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Hyperthermie

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Hyperthermie
Classification et ressources externes
Image illustrative de l’article Hyperthermie
Thermomètre médical montrant une température de 38,7 °C.
CIM-9 780.6
DiseasesDB 18924
MeSH D005334
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L'hyperthermie, appelée aussi coup de chaleur ou insolation, se réfère à une élévation anormale de la température du corps.

L'élévation de la température peut arriver à l'intérieur des cellules, d'un organe ou des organismes entiers homéothermes, qui doivent maintenir leur température interne grâce des mécanismes de thermorégulation physiologique et de thermorégulation comportementale (recherche de zones ombragées, contact avec des éléments frais, entrée dans l'eau …), permettant d'augmenter les pertes de chaleur[1].

L'hyperthermie est généralement associé à l'homme lorsque la température corporelle dépasse le seuil de normothermie (37 à 37,5 °C). Cette augmentation est due à l'accumulation de chaleur issue de l'environnement, et elle peut être locale ou générale. S'il n'existe pas de consensus concernant un seuil à partir duquel l'hyperthermie serait dangereuse, certains auteurs estiment en se basant sur des données animales que le système nerveux central pourraît présenter des signes de souffrance à partir de 41,5 °C[2].

Causes[modifier | modifier le code]

L'hyperthermie peut résulter :

  • d'une exposition à la chaleur du Soleil : c'est l'« insolation » appelée parfois, depuis 1919, « coup de bambou »[3] ;
  • d'une exposition à la chaleur ambiante (canicule, ambiance industrielle, incendie) : c'est le « coup de chaleur classique » ;
  • d'un effort intense avec une mauvaise évacuation de la chaleur (à cause d'une ambiance trop chaude et humide ou de vêtements trop isolants) : c'est le « coup de chaleur d'exercice » (CCE) ou « d'effort » ;
  • de l'effet de certaines substances comme la MDMA (ecstasy), l'hyperthermie provoquée peut d'ailleurs être fatale au consommateur[réf. nécessaire].

Différence avec la fièvre[modifier | modifier le code]

Il faut noter la différence entre fièvre et hyperthermie :

  • la fièvre est une des composantes de la réaction inflammatoire primaire. Le « thermostat » central indique une valeur de référence plus élevée qu'à l’accoutumée pour faciliter la « lutte contre les agresseurs ». L'élévation de la température corporelle est produite par le corps.
  • Par contre l'hyperthermie résulte de l'accumulation de chaleur exogène c'est-à-dire issue de l'environnement et non pas produite par le corps.

Bien que les deux mots soient souvent pris comme synonymes, utiliser hyperthermie au lieu de fièvre est impropre.

Prévention[modifier | modifier le code]

Les principales mesures pour la prévention[4] du coup de chaleur comprennent, principalement:

  • éviter de rester exposé au soleil, en particulier aux heures centrales de la journée et dans des endroits facilement réchaussables (comme les voitures laissés au soleil) ;
  • augmenter l'ingestion de liquides froids, comme l'eau et les boissons isotoniques ;
  • utiliser des vêtements légers et d'une couleur claire. Couvrir la tête pour la protéger du soleil ;
  • diminuer la durée et l'intensité de l'exercice physique. Arrêter des tâches et des exercices physiques d'un certain point de chaleur ;
  • utiliser les ventilateurs et la climatisation dans les maisons, les lieux de travail et les véhicules ;
  • ne manger pas de repas lourds pour digérer (comme ceux qui sont très gros). Les repas épicés augmentent également la chaleur ;
  • les précautions sont plus grandes en cas de personnes âgées ;
  • étre acclimaté à des zones de chaleur élevées, à long terme et à court terme ;
  • les brûlures solaires sont un autre problème, mais il apparaît généralement en même temps, et peut être éveillée en couvrant la peau et en la protégeant avec crèmes solaires haute protection ;
  • il est possible d'effectuer périodiquement des douches ou des bains d'eau frais, pour réduire la température corporelle ;
  • dormir correctement et sans couvertures excessives au lit. Le repos efficace pendant les heures de sommeil permet de résister mieux à la chaleur après.

Symptômes[modifier | modifier le code]

Les symptômes d'un « coup de chaleur classique » sont généralement les suivants : étourdissements, nausées, vomissements, sudation excessive, maux de tête et, occasionnellement, de la somnolence.

