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Troisième invasion mongole de la Pologne

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Troisième invasion mongole de la Pologne
Description de cette image, également commentée ci-après
Carte de la Pologne en 1275-1300. Talabuga attaque la Petite-Pologne (en rose), Nogai attaque le duché de Cracovie (en rouge), puis celui de Sieradz (en violet).
Informations générales
Date 6 décembre 1287 - début février 1288[1]
Lieu Petite-Pologne
Issue Victoire polonaise, l'invasion mongole est repoussée[2]
Belligérants
Royaume de Pologne (1138-1320)
Royaume de Hongrie
Horde d'or
Principauté de Galicie-Volhynie
Commandants
Lech II le Noir
György de Sóvár
Nogai Khan
Talabuga
Duc Léon Ier de Galicie
Duc Volodymir de Volhynie
Duc Mstislav de Lutsk
Forces en présence
15 000[3]
  • 5 000 cavaliers
  • 10 000 fantassins
30 000[4]
  • 20 000 sous les ordres de Talabuga
  • 10 000 sous les ordres de Nogai
Pertes
Légères Lourdes

invasions mongoles de la Pologne

La troisième invasion mongole de la Pologne est une expédition militaire organisée par les Mongols de la Horde d'or en 1287-1288 et dirigée par Nogaï khan et Talabuga[5]. Elle s'achève par la victoire des armées polonaises et le repli des Mongols.

Lech II le Noir, commandant de l'armée polonaise

Cette invasion fait partie d'une guerre entre la Pologne et la Ruthénie qui dure depuis plusieurs années. Ainsi, en 1281, les Polonais ont déjà vaincu près de Goslicz une armée mongole entrée sur les territoires de Lech II le Noir pour aider Léon Ier de Galicie[6].

Le but de l'expédition est donc d'empêcher le duc Lech II de se mêler des affaires du royaume de Hongrie et de la Ruthénie et, tout comme lors de la seconde invasion, de piller la région de la Petite-Pologne.

Pour cette invasion, la Horde d'or lève une armée de 30 000 hommes, un mélange de soldats mongols et de vassaux ruthènes. Le plan, élaboré par Nogaï Khan, est semblable à celui de 1259. L’armée mongole est divisée en deux colonnes :

  • la première colonne, forte de 20 000 hommes, est commandée par Talabuga. Elle part vers le Nord de la Petite-Pologne, en direction de Sandomierz ;
  • la seconde colonne, forte de 10 000 cavaliers, est commandée par Nogai. Elle part vers le sud en direction de Cracovie.

Après le pillage de la province, les deux armées doivent se retrouver au nord de Cracovie.

Colonne nord

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Parmi les 20 000 soldats de la colonne nord, on trouve des soldats mongols et un important contingent de vassaux ruthènes commandés par le duc Mstislav de Loutsk, le duc Volodymir de Volhynie et le duc Lev de Halytch. Face à eux, Lech II le Noir commande une armée d'environ 15 000 hommes. En outre, les défenses polonaises ont été renforcées depuis la seconde invasion et plusieurs villes et villages ont été fortifiés. Cracovie en particulier est décrite dans les chroniques de l'époque comme ayant un château entièrement en pierre et étant « protégée par des catapultes et des arbalètes de grande et petite taille[7] ». Pour bien mesurer l'ampleur de ces préparatifs, il faut savoir que lors des deux premières invasions, la citadelle de Cracovie était en bois[8].

Le , la colonne nord de l'armée mongole quitte son campement situé près de Wlodzimierz Wolynski, et, après avoir contourné Lublin, tente de traverser la Vistule près de Zawichost. Comme la rivière n’est pas gelée, ils doivent trouver un gué plus au sud. Les envahisseurs assiègent Sandomierz, puis se lancent à l'assaut de la ville ; mais leur attaque échoue, ils doivent lever le siège[9],[10]. Ils laissent des soldats ruthènes dans la région de la ville et changent de trajet.

Mal préparées, les forces mongoles n'arrivent pas à prendre les villes et villages fortifiés qui se trouvent sur leur route, après que la colonne se soit dispersée en plusieurs détachements et commandos. Un important détachement tente de s’approcher de l'abbaye de Łysa Góra, mais quelques jours après le siège infructueux de Sandomierz, ces soldats sont attaqués à proximité des monts Świętokrzyskie par des troupes polonaises. Cette unité polonaise[11], commandée par le duc Leszek, inflige une défaite aux troupes mongoles lors de la bataille de Łagów[12]. Cette défaite est assez sévère pour obliger les Mongols à se replier avec leur butin après avoir atteint la région de Kielce. En , ils atteignent leur camp d’hiver à Lwow. Leszek et son armée se dirigent ensuite vers Cracovie pour préparer la défense de la capitale polonaise.

