Ouvrage de Bréhain

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Ouvrage de Bréhain
L'entrée des munitions.
L'entrée des munitions.

Type d'ouvrage Gros ouvrage d'artillerie
Secteur
└─ sous-secteur
secteur fortifié de la Crusnes
└─ sous-secteur d'Aumetz
Numéro d'ouvrage A 6
Année de construction 1930-1935
Régiment 128e RIF et 152e RAP
Nombre de blocs 9
Type d'entrée(s) Entrée des munitions (EM)
+
Entrée des hommes (EH)
Effectifs 610 hommes et 27 officiers
Coordonnées 49° 26′ 35″ nord, 5° 54′ 16″ est
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Lorraine
Localisation de l'ouvrage
Localisation de l'ouvrage
L'entrée de hommes de l'ouvrage de Bréhain (2022)
L'usine de l'ouvrage de Bréhian
La cuisine de l'ouvrage de Bréhian

L'ouvrage de Bréhain est un ouvrage fortifié de la ligne Maginot, situé sur la commune de Bréhain-la-Ville, dans le département de Meurthe-et-Moselle.

C'est un gros ouvrage d'artillerie, comptant dix blocs. Construit à partir de 1931, l'intégralité de son armement est sous tourelle.

L'ouvrage a été repris depuis 2022 par une société privée, les lieux ont été sécurisés et un projet de préservation, réhabilitation, maintenance et entretien de l’ouvrage est en cours par une association[1].

Position sur la ligne[modifier | modifier le code]

Faisant partie du sous-secteur d'Aumetz dans le secteur fortifié de la Crusnes, l'ouvrage de Bréhain, portant l'indicatif A 6, est intégré à la « ligne principale de résistance » entre les casemates d'intervalle Ouest de Bréhain (C 2B, dite C 2 de Bréhain) à l'ouest et du Ravin-de-Crusnes (C 23) à l'est, hors de portée de tir des canons des gros ouvrages voisins[2].

Description[modifier | modifier le code]

L'ouvrage est composé en surface de huit blocs de combat et de deux blocs d'entrée, avec en souterrain une caserne, une cuisine, des latrines, un poste de secours, des PC, des stocks d'eau, de gazole et de nourriture, des installations de ventilation et de filtrage de l'air, des magasins à munitions (un M 1 et plusieurs M 2) et une usine électrique, le tout relié par des galeries profondément enterrées. Ces galeries sont construites au minimum à 30 mètres de profondeur pour les protéger des bombardements. L'énergie est fournie par quatre groupes électrogènes, composés chacun d'un moteur Diesel SGCM GVU 33 (fournissant 225 chevaux à 500 tr/min)[3] couplé à un alternateur, complétés par un petit groupe auxiliaire (un moteur CLM 1 PJ 65, de 8 ch à 1 000 tr/min)[4] servant à l'éclairage d'urgence de l'usine et au démarrage pneumatique des gros diesels. Le refroidissement des moteurs se fait par circulation d'eau.

Selon le projet de la CORF reporté en 2e cycle, il aurait dû avoir un 9e bloc armé avec une seconde tourelle de 135 mm. La casemate d'intervalle voisine dite « Ouest de Bréhain » et portant le numéro C 2 est un bloc de l'ouvrage qui n'a pas été relié ; des travaux pour une galerie de jonction étaient entamés pendant l'hiver 1939-1940. Cette casemate d'infanterie flanque vers l'ouest avec un créneau mixte pour JM/AC 47, un autre créneau pour JM, une cloche JM et deux cloches GFM[5]. L'équipage théorique de l'ouvrage comprenait 615 hommes et 22 officiers des 128e RIF et 152e RAP.

Le bloc 1 est un bloc d'infanterie, avec une tourelle de mitrailleuses et une cloche GFM (guetteur et fusil-mitrailleur).

Le bloc 2 est un bloc d'infanterie, avec une tourelle de mitrailleuses et une cloche GFM.

