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Le '''brochet''' ou '''grand brochet''' ('''''Esox lucius''''') est un [[poisson]] prédateur d'[[Europe]], d'[[Amérique du Nord]], d'[[Asie]] (et du [[Maroc]] où il a été introduit, dans le [[moyen Atlas]]). Il est commun en eau douce et peut se trouver en eaux [[Saumâtre|saumâtres]].
Le '''brochet''' ou '''grand brochet''' ('''''Esox lucius''''') est un [[poisson]] prédateur d'[[Europe]], d'[[Amérique du Nord]], d'[[Asie]] (et du [[Maroc]] où il a été introduit, dans le [[moyen Atlas]]). Il est commun en eaux douces et [[Saumâtre|saumâtres]] dans l'[[hémisphère nord]] (répartition [[holarctique]]). Ce poisson a été introduit en dehors de son aire d'origine, notamment par les colons français au début du XX<sup>e</sup> siècle dans les lacs d'[[Aguelmame Aziza]] et d'[[Aguelmame Sidi Ali]] au [[Maroc]].


Sa taille à l'âge adulte varie de 30 à {{unité|110|cm}} et son poids entre 2 et {{unité|10|kg}}, cependant des individus de plus de {{unité|130|cm}} et de plus de {{unité|30|kg}} existent mais sont assez rares (ce sont généralement des femelles). L'actuel record homologué par l'association internationale de [[pêche sportive]] est un spécimen de 147cm (58cm de tour de ventre) pour 31kg, capturé en 1983 en Allegmagne, surnommé ''Hecht ''(brochet en Allemand). Le plus grand brochet jamais mesuré et confirmé (152cm de long, 60cm de tour de ventre, 28kg) fût capturé et relâché en Mai 2004 dans le lac Apisko, [[Manitoba]] (USA). Divers reports historiques décrivent également la capture au [[Filet de pêche|filet]] de brochets géants (173-175cm de long, 67-68cm de large pour 41-42kg) vers la fin du XIX<sup>e</sup> siècle en [[Irelande]]<ref>{{Ouvrage|langue = |auteur1 = Buller, F.|titre = The Domesday Book of Mammoth Pike|lieu = |éditeur = |année = 1979|pages totales = |isbn = 9780091361709|lire en ligne = |passage = }}</ref>. Cependant beaucoup de doute existe concernant ces raports, notamment parce qu'aucun de ces brochets géants n'a été capturé depuis (soit plus de 50ans).
Le brochet est reconnu comme un excellent régulateur des populations de [[poisson fourrage]] <ref name=":0">{{Article|langue = anglais|auteur1 = Craig, J.F.|titre = A short review on pike ecology|périodique = Hydrobiologia|numéro = 601|jour = |mois = |année = 2008|issn = |lire en ligne = |pages = 5-16}}</ref>. De par son large régime alimentaire, il fût longtemps considéré à tort comme un monstre vorace<ref name="dico">[http://dvlf.uchicago.edu/mot/vorace plusieurs dictionnaires] français le citent, (avec le chien, le loup et le requin) comme exemple d'animal "''vorace''". Depuis qu'on peut le filmer et l'observer dans son milieu, on sait que ce n'est pas vrai</ref>.


Le brochet est partiellement protégé en France<ref>Légifrance : [http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000327373 Arrêté du 8 décembre 1988 fixant la liste des espèces de poissons protégées sur l'ensemble du territoire national] (Version consolidée au 22 décembre 1988) </ref>.
Le brochet est partiellement protégé en France<ref>Légifrance : [http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000327373 Arrêté du 8 décembre 1988 fixant la liste des espèces de poissons protégées sur l'ensemble du territoire national] (Version consolidée au 22 décembre 1988) </ref>.


== Origine du nom ==
== Origine du nom et surnoms ==
Le mot « brochet » est issu du vieux français ''broche''.
Le mot « brochet » est issu du vieux français ''broche''.


== Surnoms ==
Le brochet est affublé de nombreux surnoms : ''broc'', ''bec'', ''bec-de-canard'', ''gros bec'', ''béquet'', ''brocheton'', ''brochette'', ''brouché'', ''buché'', ''filaton'', ''flute'', ''goulu'', ''grand-bec'', ''grand-gousier'', ''lanceron'', ''lançon'', ''luceau'', ''pognan'', ''pogneau'', ''poignard'', ''sifflet'', ''gobe poisson'', ''fusil'', ''requin de rivière'' ou ''d'eau douce''.
Le brochet est affublé de nombreux surnoms : ''broc'', ''bec'', ''bec-de-canard'', ''gros bec'', ''béquet'', ''brocheton'', ''brochette'', ''brouché'', ''buché'', ''filaton'', ''flute'', ''goulu'', ''grand-bec'', ''grand-gousier'', ''lanceron'', ''lançon'', ''luceau'', ''pognan'', ''pogneau'', ''poignard'', ''sifflet'', ''gobe poisson'', ''fusil'', ''requin de rivière'' ou ''d'eau douce''.


