W Aquilae

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W Aquilae
Description de cette image, également commentée ci-après
W Aquilae avec son compagnon proche.
Données d'observation
(époque J2000.0)
Ascension droite 19h 15m 23,357s[1]
Déclinaison −07° 02′ 50,33″[1]
Constellation Aigle
Magnitude apparente 7,0 à 14,6[2] / 14,8[3]

Localisation dans la constellation : Aigle

(Voir situation dans la constellation : Aigle)
Caractéristiques
Type spectral S6/6e[4] / F8/9[4]
Indice B-V +2,58[5]
Variabilité Mira[2]
Astrométrie
Vitesse radiale −18 km/s[6]
Mouvement propre μα = 15,713 mas/a[1]
μδ = 0,103 mas/a[1]
Parallaxe 2,673 5 mas[1]
Distance ∼ 1 220 a.l. (∼ 374 pc)
Magnitude absolue −0,7 à +6,9[3] / +7,1[3]
Caractéristiques physiques
Masse 1,03 à 1,04 M[4] / 1,04 à 1,09 M[4]
Rayon 400[7] à 480[8] R
Luminosité 7 500 L[9]
Température 2 300[9] à 3 000[7] K / 5 900 à 6 170 K[4]

Désignations

W Aql, IRAS 19126 0708, TYC 5142, 2MASS J191523350702503

W Aquilae (W Aql) est une étoile variable de la constellation de l'Aigle. C'est une étoile évoluée dite de type S. En raison de sa distance relativement proche de ∼ 1 200 a.l. (∼ 368 pc) et de sa situation équatoriale, il est facile de l'observer et elle est fortement étudiée[10].

Description[modifier | modifier le code]

W Aquilae est une étoile de type S dont le type spectral varie de S3,9e à S6,9e, une type d'étoile similaire aux géantes rouges de type M, mais dans lesquelles les oxydes dominants dans le spectre sont formés par des métaux de la cinquième période du tableau périodique. W Aquilae est également riche en technétium. Une autre caractéristique de cette classe d'étoiles est la perte de masse stellaire ; dans le cas de W Aquilae, elle est estimée à 4 × 10−6 M par an[11]. Sa température varie entre 2 300 et 3 000 K et son diamètre entre 400 et 480 R[7],[8]. C'est aussi une étoile très lumineuse, 7 500 fois plus que le Soleil[9].

Variabilité[modifier | modifier le code]

Courbe de lumière en bande visible de W Aquilae, à partir des données de l'AAVSO[12]

W Aquilae est une étoile variable de type Mira dont la luminosité oscille entre les magnitudes +7,3 et +14,3 sur une période de 490,43 jours. L'instabilité des variables de type Mira provient de la pulsation à la surface de l'étoile, provoquant des changements de couleur et de luminosité. W Aquilae, comme d'autres variables de type Mira, montre une émission maser de monoxyde de silicium[13].

Compagnon[modifier | modifier le code]

Un compagnon de magnitude 14,8 a été détecté à 0,47° de W Aquilae. Celle-ci est plus faible que W Aquilae au minimum et a une magnitude absolue de +7,1. Bien que cette magnitude absolue corresponde à une étoile de la séquence principale de classe K4, un spectre l'a classé comme une étoile de type F5 ou F8. La séparation entre les deux étoiles est de 160 UA[3].

Planète X[modifier | modifier le code]

