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Mthwakazi

1823–1894

Informations générales
Statut Monarchie
Capitale Bulawayo
Langue(s) kalanga, langues khoïsan, nambya, ndau, sindeble, tsonga, tswana, venda, sotho, xhosa
Histoire et événements
1823 Mzilikazi et son clan des Khumalo fuient Chaka et le royaume zoulou
1826 Installation dans l'ouest du Transvaal
1840 Installation dans ce qui est de nos jours le Matabeleland
1893 Première Guerre ndébélé
Roi
vers 1820 - 1868 Mzilikazi
1868 - 1894 Lobengula

Entités précédentes :

Mthwakazi est le nom du peuple proto-Ndébélé et du royaume correspondant, situé dans ce qui est de nos jours le Matabeleland, une province du Zimbabwe. À l'époque actuelle, le terme sert à désigner les habitants du Matabeleland et il est aussi celui de mouvements politiques, le Mthwakazi Republic Party[1] et le Mthwakazi Liberation Front[2], à tendance sécessionniste[3], qui cherche à faire reconnaître internationalement l'existence du royaume[4], ainsi que celui de mouvements culturels qui visent à préserver la mémoire et l'existence culturelle de l'ancien royaume et de ses dirigeants[5],[6],[7],[8].

Étymologie[modifier | modifier le code]

Le mot Matabele est l'anglicisation, utilisée dans les textes du XIXe siècle, du mot amaNdebele, issu du sotho-tswana, langue parlée par les premières personnes rencontrées par les Anglais et par l'intermédiaire desquelles ils entendent parler du peuple concerné[9],[10]. La graphie Matabele est utilisée pendant la colonisation anglaise[11],[12] et la graphie moderne est Ndebele (Ndébélé en français) parfois amaNdebele[13].

L'historiographie vernaculaire et militante[14] affirme que le mot Mthwakazi serait quant à lui dérivé du nom de la reine MuThwa, dirigeante des abaThwa, un peuple San qui occupait le territoire correspondant à celui du Mthwakazi[15],[16],[7].

Installation au Mthwakazi[modifier | modifier le code]

Itinérance des Ndébélé au début du XIXe siècle en Afrique australe.

Le peuple Ndébélé du Zimbabwe, rameau du peuple Nguni, est de formation récente (début du xixe siècle). Mzilikazi, un de ses commandants militaires, entre en conflit avec Chaka, le roi zoulou et, en 1823, il fuit, entamant un périple de vingt ans et de 2 500 kilomètres. Son groupe de partisans, du clan Khumalo, une centaine de guerriers, incorpore au fil de son itinérance d'autres groupes nguni dispersés sur le territoire. Il se dirige d'abord vers le Basutoland (aujourd'hui Lesotho) et ensuite vers le nord dans la vallée du Marico, au Transvaal, où il s'installe en 1832. Durant cette période, puis depuis cette nouvelle implantation, il mène des campagnes militaires, notamment contre les Tswana, qui lui permettent d'accroître le nombre de ses vassaux. Il accueille aussi d'autres réfugiés, qui, comme lui, fuient Chaka dans le contexte des troubles du Mfecane. Il est dans le même temps harcelé par les Griquas et les Sotho et reste sous la menace des Zoulous[17].

En 1837, après sa défaite face aux colons européens du Transvaal (qui fonderont ensuite la République sud-africaine), à la bataille de Vegkop, en octobre 1836, puis la destruction de la ville de Mosega, une importante localité ndébélé[18], par des forces coalisées griquas, tswana et boers, et enfin la bataille de Gabeni (du 4 au 13 novembre 1837)[19], il se déplace vers le nord, pour finalement, en 1840, s'installer avec dix à vingt mille de ses partisans dans ce qui est de nos jours le Matabeleland, au Zimbabwe, près de Bulawayo. Il mène de nombreux raids à l'encontre des Shona, pour se procurer du bétail et enrôler les jeunes hommes dans son armée[20]. À partir de 1850, il s'écoule une décennie sans guerre importante. Mzilikazi signe un traité de paix avec les Boers, autorisés à chasser sur son territoire et il reçoit à plusieurs reprises le missionnaire Robert Moffat ; il accorde le droit d'exercer aux missionnaires blancs. En peu de temps, Mzilikazi réussit à créer un royaume puissant, centré autour de la personne du roi qui concentre tous les pouvoirs politiques[21]. Le royaume absorbe ou fédère les Rozvis — contraints à se réfugier dans les montagnes, difficiles à attaquer militairement[22] — ainsi que des Sotho, des Shona et d'autres peuples de la zone[20],[18]. Calqué sur le modèle zoulou, le royaume est militariste ; pratiquement tous les hommes sont incorporés dans un régiment (impi), y compris les hommes mariés, et mobilisables au besoin[23].