== Description ==
== Description ==
[[Fichier:Esox lucius Aquarium DG.jpg|thumb|
Le brochet est fusiforme et couvert de fines écailles, avec des différences selon son milieu de vie. Les flancs et le dos sont généralement verdâtres ou jaunâtres. Sa taille à l'âge adulte varie de 30 à {{unité|110|cm}} et son poids entre 2 et {{unité|10|kg}}, cependant des individus de plus de {{unité|130|cm}} et de plus de {{unité|30|kg}} existent mais sont assez rares (ce sont généralement des femelles).
Détail de la tête d'un brochet
]]
[[File:Pike scale - side patterns.tif|thumb|330x330px|Détail des flancs de deux brochets d'environ 1m, capturés dans la même baie dans les environs de Helsinki, Finlande.]]
Le brochet est un poisson fusiforme dont les flancs de couleur verdâtre ou jaunâtre vers le dos deviennent blancs vers le ventre. Les nageoires sont de couleur rouge/orange et portent des rayures noires. Les jeunes brochets on des bandes jaunes le long du corps qui, plus tard, se divisent en pointillés clairs.


Les patrons de couleurs sur les flancs varient d'un individu à l'autre mais il n'a pour l'instant pas été établi de connection claire avec son milieu de vie. En Italie, le [[Esox cisalpinus|brochet du sud]] fût longtemps considéré comme une variation de couleur du grand brochet, mais a été reconnu comme une espèce à part entière en 2011<ref>{{Article|langue = |auteur1 = Lucientini, L. et al.|titre = Molecular and Phenotypic Evidence of a New Species of Genus Esox (Esocidae, Esociformes, Actinopterygii): The Southern Pike, Esox flaviae|périodique = PLoS One|numéro = |jour = |mois = |année = 2011|issn = |lire en ligne = |pages = |doi = 10.1371/journal.pone.0025218}}</ref>.
== Aire de répartition ==
Le brochet présente une répartition [[holarctique]].


Chez le grand brochet, 5 pores sensoriels sont visibles sous ses mandibules inférieures<ref>[http://www.mrnf.gouv.qc.ca/faune/peche/poissons/grand-brochet.jsp Fiche sur le grand brochet] sur le site du [[ministère des Ressources naturelles et de la Faune du Québec]].</ref> contre 6 à 9 chez le [[maskinongé]] et 4 pores chez le [[brochet maillé]]<ref>[http://www.mrnf.gouv.qc.ca/faune/peche/poissons/maskinonge.jsp Fiches sur le maskinongé] et [http://www.mrnf.gouv.qc.ca/faune/peche/poissons/brochet-maille.jsp sur le brochet maillé] sur le site du [[ministère des Ressources naturelles et de la Faune du Québec]].</ref>. Seule la partie supérieure des opercules est écaillée tandis que la totalité de celles du [[brochet maillé]] est recouverte d'écailles.
Ce poisson a été introduit en dehors de son aire d'origine, notamment par les colons français au début du {{XXe siècle}} dans les lacs d'[[Lac Aguelmame Aziza|Aguelmame Aziza]] et d'[[Lac Aguelmame Sidi Ali|Aguelmame Sidi Ali]] à [[Khénifra]] au [[Maroc]].


Un hybride entre le grand brochet et le maskinongé est parfois observé là où les deux espèces sont présentes. La couleur rappelle alors la livrée du maskinongé mais certains traits (forme de la queue notamment) sont intermédiaires. De plus, ces hybrides ont été ensemencés à certains endroits pour la pêche sportive. Il est probable qu'il s'hybride également naturellement avec le brochet maillé.
== Identification ==
[[Fichier:Esox lucius Aquarium DG.jpg|thumb|Détail de la tête d'un brochet]]
Chez le grand brochet, 5 pores sensoriels sont visibles sous ses mandibules inférieures<ref>[http://www.mrnf.gouv.qc.ca/faune/peche/poissons/grand-brochet.jsp Fiche sur le grand brochet] sur le site du [[ministère des Ressources naturelles et de la Faune du Québec]].</ref> ; le [[maskinongé]] en a 6 à 9 et le [[brochet maillé]] n'en a que 4<ref>[http://www.mrnf.gouv.qc.ca/faune/peche/poissons/maskinonge.jsp Fiches sur le maskinongé] et [http://www.mrnf.gouv.qc.ca/faune/peche/poissons/brochet-maille.jsp sur le brochet maillé] sur le site du [[ministère des Ressources naturelles et de la Faune du Québec]].</ref>. Seule la partie supérieure des opercules est écaillée tandis que la totalité de celles du [[brochet maillé]] est recouverte d'écailles. Un hybride entre le grand brochet et le maskinongé est parfois observé là où les deux espèces sont présentes. La couleur rappelle alors la livrée du [[Maskinongé (poisson)|maskinongé]] mais certains traits (forme de la queue notamment) sont intermédiaires. De plus, ces hybrides ont été ensemencés à certains endroits pour la pêche sportive. Il est probable qu'il s'hybride également naturellement avec le [[brochet maillé]].


