Utilisateur:SuperLilau/Vol au Musée Isabella Stewart Gardner en 1990

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An empty frame hanging on a wall, between several portraits
Le cadre qui abritait Le Christ dans la tempête sur la mer de Galilée (1633) de Rembrandt

Dans les premières heures du 18 mars 1990, 13 œuvres d'art ont été volées au musée Isabella Stewart Gardner de Boston. Les agents de sécurité ont autorisé l'entrée à deux hommes qui se faisaient passer pour des policiers répondant à un appel de la part du musée. Au cours de l'heure suivante, les voleurs les ont ligoté et ont pillé le musée. Le FBI a évalué le butin à 500 millions de dollars. Aucune arrestation n'a eu lieu et aucune œuvre n'a été récupérée. Le musée offre une récompense de 10 millions de dollars pour les informations menant à la récupération des œuvres. Il s'agit de la plus grande récompense jamais offerte par une institution privée.

À l'origine, les œuvres volées ont été achetées par la collectionneuse d'art Isabella Stewart Gardner (1840–1924) et étaient destinées à être exposées dans la collection permanente du musée avec le reste de sa collection. Parmi elles se trouvait Le Concert, l'un des 34 tableaux connus de Johannes Vermeer, considéré comme le tableau volé le plus précieux au monde. On compte également Le Christ dans la tempête sur la mer de Galilée, le seul paysage marin de Rembrandt. D'autres peintures et croquis de Rembrandt, Degas, Manet et Flinck ont été volés, ainsi qu'un fleuron en forme d'aigle et un gu chinois. Les experts ont été déconcertés par le choix des œuvres d'art, car des œuvres plus précieuses n'ont pas été touchées. La collection et sa disposition sont permanentes ; les cadres vides restent suspendus à la fois en hommage aux œuvres manquantes et en tant qu'espaces réservés pour leur retour.

Le FBI estime que le vol a été élaboré par une organisation criminelle. L'affaire manque de preuves matérielles solides et le FBI a dû s'appuyer largement sur des interrogatoires, des informateurs et des opérations d'infiltration pour collecter des informations. Les enquêteurs se sont principalement concentrés sur la mafia de Boston qui était en pleine guerre des gangs pendant cette période. L'une des théories est que le gangster Bobby Donati aurait organisé le vol pour négocier la libération de son capo de prison ; Donati a été assassiné un an après le vol. D'autres récits suggèrent que les peintures ont été volées par un gang de Dorchester. Certains membres du gang ont été emprisonnés suite à une opération d'infiltration, mais ils nient tous leur implication. Les autorités leur ont offert des récompenses, des réductions de peines de prison et même des remises en liberté s'ils donnaient des informations menant à la récupération des œuvres d'art, mais ils ont toujours nié toute connaissance sur l'affaire ou donné des pistes infructueuses.

Contexte[modifier | modifier le code]

Le musée Isabella Stewart Gardner a été construit sous la direction de la collectionneuse d'art Isabella Stewart Gardner (1840–1924) pour abriter sa collection d'art personnelle. [1] Le musée a ouvert ses portes au public en 1903 et Gardner a continué d'élargir la collection et de l'organiser jusqu'à sa mort en 1924. Elle a légué au musée une dotation de 3,6 millions de dollars. [2] Son testament stipule que la disposition des œuvres devrait rester identique et qu'aucun élément de la collection ne devrait être vendu ou acheté. Erreur de référence : La balise ouvrante <ref> est mal formée ou a un mauvais nom.

Dans les années 1980, le musée manquait de fonds.[3] Cette pression financière a eu pour conséquence une dégradation de l'état du musée ; il n'y avait ni système de contrôle du climat ni police d'assurance, et les travaux d'entretien des bâtiments n'étaient pas réalisés. [4][5] Le musée a toutefois alloué des fonds pour améliorer sa sécurité après que le Federal Bureau of Investigation (FBI) ait découvert en 1982 que des criminels de Boston élaboraient un plan pour cambrioler le musée. [4] Parmi ces améliorations figuraient 60 détecteurs de mouvements infrarouges et un système de télévision en circuit fermé composé de quatre caméras placées autour du périmètre du bâtiment. [5][4] Aucune caméra n'a été installée à l'intérieur car, s'agissant d'un bâtiment historique, cet aménagement avait été considéré comme trop cher par le Conseil d'administration. [5] D'avantage d'agents de sécurité ont également été embauchés. [4] Malgré ces améliorations, la seule manière directe d'alerter la police était d'appuyer sur un bouton situé au niveau du bureau de sécurité. En comparaison, à l'époque, d'autres musées disposaient de systèmes à sécurité intégrée qui obligeaient les veilleurs de nuit à téléphoner toutes les heures à la police pour indiquer que tout allait bien. Erreur de référence : La balise ouvrante <ref> est mal formée ou a un mauvais nom.

Un consultant en sécurité indépendant a examiné le fonctionnement du musée en 1988 et a déterminé qu'il était comparable à celui de la plupart des autres musées. Il a tout de même recommandé des améliorations. [4] Le directeur de la sécurité au Musée des Beaux-Arts de Boston en a également suggéré. [5] Le Conseil d'administration ne les a pas approuvées en raison de la pression financière exercée sur le musée et des instructions de Mme Gardner, qui s'opposait à toute rénovation majeure. [4][5] Il a également rejeté une demande émanant du directeur de la sécurité pour augmenter les salaires des agents de sécurité, dans le but d'attirer des candidats plus qualifiés pour le poste. Les agents actuels étaient payés légèrement au-dessus du salaire minimum. [4] Les failles de sécurité du musée étaient un secret de polichinelle entre eux. Erreur de référence : La balise ouvrante <ref> est mal formée ou a un mauvais nom.