Dans les années 1860, sous prétexte d'innocents voyages, car Mzilikazi interdit toute exploitation aurifère sur ses territoires, des prospecteurs européens se mettent en quête d'or car ils savent que d'anciennes mines avaient été exploitées dans la région. Les résultats ne sont guère concluants mais la prospection et la présence des Blancs s'intensifie cependant durant la période d'interrègne qui s'étend de 1868, année de la mort de Mzilikazi, jusqu'en 1870, année du couronnement de son fils et successeur, Lobengula, qui arrive au pouvoir après une guerre de succession[24]. Ce dernier, à l'inverse de son père, accepte de signer des concessions minières, peut-être pour compenser les pertes de revenus liées au commerce de l'ivoire, qui commence à péricliter[25]. Dans les années 1870 et 1880, les Européens se tournent aussi vers les diamants de Kimberley et l'or du Witwatersrand et du Mashonaland voisin[26],[27]. En 1888, Lobengula signe deux traités, le « traité Moffat » (février 1888) puis la « concession Rudd » (octobre 1888), cette dernière signée avec des représentants de Cecil Rhodes. La concession Rudd est considérée comme une tromperie britannique à l'encontre des Ndébélé ; le roi pense accorder des droits d'exploitation minière tandis la partie britannique considère qu'il s'agit de droits de propriété foncière. C'est grâce à cela que la British South Africa Company (BSAC), fondée en 1889, obtient une charte royale, qui l'autorise à gérer les territoires au nord du Limpopo au nom de la Couronne britannique[27],[28].

Conquête britannique[modifier | modifier le code]

En 1890, la BSAC met sur pied la colonne des pionniers, qui, partant du Bechuanaland, traverse les terres de Lobengula en direction de celles des Shonas, le futur Mashonaland, afin de les occuper et d'y extraire de l'or[28]. Une cohabitation tendue se met en place entre les colons et les Ndébélé : « De septembre 1890 à octobre 1893, la nation ndebele et les colons du Mashonaland ne cessèrent de s’épier. Suivant le même processus qui s’était déroulé entre les colons et les Xhosa au Cap, et les Zulu au Natal, l’affrontement armé devait éclater tôt ou tard[28]. » Lobengula s'efforce d'éviter la guerre — il se sait militairement inférieur et diplomatiquement peu soutenu[28] —, mais, à l'automne 1893, les hommes de la BSAC envahissent les terres du Mthwakazi, c'est le déclenchement de la Première Guerre ndébélé[29],[28], marquée notamment par la bataille de la Shangani, remportée par les Britanniques[30]. Lobengula fuit Bulawayo, sa capitale, et décède dans des conditions mal connues, en janvier 1894, probablement de la variole[31],[32]. Les Ndébélé sont vaincus, et la région, rebaptisée Rhodésie, est administrée par la BSAC[13],[33]. L'Eldorado aurifère n'est pas au rendez-vous et la BSAC vend les terres aux colons afin de se rentabiliser[34],[35],[36],[37].