== Habitat ==
== Habitat ==
[[File:Brochet.jpg|thumb|Brochet dans une [[gravière]] d'[[Alsace]] ]]
[[File:Brochet.jpg|thumb|Brochet dans une [[gravière]] d'[[Alsace]] ]]
Adulte, il affectionne les milieux [[lentique]]s (rivières à [[courantologie|courant]] lent, les bras morts, les fleuves, les étangs et les lacs riches en végétation. Ainsi, une étude canadienne a montré que sa présence était ''{{Citation| corrélée directement avec la présence de barrages de castor}}''<ref name="Bertolo2006">Bertolo A & , Magnan P (2006) ''Spatial and environmental correlates of fish community structure in Canadian Shield lakes'' ; Journal canadien des sciences halieutiques et aquatiques, 2006, 63(12): 2780-2792, 10.1139/f06-161 ([http://www.nrcresearchpress.com/action/showMultipleAbstracts?doi=10.1139%2Ff06-161 résumé])</ref>.

Le brochet est aussi commun en eaux saumâtres. C'est notamment le cas dans certaines régions de la mer Baltique (surtout à l'est, la salinité est plus faible), où une couche d'eau douce de plusieurs mètres surnage à l'eau salée. Les brochets vivent principalement dans cette couche d'eau douce, et font des intrusions fréquentes dans la couche salée pour se nourrir, notamment de harengs. Les brochets peuvent y atteindre de grande tailles et les individus dépassant le mètre y sont très fréquents.
[[File:Esox hdm.JPG|thumb|Brochet à l'affût dans les branches d'un arbre mort.]]
[[File:Esox hdm.JPG|thumb|Brochet à l'affût dans les branches d'un arbre mort.]]
Adulte il affectionne les milieux [[lentique]]s (rivières à [[courantologie|courant]] lent, les bras morts, les fleuves, les étangs et les lacs riches en végétation.
Contrairement au [[sandre]] ou au [[doré jaune]] qui préfèrent les fonds des lacs, le brochet occupe principalement la première moitié de la colonne d'eau. Adulte, il affectionne les milieux [[lentique]]s (rivières à [[courantologie|courant]] lent, les bras morts, les fleuves, les étangs et les lacs riches en végétation.


Le brochet est également commun dans les eaux [[Saumâtre|saumâtres]]. C'est notamment le cas dans certaines régions de la [[mer Baltique]] (parties est de la mer, de faible salinité), où une couche d'eau douce de plusieurs mètres surnage à l'eau salée. Les brochets vivent principalement dans cette couche d'eaun douce, et font des intrusions fréquentes dans la couche salée pour se nourrir, notamment de [[hareng]]s. Les brochets peuvent y atteindre de grande tailles et les individus dépassant le mètre y sont très fréquents.
Une étude canadienne<ref name=Bertolo2006>Bertolo A & , Magnan P (2006) ''Spatial and environmental correlates of fish community structure in Canadian Shield lakes'' ; Journal canadien des sciences halieutiques et aquatiques, 2006, 63(12): 2780-2792, 10.1139/f06-161 ([http://www.nrcresearchpress.com/action/showMultipleAbstracts?doi=10.1139%2Ff06-161 résumé])</ref> basée sur la mesure de la biomasse en poissons, qui a concerné 38 lacs du Québec. Elle cherchait à déterminer la contribution des variables géomorphologiques ([[morphométrie]] du lac et du [[bassin versant]]) et spatiales (p. ex. connectivité hydrographique et coordonnées géographiques) sur la structure des communautés de poissons (dont brochets). Les [[analyses multivariables]] faites par les [[ichtyologue]]s ont conclu que près de la moitié des variation de structure des communautés de poissons était dû à des facteurs non spatiaux et non-géomorphologiques et elles ont aussi montré que la présence de grand brochet était ''{{Citation| corrélée directement avec la présence de barrages de castor}}''<ref name=Bertolo2006/>. L'altitude et la longitude sont de meilleurs prédicteurs que {{Citation|les patrons actuels de connectivité entre les lacs}} pour expliquer les patrons observés dans la structure des communautés de poissons<ref name=Bertolo2006/>. Selon les auteurs ''{{Citation|les anciennes voies de colonisation sont relativement plus importantes que les voies actuelles dans la structuration des communautés des poissons au niveau du paysage. Des données génétiques publiées récemment supportent cette hypothèse}}''<ref name=Bertolo2006/>.


Le déclin des populations de brochet observé dans plusieurs régions du monde est lié à de majeurs changements de son [[biotope]] induits par les activités humaines (pollution, pêche abusive, manque de précipitation). En particulier, la destruction de lieux propices à sa reproduction ([[prairie inondable|prairies inondables]]) par le [[Bétonnage du littoral|bétonnage]] des berges, le [[dragage]] de nombreuses rivières et le [[Drainage (construction)|drainage]] des zones inondables ont contribué au déclin de ses populations dans certaines parties du globe.
Son habitat est souvent dégradé par la pollution et l'artificialisation, tout particulièrement les zones humides et inondables qu'il recherche pour frayer.