Vol[modifier | modifier le code]

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Le musée Gardner en 2018

Prélude[modifier | modifier le code]

Le vol a eu lieu aux premières heures du jour, le dimanche 18 mars 1990. [6] Les voleurs ont été vus pour la première fois vers 00h30 par plusieurs personnes qui quittaient une fête en l'honneur de la Saint-Patrick qui avait lieu près du musée. [7] [8] Deux hommes étaient déguisés en officiers de police et garés dans une berline sur Palace Road, à environ trente mètres de l'entrée latérale. [9] [8] Les témoins les ont pris pour des policiers. [8]

Les agents de sécurité du musée en service cette nuit-là étaient Rick Abath, 23 ans, et Randy Hestand, 25 ans. Abath était un veilleur de nuit régulier. C'était la première fois que Hestand travaillait sur ce créneau horaire. [10] Le protocole de sécurité prévoyait qu'un garde patrouille les galeries avec une lampe de poche et un talkie-walkie, tandis que l'autre restait assis au bureau de sécurité. [10] Abath est allé patrouiller le premier. Au cours de sa tournée, des alarmes incendie se sont déclenchées dans différentes pièces du musée, mais il n'a pu localiser ni fumée, ni feu. [11] [12] Abath est retourné à la salle de sécurité où le panneau de contrôle d'alarme incendie a indiqué de la fumée dans plusieurs pièces. Il a supposé qu'il s'agissait d'un dysfonctionnement et l'a éteint. [11] [9] Il a alors poursuivi sa patrouille et a fait un arrêt rapide à l'entrée latérale du musée, ouvrant et refermant brièvement la porte. Il n'a pas dit à Hestand qu'il le faisait ni pourquoi. [9] Il a terminé sa tournée et est retourné au bureau de sécurité vers 1h. C'est à ce moment que Hestand a pris le relais. [9]

Les gardes sont maîtrisés[modifier | modifier le code]

À 1h20, les voleurs se sont garés près de l'entrée latérale et se sont dirigés vers la porte. [7] [12] Ils ont sonné à l'interphone, et c'est Abath qui a répondu. Ils lui ont expliqué qu'ils étaient des policiers enquêtant sur un signalement et qu'ils avaient besoin d'entrer dans le musée. [7] Abath pouvait les voir sur la télévision en circuit fermé : ils portaient ce qui semblait être de vrais uniformes de police. [7] [13] Il n'était au courant d'aucun signalement, mais a supposé que comme c'était le jour de la St Patrick, peut-être qu'un fêtard avait grimpé par-dessus la clôture et que quelqu'un l'avait vu et signalé. [14] Abath a fait entrer les hommes à 1h24. [13] [15]

Les voleurs ont été introduits dans un vestibule fermé à clé qui isolait la porte latérale du musée. [16] Ils se sont approchés d'Abath à son bureau, lui ont demandé si quelqu'un d'autre était dans le musée et de le faire venir. Abath a demandé à Hestand de retourner au bureau de sécurité. [16] [13] Il a remarqué à ce moment que la moustache de l'homme le plus grand semblait fausse. [16] L'homme le plus petit a dit à Abath que son visage lui était familier, qu'il était possible que la police ait un mandat d'arrêt contre lui et lui a demandé de sortir de derrière le bureau et de fournir une pièce d'identité. [16] Abath s'est exécuté, s'éloignant ainsi du bureau où se trouvait le seul bouton d'alarme qui lui aurait permis d'alerter la police. [16] [13] L'homme plus petit a alors poussé Abath contre un mur, a écarté ses jambes et l'a menotté. Il a noté que les deux policiers ne le fouillaient pas. [17] À ce moment, Hestand est entré dans la pièce, et le plus grand des deux voleurs l'a retourné et menotté. [17] Les voleurs ont alors révélé leurs véritables intentions de voler le musée et leur ont demandé de ne leur créer aucun problème. [17]

Les voleurs ont enroulé du ruban adhésif autour de la tête et des yeux des agents de sécurité. Ils les ont conduit dans le sous-sol sans en demander la direction, et les y ont menottés respectivement à un tuyau de chauffage et à un établi. [17] [18] Les voleurs ont examiné les portefeuilles des deux gardes et leur ont expliqué qu'ils savaient où ils habitaient, de ne rien dire aux autorités et qu'ils obtiendraient une récompense dans environ un an. [17] [18] [19] Il aura fallu 11 minutes aux voleurs pour maîtriser les gardes ; il était maintenant environ 1h35. [20] [15]

Voler les œuvres[modifier | modifier le code]

Le cadre qui abritait autrefois Chez Tortoni

Les déplacements des voleurs à travers le musée ont été enregistrés par des détecteurs de mouvements infrarouges.[21] Dans la première pièce dans laquelle ils sont entrés, la Dutch Room au deuxième étage, des pas n'ont été enregistrés qu'à 1h48 ; [20] c'est-à-dire 13 minutes après qu'ils aient fini de maîtriser les gardes. Peut-être attendaient-ils pour s'assurer que la police n'avait pas été alertée. [20]

