Secteur fortifié de la Crusnes

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Carte de l'organisation en secteurs de la ligne Maginot.

Le secteur fortifié de la Crusnes est une partie de la ligne Maginot, située entre le secteur fortifié de Montmédy à l'ouest et le secteur fortifié de Thionville à l'est.

Il forme une ligne le long de la frontière entre la France d'une part, la Belgique puis le Luxembourg d'autre part, juste au nord de la Crusnes, de Petit-Xivry (en Meurthe-et-Moselle) à Rochonvillers (dans la Moselle). Les fortifications du secteur sont puissantes, mais en partie incomplètes à cause de réductions budgétaires (un seul abri est construit sur les 25 prévus).

Organisation et unités[modifier | modifier le code]

D'abord sous commandement de la 6e région militaire (QG à Metz[1]) jusqu'à la déclaration de guerre, le secteur passe alors sous commandement de la 3e armée : il est sous l'autorité du 24e corps d'armée, composé de la 51e division d'infanterie (de réserve, série B), de la 58e division d'infanterie (de réserve, série B) et de la 20e division d'infanterie (de réserve, série A). À la suite de la réorganisation du commandement des troupes de forteresse, le secteur perd le sous-secteur de Marville (au profit du SF Montmédy et de la 2e armée) le , puis le secteur change de nom pour devenir le 42e corps d'armée de forteresse le .

Le secteur est divisé en mai- en trois sous-secteurs fortifiés, avec les unités suivantes comme équipages des ouvrages et casemates ainsi que comme troupes d'intervalle stationnées entre ceux-ci après la mobilisation :

S'y rajoute la tête de pont de Longwy. L'artillerie du secteur est composée des :

Composants[modifier | modifier le code]

Premier secteur puissamment armé au nord-ouest de la ligne après les ouvrages « nouveau front » des Ardennes et du Nord, le secteur fortifié de la Crusnes est composé de trois gros ouvrages (Fermont, Latiremont et Bréhain), de quatre petits ouvrages (Ferme-Chappy, Mauvais-Bois, Bois-du-Four et Aumetz), de 35 casemates CORF (de C 1 à C 35) permettant la continuité de la ligne de feu entre les ouvrages, d'un abri (X 1), ainsi que 45 blockhaus MOM et 49 tourelles STG[4],[5].

Organes CORF du secteur fortifié de la Crusnes (PC à Briey)
Sous-secteur d'Arrancy
(PC au calvaire d'Arrancy)
Sous-secteur de Morfontaine
(PC à Ville-au-Montois)
Sous-secteur d'Aumetz
(PC à Serrouville)
A 1 Ferme-Chappy
O 2 Puxieux
C 1 Puxieux
A 2 Fermont
C 2 Bois-de-Beuveille
O 4 Haut-de-l'Anguille
C 3 Haut-de-l'Anguille Ouest
C 4 Haut-de-l'Anguille Est
C 5 Bois-de-Tappe Ouest
C 6 Bois-de-Tappe Est
C 7 Ermitage Saint-Quentin
C 8 Praucourt
A 3 Latiremont
C 9 Jalaumont Ouest
C 10 Jalaumont Est
O 7 Haut-de-la-Vigne
C 11 Chénières Ouest
C 12 Chénières Est
C 13 Laix
A 4 Mauvais-Bois
C 14 Morfontaine
C 15 Villers-la-Montagne Ouest
C 16 Villers-la-Montagne Centre
C 17 Villers-la-Montagne Est
A 5 Bois-du-Four
C 18 Verbusch Ouest
C 19 Verbusch Est
O 10 Ferme du Bois-du-Four
C 20 Ferme-Thiéry
C 21 Bourène Ouest
C22 Bourène Est
C 2 Ouest de Bréhain
A 6 Bréhain
C 23 Ravin-de-Crusnes
C 24 Crusnes Ouest
C25 Crusnes Est
C 26 Nouveau-Crusnes Ouest
C 27 Nouveau-Crusnes Est
O 1 Réservoir
C 28 Réservoir
C 29 Route-d'Ottange Ouest
C 30 Route-d'Ottange Centre
C 31 Route d'Ottange Est
A 7 Aumetz
C 32 Tressange
C 33 Bure
C 34 Fond-d'Havange
C 35 Gros-Bois
X 1 Gros-Bois

Le code de chaque organe indique sa nature : « A » pour les ouvrages, « C » pour les casemates, « O » pour les observatoires et « X » pour les abris. La numérotation se fait d'ouest en est de la région fortifiée de Metz (qui correspond aux secteurs de la Crusnes, de Thionville, de Boulay et de Faulquemont).

Casernements de sûreté[modifier | modifier le code]

Histoire[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. En 1939, la 6e région militaire couvre une partie des départements de la Meuse (moins les cantons de Stenay et Montmédy), de Meurthe-et-Moselle (arrondissement de Briey, cantons de Thiaucourt et de Pont-à-Mousson), de la Moselle (arrondissements de Metz, de Thionville et de Boulay) et de la Marne.
  2. Jean-Yves Mary et Alain Hohnadel, op. cit., t. 2, p. 182.
  3. Jean-Yves Mary et Alain Hohnadel, op. cit., t. 2, p. 162.
  4. Le niveau de protection d'une casemate de la ligne Maginot dépend de son modèle et de sa période de construction. De 1928 à 1935 sont construits les modèles les plus puissamment protégés : les casemates et ouvrages CORF (Commission d'organisation des régions fortifiées), avec des murs et dalles épais jusqu'à 3,5 mètres de béton). Puis viennent à partir de 1935 les blockhaus MOM (main-d'œuvre militaire), avec de 0,60 à 1,5 m de béton, avec des modèles très variés selon la région : RFM (région fortifiée de Metz), RFL (région fortifiée de la Lauter), 1re, 2e, 20e et 7e RM (région militaire). Les MOM les plus protégés sont appelés FCR (fortification de campagne renforcée). De 1937 à 1940, la STG (Section technique du génie) standardise les constructions, avec une protection de 1,50 à 2 m de béton.
  5. Jean-Yves Mary et Alain Hohnadel, op. cit., t. 3, p. 79-86.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jean-Yves Mary, Alain Hohnadel, Jacques Sicard et François Vauviller (ill. Pierre-Albert Leroux), Hommes et ouvrages de la ligne Maginot, t. 1, Paris, éditions Histoire & collections, coll. « L'Encyclopédie de l'Armée française » (no 2), (réimpr. 2001 et 2005), 182 p. (ISBN 2-908182-88-2).
    • Hommes et ouvrages de la ligne Maginot, t. 2 : Les formes techniques de la fortification Nord-Est, Paris, Histoire et collections, , 222 p. (ISBN 2-908182-97-1).
    • Hommes et ouvrages de la ligne Maginot, t. 3 : Le destin tragique de la ligne Maginot, Paris, Histoire et collections, , 246 p. (ISBN 2-913903-88-6).
  • Stéphane Gaber, La ligne Maginot en Lorraine, Metz, Éditions Serpenoise, , 180 p. (ISBN 978-2-87692-670-7).

Liens externes[modifier | modifier le code]

Localisation
Descriptions et photos

Articles connexes[modifier | modifier le code]