Malheureusement, à certains endroits dans le monde, le brochet est menacé d'extinction par le changement de son [[biotope]] : par la pollution, par la pêche abusive, par le manque de précipitation, et plus sûrement encore par la destruction systématique de ses lieux de reproduction ([[prairie inondable|prairies inondables]]) par le bétonnage des berges et le mitage des zones inondables. Au Canada, par exemple, la situation de cette espèce n'est pas préoccupante dans la quasi-totalité de sa distribution.

Bien qu'espèce exclusivement d'eaux douces, le brochet se pêche aussi dans les eaux [[Saumâtre|saumâtres]]. C'est notamment le cas dans certaines régions (surtout à l'est) de la [[mer Baltique]] où une couche d'eau douce de plusieurs mètres surnage à l'eau salée. Les brochets vivent donc dans cette couche d'eau, et font des intrusions fréquentes dans la couche salée pour se nourrir, notamment de [[hareng]]s. Les brochets peuvent y atteindre de grande tailles et les individus dépassant le mètre y sont très fréquents.


== Mode de vie ==
== Mode de vie ==
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Les populations de brochets sont en régression en raison de la surpêche, de la pollution et de la destruction des habitats mais surtout par le manque de [[prairie inondable|prairies inondables]] où il se reproduit, et de la mauvaise gestion du niveau d'eau sur ces frayères, bien souvent catastrophique pour toute une nouvelle génération de brochetons.
Les populations de brochets sont en régression en raison de la surpêche, de la pollution et de la destruction des habitats mais surtout par le manque de [[prairie inondable|prairies inondables]] où il se reproduit, et de la mauvaise gestion du niveau d'eau sur ces frayères, bien souvent catastrophique pour toute une nouvelle génération de brochetons.

Contrairement au sandre qui préfère les fonds des lacs, le brochet occupe principalement la première moitié de la colonne d'eau.


== Alimentation ==
== Alimentation ==
[[Fichier:Pike caught frog.jpg|thumb|Brochet capturant une grenouille]]
[[Fichier:Pike caught frog.jpg|thumb|Brochet capturant une grenouille]]
L'alimentation du brochet évolue avec l'âge. Il commence par se nourrir de [[zooplancton]]s et d'insectes lorsqu'il est [[alevin]] ({{unité|30|mm}}). En grandissant, son régime alimentaire intègre des proies de plus en plus grosses (divers espèces de poissons, [[écrevisse|écrevisses]], [[amphibiens]], [[lézards]], [[caneton|canetons]], [[Rodentia|rongeurs]]...). La taille de ses proies peut être aussi grande que le tiers ou la moitié de sa propre taille. Le cannibalisme n'est pas rare chez les brochets et il peut arriver que les brochetons constituent la majeure partie des proies des gros brochets.
L'alimentation du brochet évolue avec l'âge. Il commence par se nourrir de [[zooplancton]]s et d'insectes lorsqu'il est [[alevin]] ({{unité|30|mm}}). En grandissant, son régime alimentaire intègre des proies de plus en plus grosses (divers espèces de poissons, [[écrevisse|écrevisses]], [[amphibiens]], [[lézards]], [[caneton|canetons]], [[Rodentia|rongeurs]]...). La taille de ses proies peut être aussi grande que le tiers ou la moitié de sa propre taille. Le cannibalisme n'est pas rare chez les brochets et il peut arriver que les brochetons constituent la majeure partie des proies des gros brochets. Ainsi, il fût longtemps considéré à tort comme un monstre vorace<ref name="dico">[http://dvlf.uchicago.edu/mot/vorace plusieurs dictionnaires] français le citent, (avec le chien, le loup et le requin) comme exemple d'animal "''vorace''". Depuis qu'on peut le filmer et l'observer dans son milieu, on sait que ce n'est pas vrai</ref>. Le brochet est reconnu comme un excellent régulateur des populations de [[poisson fourrage]] <ref name=":0">{{Article|langue = anglais|auteur1 = Craig, J.F.|titre = A short review on pike ecology|périodique = Hydrobiologia|numéro = 601|jour = |mois = |année = 2008|issn = |lire en ligne = |pages = 5-16}}</ref>.


Le brochet chasse principalement en embuscade ; il se camoufle dans les herbes aquatiques ou se confond avec des branchages immergés, et attend qu'une proie passe à sa portée. Son corps élancé n'est pas adapté à de longues poursuites mais bien aux accélérations brusques et en ligne droite. Opportuniste, il lui arrive parfois de s'attaquer aux poissons pris dans les lignes des pêcheurs.
Le brochet chasse principalement en embuscade ; il se camoufle dans les herbes aquatiques ou se confond avec des branchages immergés, et attend qu'une proie passe à sa portée. Son corps élancé n'est pas adapté à de longues poursuites mais bien aux accélérations brusques et en ligne droite. Opportuniste, il lui arrive parfois de s'attaquer aux poissons pris dans les lignes des pêcheurs.

Version du 15 septembre 2014 à 12:14

Le brochet ou grand brochet (Esox lucius) est un poisson prédateur d'Europe, d'Amérique du Nord, d'Asie (et du Maroc où il a été introduit, dans le moyen Atlas). Il est commun en eaux douces et saumâtres dans l'hémisphère nord (répartition holarctique). Ce poisson a été introduit en dehors de son aire d'origine, notamment par les colons français au début du XXe siècle dans les lacs d'Aguelmame Aziza et d'Aguelmame Sidi Ali au Maroc.