![modifier | modifier le code]

matabeleland order in council 1894

Historiographie : https://www.cambridge.org/core/journals/african-studies-review/article/abs/rethinking-chimurenga-and-gukurahundi-in-zimbabwe-a-critique-of-partisan-national-history/3ED0142AE2CA8EE944B469282576ABE6

https://journals.openedition.org/jda/6634

MLF[modifier | modifier le code]

https://www.refworld.org/docid/5b3cd2df7.html

The struggle in Mthwakazi under Rhodesia[modifier | modifier le code]

After the 1893 invasion, Mthwakazi has been ruled by conquest ever since. The existence of Mthwakazi under the "Rule by Conquest" for more than 120 years, has been perpetuated to deny Mthwakazi statehood, subjecting it to alien interest, domination, subjugation and rendering the rulers to corruptly exploit Mthwakazi's economic resources. The "Rule by Conquest" emerged as an unprovoked bloody invasion by the British South Africa Company mercenaries, and violated the 1888 Moffat Treaty of Peace and Unity. The invasion was promulgated by Britain through the Royal Charter on 29 October 1889.[38] On 14 August 1893, at Fort Victoria in British Mashonaland Protectorate the BSA Co signed a secret contract called the Victoria Agreement pledging to give each mercenary "a free farm 6,000 acres with the title deed value of 9,000 sovereign pounds, 15 gold reefs, 5 gold alluviums, a share of looted cattle (600,000) one half going to the BSA Co another half being shared equal between officers and men, a share of the Kingdoms' mineral consisting of two 20 liters tins of biscuit one full of pure gold with another one full of uncut diamonds all worth 10 million sovereign pounds and a provision of forced and cheap labour of the conquered people once Mthwakazi was conquered." On 18 July 1894, Britain promulgated the Matabeleland Order-in-Council, legitimizing the Victoria Agreement as the jurisdiction of ruling the Mthwakazi by conquest as well as the legal bases of the constitution of the "Rule by Conquest". Once the Matabeleland Order-in-Council was in place, the BSA Co proceeded to expropriate all the fruitful lands from the inter-cultural society of Mthwakazi, dispossessed them of 600,000 cattle and any other valuable properties, displacing people by exiling them to the inhabitable two Native Reserves where they remained poor, as forced and cheap labour. The BSA Co promptly formed the conquest government which ruled by terror, imposed deprivation situations against the people of Mthwakazi and opportunity reservations for the rulers. The culture of the Mthwakazi was broken down including the crucial support system that was based on the extended families and had assisted the people to help each other during hard times such as death, famine and disasters, were broken down during displacement. The society got disorganized followed by the personality disorganization and permanent extreme poverty of the whole inter-cultural society of Mthwakazi. In 1923, Britain promulgated the constitution which ruled Mthwakazi jointly with Mashonaland and made the White minority rulers while it left the inter-cultural society of Mthwakazi without franchise. The white minority ruled culminating in the 1970s Bush war which further displacing many of the people.

