Pierre-Vincent Dombidau de Crouseilles

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Pierre-Vincent Dombidau de Crouseilles
Image illustrative de l’article Pierre-Vincent Dombidau de Crouseilles
Biographie
Naissance
Pau
Ordination sacerdotale
Décès (à 71 ans)
Quimper
Évêque de l'Église catholique
Quimper
Autres fonctions
Fonction religieuse

Blason
(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Pierre-Vincent Dombidau de Crouseilles, parfois orthographié Pierre-Vincent Dombideau de Crouseilhes, né le à Pau et décédé le à Quimper, est un homme d'Église, évêque français de l'Église catholique romaine. Il est évêque de Quimper de à .

Biographie[modifier | modifier le code]

Clerc d'Ancien Régime[modifier | modifier le code]

Pierre-Vincent Dombidau de Crouseilles naît à Pau le . Il est le fils de Jean de Dombidau, conseiller au Parlement de Navarre, baron de Crouseilles[1] et membre des États de Béarn[2] et de Françoise de Capdeville[1].

Il entre au séminaire Saint-Sulpice de Paris en et obtient sa licence en théologie en [1].

Il est ordonné prêtre le [3]. Son père fait jouer ses relations pour lui obtenir des bénéfices lucratifs[4]. Il devient ainsi chanoine de Lescar, dont l'évêque, Marc-Antoine de Noé est apparenté à sa famille et prieur de Cambon (diocèse de Rodez) et de Lieu-Dieu (diocèse d'Amiens)[1].

En , il est choisi par l'archevêque Jean de Dieu-Raymond de Boisgelin de Cucé comme chanoine et vicaire général d'Aix-en-Provence[3]. Pendant la Révolution, il émigre en Angleterre avec son évêque et ne se trouve donc pas confronté à l'obligation du serment[1].

Recréer un épiscopat[modifier | modifier le code]

Sous le Consulat, il revient en France dans le diocèse d'Aix-en-Provence puis suit Boisgelin de Cucé comme vicaire général du diocèse de Tours en [1].

Il est un des collaborateurs de Portalis, directeur des cultes, qu'il a connu à Aix-en-Provence, et participe ainsi à la composition de la liste des épiscopables de 1802, en rédigeant des appréciations sur les candidats, dont il fait partie, recommandé par Portalis puis par le cardinal Fesch[4].

Évêque de Quimper[modifier | modifier le code]

Dombidau de Crouseilles est nommé évêque de Quimper le [1]. Il est sacré le dans la cathédrale Notre-Dame de Paris[3]. Béarnais, il est nommé en Bretagne conformément à une politique qui conduit Napoléon à écarter les clercs bretons quand il s'agit de pourvoir les sièges épiscopaux de la région[5]. Il ne peut s'installer dans les bâtiments de l'ancien évêché de Quimper qu'en , le temps que le département le rachète à son propriétaire et fasse des réparations[6].

Ses relations avec les préfets successifs du Finistère ne sont pas très bonnes. Dans ce diocèse très catholique, il encourage avec succès la fondation d'écoles religieuses[1]. Le développement de l'enseignement mutuel dans son diocèse le laisse dubitatif. Il essaye sans beaucoup de succès de proposer des séminaristes pour diriger ces écoles et recommande à ses curés d'en surveiller les instituteurs laïcs[7]. Les vocations se multiplient : il ordonne ainsi presque 170 prêtres entre et . Il organise des missions intérieures et contribue à rallier son clergé à l'Empire[1].

Il tarde à publier le catéchisme impérial, mais, après avoir été fait baron d'Empire le , participe dans les rangs de la majorité au concile de Paris de 1811. Il reste alors loyal à l'Empire[1].

Rallié à Louis XVIII en 1814, il reste prudemment indécis pendant les Cent-Jours. Louis XVIII lui propose l'archevêché de Rouen en , mais il refuse et meurt peu après à Quimper dans la nuit du au [1].

Armes[modifier | modifier le code]

D'argent à l'arbre de sinople terrassé de sable au lion de gueules passant sur la terrasse, au chef d'azur chargé de 3 étoiles d'or[8].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i j et k Jacques-Olivier Boudon, Les élites religieuses à l'époque de Napoléon. Dictionnaire des évêques et vicaires généraux du Premier Empire, Paris, Nouveau Monde éditions / Fondation Napoléon, , 313 p. (ISBN 2-84736-008-5), p. 130-132
  2. Frédéric Bidouze, « Des états provinciaux « flanqués » d’un parlement au XVIIIe siècle : l’exemple du Béarn, de la Navarre et de la Soule », dans Hervé Leuwers (dir.), Les parlementaires, acteurs de la vie provinciale : XVIIe et XVIIIe siècles, Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », (ISBN 978-2-7535-6943-0, lire en ligne), p. 17–30
  3. a b et c Pierre Puchulu, Les évêques originaires du diocèse de Bayonne depuis le concordat de 1801, Bulletin de la Société des sciences, lettres et arts de Bayonne, n° 133,
  4. a et b Jacques-Olivier Boudon, L'épiscopat français à l'époque concordataire 1802-1905, Paris, Le Cerf, coll. « Histoire religieuse de la France », , 589 p. (ISBN 9782204053013), p. 157, 286-287, 293-294
  5. Jacques-Olivier Boudon, « Les évêques bretons de la première Séparation au concordat (1795-1802) », dans Jean Balcou, Georges Provost, Yvon Tranvouez (dir.), Les Bretons et la Séparation, Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », (ISBN 978-2-7535-0286-4, DOI 10.4000/books.pur.23557, lire en ligne), p. 47–56
  6. Jean Savina, Notre vieux Quimper, Quimper, Société Les Amis de Jean Savina, , 311 p. (lire en ligne), p. 87
  7. Michel Chalopin, L'enseignement mutuel en Bretagne: Quand les écoliers bretons faisaient la classe, Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », (ISBN 978-2-7535-1280-1 et 978-2-7535-6781-8, DOI 10.4000/books.pur.106242, lire en ligne), chap. 3
  8. Saint Saud, Armorial des prélats français du XIXe siècle, Paris, 1906, H. Daragon, 415p., p. 144. Consultable sur Gallica.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jacques-Olivier Boudon, Les élites religieuses à l'époque de Napoléon. Dictionnaire des évêques et vicaires généraux du Premier Empire, Paris, Nouveau Monde éditions / Fondation Napoléon, , 313 p. (ISBN 2-84736-008-5), p. 130-132
  • Jacques-Alphonse Mahul, Annuaire nécrologique, ou Supplément annuel et continuation de toutes les biographies ou dictionnaires historiques, 4e année, 1823, Paris : Ponthieu, 1824, p. 80-81 [1]
  • Pierre Puchulu, Les évêques originaires du diocèse de Bayonne depuis le concordat de 1801, Bulletin de la Société des sciences, lettres et arts de Bayonne, n° 133,

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Chronologies[modifier | modifier le code]