Une étude de W Aquilae et Alpha Centauri avec ALMA parue en 2014 a prétendu avoir accidentellement détecté un objet du Système solaire auparavant inconnu. Cette étude a reçu une large couverture médiatique au prétexte d'une potentielle découverte de la planète X. L'article a été retiré sans avoir été accepté dans une revue qui pratique l'évaluation par les pairs[14].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e A. Vallenari et al., « Gaia Data Release 3. Summary of the content and survey properties », Astronomy & Astrophysics,‎ (DOI 10.1051/0004-6361/202243940, arXiv 2208.00211)
  2. a et b N. N. Samus, O. V. Durlevich et al., « VizieR Online Data Catalog: General Catalogue of Variable Stars (Samus+ 2007-2013) », VizieR On-line Data Catalog: B/GCVS. Originally Published in: 2009yCat....102025S,‎ (Bibcode 2009yCat....102025S)
  3. a b c et d A. Mayer, A. Jorissen, F. Kerschbaum, R. Ottensamer, W. Nowotny, N. L. J. Cox, B. Aringer, J. A. D. L. Blommaert, L. Decin, S. Van Eck, H.-P. Gail, M. A. T. Groenewegen, K. Kornfeld, M. Mecina, Thomas Posch, B. Vandenbussche et C. Waelkens, « Large-scale environments of binary AGB stars probed by Herschel. I. Morphology statistics and case studies of R Aquarii and W Aquilae », Astronomy & Astrophysics,‎ (DOI 10.1051/0004-6361/201219259, Bibcode 2013A&A...549A..69M, arXiv 1211.3595)
  4. a b c d et e T. Danilovich, G. Olofsson, J. H. Black, K. Justtanont et H. Olofsson, « Classifying the secondary component of the binary star W Aquilae », Astronomy & Astrophysics,‎ (DOI 10.1051/0004-6361/201423672, Bibcode 2015A&A...574A..23D, arXiv 1501.00863)
  5. E. Høg, C. Fabricius, V. V. Makarov, S. Urban, T. Corbin, G. Wycoff, U. Bastian, P. Schwekendiek et A. Wicenec, « The Tycho-2 catalogue of the 2.5 million brightest stars », Astronomy and Astrophysics,‎ (ISBN 0333750888, DOI 10.1888/0333750888/2862, Bibcode 2000A&A...355L..27H)
  6. Ralph Elmer Wilson, « General catalogue of stellar radial velocities », Washington,‎ (Bibcode 1953GCRV..C......0W)
  7. a b et c S. Ramstedt, S. Mohamed, W. H. T. Vlemmings, T. Danilovich, M. Brunner, E. De Beck, E. M. L. Humphreys, M. Lindqvist, M. Maercker, H. Olofsson, F. Kerschbaum et G. Quintana-Lacaci, « The circumstellar envelope around the S-type AGB star W Aql », Astronomy & Astrophysics,‎ (PMID 29142327, PMCID 5683349, DOI 10.1051/0004-6361/201730934, arXiv 1709.07327)
  8. a et b S. Ramstedt, F. L. Schöier et H. Olofsson, « Circumstellar molecular line emission from S-type AGB stars: mass-loss rates and SiO abundances », Astronomy and Astrophysics,‎ (DOI 10.1051/0004-6361/200911730, Bibcode 2009A&A...499..515R, arXiv 0903.1672, S2CID 17942939)
  9. a b et c M. Brunner, T. Danilovich, S. Ramstedt, I. Marti-Vidal, E. De Beck, W. H. T. Vlemmings, M. Lindqvist et F. Kerschbaum, « Molecular line study of the S-type AGB star W Aquilae », Astronomy & Astrophysics,‎ (DOI 10.1051/0004-6361/201832724, arXiv 1806.01622, S2CID 67754573)
  10. T. Danilovich et al., « ATOMIUM: Halide molecules around the S-type AGB star W Aquilae », Astronomy & Astrophysics,‎ (DOI 10.1051/0004-6361/202141757, Bibcode 2021A&A...655A..80D, arXiv 2109.04747, S2CID 237485542)
  11. T. Danilovich, P. Bergman, K. Justtanont, R. Lombaert, M. Maercker, H. Olofsson, S. Ramstedt et P. Royer, « Detailed modelling of the circumstellar molecular line emission of the S-type AGB star W Aquilae », Astronomy & Astrophysics,‎ (DOI 10.1051/0004-6361/201322807, Bibcode 2014A&A...569A..76D, arXiv 1408.1825, S2CID 55615864)
  12. « Download Data », sur aavso.org (consulté le )
  13. Sofia Ramstedt, Wouter Vlemmings, Shazrene Mohamed, Yoon Kyung Choi et Hans Olofsson, « TWINKLING STARS The disappearing SiO masers of W Aql », Cosmic Masers - from OH to H0, Proceedings of the International Astronomical Union, IAU Symposium,‎ (DOI 10.1017/S1743921312007107, Bibcode 2012IAUS..287..260R, S2CID 123608578)
  14. W. Vlemmings, S. Ramstedt, M. Maercker et B. Davidsson, « The serendipitous discovery of a possible new solar system object with ALMA », Solar and Stellar Astrophysics,‎ (arXiv 1512.02650)

Liens externes[modifier | modifier le code]

  • Ressource relative à l'astronomieVoir et modifier les données sur Wikidata :