Sa taille à l'âge adulte varie de 30 à 110 cm et son poids entre 2 et 10 kg, cependant des individus de plus de 130 cm et de plus de 30 kg existent mais sont assez rares (ce sont généralement des femelles). L'actuel record homologué par l'association internationale de pêche sportive est un spécimen de 147cm (58cm de tour de ventre) pour 31kg, capturé en 1983 en Allegmagne, surnommé Hecht (brochet en Allemand). Le plus grand brochet jamais mesuré et confirmé (152cm de long, 60cm de tour de ventre, 28kg) fût capturé et relâché en Mai 2004 dans le lac Apisko, Manitoba (USA). Divers reports historiques décrivent également la capture au filet de brochets géants (173-175cm de long, 67-68cm de large pour 41-42kg) vers la fin du XIXe siècle en Irelande[1]. Cependant beaucoup de doute existe concernant ces raports, notamment parce qu'aucun de ces brochets géants n'a été capturé depuis (soit plus de 50ans).

Le brochet est partiellement protégé en France[2].

Origine du nom et surnoms

Le mot « brochet » est issu du vieux français broche.

Le brochet est affublé de nombreux surnoms : broc, bec, bec-de-canard, gros bec, béquet, brocheton, brochette, brouché, buché, filaton, flute, goulu, grand-bec, grand-gousier, lanceron, lançon, luceau, pognan, pogneau, poignard, sifflet, gobe poisson, fusil, requin de rivière ou d'eau douce.

Description

Détail de la tête d'un brochet
Détail des flancs de deux brochets d'environ 1m, capturés dans la même baie dans les environs de Helsinki, Finlande.

Le brochet est un poisson fusiforme dont les flancs de couleur verdâtre ou jaunâtre vers le dos deviennent blancs vers le ventre. Les nageoires sont de couleur rouge/orange et portent des rayures noires. Les jeunes brochets on des bandes jaunes le long du corps qui, plus tard, se divisent en pointillés clairs.

Les patrons de couleurs sur les flancs varient d'un individu à l'autre mais il n'a pour l'instant pas été établi de connection claire avec son milieu de vie. En Italie, le brochet du sud fût longtemps considéré comme une variation de couleur du grand brochet, mais a été reconnu comme une espèce à part entière en 2011[3].

Chez le grand brochet, 5 pores sensoriels sont visibles sous ses mandibules inférieures[4] contre 6 à 9 chez le maskinongé et 4 pores chez le brochet maillé[5]. Seule la partie supérieure des opercules est écaillée tandis que la totalité de celles du brochet maillé est recouverte d'écailles.

Un hybride entre le grand brochet et le maskinongé est parfois observé là où les deux espèces sont présentes. La couleur rappelle alors la livrée du maskinongé mais certains traits (forme de la queue notamment) sont intermédiaires. De plus, ces hybrides ont été ensemencés à certains endroits pour la pêche sportive. Il est probable qu'il s'hybride également naturellement avec le brochet maillé.

Habitat

Brochet dans une gravière d'Alsace

Adulte, il affectionne les milieux lentiques (rivières à courant lent, les bras morts, les fleuves, les étangs et les lacs riches en végétation. Ainsi, une étude canadienne a montré que sa présence était « corrélée directement avec la présence de barrages de castor »[6].

Le brochet est aussi commun en eaux saumâtres. C'est notamment le cas dans certaines régions de la mer Baltique (surtout à l'est, où la salinité est plus faible), où une couche d'eau douce de plusieurs mètres surnage à l'eau salée. Les brochets vivent principalement dans cette couche d'eau douce, et font des intrusions fréquentes dans la couche salée pour se nourrir, notamment de harengs. Les brochets peuvent y atteindre de grande tailles et les individus dépassant le mètre y sont très fréquents.

Brochet à l'affût dans les branches d'un arbre mort.

Contrairement au sandre ou au doré jaune qui préfèrent les fonds des lacs, le brochet occupe principalement la première moitié de la colonne d'eau. Adulte, il affectionne les milieux lentiques (rivières à courant lent, les bras morts, les fleuves, les étangs et les lacs riches en végétation.

Le brochet est également commun dans les eaux saumâtres. C'est notamment le cas dans certaines régions de la mer Baltique (parties est de la mer, de faible salinité), où une couche d'eau douce de plusieurs mètres surnage à l'eau salée. Les brochets vivent principalement dans cette couche d'eaun douce, et font des intrusions fréquentes dans la couche salée pour se nourrir, notamment de harengs. Les brochets peuvent y atteindre de grande tailles et les individus dépassant le mètre y sont très fréquents.

Le déclin des populations de brochet observé dans plusieurs régions du monde est lié à de majeurs changements de son biotope induits par les activités humaines (pollution, pêche abusive, manque de précipitation). En particulier, la destruction de lieux propices à sa reproduction (prairies inondables) par le bétonnage des berges, le dragage de nombreuses rivières et le drainage des zones inondables ont contribué au déclin de ses populations dans certaines parties du globe.

