Éditions Rouff

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Éditions Rouff
Repères historiques
Création 1873
Disparition 1982
Fondée par Jules Rouff
Fiche d’identité
Siège social Paris (France)
Spécialités Roman populaire, fascicule, périodique
Préfixe ISBN 978-2-85045Voir et modifier les données sur Wikidata

Rouff est une maison d'édition française, fondée en 1873, et fermée en 1982. Elle porte le nom de Jules Rouff (1846-1927), son fondateur, qui a été l'un des grands promoteurs de l'édition populaire.

Historique[modifier | modifier le code]

Contrat des éditions Rouff avec Adolphe d'Ennery pour l'écriture des Deux Orphelines (juin 1883).
La série des Roger-la-Honte de Jules Mary, inaugurée dans les années 1880, elle fut déclinée jusque dans les années 1960.

Les éditions Rouff ont été créées en 1873 par rachat du fonds de l'ancienne maison Barba, s'appelant d'abord « Georges Barba libraire-éditeur, Jules Rouff successeur », devenant en 1877, « Jules Rouff et Cie, éditeurs »[1]. C'est l'époque où Jules Ferry crée l'école gratuite et obligatoire. Il y a donc là un nouveau public de lecteurs en puissance. Jules Rouff le sent et se lance délibérément dans l'édition populaire, c'est-à-dire facile à lire, distrayante et très bon marché. La première adresse parisienne de la maison Rouff est 14 cloître Saint-Honoré.

L'idée maîtresse qui a assuré le succès de la maison a été de proposer des rééditions d'œuvres célèbres sous forme de petits fascicules vendus 15 à 25 centimes : appelés « romans à quatre sous », ils furent inventés en 1848 (notamment par la maison Barba)[2], paraissant le samedi, jour de paye des ouvriers. Entre 1880 et 1900, la maison publie Eugène Sue, Xavier de Montépin, Adolphe d'Ennery (à qui il commande le roman Les Deux Orphelines, tiré de la pièce qui se jouait alors), Paul de Kock, Maurice Jogand, Pierre Decourcelle, Ponson du Terrail, Jules Cardoze. Enfin, Rouff profite de la fin du monopole accordé à la société Louis Hachette et Cie de distribuer dans les gares de chemins de fer périodiques et livres : les publications Rouff trouvent là un moyen de toucher une clientèle plus large qu'en simple dépôt de librairie.

En plus de ces romans populaires, les éditions Jules Rouff publient Les Misérables en livraisons hebdomadaires à 5 sous, formule étendue ensuite à l'œuvre intégrale de Victor Hugo. Mais la maison publie également des ouvrages d'importance, notamment le périodique La France illustrée ; l’Histoire socialiste 1789-1900 sous la direction de Jean Jaurès, un ami personnel de Jules Rouff ; Histoire de France et Histoire de la Révolution de Jules Michelet.

Entre 1904 et 1910, installé au 4 rue La Vrillière à Paris, Rouff se lance dans l'impression de nouveaux fascicules comme Le Conteur populaire (plus de 360 numéros) et de magazines comme Les Faits-Divers illustrés (1905-1910) et Le Globe trotter. Les « Publications Jules Rouff et Cie » passe au 83-85 rue de l'Ouest. Ses principaux concurrents sont Albert Méricant et Jules Tallandier.

En 1912, la Société des publications Jules Rouff & Cie est liquidée et la maison est relancée par le fils de Jules Rouff, Frédéric, sous le nom de « Frédéric Rouff, éditeur » en avec notamment « La Grande Collection nationale », à 20 centimes l'exemplaire[3]. Frédéric Rouff publie durant la Première Guerre mondiale la collection « Patrie », courts romans de 24 pages, racontant chacun un fait de guerre et paraissant hebdomadairement. Cette collection continuera entre les deux guerres, et reprendra pendant quelques années après la Seconde Guerre mondiale sous le titre de « Patrie Libérée ».

En janvier 1921, Rouff lance « Le grand prix du public », une collection d'inédits publiée sous le patronage de J.-H. Rosny aîné et dotée d'un prix annuel de 5 000 francs décerné par le public au meilleur ouvrage de la collection[4].

En 1933, la maison d'éditions s'installe au 8, boulevard de Vaugirard à Paris 15e. Frédéric Rouff crée alors le journal Midinette, qui sera le premier magazine féminin français, et le seul jusqu'au lancement[réf. nécessaire] de Marie Claire par Jean Prouvost, contre lequel il ne pourra pas lutter (1938). Il crée également une collection de romans policiers, « La Clé », et une collection de romans pour enfants, de même format et cadence de parution que « Patrie », « Le Roman du Jeudi ».

En 1945, le fils de Frédéric Rouff, André Rouff, reprend la maison qui devient simplement « Éditions Rouff » et lance Blagues et Franc-Rire, publications bimensuelles humoristiques, et une revue historique mensuelle illustrée, L'Histoire pour tous, sous la direction d'Alain Decaux.

Frédéric Rouff meurt le . La mort prématurée[Quand ?] d'André Rouff ne permet plus de nouvelles créations. Sa fille, Christiane Germont-Rouff, crée en format de poche Mini-Humour - Maxi-Rire et publie quelques volumes historiques. La maison ferme définitivement en 1982.

Les directeurs des éditions Rouff[modifier | modifier le code]

  • Jules Rouff, fondateur
  • Frédéric Rouff
  • André Rouff
  • Christiane Rouff-Germont

Quelques ouvrages des éditions Rouff[modifier | modifier le code]

Affiche de Jules Chéret pour la collection de fascicules Les Misérables à 10 centimes.
Le Globe Trotter, affiche de lancement par Louis Tauzin (1902).

Collections, fascicules et périodiques[modifier | modifier le code]

Collections[modifier | modifier le code]

Couverture des Contes de Perrault, dans la Petite bibliothèque populaire.

Périodiques[modifier | modifier le code]

  • Le Globe-trotter. Journal de voyages, aventures, explorations (1902-1910)[6]
  • Le Conteur populaire (1904-1910)[7]
  • Les Faits-Divers illustrés (1905-1910)
  • Les Grands Évènements illustrés (1905-?)[8]
  • Tout nouveau (1908-1911)[9]
  • Le Roman-Cinéma (1910-?)
  • Les Grands Romanciers (1911-?)
  • Almanach de la jeunesse (1925-1928)
  • Midinette[10] (1926-1939)
  • Blagues. Album (1953-1981)[11]
  • Franc-rire, mensuel (1957-?)[12]
  • Histoire pour tous, mensuel historique sous la direction d'Alain Decaux (1960-1977)[13]
  • Mini humour, maxi rire, pochette humoristique mensuelle[14] (1973-1976)

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Roman » par Jean-Yves Mollier in Dictionnaire encyclopédique du livre, Cercle de la Librairie, 2011, p. 590 (ISBN 978-2-7654-0987-8).
  2. J.-Y. Mollier, op.cit.
  3. Chronologie de l'édition française de 1900 à nos jours, en ligne.
  4. Chronologie de l'édition française de 1900 à nos jours, en ligne.
  5. Viviane, Catalogue général de BnF.
  6. Le Globe-trotter, Catalogue général de BnF.
  7. Le Conteur populaire, Catalogue général de BnF.
  8. (BNF 32783786).
  9. Tout nouveau, Catalogue général de BnF.
  10. Midinette, Catalogue général de BnF.
  11. Blagues. Album, Catalogue général de BnF.
  12. Franc-rire, Catalogue général de BnF.
  13. Histoire pour tous, Catalogue général de BnF.
  14. Mini humour, maxi rire, Catalogue général de BnF.

Annexes[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]