelables.
Les sources d'énergie renouvelables (qui font partie des approches énergétiques durables) ont augmenté entre 2000 et 2019, mais le charbon, le pétrole et le gaz naturel restent les principales sources d'énergie dans le monde[15].

Le système énergétique actuel contribue à de nombreux problèmes environnementaux, notamment le changement climatique, la pollution de l'air, la perte de la biodiversité, le rejet de toxines dans l'environnement et la pénurie d'eau. En 2014, la production et la consommation d'énergie ont été responsables de 72 % des émissions annuelles de gaz à effet de serre d'origine humaine. La production d'électricité et de chaleur contribue à 31 % des émissions de gaz à effet de serre d'origine humaine, l'utilisation de l'énergie dans les transports à 15 % et l'utilisation de l'énergie dans la fabrication et la construction à 12 %. En outre, 5 % sont émis par les processus associés à la production de combustibles fossiles et 8 % par diverses autres formes de combustion de carburants[16],[17].

La combustion de combustibles fossiles et de biomasse est une source majeure de polluants atmosphériques nocifs pour la santé humaine[18],[19]. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que la pollution de l'air extérieur est à l'origine de 4,2 millions de décès par an[20] et que la pollution de l'air intérieur est à l'origine de 3,8 millions de décès par an[21]. Environ 91 % de la population mondiale vit avec des niveaux de pollution atmosphérique qui dépassent les limites recommandées par l'OMS[22]. Limiter le réchauffement climatique à °C pourrait sauver environ un million de ces vies par an d'ici 2050, tandis que limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C pourrait sauver des millions de vies tout en augmentant la sécurité énergétique et en réduisant la pauvreté[23],[24],[25]. De multiples analyses des stratégies de décarbonisation américaines ont montré que les avantages quantifiés pour la santé peuvent compenser de manière significative les coûts de mise en œuvre de ces stratégies[26]. La combustion du charbon libère des éléments précurseurs qui se transforment en ozone troposphérique et en pluies acides, surtout si le charbon n'est pas nettoyé avant la combustion[27].

Les impacts environnementaux vont au-delà des sous-produits de la combustion. Les déversements de pétrole en mer nuisent à la vie marine et peuvent provoquer des incendies qui libèrent des émissions toxiques[28]. Environ 10 % de l'utilisation mondiale de l'eau est consacrée à la production d'énergie, principalement pour le refroidissement des centrales thermiques. Dans les régions déjà sèches, cela contribue à la pénurie d'eau. La production de bioénergie, l'extraction et le traitement du charbon et l'extraction du pétrole nécessitent également de grandes quantités d'eau[29].

Précarité énergétique

Carte des personnes ayant accès à l'énergie. Le manque d'accès est plus prononcé en Inde, en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud-Est.
Carte du monde montrant où vivaient les personnes sans accès à l'électricité en 2016 — principalement en Afrique subsaharienne.

En 2019, 770 millions de personnes n'ont pas accès à l'électricité, dont les trois quarts vivent en Afrique subsaharienne[30]. En 2020, plus de 2,6 milliards de personnes dans les pays en développement dépendent de la combustion de combustibles polluants tels que le bois, les déjections animales, le charbon ou le kérosène pour cuisiner[31].

La cuisson avec des combustibles polluants est à l'origine d'une pollution nocive de l'air à l'intérieur des habitations, qui est à l'origine de 1,6 à 3,8 millions de décès par an, selon les estimations[32][33], et contribue également de manière significative à la pollution de l'air à l'extérieur[34]. Les effets sur la santé se concentrent sur les femmes, qui sont susceptibles d'être responsables de la cuisson, et sur les jeunes enfants[34]. Le travail de collecte de combustible expose les femmes et les enfants à des risques de sécurité et prend souvent 15 heures ou plus par semaine, ce qui limite le temps dont ils disposent pour l'éducation, le repos et le travail rémunéré[34]. De graves dommages environnementaux locaux, y compris la désertification, peuvent être causés par la récolte excessive de bois et d'autres matériaux combustibles[35]. Les efforts visant à améliorer l'accès aux combustibles de cuisson et aux fourneaux propres suivent à peine la croissance démographique, et les politiques actuelles et prévues laisseraient encore 2,4 milliards de personnes sans accès en 2030[31].

Une énergie fiable et abordable, en particulier l'électricité, est essentielle pour les soins de santé, l'éducation et le développement économique[36]. Dans les cliniques de santé, l'électricité est nécessaire pour le fonctionnement des équipements médicaux, la réfrigération des vaccins et des médicaments, et l'éclairage[36], mais une enquête menée en 2018 dans six pays d'Asie et d'Afrique a révélé que la moitié des établissements de santé n'avaient pas ou peu accès à l'électricité[37]. Les ménages sans électricité utilisent généralement des lampes à kérosène pour s'éclairer, ce qui crée des fumées toxiques[38]. Selon un rapport de l'AIE pour 2020, les politiques actuelles et prévues laisseraient encore plus de 660 millions de personnes sans électricité en 2030[30].

Une problématique complexe

Comme on l'a vu dans l'introduction, il n'est pas aisé de classer une énergie donnée dans les énergies durables ou non. Il faut en effet adopter la vision la plus globale possible, en tenant compte de l'ensemble du cycle de production et de consommation de l'énergie. Il ne suffit pas de considérer uniquement l'énergie primaire. Il faut considérer l'ensemble des matériaux employés pour la fabrication des unités de production (notamment d'électricité…) et pour leur fonctionnement, par rapport à la durée de vie de celles-ci.

Par exemple, les énergies renouvelables (solaire, éolien…) nécessitent d'importantes quantités de métaux. Par ailleurs, le caractère intermittent de la production d'électricité solaire ou éolienne nécessite de développer des techniques de stockage de l'électricité. Or les techniques de stockage actuellement les plus efficaces sont basées sur l'utilisation du lithium, dont les réserves sont limitées[39].