Alors que les voleurs s'approchaient des peintures, un appareil qui se déclenche normalement lorsqu'un visiteur est trop près d'un tableau a commencé à émettre un bip. Les voleurs l'ont brisé. [22] [18] Ils ont pris le Christ dans la tempête sur la Mer de Galilée et Portrait de Jan Rijcksen et de sa femme Griet Jans et les ont jetés sur le sol en marbre pour casser leurs cadres de verre. À l'aide d'une lame, ils ont découpé les toiles de leurs châssis . [22] [23] [24] Ils ont également décroché du mur une grande peinture à l'huile représentant un autoportrait de Rembrandt, mais l'ont laissée appuyée contre un meuble. [25] [24] Les enquêteurs pensent qu'ils l'ont peut-être considérée comme trop grande pour être transportée, notamment parce que le tableau était peint sur du bois, et non sur une toile, comme les autres. [26] [25] À sa place, les voleurs ont pris une petite gravure de la taille d'un timbre-poste représentant également un autoportrait de Rembrandt qui était affiché sous le plus grand portrait. [27] [24] Du côté droit de la pièce, ils ont enlevé le Paysage avec Obélisque et Le Concert de leurs cadres. [28] La dernière œuvre volée dans la pièce est un ancien gu chinois. [29]

À 1h51, tandis que l'un des voleurs terminait son labeur dans la Dutch Room, l'autre est entré dans un couloir étroit surnommé la Short Gallery, à l'autre bout du deuxième étage. L'autre voleur l'a rejoint rapidement. [24] [29] Dans cette pièce, ils ont commencé à enlever les vis d'un cadre abritant un drapeau napoléonien, probablement dans le but de le dérober. Ils semblent avoir abandonné à mi-chemin car toutes les vis n'ont pas été retirées et ils n'ont finalement pris que le fleuron en forme d'aigle exposé au sommet du mât. [29] [30] Ils ont également pris cinq croquis de Degas exposés dans la salle. [29] [30] La dernière œuvre volée était Chez Tortoni, située dans la Blue Room au premier étage. [21] [30] Les détecteurs de mouvement du musée n'ont détecté aucun mouvement dans la Blue Room pendant le temps où les voleurs étaient dans le bâtiment.[21] Les seuls pas détectés dans la pièce cette nuit-là sont ceux d'Abath, lorsqu'il a traversé deux fois la galerie pendant de sa patrouille. [21]

Alors qu'ils se préparaient à partir, les voleurs sont allés voir les agents menottés une dernière fois pour leur demander s'ils étaient à l'aise. [31] Ils sont ensuite allés au bureau du directeur de la sécurité, où ils ont pris les cassettes vidéo qui enregistraient leur entrée et les données imprimées de l'équipement de détection de mouvement. Ces données de mouvement étaient enregistrées simultanément sur un disque dur, qui est resté intact. Le cadre de Chez Tortoni a été laissé dans ce bureau. [31] Les voleurs ont alors commencé à sortir les œuvres d'art du musée ; les portes d'entrée latérales ont été ouvertes une fois à 2h40 et une dernière fois à 2h45.[32] [31] Le vol a duré 81 minutes. [31]

Plus tard dans la matinée, l'équipe d'agents de sécurité suivante est arrivée et s'est rapidement rendu compte que quelque chose n'allait pas. Ils ne parvenaient pas à entrer en contact avec l'agent qui devait leur ouvrir les portes de l'intérieur. Ils ont alors appelé le directeur de la sécurité qui, en entrant dans le bâtiment avec ses clés, n'a trouvé personne au bureau de sécurité et a appelé la police. [33] [34] Ils ont fouillé le bâtiment jusqu'à ce qu'ils trouvent les gardes, toujours attachés dans le sous-sol. [35] [36]

Œuvres d'art volées[modifier | modifier le code]

En tout, treize œuvres d'art ont été volées. En 1990, le FBI a estimé la valeur de ces biens à 200 millions de dollars. [37] Cette estimation est passée à 500 millions de dollars d'ici à l'an 2000. [37] À la fin des années 2000, certains marchands d'art ont suggéré qu'elle pouvait désormais s'élever à 600 millions de dollars. [38] Ce vol a été considéré comme le plus grand hold-up de musée en termes de valeur jusqu'à ce qu'il soit dépassé par le cambriolage de Dresden Green Vault en 2019. [39]

Les œuvres les plus précieuses ont été dérobée dans la Dutch Room. Parmi elles, Le Concert du peintre néerlandais Vermeer (1632–1675) [40] est l'un des 34 tableaux qui lui sont attribué. Il représente la moitié de la valeur totale du cambriolage : [38] sa valeur était estimée à 250 millions de dollars en 2015. [27] Les experts pensent qu'il peut s'agir de l'objet volé le plus précieux au monde. Dans la même pièce, les voleurs ont ciblé les œuvres du peintre hollandais Rembrandt (1606–69). Le Christ dans la tempête sur la mer de Galilée est son seul paysage marin et le plus précieux de ses travaux volés cette nuit-là. [20] Des estimations ont évalué sa valeur à plus de 100 millions de dollars. [22] Les autres œuvres de Rembrandt volées sont le Portrait de Jan Rijcksen et de sa femme Griet Jans et un petit autoportrait gravé de la taille d'un timbre-poste. [27] [37] Ce dernier avait déjà été volé précédemment, et avait été retourné en 1970. [27] Les voleurs ont pris le Paysage avec Obélisque, qui lui fut longtemps attribué jusqu'à ce qu'il soit discrètement crédité à son élève Govert Flinck (1615–1660) quelques années avant le braquage. [37] Le dernier élément pris dans la Dutch Room était un gu en bronze d'environ 25 cm de hauteur. Traditionnellement utilisé pour servir du vin dans la Chine ancienne, la carafe était l'une des plus anciennes œuvres du musée, datant de la dynastie Shang au 12ème siècle avant JC. [15] Sa valeur estimée est de seulement quelques milliers de dollars. [29]