Mode de vie

C'est un chasseur sédentaire et solitaire mais il vit parfois temporairement en groupe de 2 ou 3.

Dans les grands lacs, on le trouve aussi en bancs, surtout quand il s'agit de jeunes sujets. Le brochet peut vivre plus de 20 ans.

Les populations de brochets sont en régression en raison de la surpêche, de la pollution et de la destruction des habitats mais surtout par le manque de prairies inondables où il se reproduit, et de la mauvaise gestion du niveau d'eau sur ces frayères, bien souvent catastrophique pour toute une nouvelle génération de brochetons.

Alimentation

Fichier:Pike caught frog.jpg
Brochet capturant une grenouille

L'alimentation du brochet évolue avec l'âge. Il commence par se nourrir de zooplanctons et d'insectes lorsqu'il est alevin (30 mm). En grandissant, son régime alimentaire intègre des proies de plus en plus grosses (divers espèces de poissons, écrevisses, amphibiens, lézards, canetons, rongeurs...). La taille de ses proies peut être aussi grande que le tiers ou la moitié de sa propre taille. Le cannibalisme n'est pas rare chez les brochets et il peut arriver que les brochetons constituent la majeure partie des proies des gros brochets. Ainsi, il fût longtemps considéré à tort comme un monstre vorace[7]. Le brochet est reconnu comme un excellent régulateur des populations de poisson fourrage [8].

Le brochet chasse principalement en embuscade ; il se camoufle dans les herbes aquatiques ou se confond avec des branchages immergés, et attend qu'une proie passe à sa portée. Son corps élancé n'est pas adapté à de longues poursuites mais bien aux accélérations brusques et en ligne droite. Opportuniste, il lui arrive parfois de s'attaquer aux poissons pris dans les lignes des pêcheurs.

Reproduction

Le frai survient de février à avril dans une eau dont la température est comprise entre 5 et 12 °C). La femelle pond entre 15 000 et 20 000 œufs par kilogramme de son poids (entre 3 000 et 600 000 œufs). Aucun nid n'est construit ; les œufs semblent éparpillés au hasard dans des herbiers situés près des berges. Une grosse femelle est fécondée par un ou deux mâles plus petits qu'elle.

Les œufs sont ambre clair de 2,5 à 3,0 mm et se fixent à la végétation. Come chez la plupart des poissons pondant un grand nombre d'oeufs sans ensuite les protéger, la très grande majorité de ces oeufs mourront desséchés ou mangés par d'autres animaux. Une étude a ainsi estimé la fécondité potentielle et quantifié la survie entre l'oeuf et les juvéniles de l'année en sortie de frayère (« survie oeufs–juvéniles ») ; cette étude a été faite dans le milieu naturel d'une part (en 1975) et en situation de niveau contrôlé des eaux d'autre part (en 1976). Dans le premier cas 3393 juvéniles 0+ ont survécu à partir d'environ 9 210 900 oeufs estimés pondus par 404 femelles. 0,037% des oeufs ont donné un brocheton d'un an. Dans le second cas, 34 062 juvéniles 0+ ont survécu (issus d'environ 8 536 800 oeufs estimés pondus par 310 femelles, soit un taux de survie nettement meilleur de 0,399% (sans doute en partie dû au contrôle de l'eau, et à une crue plus forte l'année de l'expérience). Les auteurs ont noté que les alevins nés dans ces deux cas (1975 et 1976) ont été plus nombreux que la moyenne, « suggérant que la fécondité potentielle et la production de juvéniles 0+ sur les frayères ne sont pas les seuls facteurs qui déterminent l'importance du recrutement chez cette espèce ».

Sa croissance de l'alevin et du brocheton est rapide, lui permettant d'atteindre 30 cm en fin de sa première année, 50 cm à la fin de sa seconde, puis 10 cm par an jusqu'à 100 cm, en cas de croissance normale. Le brochet utilise 17 % de ce qu'il mange en créant directement du muscle. Ainsi s'il ingurgite un gardon de 100 g, il fabriquera 17 g de muscle [réf. nécessaire].

Les spécificités de la reproduction du brochet le rendent vulnérable à la régression des zones humides et à la pollution des zones inondables où il pond. Ce poisson recherche des herbiers situés entre 0.2 et 0.8 m de profondeur, qui doivent rester immergés durant la période de frai. Le marnage important et le manque d'herbiers au niveau des lacs de barrage entraînent des difficultés pour le brochet.
Ainsi des rempoissonnements sont annuellement ou périodiquement effectués par des sociétés de pêche.

Les lieux de frai de ce poisson ont beaucoup décliné depuis la révolution industrielle en raison de l’artificialisation des cours d'eau, du drainage ou de la pollution des zones humides (le brochet comme tous les poissons est mortellement sensible à de nombreux pesticides), sans solution alternative souvent[9].

