Pierre-Philippe Giraudeau

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Pierre-Philippe Giraudeau
Fonctions
Vicaire apostolique
Diocèse de Kangding
à partir du
Évêque titulaire
Daphnusia (d)
à partir du
Biographie
Naissance
Décès
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TibetVoir et modifier les données sur Wikidata
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Marc Chatagnon (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
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Pierre-Philippe Giraudeau, né le à Saint-Mars-de-Coutais (diocèse de Nantes) et mort le à Ta-tsien lou (Tibet[1]), est un missionnaire français de la Société des missions étrangères de Paris qui œuvra toute sa vie au Tibet dans l'actuel diocèse de Kangding.

Biographie[modifier | modifier le code]

Pierre-Philippe Giraudeau naît dans un village de Loire-Inférieure, marqué par les guerres de Vendée, de Pierre Jean Giraudeau et de Jeanne Guihal. Il s'engage à l'âge de vingt ans dans les zouaves pontificaux du général de Charette pendant la guerre de 1870-1871 contre les Prussiens, dont le bataillon se bat dans l'ouest de la France. Il est ordonné prêtre du diocèse de Nantes en 1876 à Nantes et devient professeur au collège de Notre-Dame-des-Couëts. Il entre le au séminaire de la Société des missions étrangères de Paris et part le pour la mission du Tibet fondée vingt ans plus tôt[2], dans une contrée difficilement accessible aux hauts plateaux et sommets les plus élevés du monde. Le pouvoir chinois et le pouvoir local tibétain y sont en rivalité constante.

Le P. Giraudeau arrive à Ta-tsien lou avec le P. Brieux, dans une ville dont la mission est administrée par Mgr Biet[3]. Il est nommé d'abord à la mission de Bathang qui est incendiée par une révolte des lamas en 1889, puis il est responsable de la station de Mosymien à l'intérieur du pays. Il rencontre avec ses confrères l'expédition scientifique de Gabriel Bonvalot et du prince Henri d'Orléans en à Ta-tsien lou[4]. En 1891, il est nommé provicaire de la mission, mais revenant d'un séjour à Ta-tsien lou, il revient à Mosymien dans une mission qui a été détruite sur ordre des autorités locales. Plusieurs postes chrétiens sont la proie des flammes dans les environs. Finalement sur intervention du ministre de la France à Pékin, un délégué chinois vient effectuer une mission de pacification. La persécution contre les convertis catholiques tibétains cesse pour un temps[3]. Il est nommé coadjuteur de Mgr Biet en 1897 et reçoit la consécration épiscopale en tant qu'administrateur du vicariat, le [5]. Après la mort de Mgr Biet en 1901, il lui succède. Six missionnaires sont assassinés à cette époque, dont le père Soulié en 1905.

La partie méridionale (correspondant au Sikkim dans l'Himalaya) du vicariat est cédée en 1929 pour fonder une nouvelle préfecture apostolique avec Kalimpong pour siège[6]. Sentant les effets de l'âge, il choisit en 1936 Pierre-Sylvain Valentin (1880-1960), comme coadjuteur. Il collabora avec le P. Francis Goré à la rédaction d'un dictionnaire français-tibétain, paru après sa mort.

Il meurt parmi les siens au Tibet à la veille de ses quatre-vingt-douze ans.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Société des missions étrangères, fiche biographique
  2. Le vicariat apostolique a été fondé par un bref de Grégoire XVI en 1846, mais les missionnaires ne peuvent vraiment s'y installer qu'une dizaine d'années plus tard
  3. a et b Annales des Missions étrangères de Paris
  4. Gabriel Bonvalot, L'Asie inconnue: à travers le Tibet, Paris, Flammarion, 1896, p. 375
  5. Des mains de Mgr Marc Chatagnon (1839-1920), mep, vicaire apostolique du Setchuan méridional
  6. Avec Mgr Douénel (1866-1940), comme préfet apostolique

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Françoise Fauconnet-Buzelin, Les Martyrs oubliés du Tibet. Chronique d'une rencontre manquée (1855-1940), éd. du Cerf, coll. Petit Cerf, Paris, 2012, 656 pages

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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