Cinq dessins d'Edgar Degas (1834 -1917) ont été volés dans la Short Gallery. Ils sont réalisées sur papier avec du crayon, encre, lavis et fusain. Les dessins sont d'une valeur relativement inférieure à celle des autres œuvres volées, estimés à un total d'environ 100 000 $. Le dernier objet volé dans cette pièce est un fleuron d'environ 25 cm de haut, rattaché initialement à la hampe d'un drapeau de la Garde Impériale de Napoléon Ier et encadré. Il y a une récompense de 100 000 $ pour quiconque donnera des informations menant à la récupération de ce seul fleuron. Il est possible que les voleurs aient cru qu'il était en or. Le tableau Chez Tortoni, d’Édouard Manet (1832-1883) a été volé dans la Blue Room ; c'est le seul objet saisi au premier étage.

Ce mélange éclectique d'objets a déconcerté les experts. [29] [41] Si certaines des peintures étaient précieuses, les voleurs sont passés devant d'autres œuvres de Raphaël, Botticelli et Michel-Ange sans y toucher, choisissant de prendre des objets relativement sans valeur comme le gu et le fleuron. [41] [24] [29] [30] Les voleurs ne sont jamais entrés dans le troisième étage où Le Rapt d'Europa de Titien était accroché, alors qu'il s'agit de l'une des peintures ayant la plus grande valeur présentée à Boston. [21] [42] La sélection des œuvres et les manières brutales de les manipuler a conduit les enquêteurs à croire que les voleurs n'étaient pas des experts mandatés spécifiquement pour voler certaines œuvres. [43] [44]

Puisque le testament de Gardner stipule que rien dans sa collection ne doit être déplacé, les cadres vides des peintures volées restent suspendus à leurs emplacements initiaux et représentent des espaces réservés pour leur retour. [45] Le directeur du musée était dans l'incapacité d'afficher une récompense en raison des fonds limités du musée et du défaut de police d'assurance a sollicité l'aide des maisons de ventes aux enchères Sotheby et de Christie's . Grâce à elles, le musée a pu afficher une récompense d'1 million de dollars dans les trois jours suivant le cambriolage. [46] Ce montant a été augmenté à 5 millions de dollars en 1997. [47] En 2017, il a été doublé à 10 millions de dollars avec une date d'expiration fixée à la fin de l'année. [48] [49] [50] Cette récompense a été prolongée suite à une vague de participations financières du public. [51] C'est la plus importante récompense jamais offerte par une institution privée. [52] Elle sera délivrée à la personne qui donnera "l'information qui mène directement à la récupération de tous [leurs] objets en bon état". Les procureurs fédéraux ont déclaré que quiconque retournera volontairement les œuvres ne sera pas poursuivi. De plus, le délai de prescription a expiré en 1995, de sorte que les voleurs et quiconque a participé au vol ne peuvent être poursuivis. [53]

Premières pistes et personnes suspectes[modifier | modifier le code]

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Croquis des voleurs par la police

Le Federal Bureau of Investigation (FBI) a pris le contrôle immédiat de l'affaire au motif que les œuvres d'art allaient probablement traverser les frontières de l'État. [35] [54] Les enquêteurs ont qualifié le cas d'unique en raison du manque de preuves solides. [55] Les voleurs n'ont pas laissé d'empreintes de pas ou de cheveux, et l'analyse des empreintes digitales laissées sur les lieux n'ont pas permis de conclure si elles appartenaient aux voleurs ou à des employés du musée. [55] [56] Le FBI a fait des analyses d'ADN dans les années suivantes lorsque les progrès dans le domaine ont permis de le faire. Certains éléments de preuve ont été perdus dans leurs dossiers. [57] Les gardiens et les témoins dans la rue ont décrit un voleur comme mesurant entre1m75 et 1m78, à la fin de la trentaine avec une carrure moyenne, et l'autre comme mesurant entre 1m83 et 1m85, au début de la trentaine avec une corpulence plus lourde. [58] [59]

Rick Abath[modifier | modifier le code]

Rick Abath, l'un des agents de sécurité, a fait l'objet d'une enquête dès le début de l'affaire en raison de son comportement suspect la nuit du vol. [21] [19] Le fait d'avoir brièvement ouvert et fermé une porte latérale lors de sa patrouille [9] a été interprété par certains comme un signal aux voleurs garés dehors. [60] Abath a dit aux autorités qu'il faisait cela régulièrement pour s'assurer que la porte était verrouillée. [60] Un des collègues d'Abath a dit aux journalistes que si Abath avait ouvert la porte régulièrement comme il le soutient, les superviseurs l'auraient vu sur des imprimés d'ordinateur et auraient mis un terme à cette pratique. [61] D'avantage de suspicions ont été soulevées par le fait que les détecteurs de mouvement du musée, n'aient détecté aucun mouvement dans la salle bleue (qui abritait Chez Tortoni ) pendant les 81 minutes où les voleurs étaient dans le musée. Les seuls pas dans la pièce cette nuit-là étaient ceux d'Abath pendant sa patrouille de sécurité. [21] Un consultant en sécurité a examiné l'équipement du détecteur de mouvement plusieurs semaines après le vol et a déterminé qu'il fonctionnait correctement. [21] Abath clame son innocence, [62] et l'agent du FBI supervisant le cas dans ses premières années a déterminé que les gardes étaient trop incompétents et idiots pour avoir réussi le crime. [19]