In 2014, the secessionists Mthwakazi Republic Party and Matabeleland Peoples Congress started a petition to allow the restoration of the Mthwakazi kingdom.[39]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « Origins of Mthwakazi Republic Party », Bulawayo 24,‎ (lire en ligne)
  2. Commission de l'immigration et du statut des réfugiés du Canada, « Zimbabwe : information sur le Front de Libération de Mthwakazi […] »,
  3. (en) John Mokwetsi, « Mthwakazi fires spokesperson », Southern Eye,‎ (lire en ligne)
  4. (en) « Mthwakazi to petition govt, Queen Elizabeth over kingdom restoration », New Zimbabwe,‎ (lire en ligne)
  5. (en) « From Butwa to Mthwakazi: Celebrating history, culture », The Patriot,‎ (lire en ligne)
  6. (en) « Bulelani Lobengula crowned the Ndebele King »,
  7. a et b (en) « Welcome to 1893 MHRRM »
  8. (en) « Who are we? », Mthwakazi Foundation Inc.
  9. « isiNdebele for beginners. Northern Ndebele language in Africa », sur www.northernndebele.blogspot.com
  10. « Ndebele d’Afrique du Sud », Afrique : Archéologie & Arts, no 7,‎ (DOI 10.4000/aaa.609)
  11. (en) Southern Rhodesia, department of statistics, Official Yearbook of the Colony of Southern Rhodesia, Salisbury,
  12. (en) Southern Rhodesia, department of statistics, Official Yearbook of the Colony of Southern Rhodesia, Salisbury, , p. 235-236
  13. a et b « Ndebele, Matabele ou Amandebele », dans Encyclopædia Universalis en ligne (lire en ligne)
  14. (en) Samukele Hadebe, « Brief History of Mthwakazi », Mthwakazi Foundation,
  15. (en) Sharon Sibindi, « SA play to premiere in Zimbabwe », The Standard,‎ (lire en ligne)
  16. (en) Paul Siwela, « Background of Matabeleland (Mthwakazi) », sur matabeliberation.org
  17. Histoire générale de l'Afrique, vol. 6, p. 134.
  18. a et b Histoire générale de l'Afrique, vol. 6, p. 135.
  19. Gilles Teulié, Histoire de l'Afrique du Sud, des origines à nos jours, Tallandier, , epub, p. 99, 109
  20. a et b Jean-Claude Penrad, « Shona ou Mashona », Encyclopædia Universalis en ligne
  21. Histoire générale de l'Afrique, vol. 6, p. 136.
  22. (en) Timothy J. Stapleton, A Military History of Africa, vol. 1 : The Precolonial Period: From Ancient Egypt to the Zulu Kingdom (Earliest Time to ca. 1870), ABC-CLIO, , p. 259
  23. Histoire générale de l'Afrique, vol. 6, p. 138.
  24. (en) « Lobengula », dans Encyclopædia Britannica (lire en ligne)
  25. Galbraith 1974, p. 32.
  26. Galbraith 1974, p. 34.
  27. a et b (en) « Lobengula », dans Encyclopædia Britannica online (lire en ligne)
  28. a b c d et e Histoire générale de l'Afrique, vol. 7, p. 230.
  29. Ferguson 2004, p. 187-188.
  30. History Society of Zimbabwe 1993.
  31. (en) Donald R. Hopkins, The Greatest Killer : Smallpox in History, Chicago, University of Chicago Press, (1re éd. 1983), 380 p. (ISBN 978-0-226-35168-1, lire en ligne), p. 191
  32. History Society of Zimbabwe 1993, p. 3.
  33. (en) « Ndebele », Encyclopædia Britannica online
  34. (en) Roland Oliver et G.N. Sanderson, The Cambridge History of Africa, vol. 6. : From 1870 to 1905, Cambridge University Press, (lire en ligne), p. 441
  35. Jacques Marchand, L'économie minière en Afrique australe, Karthala, , p. 21-22
  36. (en) Gerald Munyoro et al., « An Examination of the Significance of Land Reform programme in Zimbabwe: A Case Study of Mashonaland East Province », Journal of Arts and Social Sciences, Africa Development and Resource Research Institute, vol. 15, no 8,‎ , p. 27-67 (p. 32)
  37. (en) David M. Rowe, Manipulating the Market: Understanding Economic Sanctions, Institutional Change, and the Political Unity of White Rhodesia, Ann Arbor (Michigan), University of Michigan Press, (ISBN 978-0472111879), p. 65-69
  38. Info Mthwakazi, « Human Rights Violations In Mthwakazi » [archive du ] (consulté le )
  39. « Mthwakazi to petition govt, Queen Elizabeth over kingdom restoration »,

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Niall Ferguson, Empire: the rise and demise of the British world order and the lessons for global power, New York, Basic Books, (ISBN 978-0-465-02329-5, lire en ligne).
  • Albert Adu Boahen (dir.), Histoire générale de l'Afrique, vol. 7 : L’Afrique sous domination coloniale, 1880-1935, UNESCO,
  • Jacob Festus Adeniyi Ajayi (dir.), Histoire générale de l'Afrique, vol. 6 : L’Afrique au XIXe siècle jusque vers les années 1880, UNESCO,
  • (en) « 1893 Sequence of Events; The Wilson (Shangani) Patrol », Centenary of the Matabele War of 1893, Harare, Mashonaland Branch of the History Society of Zimbabwe,‎ 25–26 septembre 1993 (lire en ligne [PDF])
  • (en) John S. Galbraith, Crown and Charter: The Early Years of the British South Africa Company, University of California Press,