Paul Costermans

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Paul Costermans
Illustration.
Fonctions
Vice-gouverneur général du Congo belge

(1 an et 2 mois)
Monarque Léopold II
Prédécesseur Alphonse Van Gele
Successeur Félix Fuchs
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Bruxelles (Belgique)
Date de décès (à 44 ans)
Lieu de décès Banana (État indépendant du Congo)
Nationalité Belge
Diplômé de École royale militaire
Profession Militaire
Explorateur
Administrateur colonial
Distinctions Chevalier de l'ordre de Léopold

Paul Costermans
Vice-gouverneurs généraux du Congo belge

Paul Costermans, né à Bruxelles le , décédé le à Banana est un officier belge, explorateur et vice-gouverneur de l'État indépendant du Congo. Il est connu pour avoir contribué à résoudre le différent territorial dans l'est du Congo avec l'Allemagne.

Biographie[modifier | modifier le code]

Paul Marie Adolphe Costermans, né dans le centre de Bruxelles le , est le fils d'Adolphe Costermans, employé, et de Pauline Desutter.

Il fait ses études secondaires à l'Athénée royal de Bruxelles. Il s'engage ensuite dans l'armée belge et sort de l'École royale militaire, sous-lieutenant d'artillerie le . En , il est nommé lieutenant dans la compagnie d'artificiers.

Il entre au service de la Force publique de l'État indépendant du Congo en 1890 et fera cinq séjours au Congo jusqu'à son décès en 1905. Désigné au commandement du district du Stanley-Pool, il fait preuve de dynamisme pour le développement de sa circonscription, et en particulier de son chef-lieu Léopoldville. Naturellement nerveux, il doit cependant à deux reprises, 1891 et 1894, interrompre son mandat pour rentrer en Europe. Il est de retour à Léopoldville le [1].

Dès lors, il sera l'un des principaux artisans des voies de communication du Haut-Congo. Profitant de l'achèvement progressif du chemin de fer Matadi-Léopoldville, il est témoin du lancement des premiers navires de 150 tonnes sur le fleuve Congo. Il fera baliser le fleuve jusque Kimpoko. Il est nommé commissaire général le . Il rentre en Europe le .

Nommé inspecteur d'État le et promu capitaine-commandant, il prend la direction des districts du Stanley-Pool et du Kwango, où il développe davantage la région. Il explore en particulier toute la zone comprise entre le Stanley Pool, le Congo, le Kasaï et le Kwango[2].

Il rentre en Europe en 1901. Il repart le avec pour mission de développer un réseau de fortins à l'est du territoire. La frontière orientale Tanganyika - Ruzizi notamment était contestée par les Allemands à la suite des déboires de Francis Dhanis avec la révolte de ses troupes Tetelas.

Fortification à Uvira.

Arrivé à Uvira le , il établit un cordon de fortifications s'étendant de Bobandana, au Nord du lac Kivu, jusqu'à Uvira, sur le lac Tanganyika. Uvira, Baraka, Luvungi, Rutshuru sont équipées de fortins armés d'artillerie et soutenues par des garnisons importantes et bien entraînées. Celles-ci dissuadent les Allemands de progresser davantage. Costermans remet le commandement de la région au capitaine d'état-major Tombeur et rentre en Belgique le [1].

Le , le roi Léopold II de Belgique le nomme alors vice-gouverneur général de l'État indépendant du Congo (EIC). Il a notamment pour mission de renforcer les positions face au Congo français dans la région du bas-fleuve et prend ses fonctions à Boma, alors capitale du territoire, le . En octobre, à la suite du rapport de Roger Casement dénonçant les atrocités commises par les Européens sur la population congolaise, la Commission d'enquête instituée par le roi Léopold II afin de faire un rapport sur la situation humanitaire au Congo arrive à Boma. En , sa tournée terminée, elle revient à Boma, et dépose ses conclusions devant le vice-gouverneur général Costermans[3].

En première ligne face aux accusations, il prend mal les critiques adressées à l'administration de l'EIC et son état de santé mentale se dégrade rapidement. Les médecins s'en inquiètent et conseillent de ne pas le laisser seul. Au cours d'un séjour à Banana, il parvient cependant à tromper la surveillance de ses collaborateurs et met fin à ses jours le .

Il est surnommé localement gondoko, le « léopard », pour sa manie due à son état de nervosité permanente d'arpenter de long en large sa véranda.

À la suite de son décès le à Banana, son corps est ramené sur la malle congolaise Philippeville le à Anvers. Il est inhumé le au cimetière de Forest.

Hommages et distinctions[modifier | modifier le code]

En 1927, son nom est donné à Costermansville, aujourd'hui Bukavu.

Il a reçu les distinctions suivantes :

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Alphonse Engels, Costermans (Paul Marie Adolphe), Bruxelles, Académie royale des sciences d'Outre-Mer, (lire en ligne), p. 268
  2. « Paul Costermans », Le Soir,‎ , p. 1 (lire en ligne Accès limité)
  3. : Recueil de textes sur E.V Sjöblom, missionnaire suédois au Congo des Mains Coupées, 1892-1903 par Svärd Arvid, traduction Jacques Macau, chez le traducteur, 1974. page 49

Liens externes[modifier | modifier le code]