Utilisateur:Guy Boivin/Brouillon

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Une novella est un roman, habituellement court, où tous les événements sont reliés à un seul événement principal et dont la finale est normalement lente.

Le terme «novella»[modifier | modifier le code]

Le terme «novella» vient de l’italien et serait apparu, pour l’édition littéraire, d’abord aux États-Unis. Dérivé de l’anglais «novel» (roman), le mot «novella» (au pluriel anglo-saxon «novellas» ou, selon l’étymologie italienne, «novelle» désignait originellement un conte, une information.

Origine de la novella[modifier | modifier le code]

Au début, la plupart des novellas ont été publiées dans des collections de nouvelles. (Au XIXe siècle, la nouvelle était la forme privilégiée pour les récits policiers, fantastiques et science-fictionnels[1].) À l’époque, l’orthotypographie causait problèmes, aux typographes et aux éditeurs, pour produire une novella, car celle-ci était soit trop longue ou soit trop brève pour être publiée seule. Sous 80 000 signes de texte, le dos d’un livre devient trop fin pour qu’on puisse y placer convenablement des caractères, au-dessus de 250 000 signes, le prix du volume n’est plus facilement accessible au public pour le produit livré. Les éditeurs se trouvaient alors devant un dilemme.

La novella a donc fait son entrée comme un «faux format» anglo-saxon que les typographes et les éditeurs ont créé pour le distinguer des nouvelles et des romans. Puis certains éditeurs se sont entendus sur un minimum et un maximum de signes identifiant la novella. Pour eux, le terme «novella» désignera un texte compris entre 17 000 et 40 000 mots (soit, à peu près, 100 000 à 250 000 signes). «Micro-nouvelle», «novella» ou «twittérature» correspondent à une convention utilisée pour désigner la longueur d’un récit[2].

Toutefois, le concept de la novella n’est pas spécifiquement anglo-saxon, puisque la littérature russe publie le «povest» équivalent. Paradoxalement, un «povest» traduit en français est presque toujours qualifié de «roman».

Utilité de la taille[modifier | modifier le code]

Beaucoup de typographes et d’éditeurs, mais pas tous, travaillent donc avec des longueurs en partie normées[3]. On s’accorde pour définir qu’une novella se situe entre la nouvelle et le roman court[4]. Cela permet, entre autres, d’établir le public-cible[5].

Aussi, il est intéressant pour un écrivain de connaître la taille de son récit afin de mieux pointer les maisons d’édition où envoyer son texte, car certaines n’acceptent pas les très longs romans ou les nouvelles[6]. C’est aussi important de savoir la longueur du texte, dans le cas d’une série de livres, où il est primordial d’avoir un nombre assez régulier de mots afin de ne pas se retrouver avec des tomes de tailles trop inégales[7].

Taille[modifier | modifier le code]

Plutôt qu’en terme de signes et de pages, les catégories usuelles anglo-saxonnes se basent surtout sur le nombre de mots, car le nombre de mots est une référence constante et fidèle pour identifier la catégorie à laquelle appartient un texte[8].

En terme de pages[modifier | modifier le code]

La mise en page d’un livre requiert de prêter attention à plusieurs éléments :

- la forme (format poche, grand format, édition de luxe, …);

- les marges;

- la police (grands et petits caractères);

- l’interlignage;

- l’interlettrage.

Tous ces paramètres influent sur le nombre de pages, mais le nombre de mots, lui, ne varie pas[9].


Dans les pays anglo-saxons en général, on considère :

- une nouvelle (short story, novelette) : moins de 45/50 pages environ;

- un court roman (novella) : moins de 100 pages environ;

- un roman (novel) : plus de 100 pages.

Mais pour certains éditeurs, plus de 40 pages, ce n’est déjà plus une nouvelle.

En terme de mots[modifier | modifier le code]

Dans les pays anglo-saxons en général, on considère :

- une nouvelle : moins de 17 500 mots;

--- une «short story» (moins de 7 500 mots);

--- une «novelette» (entre 7 500 et 17 500 mots);

- un court roman (novella) : entre 17 500 et 40 000 mots;

- un roman (novel) : 40 000 mots ou plus.

Pour d’autres pays, comme ceux de la francophonie, la nouvelle compte jusqu’à 15 000 mots et la novella de 15 000 à 30 000 mots. Pour d’autres encore, la novella se situe entre 20 000 et 30 000 mots.

