Aller au contenu

Utilisateur:Arbautjc/Pascal

Une page de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Pascal
Paradigme générique, orientée objet, procédural, impératif
Auteur Niklaus Wirth
Typage statique, sûr, nominatif
Dialectes ISO Pascal, UCSD Pascal, Turbo Pascal, Apple Pascal, Delphi, Free Pascal
Influencé par Algol, Fortran
A influencé Ada, Modula-2, Modula-3, Oberon
Implémentations CDC 6000, PASCAL-P, PDP-11, PDP-10, IBM System/370, HP, GNU Pascal, Delphi, Free Pascal, Lazarus

Pascal est un langage de programmation impératif qui, conçu pour l'enseignement, se caractérise par une syntaxe claire, rigoureuse et facilitant la structuration des programmes[1].

En dehors de la syntaxe et de sa rigueur, le langage Pascal possède de nombreux points communs avec le C (voir les pointeurs). Le langage Pascal de base était conçu à usage purement éducatif et était assez limité. Par exemple, les chaînes de caractères, absentes du langage d'origine, ont rapidement été intégrées[2],[3]. Les développements qu'il a connus par la suite en ont fait un langage complet et efficace. Plus récemment, la généricité a été ajoutée dans Delphi 2009[4] et dans Free Pascal depuis la version 2.2[5],[6].

Les implémentations actuelles de Pascal, utilisées hors du monde éducatif, sont des extensions telles que Turbo Pascal (mode texte), Pascal Objet (programmation objet), et Delphi (fenêtré). Il existe des versions libres comme Free Pascal et Lazarus (fenêtré). On peut programmer en Pascal sous DOS, Windows, Mac OS ou encore sous Linux/Unix ou Palm OS.

Le système d'exploitation des ordinateurs Apollo[7], ainsi qu'une partie du système du Macintosh ont été écrits en Pascal. La première version d'Adobe Photoshop également[8]. Le compilateur GCC a été développé par Richard Stallman à partir d'un compilateur du LLNL, qui était écrit en langage Pastel, une extension du langage Pascal[9].

La syntaxe du langage a été adaptée à d'autres langages comme Ada, Modula-2 (puis Modula-3) ou Oberon.

Historique[modifier | modifier le code]

Le langage de programmation Pascal (dont le nom vient du mathématicien français Blaise Pascal) a été inventé par Niklaus Wirth dans les années 1970. Il a été conçu pour servir à l'enseignement de la programmation de manière rigoureuse mais simple, en réaction à la complexité de l'Algol 68. Le premier compilateur a été conçu sur un CDC 6400[1],[10].

Ce langage est l'un de ceux qui ont servi à enseigner la programmation structurée. Le goto ou saut n'importe où dans le programme (dit « branchement ») est fortement déconseillé dans ce langage, le programme est un assemblage de procédures et de fonctions, dans lesquelles on peut utiliser des blocs conditionnels (if, case) et répétitifs (while, for, repeat) ayant chacun une entrée et une sortie afin de faciliter les contrôles, ce qui aboutit à des mises au point rapides et sûres.

Le langage est de plus fortement et statiquement typé, c'est-à-dire que toutes les variables doivent avoir un type défini au moment de la compilation. En revanche son manque de souplesse pour gérer les passages du type caractère au type chaîne de caractères est l'un de ses points faibles.

Il a largement pénétré le monde de l'éducation et de la recherche (universités), puis dans une moindre mesure celui de l'industrie.

Le compilateur P4 a été diffusé en source dans les universités, à un prix très réduit. Il générait du P-Code, un code pour une machine virtuelle. Les programmes Pascal étaient donc facilement portables sur une machine. Il suffisait d'écrire pour elle un interpréteur de P-Code. Il y eut donc rapidement des portages sur 6502, 8080, Z80 et DEC PDP-11, les principaux microprocesseurs de l'époque.

Le compilateur UCSD Pascal, de l'université de Californie à San Diego, eut beaucoup de succès, notamment sur des machines comme l'Apple II qui furent très diffusées[11].

Mais le coup de « turbo » sera donné par la société Borland, créée en 1983 qui commercialisa le compilateur Turbo Pascal pour un prix très modique (49 $ de l'époque alors que le compilateur Pascal Microsoft était à plus de 500 $ et ne possédait pas d'éditeur intégré ni de compilation in core). En fait, il y a aura bien un concurrent direct du Turbo Pascal chez Microsoft (Quick Pascal) mais il sera commercialisé bien trop tard pour inverser la tendance.

