Utilisateur:Laroque-aynier/Brouillon

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Château de Laroque
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Le château de Laroque dominant l'Hérault
Période ou style Architecture féodale
Type Place forte (castrum)
Début construction Xe siècle
Fin construction XIIe siècle
Propriétaire initial Baron de Sauve
Seigneurs de Laroque
Destination initiale Vocation militaire
Propriétaire actuel Personnes privées
Commune de Laroque
Destination actuelle Lieu d'habitation (château)
Édifice religieux (chapelle)
Protection Logo monument historique Inscrit MH (1979)
Coordonnées 43° 55′ 21″ nord, 3° 43′ 26″ est
Pays Drapeau de la France France
Province historique Languedoc
Région Languedoc-Roussillon
Département Hérault
Commune Laroque
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Château de Laroque

Le château de Laroque est un ancien édifice militaire situé au cœur du village médiéval de Laroque dans le département de l'Hérault.

Bâti à l'extrémité du massif du Thaurac, sur un piton rocheux surplombant l'Hérault, il commandait, à la sortie des gorges de Saint-Bauzille-de-Putois, l'antique voie qui permettait de relier la plaine languedocienne aux contreforts cévenols, le tout avec une vue imprenable sur tout l'arrière-pays, ce qui en faisait une site tout particulièrement stratégique.

Historique[modifier | modifier le code]

Bâti sur des vestiges d'époques antérieures, le château se compose de deux groupes de bâtiments :

  • le premier, regroupé sur la partie la plus escarpé du piton rocher, comprend, le donjon, le corps de logis, plusieurs tours de défense et la chapelle castrale, réservée à l'origine au seul usage des seigneurs du lieu ;
  • le second, légèrement en retrait, comprend un vaste ensemble de bâtiments d'habitation qui formait la demeure seigneuriale.

Le castrum primitif[modifier | modifier le code]

A l'origine, le château, dont la base du donjon qui date du Xe siècle semble être la partie la plus ancienne, appartenait à la puissante baronnie de Sauve, dont le territoire de Laroque faisait alors partie intégrante. Situé à l'extrémité nord-ouest de la baronnie, il constituait un véritable avant-poste militaire en limite des baronnies voisines, dont celle de Ganges, sur l'autre rive du Rieutord[1]. Sa défense était assurée par des chevaliers (miles en latin), qui y résidaient ; ces derniers ayant reçu en échange diverses terres en fief.

Rapidement un petit village se développe à ses pieds jusqu'à mi-pente du rocher, formant ce qui allait devenir un bourg fortifié (castrum en latin), avec la construction d'une première enceinte, ou enceinte haute, au XIIe siècle. Concomitamment, Laroque, qui dépendait jusque là de la paroisse de Ganges, est érigée en paroisse indépendante en 1155 : la chapelle castrale, dotée de diverses terres, est donnée par les seigneurs du lieu à l’Évêque de Maguelone, qui en devient prieur[2]. Le 29 octobre 1157 ou 1158, le pape Adrien IV approuve l'accord passé par ce dernier au sujet des dîmes de la paroisse[3].

La population croît si rapidement qu'à la fin du siècle une nouvelle église paroissiale, plus vaste, doit être construite en bordure de l'Hérault, hors les murs du castrum, placée sous le vocable de Sainte Marie-Madeleine.

La croisade des Albigeois[modifier | modifier le code]

A l'issue de la croisade des Albigeois (1208-1229),

(ou croisade contre les Albigeois) est une croisade proclamée par l'Église catholique contre l'hérésie, principalement le catharisme et dans une faible mesure le valdéisme. Dès le XIIe siècle, les textes de l'époque parlent d'hérésie albigeoise sans que cette région soit plus cathare que ses voisines. Notons que le Roi Saint-Louis essaya de démilitariser Laroque en faisant écrêter le donjon; mais le Pape Grégoire IX s'y opposa (cartulaire, bullaire de Maguelonne)!

L'agrandissement du castrum[modifier | modifier le code]

La population ayant augmenté, une seconde enceinte, ou enceinte basse, est construite au XIVe siècle, englobant cette fois la draille qui emprunte la rue de la Madeleine actuelle, protégée par deux portes : l'une à l'Est, l'autre à l'Ouest.

