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Utilisateur:Leonard Fibonacci/Le Pont

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Avec Sextus Julius Cotys VIII elle a trois fils qui se voient rétablis par Caligula dans différents États vers l'an 38[1] :

Le couple a également deux filles :

Les enfants de Gepaepyris et l'action de Caïus Julius Aquila[modifier | modifier le code]

On connait deux enfants de Gepaepyris :

Mithridate II du Bosphore le roi détrôné cherche à prendre sa revanche lorsqu’il apprend que le général romain Didius Gallus est absent avec l’élite de son armée et qu’il ne demeure dans le Bosphore que son frère Cotys, « jeune homme sans expérience », avec un petit contingent commandé par le chevalier romain Caius Julius Aquila. Dans un premier temps Mithridate s’empare des États du roi des Dandarides[3] et s'allie à Zorsines, roi des Siraques.

Julius Aquila et Cotys, de leur côté, concluent une alliance avec Eunonès, le roi des Aorses[4] qui, conscient de la puissance romaine, accepte de fournir sa cavalerie pour les combats en rase campagne pendant que les Romains se chargent d’assiéger les villes[5]. Rome et ses alliés prennent l’offensive et repoussent les ennemis jusqu’à Soza, ville de la Dandarique, qui est occupée. Les troupes marchent ensuite contre les Siraques, passent le fleuve Panda et investissent la ville d’Uspé, qui résiste dans un premier temps avant d’être prise et mise à sac. Zorsinès abandonne alors la cause de Mithridate ; il livre des otages et vient se prosterner devant la statue de César[6].

Mithridate décide alors de se rendre ; craignant la vengeance de son frère Cotys, il se tourne vers Eunonès, le roi des Aorses, afin qu’il négocie sa reddition. Ce dernier, ému par le prince vaincu, envoie des députés à l’empereur Claude pour solliciter sa clémence[7]. L’empereur romain refuse de le maintenir comme roi vassal et Mithridate est conduit à Rome par Junius Cilo.

Caïus Julius Aquila = Aquila du Pont[modifier | modifier le code]

Au moins, deux des fils qu'Antonia Tryphaena a eu avec Sextus Julius Cotys VIII sont nommés Caius Julius. Il s'agit de Caius Julius Rhémétalcès III et Caius Julius Polémon II. Si Antonia Tryphaena est la princesse qui dans les Homélies et les Reconnaissances pseudo-clémentines adopte Aquila et Nicétas, il serait logique que le tria-nomina d'Aquila soit devenu Caius Julius Aquila. En effet plusieurs indices montrent qu'Aquila et Nicétas ont pris le nom de leur adoptant, à l'exception probable de leurs cognomen. Par exemple, lorsque leur mère Mathidie les retrouve, elle s'exclame « où est mon Faustus, où est mon Faustinus » qui étaient probablement leur nomen respectif avant cette adoption. Dans ces conditions Caius Julius Aquila serait Aquila du Pont mentionné dans les Actes des Apôtres, certaines lettres de Paul de Tarse, les Constitutions apostoliques et dans « l'écrit de base » des Écrits pseudo-clémentin (Homélies et Reconnaissances).

Dans les Écrits pseudo-clémentin, Aquila et Nicétas se joignent à l'apôtre Simon Pierre vers 38 ou 39 ou au tout début des années 40. Ils ont auparavant été élevés par une princesse qui a une résidence dans la province romaine de Syrie (peut-être entre Tyr et Sidon). Elle les a élevé dans le judaïsme et tous trois ont été influencés par Simon le Magicien, avant qu'une des filles de la princesse appelée Bérénice ne les mette en contact avec Zacchée qui les convertit à la « doctrine de Vérité » et qu'ils reconnaissent Jésus comme Messie. L'histoire s'arrête après qu'ils aient retrouvé leur frère le futur évêque Clément de Rome et leurs deux parents naturels, Faustinus et Matthidie, avant même que Pierre n'arrive à Antioche, dont les sources chrétiennes antiques disent qu'il a été le premier évêque. Il est donc tout à fait possible qu'Aquila désormais un adulte ait ensuite obtenu un commandement dans l'armée romaine et qu'il soit Caïus Julius Aquila. De même, il n'y a aucune impossibilité chronologique pour qu'Antonia Tryphaena soit la princesse « chrétienne » qui a élevé les deux frères. Il est logique que leur père adoptif n'apparaisse jamais dans les écrits pseudo-clémentins puisqu'à cette époque Cotys VIII est déjà mort. Même la phrase « Voilà 20 ans que ces événements se sont passés » qui dans les écrits pseudo-clémentins semble ne pas avoir une grade précision est cohérente, puisque Cotys VIII est exécuté peu après avoir été fait prisonnier en 19, surtout que d'après Frédéric Amsler, cette période de 20 ans s'applique à partir du départ de Rome du père de Clément de Rome qui intervient après le départ pour la Grèce des jumeaux Aquila et Nicétas emmenés par leur mère. Ce qui est compatible avec le fait que Cotys VIII a adopté Nicétas et Aquila peu d'années avant sa mort en 19.