La restauration de frayères par les pêcheurs ou d'autres acteurs est un pis-aller, mais le retour du castor dans les petites rivières et ruisseaux (où il fait volontiers des barrages) pourrait être favorable au frai du grand brochet et à une bonne croissance de ses alevins[6]. Le Castor nord-américain et le castor eurasiatique vivaient autrefois dans la plupart des cours d'eau des zones froides et tempérées de tout l'hémisphère nord, et même dans les petits cours d'eau de certains déserts (Au Nouveau-Mexique et en Arizona par exemple). Ces deux espèces reconstituent depuis quelques décennies des populations respectivement en Amérique du Nord et en Europe. De nombreuses études scientifiques ont montré l'intérêt des barrages de castors pour de nombreuses espèces de poissons, et d'autres espèces aquatiques (qui sont des proies pour le brochet et d'autres poissons carnivores). Là où le castor ne fait pas de barrage, il lui arrive fréquemment de creuser de petits canaux dans les milieux herbacés, canaux qui peuvent aussi être exploités par les poissons (dont pour le frai).

Pêche

Il se pêche principalement au vif, au mort manié ou aux leurres mais aussi à la mouche. Il arrive parfois que de jeunes brochets mordent au vers.

Pêche commerciale

Il est soumis à une certaine pêche commerciale dans plusieurs provinces canadiennes[10] bien qu'il ne soit pas l'espèce directement visée par ces pêches.

Pêche sportive

Brochet capturé au jerkbait

Le brochet est une des grandes espèces de poissons, considéré comme le roi des lacs et rivières qu'il fréquente. Sa taille et ses « combats » parfois spectaculaires en eau douce font qu'il est recherchée par les pratiquants de la pêche sportive en rivière ou en lacs. Les petits spécimens (moins de 60 cm) sont relativement faciles à prendre là où le brochet abonde. Les gros spécimens représentent un réel défi.

Certains pêcheurs considèrent en revanche le brochet comme un animal « nuisible » parce qu'il est perçu, souvent à tort, comme une menace envers les populations de poissons ciblés. C'est notamment le cas des pêcheurs de sandre en Europe ou encore doré au Canada, qui ne voient en lui qu'un compétiteur de ces percidés. Cependant, une étude canadienne a montré en 2006 que le brochet et le doré semblent rechercher et occuper des niches écologiques différentes: alors que le brochet apprécie le plus les étangs créés par le castor, le doré occupe des cours d'eau à courant plus rapide, sans castor[11].

La bouche du brochet est tapie de plus de 700 dents, d'où l'utilisation de bas de ligne adéquats.

Ses dents étant très coupantes, le fil de nylon utilisé pour sa pêche est facilement sectionné, c'est pourquoi il faut avoir recours à un bas de ligne d'au moins 20cm en crinelle d'acier, tresse ou fluorocarbone. Il se pêche au vif, mais bon nombre de pêcheurs préfèrent aujourd'hui des techniques moins meurtrières tant pour les vifs que pour les brochets qui ont tendance à engammer l'esche profondémment. Ainsi, beaucoup de pêcheurs lui préfèrent le maniement de divers leurres dont le poisson nageur, le leurre souple ou la cuillère, dont la récupération lors du maniement permet d'hameçonner les brochets le plus souvent sur l'extérieur de la gueule, facilitant la remise à l'eau des captures. Certains pêcheurs le pêchent à la mouche. Les mouches de grandes tailles ou imitant un petit poisson utilisées sont alors appelées streamers.

Remise à l'eau d'un brochet de 94cm

Il est conseillé de relâcher les petits brochets (moins de 65cm) mais aussi les plus gros poissons (plus de 90cm). Les individus les plus petits n'ont pas beaucoup de chair mais beaucoup d'arrètes, tandis que la chair des brochets les plus gros, qui sont les plus agés, ont la réputation d'avoir une faible valeur dégustative. Plus important, les plus gros individus dans les populations sont des femelles et plus ces brochets sont gros, plus ils produisent plus d'oeufs et, de ce fait, contribuent au maintien des populations. Il est donc préférable de ne prélever que les brochets de plus de 65cm et de moins de 90cm.

Pour maximiser les chances de survie des poissons relâchés, il est préférable de toujours prendre avec soi une pince coupante à long cou et une pince pliante à long cou, afin de pouvoir décrocher les hameçons logés dans le fond de la gueule du poisson et de couper ceux qui sont logés dans les branchies. De même, l'utilisation d'un baillon pour ouvrir la gueule du brochet est déconseillée car peut causer d'importants dommages, notamment sur les plus petits individus. Les poissons doivent être sortis le moins possible de l'eau, surtout en été et après un long combat. La remise à l'eau doit comporter des va-et-vient en tenant le poisson par la queue, face au courant, afin de faciliter le passage d'eau dans les branchie. Lorsque le poisson part de lui même, la remise à l'eau est achevée.