Le CASTRUM comprenant le , le corps de logis des 12e et 13e siècle, la chapelle castrale de Saint-Jean du 11e siècle, la demeure seigneuriale, le groupe de maisons romanes : Plus tard, au 14e siècle, le village s'étant étendu jusqu'aux bords de l'Hérault, se sont construits les remparts (enceinte basse) en protection contre les brigands (routiers) apparus pendant la peste noire et la guerre de cent ans. les moutons arrivant dans le midi,à l'état sauvage, trouvèrent d'eux-mêmes la Draille de la Lusette (de St Gelly à l'Aubrac) Richelieu également fit démolir une petite partie des remparts extérieurs, d'où la rue de la Brèche, pour soumettre les féodaux. L'église paroissiale Sainte-Madeleine fut construite en dehors des remparts, au 12e siècle, et fut réhaussée en 1898 du fait des inondations. La chapelle castrale Saint-Jean a été donnée par les seigneurs en 1155 pour former la paroisse de Laroque. Elle est toujours restée l'âme du village : "La Gleysette" étant protégée par les remparts, le culte parroissial y a été pratiqué pendant les périodes troublées et les guerres de religion. La chaussée formant le plan d'eau alimentant le moulin du seigneur, date du Moyen-Age. La seigneurie de Laroque dépendait de la Baronie de Sauve et du Comté de Toulouse. Les co-seigneurs "De la Roque" ont été à Laroque du 11e siècle à la Révolution ; tout en étant seigneur de la Cadière et de Couloubrines, étant verriers du Languedoc. Les co-seigneurs de Saussan, affiliés au Roi de Majorque, sont restés à Laroque du 13e siècle à la Révolution, et ont offert la cloche fondue par Boirer, en 1630. Laroque n'a rendu hommage au Roi qu'en 1503. Aynier vient du Seigneur Arnaud qui était l'aîné (12e siècle). La renaissance nous a laissé de belles portes, entre autres une de maître sculpteur, dans les ruelles entre les deux enceintes, ainsi que la demeure seigneuriale restaurée à cette époque avec son grand escalier et sa coquille Saint-Jacques.

Les guerres de Religion[modifier | modifier le code]

A l'époque de la Réforme, l'église Sainte Madeleine ayant été démantelée, elle a continuée d'être Paroissiale, ce jusqu'à la fin du XVIIe

Nous allons débuter notre visite avec l'église Sainte Madeleine (1). Cette église romane date du milieu du XIIe siècle; elle a été construite extra-muros parce que la chapelle St Jean était devenue trop petite suit au développement du village. Sur le mur extérieur qui longe la route, on remarque les repères correspondant aux différentes hauteurs des crues du fleuve. Si l'on se repère à l'année 1958, on se rend compte que la route était enfouie sous environ quatres bons mètres d'eau. Avant de nous engager dans le village, allons admirer le panorama sur le plan d'eau (2) et jetons un coup d'oeil sur le château qui nous surplombe, notamment les fenêtres. Dirigeons-nous vers la vieille ville (3) en franchissant les deux enceintes qui protégeaient le village au XIVe siècle. Nous empruntons maintenant la rue de la madeleine en regardant les numéros impairs (enceinte XIIe siècle) : une porte (XIIe-XIIe siècle) dont les proportions correspondent au nombre d'or; au 9, la coquille est certainement un remploi d'un haut de niche, on y voit aussi une fenêtre géminée avec un chapiteau sculpté; au 11,une colonne qui pourrait être un petit autel. Au bout de la rue reste une maison-tour qui formait l'angle de l'enceinte haute (4) . C'est là que passait la draille ( chemin de transhumance emprunté par les moutons). Avant de retourner sur nos pas, attardons-nous sur la filature, construite au XIXe siècle et en activité pendant 50 ans. Repartons maintenant en nous intéressant aux numéros pairs: au 30, on peut voir une porte qui date du XVIIe siècles; au 22, on trouve une porte chanfreinée (XVIe-XVIIe siècle); au 10, la porte présente un linteau taillé en accolade, en pierre, et tout le long on remarque de nombreux arcs en anse de panier (XVIe siècle). Dans le renfoncement à droite, remarquons la porte XVIe (5) et la rampe en fer forgé (XVIIIe). Nous voilà maintenant dans la rue du château qui était l'accès au castrum féodal; nous passons devant la "cure", le rempart du XVIe siècle et l'ensemble de la Maison des Dames (6).