En 2015, le FBI a publié une vidéo de sécurité du musée la nuit avant le vol montrant Abath en train de faire entrer un homme non identifié dans le musée pour converser au bureau de la sécurité. Abath a déclaré aux enquêteurs qu'il ne parvenait pas à se souvenir de l'incident ni à reconnaître l'homme, et le FBI a demandé l'aide du public. Plusieurs anciens gardes du musée se sont manifestés et ont déclaré que l'étranger était le patron d'Abath, le chef adjoint de la sécurité du musée. [63]

Whitey Bulger[modifier | modifier le code]

Whitey Bulger était l'un des mafieux les plus puissants de Boston à l'époque. Il était à la tête du Winter Hill Gang. [64] Il a déclaré ne pas avoir organisé le cambriolage et qu'il avait en fait tenté de déterminer qui l'avait fait car le vol avait été commis sur son «territoire» et qu'il voulait qu'on lui rende sa part. [65]

L'agent du FBI Thomas McShane a enquêté sur l'implication de Bulger. [64] Il a déterminé que ses liens étroits avec la police de Boston pouvaient expliquer comment les voleurs avaient acquis des uniformes de police crédibles, ou qu'il était même possible que la vraie police ait été mobilisée pour réaliser le braquage. [64] Bulger avait également des relations avec l'Armée républicaine irlandaise (IRA). [64] McShane a identifié le faux déclenchement de l'alarme incendie avant le braquage comme une «carte de visite» de l'IRA et de l'Ulster Volunteer Force (UVF) rivale. [64] Les deux organisations avaient des agents à Boston à l'époque et les deux avaient déjà démontré leur capacité à réaliser des vols d’œuvres d'art. [64] L'enquête de McShane sur Bulger et l'IRA n'a produit aucune preuve qui les lie au vol. [66] Selon Charley Hill, un enquêteur retraité spécialisé dans les affaires liées à l'art et aux antiquités pour Scotland Yard, Bulger a donné les œuvres volée au musée Gardner à l'IRA et elles sont très probablement en Irlande. [67]

Lettre de 1994 au musée[modifier | modifier le code]

En 1994, la directrice du musée, Anne Hawley, a reçu une lettre anonyme qui prétendait tenter de négocier un retour des œuvres d'art. [68] L'auteur y expliquait qu'il agissait en tant que tiers et qu'il ne connaissait pas l'identité des voleurs. [69] Selon lui, les œuvres d'art avaient été volées pour réduire une peine de prison, mais comme l'occasion était passée, il n'y avait plus de motif de les conserver. [70] Elles seraient détenues dans un «pays ne faisant pas partie du Common-Wealth» dans des conditions climatiques contrôlées. [71] [69] En échange du retour des œuvres d'art, le négociateur demandait l'immunité pour lui-même et les autres personnes impliquées, ainsi que 2,6 millions de dollars. La somme devait être envoyée sur un compte bancaire offshore au moment de la remise des œuvres. [69] Si le musée était intéressé par la négociation, il devrait imprimer un message codé dans le Boston Globe . [72] Pour établir sa crédibilité, l'auteur a transmis des informations connues uniquement du musée et du FBI à l'époque. [68]

Hawley a estimé que c'était une bonne piste. [73] Elle a contacté le FBI, qui a alors contacté le Boston Globe et le message codé a été publié dans l'édition du 1er mai 1994 du journal. [74] Hawley a reçu une deuxième lettre quelques jours plus tard qui confirmait la réception du message, mais indiquait qu'il était devenu craintif car ils pressentait une enquête massive des autorités fédérales et étatiques pour déterminer son identité. [75] Il y expliquait également qu'il avait besoin de temps pour évaluer ses options, mais Hawley n'a plus jamais entendu parler de l'auteur de la lettre. [76]

Brian McDevitt[modifier | modifier le code]

Brian McDevitt était un escroc de Boston qui a tenté sans succès de voler la Hyde Collection à Glens Falls, New York en 1981. [77] Il s'était déguisé en chauffeur FedEx, transportait des menottes et du ruban adhésif et projetait de voler un Rembrandt. [77] Il était connu pour être un aficionado de drapeaux et correspondait à la description du plus grand voleur à l'exception de ses cheveux roux clairsemés. [78] Ces parallèles avec l'affaire Gardner ont interpelé le FBI qui l'a interrogé à la fin de l'année 1990. [77] McDevitt a nié toute implication et a refusé de passer un test polygraphique. [77] [78] Le FBI a analysé ses empreintes digitales qui ne correspondaient à aucune de celles sur les lieux du crime. [77] McDevitt a ensuite déménagé en Californie où il s'est frayé un chemin vers la télévision et l'écriture de films. [77] [78] Il est mort en 2004. [77]

Enquête sur la mafia de Boston[modifier | modifier le code]

Gang Merlino[modifier | modifier le code]