Si Aquila a été adopté par Sextus Julius Cotys VIII et Antonia Tryphaena, il est cohérent qu'en l'absence du légat de Mésie, Didius Gallus, on le retrouve en 44, commandant de la garnison de Panticapée qui est la capitale du Bosphore. Son inexpérience, soulignée par Tacite, est compensé par le fait qu'il connaît parfaitement la situation et les monarques de la région et notamment les deux frères qui s'affrontent, Mithridate II du Bosphore et Cotys Ier qui sont ses deux frères par adoption. Tacite indique que Mithridate le méprisait, ce qui arrive parfois avec un fils adoptif vu comme un usurpateur par certains fils légitime. Il obtient aussi facilement une alliance avec Zorsines, le roi des Siraques, qu'il avait probablement connu chez ses parents adoptifs. Aquila reçoit la préture lorsque Mithridate, livré aux Romains, est exposé devant les Rostres [8].

Quelques années après sa distinction, Aquila et sa jeune femme Priscilla (parfois abrévié en Prisca) ont été expulsés de Rome par une décision de l'empereur Claude qui les visait personnellement probablement à cause de l'agitation messianique que provoquait leur prédication. Une décision d'expulsion de tous les Juifs comme celle qu'a prise Claude probablement en 41 ne visait de toutes façons que les Juifs pérégrins et ne pouvait les concerner puisqu'ils sont clairement des citoyens romains. Un des rédacteurs des Actes des Apôtres, probablement le deuxième (Luc ?), a transformé une mesure d'expulsion individuelle qu'avait mentionné le premier rédacteur, en expulsion collective, ce qui entraîne un débat sur la date d'expulsion des Juifs (41 ou 49) qui dure maintenant depuis plus d'un siècle. Il est de toutes façons clair que les modifs qu'a faites ce deuxième rédacteur sont là pour briser toute chronologie. Cette mesure d'expulsion est intervenue quelques années avant 51 (les critiques parlent de 49), puisque la comparution de Paul de Tarse devant Gallion est décrite postérieurement.

Le reste de ce que nous savons au sujet d'Aquila du Pont est raconté dans l'article Aquila (mari de Priscille).

Aquila / Onqelos[modifier | modifier le code]

Si après sa brillante victoire Aquila/Caius Julius Aquila a été surnommé Callonicus ("Beau vainqueur") comme cela a été fait pour plusieurs autres membres des familles royales du Pont (ie. Callinicus (prince de Commagène) ou son ancêtre Mithridate Ier Kallinicos Philhellène Philorhomaios), il pourrait-être le père d'Aquila de Sinope. En effet, dans le Talmud on joue sur un parallèle entre Kalonimus et Kalonikus pour désigner le[s] père[s] d'Aquila/Onqelos. Comme il est désormais admis qu'il y a deux traducteurs différents appelés Aquila, l'un l'auteur du Targoum Onkelos en araméen et l'autre, Aquila de Sinope, qui a traduit la Bible en grec, Kalonimus et Kalonikus désignent probablement les deux pères de ces traducteurs. L'auteur du Targoum Onkelos étant probablement le « fils de la soeur de Titus » mentionné dans le Talmud et dont le père s'appelait "Clemens", dont Kalominus est une déformation volontaire. C'est probablement le même « consul Clemens » dont Philostrate d'Athènes dit que Domitien l'avait marié avec sa soeur et qu'il l'a exécuté peu avant d'être assassiné (18 septembre 96). Il pourrait s'agir de Cneus Pinarius Cornelius Clemens, car ce ne peut pas être Titus Flavius Clemens qui n'a pas été marié à une soeur de Titus et de Domitien, et dont il est chronologiquement impossible qu'il soit marié par Domitien à sa soeur, alors que son épouse Flavia Domitilla est exilée au moment de son exécution (95) et revient sous Nerva (96-98). Mais dont il est aussi impossible chronologiquement que son père, Titus Flavius Sabinus, soit le père de Faustinus mentionné dans plusieurs sources chrétiennes comme le frère du « consul Clemens ».