Architecture[modifier | modifier le code]

  • Les remparts En descendant toujours nous atteignons le passage couvert (12) où se trouve une meurtrière archère (13). En continuant un peu, l'enceinte est en partie démolie (14) ce qui permet de voir le mode de construction. Au bout de la rue se trouve l'ancien cimetière qui dépendait de la chapelle Saint Jean et en levant la tête, on découvre les vestiges de mâchicoulis sur console (15). Nous allons terminer la visite en empruntant la rue de la brêche (16) qui longe les remparts du XIVe siècle démolis sur ordre de Richelieu (milieu du XVIIe siècle). Remarquons au passage les meurtrières pied d'échelle qui permettaient de repousser les envahisseurs. En continuant jusqu'au bout de la rue, nous revenons à notre point de départ devant l'église Sainte Madeleine.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. P. Macaire, Sauve au fil des ans, in Collection Au cours du Vidourle, Le plein de sens, Notre-Dame-de-Londres, 2003, p. 26
  2. J. Rouquette et A. Villemagne, Cartulaire de Maguelone, tome I, Librairie Louis Valat, Montpellier, 1912, p. 182 à 185. In nomine Domini. Anno Incarnationis ejusdem M°C°LV, sit notum omnibus hoc audituris, quod Raymundus de Roca, et G. Arnaldi, et Berengarius de Salve, domini castri de Roca, cum aliis militibus et omni populo castri, multis precibus postulaverunt a domino R[aimundo] , Magalonensi episcopo, ut ecclesia de Roca, que usque ad hec tempora ecclesie de Agantico cappella fuerat, parrochialem faceret [Cart.: fecerat], et clericis ibi morari assidue juberet, qui animabus populi de Roca, qui valde auctus fuerat, salvandis curam haberent : hac scilicet necessitate quia clerici, ecclesie de Agantico presentes, multis intervenientibus impedimentis, assidue esse non poterant, et sic infirmi multi sine penitentia, et pueri sine baptismo, moriebantur. Hac igitur necessitate urgente, et precibus corum devictus, R[aimundus] , Magalonensis [Cart.: Magalanensis], episcopus, justis precibus corum assensum prebuit, et communicato consilio archidiaconorum et aliorum canonicorum Magalonensium, ecclesiam illam parrochialem esse, et jus parrochiale, videlicet fontes ad baptizandum, et cimiterium ad sepeliendum, et decimariam habere constituit, et clericos ibidem morari ad curam animarum populi habendam, imperpetuum sanxit. Predicti quoque domini castri ad sustentandos ibidem clericos, qui ibi moraturi sunt, cum aliis militibus de bonis suis predicte ecclesie contulerunt, sicut inferius continetur. Nos igitur prefati domini castri, videlicet Raymundus de Roca et Guillelmus filius ejus, G. Arnaldi et Bernardus filius, Berengarius de Salve , nos , inquam , omnes bona fide et sine dolo cum hac carta absque omni retentione in primis solvimus Domino Deo, et Ecclesie Magalonensi, et tibi ejusdem Ecclesie episcopo, et successoribus tuis, ecclesiam Sancti Johannis de Roca cum omnibus pertinenciis suis, et que pertinere debent ; et eidem ecclesie Sancti Johannis de Roca, et tibi Petro de Ferrariis, ejusdem ecclesie procuratori, et successoribus tuis, solvimus in manu doniini R[aimundi], Magalonensis episcopi, ecclesiam Sancti Johannis [Cart.: Bricii] cum omnibus pertinenciis suis, et que pertinere debent, ut de cetero ecclesia Sancti Johannis et tu, predicte Petre, et successores tui, absque omni nostra nostrorumque inquietudine et contradiccione, eam perpetuo libere habeatis cum omnibus pertinenciis suis, et possideatis. Donamus quique eidem ecclesie Sancti Johannis, et tibi, Petro, et successoribus tuis, quoddam stare quod fuit Petri