Colonne sud

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Le , la colonne sud assiège Cracovie. Les Mongols lancent une attaque infructueuse contre la ville fortifiée et subissent de lourdes pertes, dont plusieurs de leurs chefs[13],[14]. Nogaï Khan décide de changer de plan et divise son armée en plusieurs petites unités qui vont piller les zones au nord et au sud de Cracovie. Certaines unités mongoles pillent les villages situés aux alentours de Cracovie et dans le duché de Sieradz, tandis que d’autres assiègent les villes de Podolínec et Stary Sącz[15]. Grâce à la dispersion des troupes mongoles, Leszek, sa femme et un petit groupe de serviteurs réussissent à se rendre dans le Royaume de Hongrie et à demander de l’aide au roi Ladislas IV, qui a vaincu une autre invasion mongole moins de deux ans plus tôt.

À Podolínec, les Mongols dévastent les villages et les environs après quelques escarmouches avec les milices locales. À Stary Sącz, le siège dure depuis environ un mois, sans apporter aucun résultat tangible. En effet, la ville est bien préparée, avec des murs solides, une bonne garnison et d'énormes stocks de nourriture et d'eau. Pendant ce temps, le roi de Hongrie accepte d'attaquer les Mongols et charge un noble nommé György de Sóvár (en) (Sóvári Soós György), de diriger l’expédition hongroise, qui marche immédiatement sur Podolínec et Kežmarok. Ils prennent par surprise une petite armée mongole de 1 000 hommes[16], qui est quasiment anéantie lors de la bataille de Stary Sącz. Cette défaite met fin à l’invasion mongole, car après quelques escarmouches entre d'autres unités mongoles et les polono-hongrois, Nogaï regroupe ses troupes et se retire de la Pologne avec les restes de son armée. Il arrive en Ruthénie fin [17].

Conséquences

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Le raid de 1287-1888 est plus court et nettement moins dévastateur que les deux premières invasions. Les Mongols n'ont pas réussi à capturer des villes ou des châteaux véritablement importants et ont perdu un nombre significatif de soldats. Ils ont également fait moins de prisonniers et de butin que lors des précédentes invasions.

Notes et références

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  1. Jackson, p. 205: "According to the fourteenth-century Vita of St. Kynga (Kunigunde, widow of Boleslav the Chaste), they were in the country from Dec. 6 to early February".
  2. Nicolle, p. 8
  3. Krakowski, p. 213
  4. Krakowski, p. 212
  5. Krakowski, p. 181.
  6. Jackson, p. 202.
  7. William of Rubruck. The Journey of William of Rubruck. In The Mission to Asia, ed. Christopher Dawson. London: Sheed and Ward, 1955. Page 131.
  8. Pow, p. 70
  9. (en) Pow, p. 77: "The Mongols were able to destroy some fortresses and towns, but their siege of Sandomir failed."
  10. Jackson, p. 205: "Tole Buqa failed to take Sandomir, while Nogai headed a similarly unsuccessful attack upon Cracow, which the Polish annals place around Christmas".
  11. On ne sait pas combien de soldats composent cette unité, les chroniques de l'époque laissent juste entendre qu'elle est de grande taille
  12. Krakowski, p. 209-210
  13. (en) Chambers, p. 165: "Nogai advanced against Cracow and Tole-Buka attacked Sandomir, but the Poles had learned by past experience. The garrisons were not tempted to engage the enemy in the field. They remained on the walls and both [Cracow and Sandomir] held out against the Mongol assaults".
  14. Pow, p. 77: "Their attack on Krakow was also repelled with the loss of many of their leaders, and for their resistance, the citizens of Krakow received tax exemption".
  15. Krakowski, p. 209.
  16. (en) Jackson, p. 205: "The king had dispatched a corps of Hungarian troops under György to aid the Poles. György engaged a force of about 1,000 Mongols near Sandecz (now Stary Sącz), and killed their commander"
  17. Krakwoski, p. 218.

Bibliographie

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  • Marie Favereau : La Horde. Comment les Mongols ont changé le monde., 2023, Éd. Perrin, (ISBN 978-2262099558)
  • (pl) Stanisław Krakowski, Polska w walce z najazdami tatarskimi w XIII wieku, MON, 1956.
  • (en) James Chambers. The Devil's Horsemen: The Mongol Invasion of Europe. Atheneum. New York. 1979. (ISBN 0-689-10942-3)
  • (en) Lindsay Stephen Pow. Thesis: Deep Ditches and Well-built Walls: A Reappraisal of the Mongol Withdrawal from Europe in 1242.University of Calgary. Alberta, Canada. 2012.
  • (en) Witold Sarnecki, David Nicolle: Medieval Polish Armies 966-1500, Osprey Publishing 2009, (ISBN 978-1-84603-014-7)
  • (en) Peter Jackson. The Mongols and the West: 1221-1410. 2005.

Articles connexes

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