Des compilateurs ont été produits pour divers ordinateurs, notamment des fabricants Sun[12], HP[13], SGI[14], CDC[15], IBM[16], Unisys[17], Texas Instruments[18].

Le Pascal a fait l'objet des normes ISO 7185 (1983)[19] et ISO 10206 (1990)[20].

Le Pascal standard[modifier | modifier le code]

Pascal 83[modifier | modifier le code]

Syntaxe, mots-clefs...

Pascal 91[modifier | modifier le code]

Implémentations[modifier | modifier le code]

Pascal UCSD[modifier | modifier le code]

Apple Pascal[modifier | modifier le code]

Lightspeed Pascal, Symantec Pascal, Think Pascal... & les API MacOS en Pascal

La lignée Borland[modifier | modifier le code]

Turbo Pascal, Delphi, Free Pascal

Autres variantes[modifier | modifier le code]

UNIX : Berkeley, GNU Pascal, SGI, Sun, HP... Gros système : IBM, Unisys MCP, Bull, Cray Pascal XSC Pascal pour les microcontrôleurs : MikroElektronika Pascal

Pascal dans l'enseignement[modifier | modifier le code]

Critique du langage[modifier | modifier le code]

Logiciels développés en Pascal (?)[modifier | modifier le code]


Les fichiers sources[modifier | modifier le code]

En général, on reconnaît un programme en Pascal par l’extension du fichier qui le contient : .pas, .p ou .pp, les deux dernières étant plus fréquentes sur les systèmes de type UNIX. L'utilisation d'environnements fenêtrés (Delphi et Lazarus) a entrainé l'apparition de nouvelles extensions.

Le code source est organisé suivant différentes possibilités :

  • Un programme principal commence par le mot-clé program, facultatif dans certaines implémentations. Il est compilé et lié avec les unités qu'il utilise en un fichier exécutable. Cette phase de compilation est le cas le plus fréquent dans les compilateurs récents. Au contraire, le Pascal UCSD, par exemple, produisait du bytecode.
  • Une bibliothèque dynamique commence par le mot-clé library. Elle est compilée en un fichier portant l'extension .dll sous Windows, .so sous UNIX. Les bibliothèques dynamiques sont apparues dans le langage Pascal en même temps que Delphi.
  • Un fichier unité commence par le mot-clé unit. Il est inclus dans des programmes ou des bibliothèques, et peut être compilé en un code objet standard (extension .o ou .obj) ou dans un format particulier, tel que .dcu pour Delphi.

Avant l'apparition des bibliothèques, Turbo Pascal permettait d'utiliser des Overlay (en), technique habituelle sous DOS pour les programmes de grande taille[21]. Il s'agissait de fichiers séparés du fichier exécutable principal et qui pouvaient être chargés ponctuellement.

Il est possible d'inclure du code dans un programme autrement qu'en écrivant une unité et ce en faisant simplement un include, c'est-à-dire en indiquant au compilateur d'inclure le texte d'un fichier dans un programme avec la directive $I :

program test;

uses Crt, Dos; { utilisation habituelle des unités }

{$I outil.inc} { utilisation directe de code externe }

begin
    { utiliser les fonctions du fichier outil.inc }
end.

Toutefois, cette méthode n'est pas recommandée au regard des inconvénients qu'elle présente - notamment si un identificateur est déclaré plusieurs fois dans des fichiers différents - et du manque de contrôle du compilateur sur ce type de fichier.

Le Turbo Pascal[modifier | modifier le code]

Le logiciel Turbo Pascal a été écrit par Anders Hejlsberg[22],[23] : il s'est appelé auparavant Compass Pascal, puis Poly Pascal. Très compact (12 kilo-octets) et très rapide car travaillant essentiellement en mémoire vive, il compilait en une passe et produisait du code machine x86 sous DOS et non pas du bytecode. Il était livré avec un environnement complet (un éditeur de texte et une aide en ligne, innovation à l'époque, particulièrement compacte grâce à un système de substitution).

Chaque nouvelle version de Turbo Pascal a apporté son lot d'innovations, comblant en partie des lacunes du langage original. C'est ainsi qu'en 1987 la version 4 apparaît avec un véritable environnement de développement intégré, en 1989 la version 5.5 introduit les objets[24], en 1990 la version 6 permet la programmation de fenêtres dans la console DOS, par le biais de la Turbo Vision, apportant les prémisses de la programmation événementielle. Enfin, en 1992 sort la version 7 pour DOS, qui sera la dernière, ainsi qu'une version pour Windows, rapidement supplantée par Delphi.