Le bloc 3 est un observatoire avec une cloche VDP (vision directe et périscopique, indicatif O 11) et une cloche GFM[6].

Le bloc 4 est un bloc d'artillerie avec une tourelle de 75 mm modèle 1933.

Le bloc 5 est un bloc d'artillerie avec une tourelle de 135 mm modèle 1932 et une cloche GFM.

Le bloc 6 est un bloc d'artillerie avec une tourelle de 75 mm modèle 1933 et une cloche LG (lance-grenades).

Le bloc 7 est un bloc d'artillerie avec une tourelle de 81 mm modèle 1932 et une cloche GFM.

Le bloc 8 est une casemate cuirassée d'infanterie avec deux cloches JM (jumelage de mitrailleuses) et une cloche GFM[7].

L'entrée des munitions est une entrée en puits, armée avec un créneau mixte pour JM/AC 47 (jumelage de mitrailleuses et canon antichar de 47 mm), deux cloches GFM et une cloche lance-grenades.

L'entrée des hommes est en puits, armée avec un créneau mixte pour JM/AC 47 et deux cloches GFM.

Histoire[modifier | modifier le code]

Son équipage a effectué de nombreux tirs (20 250 coups de 75 mm, 1 780 de 81 mm et 2 220 de 135 mm, soit 205 tonnes de projectiles[8]) en mai et , notamment en direction de la frontière franco-luxembourgeoise et dans le secteur de la ferme Hirps, dont les bâtiments furent en partie détruits à cette occasion[9].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Page Facebook de l'Ouvrage A6 de Bréhain », sur Facebook (consulté le ).
  2. Jean-Yves Mary et Alain Hohnadel, op. cit., t. 3, p. 80.
  3. La SGCM, Société générale de constructions mécaniques, construisait des moteurs de marine à La Courneuve sous licence MAN. Le SGCM GVU 33 de Bréhain a six cylindres, chacun avec 6 600 cm3 de cylindrée (un alésage à 200 mm et une course de 330 mm).
  4. Le nom du petit moteur Diesel CLM 1 PJ 65 correspond au fabricant (la Compagnie lilloise de moteurs, installée à Fives-Lille), au nombre de cylindre (un seul fonctionnant en deux temps, mais avec deux pistons en opposition), au modèle (PJ pour « type Peugeot fabriqué sous licence Junkers ») et à son alésage (65 mm de diamètre, soit 700 cm3 de cylindrée).
  5. Jean-Yves Mary et Alain Hohnadel, op. cit., t. 3, p. 85.
  6. La cloche GFM du bloc 3 a la particularité unique d'être en même temps une sortie de secours.
  7. Jean-Yves Mary et Alain Hohnadel, op. cit., t. 5, p. 182 (errata).
  8. Jean-Yves Mary et Alain Hohnadel, op. cit., t. 3, p. 205.
  9. Claude Armand-Masson, La veille inutile [« Ligne Maginot, bastion inutile »], Paris, Éd. Sercap, (1re éd. 1942), 151 p. (ISBN 2-7321-0223-7).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jean-Yves Mary, Alain Hohnadel, Jacques Sicard et François Vauviller (ill. Pierre-Albert Leroux), Hommes et ouvrages de la ligne Maginot, t. 1, Paris, éditions Histoire & collections, coll. « L'Encyclopédie de l'Armée française » (no 2), (réimpr. 2001 et 2005), 182 p. (ISBN 2-908182-88-2).
    • Hommes et ouvrages de la ligne Maginot, t. 2 : Les formes techniques de la fortification Nord-Est, Paris, Histoire et collections, , 222 p. (ISBN 2-908182-97-1).
    • Hommes et ouvrages de la ligne Maginot, t. 3 : Le destin tragique de la ligne Maginot, Paris, Histoire et collections, , 246 p. (ISBN 2-913903-88-6).

Liens externes[modifier | modifier le code]

Localisation
Descriptions et photos

Articles connexes[modifier | modifier le code]