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Utilisateur:Francesca Ubelka/Brouillon

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Boulevard des Dames
Image illustrative de l’article Francesca Ubelka/Brouillon
Le boulevard depuis le quai de la Joliette
Situation
Coordonnées 43° 18′ 09″ nord, 5° 22′ 09″ est
Arrondissement 2e
Quartier La Joliette, Les Grands-Carmes
Tenant Place Jules-Guesde
Aboutissant Boulevard Jacques Saadé-quai de la Joliette
Morphologie
Type Boulevard
Longueur 740 m
Largeur 28 m
Transport
Bus Autobus de MarseilleLigne 82S


Autobus de MarseilleBus de nuit 582

Histoire
Création 1812 et 1860
Anciens noms Lices de la Porte d'Aix, Lices de Saint-Canat, Lices de Sainte Paule, Lices de la Joliette (Boulevard du Belloy)
Géolocalisation sur la carte : Marseille
(Voir situation sur carte : Marseille)
Boulevard des Dames

Le boulevard des Dames est une voie située dans le le 2e arrondissement de Marseille. Il a été créé à partir de sur les lices du rempart nord de la ville, puis prolongé à partir des années dans le nouveau quartier de la Joliette jusqu'au nouveau port de commerce .

Situation et accès[modifier | modifier le code]

Ce large boulevard arboré, important axe de circulation, va de la place Jules-Guesde au boulevard Jacques Saadé-quai de la Joliette en croisant la rue de la République. Il traverse les quartiers des Grand-Carmes et de La Joliette[1].

Le boulevard est à proximité de l’arrêt Jules Guesde de la ligne 2 du métro, située place Jules-Guesde, ainsi que de de l’ arrêt République-Dames de la ligne 2 et 3 du tramway, rue de la République.

Origine du nom[modifier | modifier le code]

Il doit son nom aux marseillaises, « dames d’un rang élevé » et « femmes du peuple », qui ont participé à la défense de la ville en lors du siège établi par le connétable de Bourbon à la tête de l’armée de Charles Quint. Elles se seraient notamment distinguées sur le rempart nord, dont un bastion prend ensuite le nom de Bastion des Dames[carte 1]. Une tradition d’histoire locale en a perpétué le souvenir; au XIXe siècle des poètes ont célébré les exploits des dames de Vento, de la Mûre, de Villages, de Cauvet, de Fortia, de Bausset, de Roquevaire, sous le commandement de la dame de Montaux[2].

Histoire[modifier | modifier le code]

Par une délibération du le conseil municipal de Marseille attribue le nom de Boulevard des Dames à une voie en projet sur les lices intérieures du rempart nord de la ville. Cette promenade arborée vient en prolongement des boulevards créés par le préfet Delacroix en sur l’emprise des remparts de Louis XIV qu'il a fait démolir[3],[carte 2]. Le chantier ne commence qu’à la fin de . Dans une période marquée par la misère due aux guerres napoléoniennes la Ville y emploie des indigents dans des ateliers de charité[4]. Sa jonction avec le boulevard de Belloy (ou de Belloi)[5] permet à la ceinture de boulevards d’aboutir à la porte de la Joliette[carte 3].

Porte de la Joliette en 1809, démolie en 1857 lors de l’aménagement du nouveau quartier de la Joliette.
Vue plongeante du boulevard en direction du port au début du XXe siècle .

La seconde partie du XIXe siècle voit la création du nouveau port et le développement du quartier de la Joliette construit en partie sur des terrains gagnés sur la mer. Le bassin de la Joliette est achevé en , les nouveaux quartiers d'habitation y sont édifiés par le financier Jules Mirès à partir de [6]. Le quartier s'y organise selon une trame orthogonale coupée par la diagonale de la rue Impériale percée à partir de pour relier le Vieux-Port aux nouveaux docks de la place de la Joliette. Sur cette trame le boulevard des Dames est prolongé en ligne droite jusqu’au nouveau quai de la Joliette. Avec la disparition des remparts la première partie du boulevard, de la la porte d’Aix la rue Impériale devient également rectiligne. Le boulevard de Belloy est absorbé par le boulevard des Dames[7],[carte 4].

Au début du XXe siècle le bas du boulevard va accueillir les sièges de compagnies maritimes reliant la métropole au colonies ainsi que l’hôtel de la douane[8].

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire[modifier | modifier le code]

Le Grand domaine, 26 boulevard des Dames
Ancien siège de la Compagnie Paquet angle boulevard des Dames / rue de l’Évêché
Entrée secondaire de l’Hôtel des douanes sur le boulevard des Dames
Ancien siège de la Compagnie Générale Transatlantique angle du boulevard des Dames / quai de la Joliette

Une sculpture réalisée Jeanne Royannez, La bataille des dames, a disparu de son emplacement sur le boulevard lors de travaux publics, sans que l’on ne sache ce qu’elle est devenue[9],[10].

Un tronçon du rempart est mis au jour en sous le boulevard à proximité de la place Jules-Guesde lors de travaux de canalisation. Il a été étudiée par l’INRAP mais n’a pas été conservé[11].

Au n° 13 : l’école maternelle des Dames, école publique construite entre et par Ferrier, architecte en chef de la Ville. Sa conception s’inspire des principes du courant hygiéniste qui se développe alors en Europe[12].

Au n° 26 : le Grand domaine, ou Domaine Granval. À Marseille un « domaine » est un bâtiment-entrepôt utilisé pour le commerce en gros[13]. La construction du Grand domaine se situe entre et [14]. D’abord lieu de stockage de pains de sucre et de diverses denrées il a ensuite accueilli des ateliers de fabrication de chaussures tenus par des réfugiés arméniens, des ateliers de confection, une fabrique de santons, puis des locaux associatifs (La Cimade, Attac,… ), des ateliers d’artiste ainsi que des logements. Une bande dessinée : Chroniques du Grand domaine[15] et une exposition au Musée d’histoire de Marseille[16] en retracent l'histoire.

Au n°76 : à l’angle de la rue de la République et du boulevard des Dames, une plaque commémorative apposée par la Soucieta Prouvènço en « A la glori dei noblei damo bràvei frumo dou pople qu'en 1524 ajuderon a-n-apara Marsiho dou counestable de Bourboun que l’assiejavo » (À la gloire des nobles dames et des braves femmes du peuple qui en 1524 aidèrent à défendre Marseille contre le connétable de Bourbon qui l'assiégeait).

Au n°94 : l’ancien siège de la Compagnie de navigation Paquet construit en selon les plans de l’architecte Jean Rozan. L’ensemble de son décor orientalisant évoque les croisières vers l’Afrique du Nord. L’immeuble a ensuite abrité des services municipaux.

Au n°96 : l’Hôtel des douanes, réalisé à partir de par les architectes Gaston Castel, Louis Dallest et Jean Rozan, mitoyen de l'immeuble de la Compagnie Paquet, les deux occupant la tête de l'îlot entre l'avenue Robert Schuman et la rue de l'Évêché. Sa façade est rythmée de pilastres colossaux sur un soubassement d’épais bossages. II abrite la Direction interrégionale des douanes de Paca-Corse[17],[18].

Au n°61 : l’ancien immeuble de la Compagnie Générale Transatlantique, devenue en Société Nationale Maritime Corse Méditerranée. De style art déco il est construit à partir de par Gaston Castel[18]. Les bureaux, ateliers et entrepôts de la compagnie occupaient l'ensemble de l'îlot délimité par les rues Jean-François Leca, la rue Mazenod, le boulevard des Dames, et le quai de la Joliette sur lequel la compagnie disposait de hangars. À l’extrémité du boulevard des Dames la façade de l'immeuble est marqué par une tour horloge d’où partait une passerelle d’accès aux quais d’embarquement[19],[20]. L’ensemble fait l’objet à partir de d’une opération immobilière qui n'a conservé que les façades et la tour horloge[21]. En une fouille d'archéologique préventive conduite par l’INRAP a mis à au jour des épaves de barque et des objets du quotidien : chaussures, vaisselle, nasses de pêche, cordages, brosses, pipes, flûtes, jetons... piégés dans l’ancien fond marin comblé dans la seconde partie du XIXe siècle[22].

Cartes[modifier | modifier le code]

  1. « Plan géométral de la ville de Marseille levé par Jean-Pierre Bresson fils en 1773 », sur gallica.bnf.fr
    Sur ce plan publié en la plus grande partie des remparts, du fort Saint-Nicolas (no 2) à la porte d’Aix (no 76), correspond mur dit de Louis XIV construit lors de l’agrandissement de Marseille prescrit par Louis XIV en ). L’enceinte médiévale sur laquelle le boulevard des Dames est réalisé va de la porte d’Aix à la porte de la Joliette (no 77). Le (no 71) correspond au Bastion des Dames.
  2. « Plan de Marseille : Avec un Projet d'Aggrandissement et d'Embellissement », sur gallica.bnf.fr
    Plan orienté est-ouest. Selon les propositions de ce projet daté de , les remparts doivent être « remplacés par une promenade pareille aux boulevard de Paris ». Ils sont figurés sur le plan par des doubles rangées d’arbres.
  3. « Plan de la ville de Marseille : de ses faubourgs et bastides : Avec les plans détaillés de son lazaret, principaux monuments, édifices et endroits remarquables, donnant tous les changements qui ont eu lieu jusqu'à l'année 1839 », sur gallica.bnf.fr
    Plan orienté ouest-est. En les boulevards des Dames et de Belloi n’ont pas encore le tracé rectiligne qui sera le leur dans la seconde partie du XIXe siècle. Sur le rivage figurent les anses de l’Ourse et de la Joliette qui vont être comblées lors des travaux d’urbanisation du Second Empire.
  4. « Nouveau plan de Marseille et de ses environs indiquant les travaux projetés et changements survenus jusqu'à ce jour », sur gallica.bnf.fr.
    Sur ce plan de sont représentés les projets de bassins portuaires et de trame urbaine dite « trame Mirès ». L’ancien trait de côte figure en bleu. Le boulevard des Dames est intégré dans ce tracé orthogonal et prolongé jusqu’au quai du bassin de la Joliette achevé en .

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Le boulevard des Dames sur OpenStreetMap. ».
  2. Augustin Fabre, Les rues de Marseille, t. 1, Marseille, E. Camoin, , 420 p. (présentation en ligne, lire en ligne), « Boulevard des Dames, boulevard de Belloy », pages 265-268.
  3. Augustin Fabre, op. cit., tome 1, p. 102, « Agrandissement de Marseille au XVIIe siècle. Nouveaux remparts et autres projets d’enceinte ».
  4. Augustin Fabre, op. cit., tome 1, p. 265-266, « Boulevard des Dames, boulevard de Belloy ».
  5. Du du nom de Jean Baptiste de Belloy, évêque de Marseille de 1755 à 1790.
  6. Marseille, entre ville et ports : Les destins de la rue de la République, Paris, La Découverte, coll. « Recherches », , 312 p. (ISBN 9782707142870, lire en ligne), p.29-39.
  7. Augustin Fabre, op. cit., tome 1, p. 268.
  8. Thierry Durousseau, Architectures à Marseille 1900-2016, Marseille, MAVPACA Maison de l’architecture et de la ville, , 247 p. (ISBN 978-2-9534948-2-2), pages 77-78.
  9. Kate Fletcher, « Le buste de la comtesse de Die. Un monument en questions » [PDF], sur matrimoine-en-diois.fr, Association Le Paradoxe du singe savant, (ISBN 978-2-9588075-1-1, consulté le ), p. 13.
  10. « Royannez », sur e-monumen.net, (consulté le ).
  11. Mathieu Grapeloup, « Découverte d’un rempart du 17e siècle sous le boulevard des Dames », sur madeinmarseille.net (consulté le ).
  12. Florence Mazzella, La Communale : Histoires d'architectures scolaires à Marseille du XIXe au XXe siècle, Marseille, Ville de Marseille Direction générale de l'Architecture et des Bâtiments communaux, , 331 p., pages 100-106.
  13. René Borruey (dir.), Jean-Denis Espinas et Antoine Picon, Marseille, ville et port, Marseille, Parenthèses, , 224 p. (ISBN 2-86364-090-9), pages 58-59.
  14. Jean-Lucien Bonillo, René Borruey, Jean-Marc Chancel, Alain Hayot, Philippe Graff, et al., Atlas des formes urbaines de Marseille. Volume 1 : Les types, Marseille, École nationale supérieure d’architecture de Marseille-Luminy - INAMA, (lire en ligne), page 31.
  15. Benoît Gilles, « Lili Sohn raconte les mille histoires du Grand domaine, immeuble atypique de la porte d’Aix » Accès payant, sur Marsactu, (consulté le ).
  16. « Le grand domaine », sur musees.marseille.fr (consulté le ).
  17. David Coquille, « L’hôtel des douanes de Marseille va être réaménagé », sur lamarseillaise.fr, (consulté le ).
  18. a et b Architectures à Marseille 1900-2016, op. cit.
  19. Photographie de la façade principale sur le boulevard des Dames, vers 1929 : « Édifice commercial, agence portuaire de la Compagnie Générale Transatlantique », sur dossiersinventaire.maregionsud.fr, Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général (consulté le ).
  20. Pauvarel Frédéric, « Édifice commercial, agence portuaire de la Compagnie Générale Transatlantique », sur dossiersinventaire.maregionsud.fr, Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général.
  21. J. Philippe Pierrat, « Le Castel, opération prestige pour Eiffage », sur mesinfos.fr, (consulté le ).
  22. « Vie quotidienne et activités maritimes au tournant du XIXe siècle à Marseille », sur inrap.fr, (consulté le ).