Indépendamment de l'identité de ce « consul Clemens », l'auteur du Targoum Onkelos pourrait être le « fils de la soeur de Titus » avec ce « consul Clemens », appelé Kalonimus dans le Talmud, alors qu'Aquila pourrait être le père ou l'oncle d'Aquila de Sinope dont le père serait désigné sous le nom de Kalonikus dans le Talmud. Le parallèle entre les deux Aquila était en effet tentant. Tous deux sont des prosélytes, tous deux seraient des riches citoyens romains, proches parents de l'empereur — fils d'une sœur de Titus dans un cas, marié à une sœur d'Hadrien dans l'autre —, tous deux sont des traducteurs — de la Torah en araméen pour Onqelos le Prosélyte, de la Bible en grec pour Aquila de Sinope —. De plus, tous deux se sont convertis au judaïsme, ou à une forme de judaïsme pour ce qui concerne Aquila de Sinope.

À tous ces éléments, il faudrait donc ajouter que les deux Aquila étaient des parents très proches, puisque dans ce cas le père du traducteur du Targoum Onkelos serait l'oncle du père d'Aquila de Sinope.

Dans cette hypothèse, Aquila de Sinope est de la génération qui suit celle de l'auteur du Targoum Onkelos, ce qui est cohérent chronologiquement, puisque tout le monde s'accorde sur le fait que le Targoum Onkelos a probablement été écrit quelque décennies avant qu'Aquila de Sinope fasse sa traduction en grec, au point que nombre de rabbins qui soutiennent que les deux traducteurs sont le même personnage estiment que le Targoum Onkelos serait une oeuvre de jeunesse d'Aquila de Sinope et que sa traduction de la Bible en grec aurait été faite à un âge avancé.

Les rois juifs (ou judéo-chrétiens) nommés par Caligula[modifier | modifier le code]

Caligula ne règne que de la seconde partie de mars 37, jusqu'à son assassinat le . Pourtant, en moins de 4 ans, il nomme plusieurs rois juifs pendant cette période, qui suit de peu le renvoi de Ponce Pilate dans une procédure exceptionnelle et la crucifixion de Jésus qui suit elle-même de peu le meurtre de Jean le Baptiste:

Antonia Tryphaena, née en 10 av. J.-C. et morte en 55 ap. J.-C (meilleure candidate à l'adoption d'Aquila et Nicétas). Avec Sextus Julius Cotys VIII elle a trois fils qui se voient nommés ou rétablis par Caligula dans différents États vers l'an 38[9] :

  • En 37, Caius Julius Polémon II reçoit le royaume du Pont qui avait appartenu à son grand-père Polémon Ier, où il règne de 37 à 64.
  • La plupart des auteurs considèrent que Rhémétalcès III reste à Rome aux côtés de Caligula, dont il est l'ami d'enfance, jusqu'à son accession au trône vers 37/38[10]. De 26[11] à 37/38[12], le territoire qui lui est promis étant directement administré par Rome jusqu'à cette date. D'ailleurs, durant son séjour à Rome, il prend le nom de Caius Julius Rhémétalcès (?). Quant à Rhémétalcès II, son nom disparaît de l'histoire, son règne s'arrêtant en 26[11] ou 37/38[12] selon diverses sources.
  • En l'an 38 ou 39 de notre ère, Caligula décide d'un nouveau partage[13] :
  • Rhémétalcès III devient effectivement roi des Odryses , dernier royaume thrace indépendant[2], jusqu'en 46.
  • Cotys IX obtient en échange l'Arménie mineure[2] (ou Sophène), où il règne de 38 à 54. Aristobule de Chalcis, un autre roi judéo-chrétien lui succède jusqu'en 72.
  • En 38, Antiochos IV de Commagène reçoit la couronne de Commagène des mains de Caligula. À la mort du père d'Antiochos en 17, la Commagène avait été directement intégrée à la province romaine de Syrie. En outre, l'empereur agrandit le territoire d'Antiochos avec la partie de la Cilicie qui borde la côte. Caligula lui donne aussi le montant total des recettes que la Commagène a généré pendant les vingt années pendant lesquelles elle a été une province romaine[14],[15]. Les raisons politiques qui pourraient justifier qu'un tel avantage et de telles ressources soient donnés à un roi client restent floues, elle a parfois été mise sur le compte de l'excentricité de Caligula, ce qui n'est pas une raison suffisante. Antiochos qui, tout comme Agrippa Ier a été élevé à Rome par Antonia Minor dont Caligula est le petit-fils est dans les termes les plus intimes avec lui. Hérode Agrippa Ier et lui sont présentés comme les instructeurs de l'empereur dans l'art de la tyrannie[16]. Après sa nommination, cette amitié ne dure cependant pas très longtemps, puisqu'il est ensuite déposé par Caligula. Antiochos ne récupère son royaume qu'à l'avènement de l'empereur romain Claude en 41[17].
  • En 39, Caligula agrandi le territoire du royaume d'Agrippa Ier en lui joignant la Galilée et la Pérée dont il dépossède Hérode Antipas, responsable du meurtre du Baptiste et complice de la crucifixion de Jésus et de la tension avec les rois de la région qui en a résulté (Abgar V, Arétas IV, Izatès II,...).

