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Pierre Odéon

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Pierre Perrin
Pierre Odéon
Image illustrative de l’article Pierre Odéon

Naissance
Pontivy (Morbihan)
Décès (à 74 ans)
Paris
Première incarcération 1921, six mois pour antimilitarisme
Origine français
Cause défendue libertaire
antimilitarisme
internationalisme
Fichier:Montjuic 1931.jpg
Miguel García Vivancos, Juan García Oliver, Louis Lecoin, Pierre Odéon, Francisco Ascaso et Buenaventura Durruti à Montjuïc (Barcelone) en mai 1931.

Pierre Odéon pseudonyme de Pierre Perrin, né le à Pontivy (Morbihan) et mort en à Paris, est un militant communiste libertaire, objecteur de conscience, insoumis et administrateur du journal Le Libertaire[1].

Anarchiste et antimilitariste

En 1921, responsable des Jeunesses anarchistes il est arrêté pour une affiche incitant à « la désobéissance aux ordres de mobilisation » et, en cas de guerre, à l’insurrection. Condamné à six mois de prison, sa peine est confirmée en appel.

Responsable, en 1922-1923, de la Jeunesse communiste anarchiste, il milite à l'Union anarchiste jusqu'en 1926, puis à l'Union anarchiste communiste révolutionnaire à partir de 1928[2].

Convoqué le pour accomplir une période militaire de réserve, il ne s'y rend pas et est arrêté en . Le , il se déclare objecteur de conscience devant le tribunal militaire qui le condamne à un an de prison. Interdit de visites, il entame avec d’autres insoumis ou objecteurs de conscience, une grève de la faim et obtient satisfaction au bout de deux semaines, notamment du fait d'une campagne d’opinion publique contre le « bagne militaire de Paris » du Cherche-Midi.

Le , il est libéré et s’engage activement dans la lutte pour la reconnaissance de l’objection de conscience et au Comité d'action contre les prisons militaires.

Révolution espagnole

Il collabore au journal Le Libertaire et fonde, en 1934, le journal anarchiste Le Tocsin - Contre tous les fascismes - Pour la liberté[3].

Dès le début de la révolution sociale espagnole de 1936, il fonde avec Louis Lecoin et Nicolas Faucier le Comité pour l'Espagne Libre[4]

Il accompagne les camions de vivres et d'armes en Espagne, sans cesse sur les routes entre Paris et l'Aragon, via Barcelone[5],[6]

Il participe à la création de la Centurie Sébastien Faure de la Colonne Durruti (CNT-AIT), puis en , à l'organisation de la Colonie Ascaso-Durruti, un orphelinat financé à Llançà non loin de la frontière française, par le Comité pour l'Espagne libre[7].

Déportation

Pendant l’Occupation, il est arrêté, semble-t-il pour avoir insulté des gradés allemands dans un café, et déporté au camp de concentration nazi de Buchenwald et aux mines de sel de Wansleben am See.

Il rentre en France en [8] où il crée un bulletin de liaison entre les familles de disparus.

Il est décoré de la Légion d’honneur[9].

Le , il participe, avec de nombreux autres déportés français et espagnols à la manifestation tenue Salle des sociétés savantes pour « protester contre le régime d’oppression qui subsiste toujours en Espagne et honorer les milliers d’Espagnols morts pour la cause de la liberté ».

Commentaire

Lorsqu’il défend Pierre Odéon, en 1930, arrêté pour avoir refusé d’être réserviste, Louis Lecoin écrit : « Odéon sait très bien que le problème social à la solution duquel nous travaillons, ne sera résolu que par la révolution. Je ne pense pas qu’en attendant cette révolution, il soit interdit d’agir individuellement, selon ses goûts, sa force de volonté et son ouvrage ».

Bibliographie

  • Jean Maitron, Le mouvement anarchiste en France, de 1914 à nos jours, tome 2, Paris, Gallimard, 1992.
  • Nicolas Faucier, Souvenirs d'un permanent anarchiste, 1927-1929, Paris, Éditions Ouvrières, 1973[10].
  • (en) David Berry, French anarchists in Spain, 1936-1939, Oxford University Press, 1989, p. 427-465[11].

Notices

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. Fabrice Magnone, Le Libertaire (1917-1956) Autopsie d'un organe anarchiste, doctorat en histoire, 1998, Université de Nice, 1998, lire en ligne.
  2. Fabrice Magnone, Le Libertaire (1917-1956) Autopsie d'un organe anarchiste, doctorat en histoire, 1998, Université de Nice, 1998, lire en ligne.
  3. Centre international de recherches sur l'anarchisme (Lausanne) : Le Tocsin.
  4. Thierry Maricourt, Histoire de la littérature libertaire (en France), Albin Michel, 1990, page 141.
  5. Lucien Seroux, Parcours croisés : Nicolas Faucier, Louis Lecoin et May Picqueray, intervention aux IXèmes Rencontres du Front libertaire, Saint-Nazaire, 27 mai 2006, texte intégral.
  6. David Berry, Amedeo Bertolo, Sylvain Boulouque, Phil Casoar, Marianne Enckell, Charles Jacquier, Présence de Louis Mercier, Éditions Atelier de création libertaire, 1999, page 16.
  7. Collectif, Tant pis si la lutte est cruelle, volontaires internationaux contre Franco, Paris, Syllepse, 2008, page 232
  8. Georges Fontenis, Changer le monde : histoire du mouvement communiste libertaire, 1945-1997, Éditions Le Coquelicot/Alternative libertaire, 2000, page 185.
  9. Dictionnaire des anarchistes, « Le Maitron » : notice biographique.
  10. Notice Centre international de recherches sur l'anarchisme (Lausanne) : lire en ligne.
  11. Notice Centre international de recherches sur l'anarchisme (Lausanne) : lire en ligne.