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Virus de la grippe A (H1N1)

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Le sous-type H1N1 du virus de la grippe A fait référence aux types de deux antigènes présents à la surface du virus : l'hémagglutinine de type 1 et la neuraminidase de type 1. Le virus de la grippe A est un virus à ARN monocaténaire de polarité négative à génome segmenté (8 segments) qui appartient au genre Alphainfluenzavirus de la famille des Orthomyxoviridae.

Le sous-type H1N1 est caractérisé par un pouvoir pathogène élevé pour l’être humain, qui rend ces souches responsables de près de la moitié de toutes les infections de grippe humaine[2], notamment d'une grande fraction des cas de grippe saisonnière. Certaines souches de H1N1 sont endémiques aux humains, tandis que d'autres sont endémiques aux oiseaux (grippe aviaire) et aux porcs (la grippe porcine).

Des virus du sous-type H1N1 sont responsables de la pandémie de grippe en 1918 et des cas de grippe en 2009 ainsi que d'une partie des grippes saisonnières.

Histoire

Grippe de 1918

Un virus présentant la combinaison antigénique H1N1 fut responsable de la pandémie de grippe espagnole de 1918-1919, qui tua environ cinquante millions de personnes (découvertes récentes[Quand ?] de charniers, découvertes potentielles supplémentaires dans les années à venir). Le peu de connaissances sur la vie des virus ne permet pas de savoir comment ce virus est apparu ni pourquoi il disparut en 1919 pour ne réapparaître par la suite que sous une forme beaucoup moins virulente sous forme de grippe saisonnière jusqu'à aujourd'hui[3].

Grippe de 1977-1978

De plus, un virus H1N1 fut aussi l’agent responsable de la pandémie de 1977-1978 à la mortalité relativement faible. Il a été retrouvé dans d'autres épidémies locales, comme aux États-Unis et en Espagne depuis 2007[4].

Grippe de 2009-2010

Courant , un virus H1N1 fait sa réapparition au Mexique sous une forme génétique inédite et se propage rapidement autour de la planète, notamment parce que les États-Unis et la communauté internationale refusent de mettre ce pays sous quarantaine (arrêt des vols en provenance du Mexique, par exemple)[réf. nécessaire]. La contagiosité du virus telle qu'elle est observée les premières semaines au Mexique puis au sud des États-Unis alerte l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui met en place un comité d'urgence pour suivre ce qu'on baptise initialement la « grippe porcine » en référence au fait qu'il s'agit d'un virus ayant émergé à partir d'une souche zoonotique présente chez cet animal.

Contrairement aux craintes initiales, alimentées par les épisodes antérieurs de grippe aviaire, au mois de , il semble établi que ce virus est relativement peu pathogène. Cependant, la médiatisation de cette épidémie et des premiers morts donne l'impression contraire. Bien que très contagieux, la mortalité est faible et concerne principalement des personnes déjà affaiblies. Néanmoins, contrairement à ce qui est observé pour les épidémies de grippe saisonnière qui affectent surtout des personnes âgées, la majorité des cas graves observés touchaient les 15-65 ans[5].

Dans la majorité des cas, les malades n’ont présenté que des symptômes bénins et leur guérison a été rapide et complète[6] avec du paracétamol et pour les cas plus sévères avec des inhibiteurs de la neuraminidase des virus grippaux tels l’oseltamivir ou le zanamivir[7]. Néanmoins, la distribution du virus sur l'ensemble de la planète, fait classer la grippe A (H1N1) de 2009 comme une pandémie[8] selon la nouvelle définition de l'OMS.

De nombreux pays se sont lancés dans des campagnes massives de vaccination volontaires pour enrayer l'épidémie. Cette action inédite soulève de nombreuses questions logistiques, éthiques, sanitaires et sociales et, suivant les pays, des polémiques plus ou moins intenses[9]. Ainsi en France, des personnalités politiques ont critiqué le coût financier d'une campagne de vaccination visant l'ensemble de la population[10], certains médecins généralistes auraient préféré que la vaccination passe par leur cabinet plutôt que par des centres, et les groupes anti-vaccination ont profité de la médiatisation de l'épidémie pour lancer une campagne.

Ce virus a aussi été trouvé chez des mammifères marins (des éléphants de mer du nord) de Californie, porteurs asymptomatiques[11].

Grippe de 2018-2019

En février 2019, au Maroc, le ministre de la Santé, Anass Doukkali, annonce que le virus a tué cinq personnes[12]. Le bilan est de 16 cas au 6 février.[13]. La communication officielle francophone parle d'abord de "grippe porcine", puis de "grippe H1N1" et cesse alors la diffusion de bilans, préférant ranger la maladie avec les grippes saisonnières[14].

Notes et références

  1. (en) « Virus Taxonomy: 2018b Release », ICTV, (consulté le ).
  2. (en) « CDC »
  3. Patrick Berche, Faut-il encore avoir peur de la grippe ? Histoire des pandémies, Odile Jacob, , 278 p. (ISBN 2738127592)
  4. Foire aux questions sur la grippe A(H1N1), Organisation mondiale de la santé, publié le 27 avril 2009
  5. (fr) « Description des cas graves confirmés ou probables grippe A (H1N1) 2009 en France métropolitaine », [PDF]
  6. « D’après les données factuelles actuellement disponibles, dans l’énorme majorité des cas, les malades n’ont présenté que des symptômes bénins et leur guérison a été rapide et complète, souvent en l’absence de toute forme de traitement médical. Au niveau mondial, la mortalité est plus faible. Néanmoins, nous ne nous attendons pas à une augmentation soudaine et spectaculaire du nombre d’infections graves ou mortelles. » — Grippe A(H1N1): le niveau d'alerte pandémique passe en phase 6 - Déclaration du Directeur général de l'OMS, Dr Margaret Chan, 11 juin 2009
  7. Foire aux questions sur la grippe A(H1N1) - De quels médicaments dispose-t-on pour le traitement ?, OMS, publié le .
  8. « Quatrième réunion du Comité d’urgence du Règlement sanitaire international », sur Organisation mondiale de la santé
  9. En Belgique, le choix du vaccin a mis en évidence des problèmes de conflits d'intérêts de la part d'experts de la santé. Voir par exemple cette enquête du journaliste indépendant David Leloup : "Grippe A/H1N1 : conflits d'intérêts", Politique, revue de débats, Bruxelles, n°67, nov-dec 2010.
  10. http://www.la-croix.com/article/index.jsp?docId=2386352&rubId=4076
  11. Delphine Bossy (2013) Premiers cas de grippe A(H1N1) chez les mammifères marins, Futura-Sciences ; 3 juin 2013
  12. « Cinq décès dus à la grippe H1N1 enregistrés au Maroc selon le ministre de la Santé », sur Al HuffPost Maghreb, (consulté le )
  13. « Grippe H1N1: 16 cas de décès enregistrés au Maroc » (consulté le )
  14. Journaux radio francophones de la station Médi 1, 15 au 25 février.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes