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Synagogue de Brumath[modifier | modifier le code]

La synagogue de Brumath est un édifice religieux datant de la fin de la première moitié du XIXe siècle, toujours en usage pour le culte juif, inscrit depuis 1994 à l'inventaire général du patrimoine culturel.

Synagogue de Brumath
Synagogue de Brumath, façade ouest
Synagogue de Brumath, façade ouest
Présentation
Culte Judaïsme
Type Synagogue
Début de la construction 1845
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Région Alsace
Département Bas-Rhin
Commune Brumath
Coordonnées 48° 43′ 46″ nord, 7° 42′ 50″ est
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Synagogue de Brumath
Géolocalisation sur la carte : Bas-Rhin
(Voir situation sur carte : Bas-Rhin)
Synagogue de Brumath

Localisation[modifier | modifier le code]

Le bâtiment est situé à Brumath (Bas-Rhin, France), à l'angle de la rue du général Rampont (n°28) et de la rue du Fossé.

Histoire de la communauté juive de Brumath[modifier | modifier le code]

On ne trouve pas trace de Juifs à Brumath à l’époque médiévale. La première mention d'une famille juive établie à Brumath remonte à 1562.

Brumath est l’une des premières possessions des seigneurs de Lichtenberg devenus par la suite les comtes de Hanau-Lichtenberg Ces derniers auront une politique favorable à l’implantation des Juifs dans leurs villes et villages. A partir de 1648, les traités de Westphalie et le rattachement de l'Alsace à la France favorisent une relative normalisation de la condition juive. Le roi de France pratiquait ce que l'on pourrait appeler une "realpolitik". Il avait besoin, ainsi que le comte, de chevaux, de fourrage et de tout ce qui était nécessaire à une armée. Les Juifs étaient les pourvoyeurs de l'ensemble de ces besoins et bénéficiaient ainsi de certaines indulgences. Ils avaient, entre autre, obtenu l'autorisation de prier en commun, à condition que tout se passe discrètement. Le culte public était interdit, mais le culte privé toléré. «Ils étaient abrités, à condition de payer annuellement une taxe de protection ou Schirmgeld »[1]. En 1689, on recense 4 familles juives à Brumath. En 1766 leur nombre s'élève à 8.  

La population juive continue de s'accroître au cours de la première moitié du XIXe siècle. Selon les travaux de l'historien Jean-Frédéric Aufschlager, 250 Juifs résident à Brumath en 1828, sur une population totale de 4203 habitants [2]. En 1841, d'après le recensement de la population, ce sont 320 Juifs sur un total de 3761 habitants[3].

Une synagogue est édifiée en 1801. Un rabbin, ministre-officiant payé par l'Etat, y est attaché. Son traitement est de 600 francs. Ce rabbinat, dont le siège est à Brumath, dessert sept autres communes (Eckwersheim, Minversheim, Mommenheim, Schwindratzheim, Waltenheim, Wingersheim et Wittersheim).

En 1845, face à l'accroissement de la communauté, l'actuelle synagogue est construite pour un montant initial de 38 000 francs. La commune devait contribuer aux travaux pour 10 000 francs, mais des difficultés au cours des travaux entraînèrent un différent, si bien que cette somme ne fut jamais versée. C'est finalement le Ministère des Cultes sur la demande du Préfet qui débloqua une aide de 12000 Frs en ...1859[4]!

L'école israélite de Brumath, créée en 1838, est reconnue en 1847 comme école communale[4].

Le futur Grand Rabbin de Strasbourg et du Bas-Rhin, Isaac Weil, naît à Brumath en 1840.

La population juive de Brumath poursuit sa croissance jusque vers la fin du XIXe siècle pour décroître ensuite. De 476 âmes en 1882, elle redescend à 306 personnes en 1910. En 1936, la communauté juive compte 185 membres.

Le 13 juillet 1940, les Juifs de Brumath, comme tous les Juifs encore demeurés en Alsace, sont expulsés vers la zone non-occupée, par décision du Gauleiter Robert Wagner, administrateur de l'Alsace annexée par l'Allemagne nazie. Pour beaucoup, jetés sur les routes de France à la recherche d'un refuge, ils tenteront, souvent en vain, d'échapper aux arrestations et à la déportation (shoah).

La communauté juive de Brumath se reconstitue à partir de 1945. Aujourd'hui réduite à quelques familles seulement, elle entend néanmoins maintenir la synagogue et consent de lourds efforts d’entretien[5].

Architecture[modifier | modifier le code]

En 1840, la Communauté de Brumath avait refusé un premier projet, plus élégant, de style néo-classique présenté par Cron, alors architecte réputé[6].

Le projet finalement adopté «reflète cette architecture inspirée d’une saine tradition classique qui marque l’ensemble des édifices publics brumathois construits dans la première moitié du XIXe siècle»[1].

L'édifice se cache au fond d’une cour bordée d’arbres. «Les constructeurs avaient-ils pour souci de ne point choquer»[1]?

A l'ouest de l'édifice, on accède à la synagogue par un porche de grès rougeâtre, couvert par une toiture en zinc soutenue par une rangée de six colonnes d’ordre dorique. Au centre du porche, une grande porte correspond à l’accès alors réservé aux hommes. Elle est flanquée de deux petites portes. L’une était utilisée par les hommes pour la sortie, l’autre était réservée aux femmes.

La synagogue, 22 mètres de long sur 18,80 mètres de large, est une salle surmontée d’une nef simple, qui est recouverte d'un toit à pignon. Elle comporte une galerie pour les femmes sur trois côtés, desservie par un escalier situé dans le vestibule côté ouest.

L'intérieur est plâtré et lumineux. Outre la niche voûtée avec l’Arche sainte, la synagogue dispose d’une belle chaire en bois.

Pendant l'occupation allemande de 1940-1945, la synagogue a été endommagée et profanée. Dans les années d'après-guerre, elle a d'abord été utilisée comme dépôt alimentaire. Rénovée en 1957, elle est alors ré-inaugurée et à nouveau utilisée pour le culte[7].

Depuis 1998, un éventuel projet de transformation de la synagogue de Brumath en centre de conservation du patrimoine juif alsacien est évoqué, face au déclin numérique de la communauté et à son avenir incertain en tant que lieu de culte.

Le cimetière juif de Brumath[modifier | modifier le code]

Les morts de la communauté juive de Brumath ont d'abord été enterrés à Rosenwiller

En 1880, un cimetière juif a été créé. Il se situe rue des Romains (D 140, direction Bischwiller), à 1 km à la sortie de la commune[8].

Dans la nuit du 29 au 30 octobre 2004, le cimetière été profané. 92 tombes ont été découvertes maculées d'inscriptions antisémites, racistes et néo-nazies. Ces tombes, notamment taguées de sigles "SS", de croix gammées, de "mort aux juifs", se trouvent quasi- intégralement dans la partie ancienne du cimetière. La majorité sont d'anciennes sépultures, en grès. Les dégradations, commises avec des bombes de peintures noire et bleue, ont été découvertes par une patrouille de la police municipale. Elles ont suscité une vague d'indignation dans toute la région[9].

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Catégorie:Synagogue dans le Bas-Rhin

  1. a b et c « La synagogue de Brumath ou l'odyssée d'une construction, par Charles Muller, extrait du Bulletin de la Société d'Histoire et d'Archéologie de Brumath, n°18, décembre, 1991 », sur Site du Judaïsme d'Alsace et de Lorraine
  2. Jean-Frédéric Aufschlager, L'Alsace : Nouvelle description historique et topographique des deux départements du Rhin, Strasbourg, Frédéric-Charles Heitz, imprimeur-éditeur,
  3. « Recensements de population, Brumath », sur Archives Départementales du Bas-Rhin
  4. a et b « Brumath, Histoire de nos communautés - Brumath, Rabbin Joseph Bloch - Georges Weill, Extrait du Bulletin de nos Communautés n°23, 1955 », sur Site du Judaïsme d'Alsace et de Lorraine
  5. Gilbert Weil, Les synagogues de Basse Alsace, connaître et gérer un patrimoine rural, Editions A.M.J.A.B., p. 74
  6. Gilbert Weil, Les synagogues de Basse-Alsace, connaître et gérer un patrimoine rural, Editions A.M.J.A.B., page 43
  7. (de) « Wikiwand, Synagoge (Brumath) »
  8. (de) « Brumath, cimetière juif (Jüdischer Friedhof) », sur Alemannia Judaica, Arbeitsgemeinschaft für die Erforschung der Geschichte der Juden im süddeutschen und angrenzenden Raum
  9. « Brumath, Profanation du cimetière (30 octobre 2004) », sur Site du Judaïsme d'Alsace et de Lorraine