Rachid Al-Awrabi
Rachid Al-Awrabi | |
Fonctions | |
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Régent | |
– (11 ans) |
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Biographie | |
Nom de naissance | Rachid Ibn Qadim |
Date de naissance | |
Nationalité | Maroc |
Résidence | Volubilis |
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Rachid Al-Awrabi ou Rachid Ibn Qadim, né en 753 et mort en 804 à Volubilis, est un noble Awraba, tribu berbère installée au Moyen-Atlas depuis 688. Il est avec Idris I et Ishaq Ibn Yahya, l'un des 3 membres fondateurs de l'Etat Idrisside. Il sera aussi régent de ce dernier de 791 à 804[1].
En Orient
[modifier | modifier le code]Après la défaite des Alides lors de la bataille de Fakh en 786, les survivants parmi eux se dispersèrent afin d'échapper aux Abbassides. C'est ainsi qu'Idris I se dirigea vers l'ouest accompagné de Rachid, fils d'un affranchi berbère Awraba, qui à été expédié en Orient en tant qu'esclave après la conquête de Musa ibn Nusayr. Le fils de cet affranchi, Rachid avait comme projet de ramener Idris avec lui au Maghrib Al-Aqsa, divisés en plusieurs états tribaux depuis la Grande Révolte Berbère, afin de l'unifier sous une seule bannière, celle d'Idris, arrière arrière petit-fils du Prophète[2].
En Egypte
[modifier | modifier le code]Sur la route, afin de passer inaperçu aux yeux des Abbassides, ils rallièrent un groupe de pèlerins revenant de la Mecque vers l'Egypte. Rashid faisait passer Idris pour son esclave vêtu de haillons. Ils passèrent donc par le Hijaz puis traversèrent la Mer Rouge pour l'Abyssinie puis l'Egypte, où ils firent la rencontre de Salih Ibn Mansur, un puissant partisan de la cause Alide, qui usa de son influence afin d'exfiltrer Rachid et Idris vers le Maghreb dans une caravane en tant que commercants[2].
Maghreb
[modifier | modifier le code]Arrivés à Kairouan, ils n'avaient toujours pas franchi les frontières de l'Empire Abbasside, le gouverneur d'Ifriqiya était Yazid ibn Hatim, homme fidèle des Abbasides, ce qui les empressa de continuer vers l'Ouest.
Ils passèrent par Tlemcen, avant de franchir la Moulouya et de s'arrêter à Tanger qui était avant la fondation de Fès, la plus grandes des villes du Maghrib al-Aqsa. Mais ils n'arrivèrent pas a rallier a leur causes les tribus de la région principalement à cause de la proximité avec l'Emirat Omeyyade de Cordoue[3].
Zerhoun
[modifier | modifier le code]C'est donc naturellement vers la tribu d'origine de Rachid qu'ils vont se diriger. Arrivés à Zerhoun, capitale des Awrabas à l'époque, ils firent la rencontre Ishaq ibn Yahya, chef des Awrabas, qui les rapprocha des sphères du pouvoir Awraba et qui a fini par être impressionné par les enseignement religieux, politiques, économiques et militaires d'Idris. Ce qui poussa Ishaq lors du 1er jour de Ramadan en 788, au bout de seulement 6 mois après son arrivée, à proclamer Idris guide spirituel et politique, lui conférant le titre d'Imam, c'est évènement marque la naissance de l'Etat d'Idrisside et du Maroc[2].
La régence
[modifier | modifier le code]En 791, Idris I sera assassiné sous ordre de Harun ar-Rashid, par Suleyman ibn Jarir 'As-Shamakh' qui s'infiltra dans la cour Idrisside et assassina Idris à l'aide d'un parfum empoisonné. Idris n'avait pas encore eu de fils, mais sa femme Kenza al-Awrabiya était enceinte, cet enfant deviendra Idris II, qui sera proclamé Imam dès sa naissance, mais une régence sera mise en place au début de son règne. Le premier de ses régents était Rachid, qui accorda au jeune Idris la meilleure des éducation[4], il réussira aussi a maintenir en place ce jeune état Idrisside pris en tenaille entre les Omeyyades de Cordoue et les Abbassides de Bagdad[2].
Décès
[modifier | modifier le code]Pendant la régence, Rachid ira même jusqu'à frapper monnaie a son propre nom à Volubilis et à Tahert. Cet événement poussera le Calife Abbasside Harun ar-Rashid à prendre au sérieux la menace et l'expansion de l'état Idrisside et à réaliser que la mort d'Idris I n'était pas suffisante pour éradiquer cette menace. Il confiera alors à Ibrahim ibn al-Aghlab, gouverneur d'Ifriqiya, la mission de se débarrasser de Rachid, qui mourra lui aussi empoisonné, par un berbère de son entourage dont ont ignore l'identité, agent et espion des Aghlabides[1].
Références
[modifier | modifier le code]- Chafik T. Benchekroun, « Rāšid et les Idrissides: l’histoire “originelle” du Maroc entre marginalisation et glorification », alqantara, vol. 35, no 1, (DOI https://doi.org/10.3989/alqantara.2014.001, lire en ligne )
- « من المطاردة إلى الإمارة... راشد "المظلوم" في تاريخ تأسيس دولة الأدارسة - رصيف 22 », sur web.archive.org, (consulté le )
- (ar) « إدريس بن عبد الله », sur Profilbaru (consulté le )
- Ruggero Vimercati Sanseverino, « Les Idrissides : la bénédiction de l’ascendance prophétique et la fondation de Fès (IIIe/IXe siècle) », dans Fès et sainteté, de la fondation à l’avènement du Protectorat (808-1912) : Hagiographie, tradition spirituelle et héritage prophétique dans la ville de Mawlāy Idrīs, Centre Jacques-Berque, coll. « Description du Maghreb », , 122–145 p. (ISBN 979-10-92046-17-5, lire en ligne)