Un exemple de code : Hello World[modifier | modifier le code]

program HelloWorld(output);
begin
writeln ('Hello World');
readln;
end.

Le paramètre Output qui suit le nom du programme est aujourd'hui facultatif (il n'était obligatoire qu'avec les premières versions des implémentations Pascal). De nos jours, il est absent la plupart du temps.

Contrairement au C, le Pascal n'est pas sensible à la casse, c'est-à-dire que les mots réservés (comme begin) ou les identificateurs (comme write ou la variable a) peuvent être indifféremment écrits en majuscules ou en minuscules.

Toujours contrairement au C, les déclarations se font dans une partie clairement séparée du code. Les déclarations locales sont faites en début de procédure ou de fonction, les déclarations globales, elles, étant faites n'importe où avant le programme principal. Ceci ajoute de la clarté au langage au prix d'un certain manque de souplesse. On ne peut pas déclarer de variable au beau milieu d'une fonction. Notons qu'en Pascal, les déclarations doivent précéder toute utilisation ; il est notamment interdit d'utiliser une procédure ou une fonction qui n'a pas encore été déclarée. Il est possible de contourner ce problème à l'aide du mot-clé forward.

Enfin, la distinction entre procédures et fonctions permet d'éviter certaines erreurs de programmation - par défaut, car une directive de compilation de Delphi permet d'activer une syntaxe « étendue » qui offre le même laxisme que le C.

Delphi et la programmation fenêtrée[modifier | modifier le code]

En 1995, pour contrecarrer Microsoft et la programmation visuelle du Visual Basic, Borland sort Delphi. Contrairement à VB qui produit du p-code, Delphi produit du code machine, plus rapide. On voit également apparaître la bibliothèque VCL servant d'interface aux bibliothèques système (en) de Windows, facilitant grandement le développement.

Au début des années 2000, Borland produit Kylix, l'équivalent de Delphi pour le monde Linux, qui n'aura pas un grand succès. Au début des années 2010, Embarcadero, qui a repris les activités d'outils de développement de Borland, produit Delphi XE, dont les versions récentes sont compatibles avec Windows, OS X et iOS.

Lazarus, une version open-source légèrement différente, permet de compiler sur différentes plateformes.

Exemple de source Lazarus[modifier | modifier le code]

Voici un exemple de fichier Pascal associé à une fenêtre (Form1: TForm1) contenant un label (un texte). Ce fichier est généré automatiquement et sert de structure de base pour programmer. C'est-à-dire qu'on peut le modifier, le compléter etc. Les petits points sont des repères lors de l'édition. Ils sont invisibles à l'exécution. Le source et les fenêtres Delphi sont très semblables.

unit Unit1;
 
    {$mode objfpc}{$H+}
 
interface
 
uses
    Classes, SysUtils, LResources, Forms, Controls, Graphics, Dialogs, StdCtrls;
 
type
    { TForm1 }
 
    TForm1 = class (TForm)
         Label1: TLabel; { le label "Hello world!" posé sur la fenêtre }
    private
         { private declarations }
    public
         { public declarations }
    end;
 
var
    Form1: TForm1; 
 
implementation
 
initialization
    {$I unit1.lrs}
 
end.

Petite explication : la directive {$I unit1.lrs} permet de lier la classe TForm1, décrivant une fenêtre, au fichier de ressource unit1.lrs qui contient le design de la fenêtre. Avec Lazarus, le fichier lrs est un fichier intermédiaire créé automatiquement par le compilateur à partir des informations du fichier lfm et des directives de compilation (notamment la possibilité de choisir la bibliothèque de widget). Avec Delphi, la directive équivalente aurait été {$R unit1.dfm} et il n'y a pas de fichier intermédiaire. Par ailleurs, elle aurait été placée dans la partie interface.