En mars 2013, le FBI a annoncé avoir identifié les voleurs "avec un degré élevé de certitude" : il s'agirait de membres d'une organisation criminelle basée dans la région du Mid-Atlantic et en Nouvelle-Angleterre. Ils ont déclaré estimer "avec la même confiance" que les œuvres d'art avaient été transportées dans le Connecticut et à Philadelphie dans les années qui ont suivi le vol, avec une tentative de vente à Philadelphie en 2002. Ils ne savaient pas ce qui s'est passé après cette date et ont demandé l'aide du public pour les localiser. [79] En 2015, le FBI a déclaré que les deux voleurs présumés étaient décédés. [80] Bien que le FBI n'ait identifié publiquement aucun individu, des sources proches de l'enquête ont déclaré qu'ils étaient associés à un gang de Dorchester . [79] Le gang était fidèle au patron de la mafia de Boston, Frank Salemme, et dirigeait ses opérations depuis un atelier de réparation automobile dirigé par le criminel Carmello Merlino. [81] [82] [83]

Les associés de Merlino auraient pu entendre parler des failles de sécurité du musée après que le gangster Louis Royce l'ait évalué dès 1981. [84] [85] Dans les plans qu'il avait conçu avec un associé, les voleurs auraient allumé des bombes fumigènes et se seraient précipités dans les galeries au milieu de la confusion. [86] [87] En 1982, alors que les agents infiltrés du FBI enquêtaient sur Royce et ses associés au sujet d'un autre vol d’œuvres d'art, ils ont appris leur intention de cambrioler le Musée Gardner et ont averti le musée. [88] [89] Royce était en prison au moment du cambriolage. [90] Il avait partagé son plan avec d'autres et croit que son associé Stephen Rossetti a pu commanditer le vol ou partager les informations avec quelqu'un d'autre. [91] [92]

Robert Guarente et Robert Gentile[modifier | modifier le code]

Parmi les personnes associées au gang Merlino, on trouve Robert Guarente et le gangster Robert Gentile de Manchester, Connecticut. [93] [94] [95] Guarente est mort d'un cancer en 2004, [96] mais sa veuve Elene a déclaré au FBI en 2010 que son mari avait possédé certaines des peintures volées. [95] Lorsque son mari est tombé malade au début des années 2000, il les aurait donné à Gentile pour qu'il les garde en lieu sûr. [93] [97] Gentile a nié ces faits, [97] affirmant qu'il ne les avait jamais détenues et qu'il ne savait rien de leur sort. [98] Les autorités fédérales ont inculpé Gentile en 2012 pour des motifs liés à la drogue dans le but de faire pression sur lui et d'obtenir des informations sur les œuvres du musée Gardner. [99] Il s'est soumis à un test polygraphique qui a indiqué qu'il mentait lorsqu'il niait avoir connaissance du vol ou de l'emplacement des œuvres d'art. [100] Gentile a soutenu qu'il disait la vérité et a exigé un nouveau test. Au cours du nouveau test, il a déclaré qu'Elene lui avait montré une fois l'autoportrait de Rembrandt. Le polygraphe a confirmé qu'il disait la vérité. [101] L'avocat de Gentile a estimé que la véracité des affirmations de Gentile était affectée par la présence importante d'agents fédéraux et a demandé une audience plus restreinte. [101] Lors de cet interrogatoire, Gentile a soutenu qu'il n'avait aucune information. [102]

Quelques jours plus tard, le FBI a perquisitionné la maison de Gentile à Manchester. [103] Les agents ont trouvé une fosse secrète vide sous un plancher dans le hangar de la cour. [104] Le fils de Gentile leur a expliqué qu'elle avait été inondée quelques années auparavant et que son père en avait été bouleversé. [105] Au sous-sol, ils ont trouvé une copie du Boston Herald de mars 1990 rapportant le vol et un morceau de papier indiquant ce que chaque œuvre pourrait rapporter sur le marché noir. [103] Au delà de ça, aucune preuve concluante n'a été trouvée qui prouverait qu'il ait possédé ces œuvres. Gentile a été condamné à 30 mois de prison. S'il détenait des informations sur le vol, il n'a jamais choisi de les partager, alors qu'elles auraient permis de réduire sa peine.[réf. nécessaire] Après être sorti de prison, il a parlé avec le journaliste d'investigation Stephen Kurkjian, affirmant qu'il avait été piégé par le FBI. Il a expliqué que son emprisonnement avait eu un impact négatif sur ses finances et sa vie personnelle. [106] Il a également expliqué que la liste trouvée dans son sous-sol avait été rédigée par un individu qui tentait de négocier le retour des œuvres de Guarente et parlait à Gentile comme intermédiaire. [107] Lorsqu'on lui a demandé ce qui se trouvait dans le fossé, Gentile a indiqué ne pas s'en souvenir, mais qu'il pouvait s'agir de petits moteurs. [105]

David Turner[modifier | modifier le code]

David Turner était un autre associé de Merlino. [108] [109] [83] Le FBI a commencé à enquêter sur lui en 1992 quand une source leur a affirmé qu'il avait accès aux peintures. [110] Cette même année, Merlino avait été arrêté pour trafic de cocaïne et a déclaré aux autorités qu'il pouvait rendre les peintures en échange d'une peine de prison réduite. [111] Il a demandé à Turner de retrouver les peintures, mais il a échoué dans sa mission bien qu'il ait entendu dire qu'elles se trouvaient dans une église du sud de Boston . [112] [113] Un autre associé arrêté lors de l'opération d'infiltration a parlé aux autorités de l'implication de Turner dans plusieurs cambriolages, mais n'a jamais mentionné le cambriolage du musée Gardner. [113] Les autorités ont conclu, sur la base de conversations avec Merlino après sa libération de prison au milieu des années 1990, qu'il[Qui ?] n'avait jamais eu un accès direct aux peintures, mais pourrait peut-être négocier leur retour. [114]