Les partisans de l'énergie nucléaire font remarquer que les émissions quasi-nulles de gaz à effet de serre plaident en sa faveur. Cependant, les ressources en uranium, pour les combustibles nucléaires des réacteurs à eau pressurisée, et en zirconium, pour la fabrication des gaines qui entourent les combustibles de ces réacteurs, sont limitées[40]. Sans oublier l'empreinte écologique de la construction des centrales nucléaires et le traitement des déchets, ni parler des risques d'accident nucléaire ou de prolifération nucléaire.

Efficacité énergétique

Aller vers une durabilité énergétique impose des changements non seulement dans la manière d’extraire et d’obtenir de l’énergie, mais aussi dans la manière dont on la consomme. Pour cela, réduire la quantité d’énergie nécessaire pour produire biens et services est essentiel. Les possibilités de réduction sont tout aussi riches et variées du côté de la demande en énergie que du côté de l’offre énergétique, et les réductions de la demande en énergie s’accompagnent souvent d’économies financières significatives[41].

Efficacité énergétique et énergie renouvelable sont souvent considérées comme étant les « deux piliers » d’une politique énergétique durable[42]. Toutes deux doivent être développées de manière concomitante pour stabiliser puis réduire les émissions de dioxyde de carbone. Une meilleure efficacité énergétique ralentit la croissance de la demande en énergie, de sorte que l’offre d’énergie d’origine renouvelable puisse progressivement se substituer aux combustibles fossiles. Si la consommation d’énergie croît trop vite, alors le développement des énergies renouvelables ne fera que courir après un lièvre qui avance plus vite que lui. De manière analogue, à moins que l’offre énergétique d’origine renouvelable ne soit créée rapidement, un ralentissement de la croissance de la demande ne fera que commencer la réduction des émissions cumulées ; réduire le contenu en carbone des sources d’énergie est également une nécessité. N’importe quel projet sérieux d’engagement en faveur d’une économie reposant sur l’énergie durable ne peut qu’inclure un volet « énergies renouvelables » et un second volet « efficacité énergétique »[43].

Sur le plan économique, les secteurs des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétiques semblent ne plus être désormais des marchés de niche, que seuls des écologistes soutenus par quelques gouvernements isolés promouvraient. Selon une analyse tendancielle du Programme des Nations unies pour l’environnement, les préoccupations liées au changement climatique, les prix du pétrole élevés et le soutien accru de nombreux gouvernements expliquent les taux d’investissement élevés que l’on observe depuis quelques années dans les industries du secteur de l’énergie durable. D’après le PNUE, les investissements mondiaux dans ce secteur ont atteint un niveau record en 2007, avec 148 milliards de dollars US, soit une hausse de 60 % par rapport à l’année précédente. Le total des transactions financières effectuées dans le secteur de l’énergie durable, opérations d’acquisition comprises, a été de 204 milliards de dollars US[44].

Énergie verte

Un réseau de miroirs solaires est un exemple de source d’énergie verte.

L’énergie verte[1] est de l’énergie qui peut être extraite, générée, et/ou consommée sans conséquence négative significative sur l’environnement. La biosphère terrestre possède une capacité naturelle à se régénérer, ce qui signifie qu’une pollution dont le niveau n’excède pas cette capacité de régénération naturelle peut toujours être considérée comme « verte ».

L’énergie verte ne constitue qu’une partie de l’énergie renouvelable : elle ne comprend que les ressources énergétiques renouvelables et les technologies d’extraction d’énergie qui offrent le meilleur bénéfice environnemental. Par exemple, l’Agence de protection de l’environnement américaine définit l’énergie verte comme l’électricité produite à partir du soleil, du vent, de la géothermie, du biogaz, de la biomasse, et des sources de petit hydroélectrique à faible impact environnemental. Les consommateurs qui achètent de l’énergie verte le font généralement pour éviter les conséquences environnementales négatives de la production d’énergie et promouvoir une réduction des émissions de gaz à effet de serre[45].

Cependant, les sources d’énergie verte ne se limitent pas à la production d’électricité : certaines d'entre elles permettent de produire directement de la chaleur, de l’énergie chimique (par exemple sous forme d’hydrocarbures), de l’énergie mécanique, etc. Le point commun entre toutes ces sources est qu'elles incorporent des processus énergétiques naturels exploitables à la manière de cultures et avec un niveau de pollution limité. La digestion anaérobie, l’énergie géothermique, l’énergie éolienne, le petit hydroélectrique, l’énergie solaire, l’énergie issue de la biomasse, l’énergie marémotrice ou encore l’énergie des vagues (plus exactement, celle de la houle) entrent dans cette catégorie. Certaines définitions peuvent également inclure des dérivés de l’incinération des déchets.

Certaines personnes, par exemple George Monbiot[1] et James Lovelock[2] ont explicitement classé l’énergie nucléaire comme une énergie verte. D’autres, parmi lesquels Greenpeace[3],[46][source insuffisante], s’y refusent catégoriquement, avançant que la gestion des déchets nucléaires et le risque d’un accident nucléaire (comme la catastrophe de Tchernobyl) créent un risque inacceptable vis-à-vis à la fois de l’environnement et de l’humanité.

Il n’existe pas de source d’énergie qui soit absolument sans conséquence sur l’environnement. Toutes les technologies permettant d’obtenir de l’énergie ont elles-mêmes besoin d’énergie et génèrent un certain niveau de pollution, au moins lors de leur construction, et, souvent, lors de leur fonctionnement.

Annexes

Articles connexes

Bibliographie

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Notes et références

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