Compilateurs[modifier | modifier le code]

Parmi les compilateurs encore utilisés aujourd'hui (2013), on peut citer :

  • Delphi, compilateur et environnement de développement « RAD » commercial. Les versions récentes de Delphi fonctionnent sur Windows et MacOS X. Au début des années 2000, Borland a tenté une version pour Linux, Kylix, qui n'a pas eu le succès escompté. Kylix utilisait la CLX, framework ressemblant à la VCL, mais utilisable sur les deux systèmes d'exploitation. Dans Delphi XE2, Embarcadero a introduit le même principe de compatibilité entre systèmes, avec FireMonkey (en).
  • Free Pascal en particulier accompagné de Lazarus, vise à la meilleure compatibilité possible avec Delphi. Il existe sur plusieurs plateformes, facilitant le portage d'un programme d'un environnement à un autre.
  • GNU Pascal, dont le but est la compatibilité avec la norme ISO : il implémente complètement l'ISO 7185, et en grande partie l'ISO 10206. Son développement n'est plus actif depuis 2006.
  • Prospero Pascal (en), le seul compilateur encore en existence qui implémente complètement la norme ISO 10206[25].

Aspects techniques[modifier | modifier le code]

Récursivité[modifier | modifier le code]

On peut écrire des fonctions récursives en Pascal. La fonction suivante en donne un exemple :

function factorielle(n: integer): integer;
begin
  if n <= 1 then
    factorielle := 1
  else
    factorielle := n*factorielle(n - 1);
end;

Le nombre d'appels récursifs est limité par la pile. Certaines implémentations sont toutefois capables d'optimiser la récursion terminale, par exemple Free Pascal avec l'option -O2.

Généricité[modifier | modifier le code]

Il est possible de définir des types génériques, c'est-à-dire pouvant être utilisés avec différents types possibles sans pour autant avoir à réécrire le code. Voilà un exemple en Free Pascal :

program Pj_gen;
uses SysUtils;
type 
  { On définit un objet qui permet d'additionner deux éléments et multiplier un élément par un entier strictement positif }

  { TAnneauGenerique }
  generic TAnneauGenerique<T> = class
    function Somme(a, b: T): T;
    function Multiple(n: integer; a: T): T;
  end;

  { On crée deux versions spécialisées, s'appliquant aux nombre réels et aux chaines de caractères }
  TAnneauReel = specialize TAnneauGenerique<Real>;
  TAnneauChaine = specialize TAnneauGenerique<String>;

{ TAnneauGenerique }

function TAnneauGenerique.Somme(a, b: T): T;
begin
  result := a + b;
end;

function TAnneauGenerique.Multiple(n: integer; a: T): T;
var i: integer;
begin
     { On ne gère que le cas où n >= 1 }
     result := a;
     for i := 2 to n do result := result + a;
end;      

var
  r: TAnneauReel;
  c: TAnneauChaine;     

begin
  r := TAnneauReel.Create;
  writeln('Avec des reels :');
  writeln('4.1 + 5.2 = ', FloatToStr( r.Somme(4.1, 5.2) ));
  writeln('3 x 5.1 = ', FloatToStr( r.Multiple(3, 5.1) )); 
  r.free;

  writeln;

  c := TAnneauChaine.Create;
  writeln('Avec des chaines :');
  writeln('bon + jour = ', c.Somme('bon', 'jour'));
  writeln('10 x a = ', c.Multiple(10, 'a'));
  c.free;

  writeln;
  writeln('Press <Enter> to quit');
  readln;
end.

Résultat sous FPC2.6.0:

Avec des reels :
4.1 + 5.2 = 9,3
3 x 5.1 = 15,3

Avec des chaines :
bon + jour = bonjour
10 x a = aaaaaaaaaa

Press <Enter> to quit

Note : en Delphi, il ne faut pas ajouter les mots-clés generic et specialize.

Dépendances mutuelles des unités[modifier | modifier le code]

Il est possible que les différentes unités du programmes s'utilisent mutuellement, mais il y a une limitation. En effet, en Pascal, on peut faire référence à une autre unité à deux endroits possibles, à savoir dans l'interface et à l'implémentation. Si deux unités font référence l'une à l'autre dans leur interface, on obtient une erreur de dépendance circulaire. On peut contourner ce problème en utilisant une troisième unité qui servira de base aux deux autres, et/ou en utilisant des types plus abstraits au niveau des interfaces. Cette limitation n'existe pas en Visual Basic.