Ecotoxicologie

Le brochet étant un superprédateur pouvant vivre plusieurs années, il peut accumuler certains métaux lourds dont plomb, mercure[12], sélénium[13], métalloïdes, radionucléides[14] et autres polluants (pesticides, PCB, furanes, TCDD et autres dioxines[15], etc)[16]. Etant donné qu'il concentre et retient au fil du temps les polluants accumulés par les proies qu'il consomme (on parle de bioconcentration), le brochet est considéré comme un poisson fortement bioaccumulateur. Par conséquent, sa pêche peut être interdite dans certains plans d'eau et sa détention ou commercialisation prohibées[17].

Génétique

Malgré un aire de répartition très large, les populations de brochet montrent en général un faible niveau de polymorphisme et de divergence génétique.[8]

Notes et références

  1. Buller, F., The Domesday Book of Mammoth Pike, (ISBN 9780091361709)
  2. Légifrance : Arrêté du 8 décembre 1988 fixant la liste des espèces de poissons protégées sur l'ensemble du territoire national (Version consolidée au 22 décembre 1988)
  3. Lucientini, L. et al., « Molecular and Phenotypic Evidence of a New Species of Genus Esox (Esocidae, Esociformes, Actinopterygii): The Southern Pike, Esox flaviae », PLoS One,‎ (DOI 10.1371/journal.pone.0025218)
  4. Fiche sur le grand brochet sur le site du ministère des Ressources naturelles et de la Faune du Québec.
  5. Fiches sur le maskinongé et sur le brochet maillé sur le site du ministère des Ressources naturelles et de la Faune du Québec.
  6. a et b Bertolo A & , Magnan P (2006) Spatial and environmental correlates of fish community structure in Canadian Shield lakes ; Journal canadien des sciences halieutiques et aquatiques, 2006, 63(12): 2780-2792, 10.1139/f06-161 (résumé)
  7. plusieurs dictionnaires français le citent, (avec le chien, le loup et le requin) comme exemple d'animal "vorace". Depuis qu'on peut le filmer et l'observer dans son milieu, on sait que ce n'est pas vrai
  8. a et b (en) Craig, J.F., « A short review on pike ecology », Hydrobiologia, no 601,‎ , p. 5-16
  9. Methodology for drawing up a Red List of threatened freshwater fish in France P. KEITH and L. MARION
  10. Fiche sur le grand brochet sur Pêches et Océans Canada
  11. Bertolo A. & Magnan, P., « Spatial and environmental correlates of fish community structure in Canadian Shield lakes », Canadian Journal of Fisheries and Aquatic Sciences, no 63(12),‎ , p. 2780-2792
  12. Lockhart, W. L., Uthe, J. F., Kenney, A. R., & Mehrle, P. M. (1972). Methylmercury in northern pike (Esox lucius): distribution, elimination, and some biochemical characteristics of contaminated fish. Journal of the Fisheries Board of Canada, 29(11), 1519-1523 (résumé).
  13. Turner, M. A., & Swick, A. L. (1983). The English-Wabigoon River system: IV. Interaction between mercury and selenium accumulated from waterborne and dietary sources by northern pike (Esox lucius). Canadian Journal of Fisheries and Aquatic Sciences, 40(12), 2241-2250.
  14. Ilyinskikh, N. N., Ilyinskikh, E. N., & Ilyinskikh, I. N. (1998). Micronucleated erythrocytes frequency and radiocesium bioconcentration in pikes (Esox lucius) caught in the Tom River near the nuclear facilities of the Siberian Chemical Complex (Tomsk-7). Mutation Research/Fundamental and Molecular Mechanisms of Mutagenesis, 421(2), 197-203 (http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0027510798001675 résumé]).
  15. Helder, T. (1980). Effects of 2, 3, 7, 8-tetrachlorodibenzo-[p]-dioxin (TCDD) on early life stages of the pike (Esox lucius L.). Science of the Total Environment, 14(3), 255-264.
  16. Burreau, S., Axelman, J., Broman, D., & Jakobsson, E. (1997) Dietary uptake in pike (Esox lucius) of some polychlorinated biphenyls, polychlorinated naphthalenes and polybrominated diphenyl ethers administered in natural diet. Environmental Toxicology and Chemistry, 16(12), 2508-2513.
  17. ARS (Agence régionale de santé Nord- Pas- de- Calais)Arrêté interpréfectoral portant interdiction de consommation, de commercialisation, et de détention de certaines espèces de poissons pêchés dans les cours d'eau des départements du Nord et du Pas-de-Calais. Arrêté n °2014202-0003 signé par Dominique BUR (Préfet du Nord) et Denis ROBIN (Préfet du Pas-de-Calais) ; le 21 Juillet 2014]

Voir aussi

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Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • Crossman, EJ & Casselman, JM Bibliographie annotée ; An Annotated Bibliography of the Pike, Esox lucius (Osteichthyes: Salmoniformes), Royal Ontario Museum ; PDF, 412 pages
  • Fiche ONEMA : Le Brochet Esox lucius Linnaeus, 1758
  • Casselman, J. & Lewis, C. (1996). Habitat requirements of northern pike ( Esox lucius ). Canadian Journal of Fisheries and Aquatic Sciences , 53 (suppl. 1), pp. 161 - 174.
  • Craig, J. (2008). A short review of pike ecology. Hydrobiologia , 601, pp. 5 - 16.
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