Malgré ses proclamations d'innocence, le FBI pense qu'il a peut-être été l'un des voleurs. [115] [116] Des preuves indiquent qu'il est allé en Floride pour récupérer une commande de cocaïne quelques jours avant le cambriolage, [117] et les dossiers de carte de crédit suggèrent qu'il y est resté toute la nuit du vol, [118] [119] certains enquêteurs pensent qu'il s'agissait peut-être de la tentative de Turner de créer un alibi. [réf. nécessaire] Le FBI pense que l'autre voleur était son ami et associé de Merlino George Reissfelder. [116] [120] Il est mort en juillet 1991. [121] Aucun indice n'a été trouvé dans son appartement ou les maisons d'amis et de parents, [116] [121] mais ses frères et sœurs se souviennent d'une peinture semblable à Chez Tortoni dans sa chambre. [116]Les enquêteurs croient qu'il ressemble à l'homme le plus mince sur les croquis de la police. [122]

En 1999, le FBI a arrêté Turner, Merlino, Rossetti et d'autres dans une opération d'infiltration qui s'est tenue le jour où ils prévoyaient de voler un coffre-fort de Loomis Fargo. [123] [83] Quand le FBI a emmené Turner pour l'interroger, ils lui ont dit qu'ils avaient des informations selon lesquelles il avait participé au vol du musée Gardner et que s'il rendait les peintures, ils le laisseraient partir. [124] Il a dit aux autorités qu'il ne savait pas qui avait volé les peintures ni où elles pouvaient être cachées. [125] Dans son procès de 2001, il a prétendu qu'il était piégé, que le FBI avait laissé le complot de Loomis Fargo se dérouler afin de pouvoir lui faire pression pour obtenir des renseignements sur les peintures de Gardner. [125] Le jury l'a déclaré coupable et il a été envoyé en prison. [124] Turner connaissait Gentile par Guarente et en 2010, a écrit une lettre à Gentile lui demandant s'il pouvait appeler l'ancienne petite amie de Turner pour l'aider à récupérer les peintures de Gardner. [126] En coopération avec le FBI, Gentile a parlé avec la petite amie de Turner et elle lui a dit que Turner voulait qu'il parle avec deux de ses anciens amis condamnés à Boston. [127] Le FBI voulait que Gentile rencontre les hommes et envoie un agent infiltré du FBI avec lui, mais Gentile n'a pas voulu coopérer davantage. [127] Turner a été libéré en novembre 2019, un mois après Stephen Rossetti. [128] Merlino est mort en prison en 2005.

Bobby Donati[modifier | modifier le code]

Bobby Donati sur une photo non datée

Le criminel Bobby Donati a été assassiné en 1991 au cours d'une guerre de gangs au sein de l'organisation mafieuse dite de Boston ou famille Patriarca . [129] [130] Son implication dans le vol du musée Gardner a été soupçonnée après que le voleur d'art notoire Myles J. Connor Jr., originaire de la Nouvelle-Angleterre, ait parlé aux autorités. [131] [132] Connor était en prison au moment du braquage, [133] mais il était persuadé que Donati et le criminel David Houghton étaient les cerveaux derrière cette affaire. [133] Connor avait travaillé avec Donati dans les braquages d'art passés, [134] et a affimé que les deux avaient réalisé celui du Musée Gardner [133] [135] où Donati s'est intéressé au fleuron. [133] Connor a également affirmé que Houghton lui a rendu visite en prison après le braquage et a dit que lui et Donati l'avaient organisé et qu'ils allaient utiliser les peintures pour faire sortir Connor de prison. [134] Si cela est vrai, ils se sont probablement inspiré de l'idée de Connor, qu'il rendait des œuvres d'art volées pour réduire ses condamnations passées. [135] Même si l'apparence de Donati et Houghton ne correspondaient pas aux descriptions des témoins, Connor a suggéré qu'ils avaient pu embaucher des gangsters de niveau inférieur pour mener à bien le vol. [133] Comme Donati, Houghton est également mort dans les deux ans du vol, bien que d'une maladie plutôt que d'un meurtre. [133] Connor a dit aux enquêteurs qu'il pouvait aider à rendre les œuvres de Gardner en échange de la récompense affichée par le musée et de sa liberté. [133] Lorsque les enquêteurs n'ont pas cédé aux demandes de Connor en raison du manque de preuves, il a suggéré qu'ils parlent avec le criminel et le marchand d'antiquités William P. Youngworth. [133]