Critique du langage[modifier | modifier le code]

En 1981, Brian Kernighan et Phillip J. Plauger (en) publient le livre Software Tools in Pascal, réédition de leur ouvrage précédent, Software Tools, publié en 1976, et qui employait le langage Rational Fortran (en). Le but était de fournir, en langage Pascal, des programmes complets et utiles[26], bien documentés, et montrant comment écrire de « bons » programmes. À noter que Niklaus Wirth avait publié en 1979 une collection de programmes visant un objectif similaire[27]. Les Software Tools était écrits dans le langage défini par l'ouvrage de Kathleen Jensen et Niklaus Wirth, Pascal User Manual and Report de 1978, et par la proposition de standard ISO. La même année, Brian Kernighan publia l'article Why Pascal is not my Favourite Language[28], dans lequel il dénonçait les défauts qu'il voyait dans le langage, et qui selon lui empêchaient de l'utiliser pour de la « programmation sérieuse ». L'article partait de son expérience avec l'ouvrage précédent, et de la comparaison qu'il avait pu faire avec le C, dont il assurait par ailleurs la promotion - le livre The C Programming Language, coécrit avec Dennis Ritchie, était sorti en 1978.

Parmi les arguments présentés dans cet article, l'un d'eux rendait la programmation en Pascal particulièrement compliquée : le typage des tableaux, et par voie de conséquence, le typage des chaînes de caractères également. En effet, les dimensions des tableaux font partie du type, en Pascal, ce qui empêche de passer à une fonction des tableaux de taille variable (ou des chaînes de taille variable). Contourner le problème oblige soit à écrire de multiples versions des fonctions qui prennent des tableaux en paramètres, soit à utiliser un type tableau de la taille maximum estimée. Cette dernière « astuce » était fréquemment utilisée dans ce langage ; c'est ainsi que les programmes des Numerical Recipes in Pascal y font systématiquement appel. Cet inconvénient, toujours présent dans la version définitive du langage ISO 7185 de 1983, était bien connu dans le milieu de l'analyse numérique. Ainsi, lors de la Conference on the Programming Environment for Development of Numerical Software[29], organisée en 1978 par le Jet Propulsion Laboratory et l'ACM SIGNUM[30], une des présentations[31] montrait l'utilisation possible du Pascal en analyse numérique, et pointait ce problème de passage de tableau, en proposant une syntaxe alternative destinée à être intégrée à une version ultérieure du standard. De fait, elle sera ajoutée en 1990 à l'ISO 10206 Extended Pascal. Ce dernier permet, via les schémas, de créer des types structurés de taille dynamique. De même en Extended Pascal, tous les types chaînes de caractères sont compatibles entre eux[32]. Toutefois, très peu de compilateurs ont suivi le standard ISO 10206 à la lettre, en particulier pas le Turbo Pascal ou les compilateurs dérivés de celui-ci (Delphi et Free Pascal).

Aujourd'hui, ce problème n'est plus d'actualité, puisque les versions récentes de Delphi et Free Pascal permettent plusieurs alternatives :

  • l'allocation dynamique avec getmem et freemem, puis un accès au « tableau » par le biais d'un pointeur. C'est l'exact équivalent de ce qui est fait en C,
  • les tableaux dynamiques, avec le dimensionnement par SetLength[33],
  • les « tableaux ouverts », des paramètres de fonction dont la dimension n'est pas précisée[34] : c'est ce qui se rapproche le plus de ce que permet le standard ISO.

Par ailleurs, une autre solution, bien plus pertinente en Pascal Objet, consiste à définir une classe encapsulant les matrices et leurs opérations. Les arguments passés aux fonctions sont alors des objets.

Quant aux chaînes de caractères, Delphi et Free Pascal fournissent le type AnsiString[35], dont la dimension n'est pas limitée, et plus important pour ce qui nous préoccupe ici, ne fait pas partie du type. En réalité, ces chaînes sont des pointeurs dont la gestion est faite de façon transparente pour l'utilisateur.

Une autre critique, pointée par les Numerical Recipes in Pascal, concerne le passage de fonction comme paramètre, très utile en analyse numérique. C'est indispensable pour écrire une bibliothèque de calcul la plus générale possible : ainsi, pour du calcul intégral, on écrit une fonction réalisant le calcul dans le cas général, la fonction à intégrer étant inconnue, et on la lui passe en paramètre dans les cas particuliers dont on a besoin. Cette fonctionnalité fait elle aussi partie du Pascal étendu, et n'a pas été utilisée dans l'ouvrage précédemment cité, car peu de compilateurs l'implémentaient alors. Là encore, ce n'est plus un problème avec Delphi et Free Pascal, qui acceptent les « types procéduraux »[36], pouvant être passés en paramètres.