En terme de signes[modifier | modifier le code]

Le «nombre de caractères/signes, espaces comprises» (abrégé sous les acronymes «cec» ou «sec») est beaucoup plus élevé que celui des mots, puisqu’il comprend tous les caractères, c’est-à-dire les lettres, les espaces et la ponctuation[10]. Les Éditions Hélène Jacobs évaluent la proportion moyenne entre le nombre de mots et le nombre de caractères à 6, pour le français. C’est-à-dire que pour estimer un nombre de mots à partir d’un nombre de caractères, il faut diviser ce nombre de caractères par 6[11].

La mesure de caractères change d’un éditeur à l’autre. Il est très fréquent qu’une novella de moins de 100 000 signes soit publiée sous ce titre. Certains éditeront encore, sous la catégorie «novella», des textes entre 80 000 et 250 000 signes. Souvent l’éditeur se trouve piégé entre deux catégories, par exemple quand le texte s’étale sur 270 000 signes, voire 300 000 signes; le classe-t-on alors comme novella ou comme court roman? La réponse à cette question a des implications au niveau de la commercialisation.

Inconvénients de la taille[modifier | modifier le code]

La difficulté majeure est de fixer une limite de longueur et que tous s’y tiennent. Mais voilà, actuellement, les références diffèrent selon les éditeurs. De plus, on ne parle toujours pas de littérature, en terme de récit, mais en terme éditorial[12].

Depuis 2006[modifier | modifier le code]

Avec l’arrivée du livre numérique, la novella, sous forme littéraire, peut désormais s’imposer grâce à sa non-impression sur papier. La modernisation oblige un ajustement et n’a plus à se restreindre à des normes existantes. Par contre, le système dit «traditionnel», par la taille, est toujours très appliqué[13] et tous les éditeurs ne font pas encore la distinction entre forme «éditoriale» et forme «littéraire». En effet, aujourd’hui, un bon éditeur ne s’arrête plus à la longueur. Par exemple, il y a des livres très petits qui sont maintenant classés roman, comme Peter Pan de James Matthew Barrie.

Dès 2010, la situation a beaucoup changé, dans les pays francophones, la nouvelle, comme la novella et le roman, n'est plus une question de longueur mais une question de conception[14].

Au final, un auteur écrit un livre pour qu’il le satisfasse[15]. Il ne doit plus obligatoirement composer un texte afin qu’il entre dans une catégorie pour sa longueur. De même pour les éditeurs qui ne le présentent plus sous cet angle.

L’auteur doit s’asservir à son récit et n’a pas à le réduire ou le rallonger et risquer de l’affaiblir pour une question de taille. Une nouvelle, une novella, un roman, c’est avant tout un récit qui se tient et qui est conséquent. L’histoire suit son propre rythme et aboutit dans un certain genre. L’écriture s’y plie tout naturellement. Les personnages finissent par prendre le contrôle et habitent leur histoire, jusqu’à la fin, par le truchement de l’auteur. Celui-ci se laisse porter par le récit quitte à ce qu’il devienne un roman, une novella ou une nouvelle.

Différenciations[modifier | modifier le code]

Irrémédiablement, la frontière nouvelle/novella/roman ne tient plus compte de la taille, mais du rythme qui est propre à chacun d’eux. Quand on lit un texte, on voit très vite, sans connaître sa longueur, qu’il s’agit d’une nouvelle, une novella ou un roman.

Un auteur qui décide d’écrire une novella part avec une conception bien définie de ce qu’il veut raconter. On parle de la structure bien sûr. Il cherchera à équilibrer condensation et développement.

- La nouvelle

La nouvelle est un récit axé sur un seul événement, contenant souvent un nombre très limité de personnages dont la psychologie n’est développée qu’autour du fait choisi. Elle se différencie de la fable par l’absence de morale[16]. Basée sur une histoire généralement brève, l’événement s’accélère pour s’achever sur une «chute» brusque. La fin est souvent inattendue et parfois longue de quelques lignes seulement. Il n’y a aucun répit, aucun arrêt dans la narration, pour le lecteur, dans une nouvelle, contrairement au roman et à la novella. La nouvelle est caractérisée par son rythme rapide. Le temps condensé de la nouvelle comporte des situations réduites qui, dans un roman, deviendraient peut-être lourdes, voire artificielles.

La composition d’une nouvelle réclame des exigences particulières, différentes du roman. Dans les textes dits «classiques», le récit est circonscrit autour d’une unité de lieu, de temps et demande une attention continuelle de la part du lecteur. Le raconteur identifie les personnages rapidement, dans une situation précisée dès le début de la narration.