Pont et Arménie[modifier | modifier le code]

Pont et Atropatène[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

  • Titus Trebellenus Rufus,

« In addition to the PVBL countermark to be associated with Publius Vellaeus, a second countermark with the Latin letters TR also appears on smaller denominations from the late series of Rhoemetalces I (RPC I, 1717)[20] It is most likely that these letters name another early Roman administrator of Trace —the ex-praetor Titus Trebellenus Rufus[21]who served as the guardian (tutor) of Rhoemetalces II from AD 19[22],[23]. »

Rhémétalcès Ier meurt vers l'an 12 et ses états, alliés de Rome, sont divisés en deux parties, qui sont réparties entre le fils et le frère du roi défunt, Cotys VIII et Rhescuporis III. Cotys reçoit la région proche de la côte et des colonies grecques. Rhescuporis, celle sauvage et inculte de l'intérieur, exposée à des attaques hostiles des peuples voisins[24]. Rhescuporis décide de s'accaparer les terres de son neveu[25], l'emprisonnant[26] puis le tuant pour faire front à Tibère, qui lui demande des comptes[27]. Rhescuporis est jugé et condamné par Rome[28] et le royaume de Thrace est divisé entre Rhémétalcès II, fils de Rhescuporis qui s'est ouvertement opposé aux plans de son père, et les très jeunes enfants de Cotys, Cotys IX puis Rhémétalcès III, au nom desquels le propréteur Titus Trebellenus Rufus est nommé régent[29].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Maurice Sartre, « Les provinces de Méditerranée orientale d'Auguste aux Sévères », dans Le Haut-Empire romain.
  2. a b c et d Dion Cassius, Histoire romaine, Livre LIX, 12.
  3. La Dandarique est une contrée située au Nord-Ouest de la Colchide, vers la frontière avec les Scythes.
  4. Comme les Siraques, les Aorses sont des peuples sarmates.
  5. Tacite, Annales, livre XII, chapitre 15.
  6. Tacite, Annales, livre XII, chapitres 16 & 17.
  7. Tacite, Annales, livre XII, chapitres 18 & 19.
  8. Tacite, Annales, XII, 15.
  9. Maurice Sartre, « Les provinces de Méditerranée orientale d'Auguste aux Sévères », dans Le Haut-Empire romain.
  10. Collection of Greek Coins of Thrace, Rhémétalcès III
  11. a et b Liste des rois thraces de Ivan Mladjov.
  12. a et b Collection of Greek Coins of Thrace, Index des rois.
  13. Maurice Sartre, « Les provinces de Méditerranée orientale d'Auguste aux Sévères », Le Haut-Empire romain.
  14. Dion Cassius, Histoire romaine, LIX, 8.
  15. Suétone, Caligula, 16.
  16. Dion Cassius, op. cit., LIX, 8.
  17. Dion Cassius, op. cit., LX, 8.
  18. René Grousset, Histoire de l'Arménie des origines à 1071, Paris, Payot, (réimpr. 1984, 1995, 2008) (ISBN 978-2-228-88912-4), p. 105.
  19. a et b Marie-Louise Chaumont, « L'Arménie entre Rome et l'Iran : I de l'avènement d'Auguste à l'avènement de Dioclétien », dans Aufstieg und Niedergang der römischen Welt, II, 9.1, 1976, p. 86.
  20. RPC I, 1717, in Coll[ection] B[erlin].
  21. Tacite, Annales, 2.67; 3.38.3-4; 6.39.
  22. For Trebellenus Rufus, see PIR1 334; T 230; CIL V 1871 = ILS 931 et 931a (from Concordia in Veneto); Patsch 1932: 133; Danov 1979: 141, Anm. 490 ; Tacheva 1987: 88
  23. Evgeni I. Paunov, A Roman Countermark on a Bronze Coin of Rhoemetalces I, King of Trace
  24. Tacite, Annales, II, 64 (2).
  25. Tacite, Annales, II, 64 (3).
  26. Tacite, Annales, II, 65 (3).
  27. Tacite, Annales, II, 66.
  28. Tacite, Annales, II, 67 (2).
  29. Tacite, Annales, II, 67 (3).