de Roca cum omnibus pertinenciis suis, et confrontat ex circio cum via publica que transit per castrum Canceduerinis, etiam tibi et successoribus tuis, ut si ab hiis qui [Cart.: que] juxta predictum stare aliquid possident, aliquid adquirere aliquo modo poteritis, predicta ecclesia, et tu, et successores tui, absque nostra contradictione perpetuo habeatis et possideatis. Quicquid insuper in toto terminio castri de Roca, vel a feudalibus nostris vel ab hiis qui aliquid honoris nomine nostro possident, vel donatione inter vivos, vel testamento, vel alia ratione adipisci poteris, totum predicte ecclesie Sancti Johannis, et tibi, et successoribus tuis, sine retractatione solvimus et concedimus. Donamus etiam predicte ecclesie ad faciendum cimiterium terram illam quo confrontat ex una parte cum orto Ugonis de Roca, ex alia parte cum orto Petri de Roca. Concedimus quoque tibi et successoribus tuis ut semper liceat [Cart.: licet] molere , sive molturam, in mollendinis nostris de Roca, quantum tibi et clericis ibidem morantibus molere necessarium fuerit. Promittimus preterea quod predictam ecclesiam Sancti Johannis cum omni jure ad eam pertinente, et clericos ibi morantes et moraturos, perpetuo ab omnibus infestantibus nos et nostri deffendamus ; et insuper omnem honorem et omnia jura Ecclesie Magalonensis, que sunt a Valle Boseria usque ad finem episcopatus Magalonensis, contra omnes malefactores sub tuitione et defensione [Cart.: deffentione] nostra suscipimus. Donamus preterea ecclesie Sancti Johannis, ego, Raymundus de Roca, II carteriatas terre juxta vineam Bernardi Petri; ego, Villelmus Arnaldi, I carteriatam vinee in roveria Gyegua ; ego, Berengarius de Salve, I carteriatam vinee juxta Guillelmum Arnaldi ; ego. Poncius de Menies, et ego, Emens frater ejus, et ego, Bremundus de Ferruzac, et ego, Bremundus de Roca, et ego, Guillelmus de Roure, et nos fratres ejus Girbertus, Bernardus et Fredolo Vinearum de Veruno, ego Guillelmus de Roca Forcada, et ego P. frater ejus, I carteriatam vinee [Cart.: vine] ad clausum Obillun ; ego, Guillelmus de Scalieiras, I carteriatam terre ad turrem ; ego Fredolo de Valle Espinosa, campum juxta terram Raymundi de Rocolas ; ego, Fulco de Roca, I campum et I vineam ad crosum Arsendis ; ego, Raimundus de Cassanias, I carteriatam terre in al Glagueriis ; ego, Ugo de Roca, et nos fratres ejus, Bertranus et Raymundus, I carteriatam vinee juxta plauterium Arberti ; ego, Berengarius Dovols, dimidiam carteriatam vinee al Cabaniz ; ego, Arbertus, dimidiam carteriatam vinee juxta vineam Berengarii Dovols. Nos omnes predicti, pro nobis et pro omni populo castri, promittimus tibi, Petro predicto, et successoribus tuis quod decimas omnes, singulis annis, semper ad domum tuam deferamus ; et promittimus etiam quasdam decimas olivarum semper tibi et successoribus tuis demus. Ego quoque R[aimundus], Magalonensis episcopus, ecclesiam Sancti Johannis de Roca imperpetuum parrochialem esse constituo, et decimariam eidem confero a strata publica, qua itur ab Agantico versus Salve, et descendit per rivum quem vocant Albanel, et itur ad perarium Raymunddi de Roca, et deinde ad terram Petri de Roca usque ad rippam fluminis Erauri ; quicquid infra has terminationes includitur, totum de decimaria prefate ecclesie Sancti Johannis imperpetuum esse sanccio. (Reg. D, fol. 253 r°).
  3. J. Rouquette et A. Villemagne, Cartulaire de Maguelone, op. cit., p. 195 et Bullaire de Maguelone, p. 90 et 91.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

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