On distingue

--- la nouvelle française dont le rythme est rapide et peu explicatif;

et

--- la nouvelle anglo- ou germanophone, plus étoffée, qui permet d’expliquer les pensées, les réactions des personnages.


--- La micro-nouvelle

La micro-nouvelle est un récit de fiction, parfois mordante, très brève[17] (souvent moins de 300 signes). Elle est de plus en plus reconnue par les critiques littéraires comme un genre en soi[18].

--- La twittérature

La twittérature est un texte à caractère littéraire, inspiré du Twitter, qui ne passe pas 140 caractères[19].

- La novella

La novella est d’origine anglo-saxonne et prisée d’eux depuis longtemps (voir l’article wiki (en anglais). Par contre, les auteurs francophones avaient davantage de difficultés à placer leurs novellas auprès d’un éditeur. Mais la novella est, à partir de 2006, un genre littéraire de plus en plus fréquent en Europe, depuis qu'elle n’est plus juste une question de format, mais que les éditeurs prennent d’autres paramètres en compte comme le rythme et le style. Ainsi la novella peut donner tout son potentiel. D’allure rapide, chaque épisode d’une novella donne des informations dont l’importance appert à la toute fin de la narration. La novella peut se diviser en chapitres courts et développer plus d’une intrigue, mais très liées entre elles. Elle suit les personnages, dont certains secondaires, sur une période plus ou moins longue; ces analepses ralentissent le tempo narratif. Souvent, l’auteur suit l’évolution psychologique de ses personnages principaux dans plusieurs actions, contrairement à la nouvelle, mais avec une cadence différente de celle du roman.

Par contre, selon les définitions anglo-saxonnes, la novella :

- n’est généralement pas divisée en chapitres;

- est conçue pour être lue en une seule fois;

- est, la plupart du temps, concentrée sur une seule intrigue;

- offre un point de vue unique;

- peut être centrée sur le développement personnel et/ou émotionnel ainsi que sur la sphère sociale du ou des personnages;

- permet un plus long développement des personnages et accepte plus de descriptions que la nouvelle.

La structure de la novella se rapproche davantage du roman que de la nouvelle. Les deux premiers prévoient des temps de repos pour le lecteur et, comme cette dernière, la novella ne développe pas d’intrigue longue, ni ne dépasse normalement cinq ou six personnages[20].

- Le roman

Le roman est une oeuvre d’imagination en prose, habituellement assez longue, qui présente plusieurs événements importants, incluant diverses périodes de repos pour le lecteur, et fait vivre dans un milieu des personnages donnés comme réels, fait connaître leur psychologie, leur destin, leurs aventures. Le roman nécessite de nombreuses intrigues pour pouvoir tenir sur plusieurs pages, alors que la nouvelle parvient à dire beaucoup en une seule action.

--- Le roman-jeunesse

Les romans-jeunesse, qui sont habituellement très courts, ne peuvent être appelés novellas, car ce sont des romans. Ils sont rédigés avec une structure de roman et non de novella.

--- Le roman court

Le roman court est un roman, dans sa structure[21]. Il disserte sur ses éléments de façon beaucoup plus poussée que la nouvelle et la novella mais les détaille moins que le roman[22].

--- Le long roman

Le long roman est un roman dans sa structure. Il augmente davantage les sentiments des personnages, les descriptions[23], il utilise plus de mots[24].

--- Le roman-fleuve

Le roman-fleuve est un vaste roman en plusieurs tomes (souvent plus d'une dizaine). Ils forment un tout, dans lequel se retrouvent les mêmes personnages d'un tome à l'autre, mais peuvent néanmoins se lire séparément. Ils constituent souvent la fresque d'une famille bourgeoise sur un fond d'histoire contemporaine.

Auteurs de novellas[modifier | modifier le code]

La novella étant assez récente comme genre littéraire (2006) et certains typographes et éditeurs appliquant encore la norme de la taille, il s’avère difficile d’en identifier clairement les auteurs. Une chose est certaine Complots à la cour des papes de Hans-Jürgen Greif est un bon exemple de construction de novellas, vu que les trois récits contenus dans ce livre correspondent exactement aux critères de base de cette forme d’écriture. D’autres ont tenté de répertorier parmi les éditions antérieures, ce qui pouvait être considéré comme des novellas. Mais le sont-elles?