Pascal dans l'enseignement[modifier | modifier le code]

Classes préparatoires en France[modifier | modifier le code]

En France, l'enseignement de l'informatique en classes préparatoires est introduit en 1987, basé sur le langage Pascal (plus précisément Turbo Pascal). Une bibliothèque (« MODULOG »), développée par l'ALESUP[37] et l'IREM de Marseille, était également mise à disposition des lycées[38],[39].

Avec la réforme de 1995, l'enseignement de l'informatique en prépa scientifique est séparé en un tronc commun, basé sur un logiciel de calcul formel, et une matière optionnelle en MPSI et MP basée, au choix, sur Pascal ou Caml. Le succès de ce dernier est tel qu'au « stage de Luminy » en 1997, seulement trois participants ont choisi le Pascal[40]. Aujourd'hui le Pascal est très minoritaire dans la filière MP, mais reste proposé aux concours. Il est également enseigné dans les classes préparatoires économiques et commerciales.

Les prépas BCPST ont suivi un chemin plus radical : le Pascal est introduit au programme en 1987, puis retiré au début des années 2000, au profit de MATLAB et Scilab. Le Pascal n'est plus proposé aux concours à partir de 2004[41].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Summary of projects by N. Wirth, 1962 - 1999
  2. The Programming Language Pascal (Revised Report), Niklaus Wirth, ETH Zurich, 1973
  3. An Axiomatic Definition of the Programming Language Pascal, C. A. R. Hoare, Niklaus Wirth, ETH Zurich, 1972
  4. Delphi 2009 Reviewers Guide
  5. Generics - Free Pascal wiki
  6. Generics dans le manuel de référence de Free Pascal
  7. Documentation des ordinateurs Apollo
  8. Computer History Museum shares original Photoshop code
  9. A Brief History of GCC
  10. The CDC 6000 Series Computer
  11. Documentation pour la programmation de l'Apple II GS
  12. Documentation du Pascal de Sun
  13. Documentation du Pascal pour OpenVMS (voir aussi ici)
  14. Documentation du Pascal de SGI
  15. Documentatio du Pascal sur CDC Cyber
  16. Documentation du Pascal pour IBM 370
  17. Documentation de Pascal-83 pour serveurs ClearPath d'Unisys
  18. Documentation du Pascal pour TI-990
  19. ISO 7185 sur le site de Karl Kleine
  20. ISO 10206 sur le site de Karl Kleine
  21. Use of the Overlay Technique in MS-DOS to Circumvent the 640K Conventional Memory Barrier, Andrew C. Vogan, Cours CS 450, Automne 2002, université James Madison
  22. Memories of Turbo Pascal version 1.0 - Anders Hejlsberg, United States, sur le blog de David Intersimone
  23. Anders Hejlsberg, Microsoft Technical Community Network - Awards and Recognitions
  24. Guide de la programmation orientée objet dans Turbo Pascal 5.5
  25. An overview of Extended Pascal for Windows
  26. Programmes du livre Software Tools de Kernighan et Plauger
  27. A collection of Pascal Programs, Niklaus Wirth, ETH Zurich, 1979
  28. Why Pascal is not my Favourite Language
  29. Proceedings, Conference on the Programming Environment for Development of Numerical Software, 1978 (voir aussi ici)
  30. ACM Special Interest Group on Numerical Mathematics
  31. Présentation de Dennis Volper, membre de l'équipe développant le Pascal UCSD - p. 64 des Proceedings
  32. John Reagan, Pascal Standards FAQ
  33. Free Pascal Reference Guide, section 3.3.1 - Arrays
  34. Free Pascal Reference Guide, section 14.4.5 - Open array parameters
  35. Free Pascal Reference Guide, section 3.2.4 - Ansistrings
  36. Free Pascal Reference Guide, section 3.6 - Procedural types
  37. ALESUP : Atelier logiciel de l'enseignement supérieur - Centre international de rencontres mathématiques (CIRM)
  38. Patrick Cousot, Introduction à l'algorithmique numérique et à la programmation en Pascal, cours et exercices, McGraw-Hill, 1987 (ISBN 2-7042-1173-6)
  39. Bruno Petazzoni, L'informatique dans les classes préparatoires aux grandes écoles, Revue de l'EPI (Enseignement Public et Informatique), n°101 (2001)
  40. Denis Monasse Point sur le programme de l'option informatique en classe MPSI (premiere annee), compte rendu du débat de Luminy (1997)
  41. Pierre Dieumegard, Comment appliquer l'algorithmique aux sciences expérimentales à partir de logiciels de mathématiques ? Quelques problèmes posés par le programme officiel de classe préparatoire BCPST