Agissant sur la piste de Connor, le FBI a ouvert une enquête contre Youngworth et a mené des raids sur sa maison et sur les propriétés de son magasin d'antiquités dans les années 1990. [136] [131] [137] Les raids ont attiré l'attention du journaliste Tom Mashberg, qui a commencé à parler du vol avec Youngworth en 1997. [136] [131] Une nuit en août 1997, Youngworth a appelé Mashberg et lui a dit qu'il avait la preuve que si els conditions étaient réunies, il pouvait rendre les peintures de Gardner. [138] Cette nuit-là, Youngworth a passé prendre Mashberg aux bureaux du Boston Herald et l'a conduit à un entrepôt à Red Hook, Brooklyn . [138] [139] Youngworth l'a mené à l'intérieur d'une unité de stockage contenant plusieurs grands tubes. Il a retiré un tableau de son tube, l'a déroulé et l'a montré à Mashberg sous une lampe de poche. Il a semblé à Mashberg qu'il s'agissait du Christ dans la tempête sur la mer de Galilée. Il a remarqué des fissures le long de la toile et les bords ont été coupés d'une manière cohérente avec les rapports du musée, [140] ainsi que la signature de Rembrandt sur le gouvernail du navire. [141] Mashberg a écrit sur son expérience dans le Boston Herald, laissant de côté des détails pour cacher l'identité de Youngworth et l'emplacement de la peinture. [142] Il a rapporté que son «informateur» (vraisemblablement Youngworth) lui a dit que le vol avait été réalisé par cinq hommes et en a identifié deux : Donati était l'un des voleurs et Houghton était responsable du déplacement de l'art dans un lieu sûr. [143] Le FBI a découvert l'emplacement de l'entrepôt plusieurs mois plus tard et l'a perquisitionné, ne trouvant rien. [144]

La véracité des affirmations de Youngworth et l'authenticité de la peinture montrée à Mashberg est contestée. [145] Youngworth a fourni des éclats de peinture à Mashberg et les autorités fédérales ont rapporté qu'ils étaient en effet de l'époque de Rembrandt, mais ne correspondaient pas aux huiles utilisées pour Le Christ dans la tempête sur la mer de Galilée . [145] La façon dont Mashberg a décrit la peinture comme étant "déployée" a également été examinée, car la peinture volée était recouverte d'un vernis épais qui ne roulerait pas facilement. [145] autorités fédérales et le musée ont commencé à travailler avec Youngworth après la publication de l'histoire de Mashberg, mais Youngworth a rendu les négociations difficiles. [144] Il ne travaillerait pas avec les autorités à moins que ses demandes ne puissent être satisfaites, ce qui comprenait l'immunité totale et la libération de Connor de prison. [144] [146] [147] Les autorités étaient sceptiques quant à la véracité des déclarations de Youngworth et n'ont offert qu'une immunité partielle. [147] Le procureur qui supervisait l'affaire a finalement cessé de parler avec Youngworth à moins qu'il ne puisse fournir une preuve plus fiable qu'il avait accès aux œuvres du musée Gardner. [144] Youngworth a de nouveau fourni une fiole d'éclats de peinture, prétendument du même tableau, et 25 photographies en couleur de la peinture et A Lady and Gentleman in Black . [148] Une déclaration conjointe du musée et des enquêteurs fédéraux a annoncé que les éclats n'étaient pas des Rembrandts volés, bien qu'elles aient été testées comme étant des peintures du 17ème siècle et pourraient potentiellement provenir du Concert . [149]

En 2014, le journaliste d'investigation Stephen Kurkjian a écrit au gangster Vincent Ferrara, le supérieur de Donati pendant la guerre des gangs, lui demandant s'il avait des informations sur le vol de Gardner. [150] [151] Il a été recontacté par un associé de Ferrara qui lui a expliqué que le FBI avait tort de soupçonner l'implication du gang Merlino et a affirmé que c'était Donati qui avait organisé le vol. [150] Il a expliqué que Donati avait rendu visite à Ferrara en prison environ trois mois avant le vol, après que ce dernier ait été accusé de meurtre, [152] et a dit à Ferrara qu'il allait faire quelque chose pour le sortir de prison. [153] Trois mois plus tard, Ferrara a entendu des nouvelles du vol du musée Gardner.[153] Donati lui a alors à nouveau rendu visite et a confirmé à Ferrara qu'il était impliqué dans le vol. [154] Il a prétendu avoir enterré l'œuvre d'art et entamerait une négociation pour sa libération une fois l'enquête calmée. [129] Les négociations n'ont jamais eu lieu parce que Donati a été assassiné. [129] Kurkjian croit que Donati était motivé pour libérer Ferrara de prison parce que Ferrara pouvait le protéger dans la guerre des gangs. [151] Un ami de Guarente a également corroboré que Donati a organisé le vol et que Donati a donné des peintures à Guarente quand il s'est inquiété pour sa propre sécurité. [155] Donati était un ami proche de Guarente. [156] Les deux hommes ont été vus dans un club social de Revere peu de temps avant le vol avec un sac d'uniformes de police. [156]

Dans la culture populaire[modifier | modifier le code]

Plusieurs émissions de télévision anglophones ont retracé les récits du vol et de ce qui est arrivé aux œuvres d'art : Blindspot, The Blacklist, The Venture Bros. et Les Simpsons. [157] [158] Les romans suivants explorent ce même thème : The Art Forger (2012) de BA Shapiro, Artful Deception (2012) par James J. McGovern, [159] [160] Les choses cachées (2019) par Jamie Mason, [161] et The Mob Zone (2020) par Joseph DeMatteo.

En octobre 2020, BBC Four a publié un documentaire sur la recherche des œuvres intitulé The Billion Dollar Art Hunt . [162] En avril 2021, Netflix a publié une série documentaire originale en quatre parties sur le vol : This Is a Robbery: The World's Biggest Art Heist . [163]

Notes de bas de page[modifier | modifier le code]

 a. Le nombre de peintures attribuées à Vermeer est controversé. b. La récompense du Musée Gardner n'a été surpassée que par celle du gouvernement américain pour la capture d'Ossama Ben Laden. Elle était de 25 millions de dollars.

Références[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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