Donc, quelques livres bien connus seraient considérés comme des novellas, dont Le petit prince d’Antoine de Saint-Exupéry, Des souris et des hommes de John Steinbeck, La métamorphose de Franz Kafka ou Le chien des Baskerville d’Arthur Conan Doyle. Pour d’autres, les textes de Jim Harrison sont des novellas, comme ceux de Jack Vance qui sont souvent publiés en recueils de nouvelles plutôt qu’en romans. On trouve des novellas dans plusieurs de ces recueils de nouvelles, chez ActuSF ou chez Ad Astra, par exemple. Il y aurait des novellas dans les recueils Sanshôdo de Jean Millemann et Des nouvelles de Ta-Shima d’Adriana Lorusso et dans le recueil d’Ada et Yves Rémy. La novella aurait été employée par de grands noms de la littérature comme Charles Dickens, Stephen King, Truman Capote ou encore Ernest Hemingway. La plupart des œuvres les plus connues d’Howard Phillips Lovecraft seraient des novellas, mais il nommait bon nombre de ses textes des «romans courts». On cite encore Cristal qui songe de Theodore Sturgeon. Des romans d’Amélie Nothomb semblent classables comme «novellas» mais sont annoncés comme romans.

Outre Le chien des Baskerville d’Arthur Conan Doyle, Melville House (en) a édité une collection dédiée à la novella : The art of the novella. On y trouve Fanfarlo de Charles Baudelaire, Lady Susan de Jane Austen et Un cœur simple de Gustave Flaubert. La plupart de ces classiques n’avaient jamais été publiés seuls. Les éditions britanniques Penguin ont également commercialisé une collection de novellas : Mini Modern Classic. En France, ces collections sont rares. La maison d’éditions numériques StoryLab a, par exemple, une collection «Novellas».

Les lecteurs anglophones sont plus familiers avec John Steinbeck (Des souris et des hommes, La perle), Billy Budd d’Herman Melville, La métamorphose de Franz Kafka, Animal Farm de George Orwell, Breakfast at Tiffany’s de Truman Capote, Le vieil homme et la mer d’Ernest Hemingway, Dr Jekyll et Mr Hyde de Robert Louis Stevenson, Mort à Venise de Thomas Mann, Goodbye de Philip Roth. Jack Kerouac a rédigé plusieurs novellas : Pic, Tristessa, The Subterraneans, Satori in Paris.

Il y a aussi des séries de novellas (Harry Dickinson (en) chez Malpertuis ou les Nécrophiles anonymes de Gaby (Cécile Duquenne)).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. http://www.monde-fantasy.com/longueur-d-un-recit
  2. http://www.monde-fantasy.com/longueur-d-un-recit
  3. http://www.monde-fantasy.com/longueur-d-un-recit
  4. http://www.monde-fantasy.com/longueur-d-un-recit
  5. http://www.monde-fantasy.com/longueur-d-un-recit
  6. http://www.monde-fantasy.com/longueur-d-un-recit
  7. http://www.monde-fantasy.com/longueur-d-un-recit
  8. http://www.monde-fantasy.com/longueur-d-un-recit
  9. http://www.monde-fantasy.com/longueur-d-un-recit
  10. http://www.monde-fantasy.com/longueur-d-un-recit
  11. http://www.monde-fantasy.com/longueur-d-un-recit
  12. http://www.monde-fantasy.com/longueur-d-un-recit
  13. http://www.monde-fantasy.com/longueur-d-un-recit
  14. http://www.monde-fantasy.com/longueur-d-un-recit
  15. http://www.monde-fantasy.com/longueur-d-un-recit
  16. http://www.monde-fantasy.com/longueur-d-un-recit
  17. http://www.monde-fantasy.com/longueur-d-un-recit
  18. Mary Louise Pratt, The Short Story: The Long and the Short of It, in The New Short Story Theories, éd. Charles May, Ohio UP, Athens, 1994 et Gitte Mose, Danish Short Shorts in the 1990s and the Jena-Romantic Fragments, in The Art of Brevity: Excursions in Short Fiction Theory and Analysis, éd. Per Winther, Jakob Lothe et Hans H. Skei, Université de Caroline du Sud, Columbia 2004
  19. http://www.monde-fantasy.com/longueur-d-un-recit
  20. http://www.monde-fantasy.com/longueur-d-un-recit
  21. http://www.monde-fantasy.com/longueur-d-un-recit
  22. http://www.monde-fantasy.com/longueur-d-un-recit
  23. http://www.monde-fantasy.com/longueur-d-un-recit
  24. http://www.monde-fantasy.com/longueur-d-un-recit

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Genres apparentés[modifier | modifier le code]

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