Pour ce qui est du « coup de chaleur d'exercice », les symptômes sont généralement les mêmes que pour le « coup de chaleur classique » mais, dans le cas présent, il est fréquent d'observer la perte de couleur dans le champ de vision, « voir blanc ».

Dans des cas extrêmes l'hyperthermie peut entrainer la mort[5],[6].

Traitement[modifier | modifier le code]

Il est important que l'intervention sur le patient sous l'effet de la chaleur se produise bientôt, même avant du coup de chaleur, avec des actions préventives contre le coup de chaleur. Le traitement du coup de chaleur (pour un coup de chaleur classique par la chaleur ambiante, ou d'effort) comprend :

  • déplacer le patient vers un endroit frais et avec sombre ;
  • appeler le numéro de téléphone des services médicaux d'urgence ;
  • refroidissement du malade: déshabiller, appliquer des linges froids et humides, et ventilation de l'air. Le bain glacé est tres rapide, mais parfois déconseillé[7], la tête du patient doit rester hors de l'eau. Lavage gastrique froid en milieu spécialisé ;
  • mesures d'hydratation (ingestion de liquide froid, comme l'eau ou les boissons isotoniques, autant que possible) et mesures de remplissage (en milieu spécialisé) ;
  • surveillance de la température (monitoring) ;
  • aucun médicament n'est efficace dans le traitement du coup de chaleur (ni salicylés, ni paracétamol…) ;
  • en une victime inconsciente, il est fait un processus de réanimation cardiopulmonaire pour vérifier son pouls cardiaque et sa respiration, et appliquer les premiers soins s'il est nécessaire.

Fécondité masculine[modifier | modifier le code]

L'hyperthermie testiculaire ou scrotale est associée à une altération de la spermatogenèse. Chez l'homme, la valeur moyenne de la température testiculaire se situe entre 33 °C et 34 °C.

Certaines situations entraînant une élévation thermique du testicule pourraient être responsables d'une infécondité masculine telles qu'une fièvre prolongée, le port de pantalons serrés, une varicocèle ou une cryptorchidie[8].

De nombreuses études ont mis en évidence que l'hyperthermie testiculaire peut être utilisée comme méthode de contraception masculine thermique grâce au maintien des testicules dans la poche inguinale en position de cryptorchidie artificielle[9].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) G. Causey Whittow, Comparative Physiology of Thermoregulation. Mammals, Elsevier Science, , p. 89-111.
  2. J. Haveman, P. Sminia, J. Wondergem et J. van der Zee, « Effects of hyperthermia on the central nervous system: what was learnt from animal studies? », International Journal of Hyperthermia: The Official Journal of European Society for Hyperthermic Oncology, North American Hyperthermia Group, vol. 21, no 5,‎ , p. 473–487 (ISSN 0265-6736, PMID 16048843, DOI 10.1080/02656730500159079, lire en ligne, consulté le )
  3. Alain Rey, Dictionnaire historique de la langue française, t. 1, Paris, Dictionnaire Le Robert, (1re éd. 1992), 1381 p. (ISBN 2-84902-248-9)
  4. Professional Committee of Critical Care Medicine: Qing Song et al., « Expert consensus on standardized diagnosis and treatment for heat stroke », Military Medical Research, vol. 3,‎ , p. 1 (ISSN 2095-7467, PMID 26744628, PMCID 4704265, DOI 10.1186/s40779-015-0056-z, lire en ligne, consulté le )
  5. https://www.ouest-france.fr/region-occitanie/herault/herault-trois-personnes-decedent-cause-de-la-chaleur-5059344
  6. « Nicolas Gigot, d’Esneux, décède d’une hyperthermie après un entraînement avec son club de rugby: le cadeau de sa maman au CHU du Sart Tilman », sur sudinfo.be, (consulté le )
  7. « Médecine tropicale », sur medecinetropicale.free.fr (consulté le )
  8. Hyperthermie scrotale et infécondité masculine. Mieusset R., Bujan L., Mansat A., Pontonnier F. Progrès en urologie. 1992, vol. 2, no1, p. 31-36.
  9. MIEUSSET R., BUJAN L. : The potential of mild testicular heating as a safe, effective and reversible contraceptive method for men. Int. J. Androl., 1994 ; 17 : 186-191.

Annexes[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]