Parti communiste de la fédération de Russie

Parti communiste de la fédération de Russie (ru) Коммунистическая партия Российской Федерации | ||||||||
![]() Logotype officiel. | ||||||||
Présentation | ||||||||
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Premier secrétaire | Guennadi Ziouganov | |||||||
Fondation | ||||||||
Siège | 16e bâtiment, Ol'khovskaya Ulitsa Moscou, Oblast de Moscou, Russie 105066 |
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Secrétaire général adjoint | Ivan Melnikov (en) | |||||||
Organisation de jeunesse | Union de la jeunesse communiste russe (RKSM) | |||||||
Journal officiel | Pravda | |||||||
Slogan | « Russie ! Travail ! Démocratie ! Socialisme ! » | |||||||
Hymne | L'Internationale | |||||||
Positionnement | Extrême gauche[1] | |||||||
Idéologie | Communisme[2],[3] Marxisme-léninisme[3] |
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Affiliation continentale | Union des partis communistes - Parti communiste de l'Union soviétique | |||||||
Affiliation internationale | Conférences internationales des partis communistes et ouvriers Séminaire communiste international (en) |
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Adhérents | 161 569 (2015)[4] | |||||||
Couleurs | Rouge | |||||||
Site web | kprf.ru | |||||||
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Présidents de groupe | ||||||||
Douma | Guennadi Ziouganov | |||||||
Représentation | ||||||||
Douma | 43 / 450 |
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Conseil de la Fédération | 4 / 170 |
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Gouverneurs | 3 / 85 |
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Parlements régionaux | 334 / 3 928 |
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Le Parti communiste de la fédération de Russie (en russe : Коммунистическая партия Российской Федерации, Kommounistitcheskaïa partia Rossiskoï Federatsi, abrégé en russe : КПРФ, KPRF, en français : PCRF) est un parti politique russe.
Fondé après l'interdiction du Parti communiste de la République socialiste fédérative soviétique de Russie, le parti se revendique de l'héritage du Parti communiste de l'Union soviétique et des Bolcheviks. Le parti insiste sur son caractère uniquement russe, et invoque toujours le patriotisme et le nationalisme russe en plus du marxisme-léninisme, idéologie officielle du PCUS.
Devenu dès ses débuts le premier parti d'opposition en Russie, le parti obtient, lors des élections législatives de 2016, 42 sièges à la Douma, soit son pire résultat depuis sa création.
Sommaire
Histoire[modifier | modifier le code]
Au parlement, après un lent démarrage avec seulement 12,4 % des voix au premier tour des élections législatives de 1993, il est passé à 22 % des voix au scrutin de 1995, ce qui en faisait alors de loin le premier parti politique russe, atteignant 24 % lors des élections de 1999, puis chutant de façon spectaculaire à 13 % des voix lors des élections législatives de 2003, n’obtenant que 51 des 450 sièges de la Douma. Lors des législatives de 2007, le KPRF a rassemblé 11,6 % des voix, soit une légère baisse en pourcentage, mais une augmentation du nombre de voix obtenues par le parti (plus de 8 millions) et du nombre de sièges détenus à la Douma (57, ce qui fait de lui la seconde force parlementaire du pays et le premier parti d’opposition). Le KPRF jouit de soutiens solides dans les oblasts de Tambov (19,17 %), d'Orel (17,58 %) et de Briansk (17,09 %).
Dans toutes les élections présidentielles organisées depuis la fin de l'Union soviétique, le candidat communiste arrive systématiquement en deuxième position au premier tour. En 1991, Ryjkov arrive derrière Eltsine avec 17 % des voix. En 1996, Gennadi Ziuganov obtient 32 % des voix, talonnant Eltsine (35 %), qui le battra cependant au second tour. Lors de l’élection de 2000, Ziuganov reste relativement stable avec 29 % des voix, mais Poutine remportera une victoire écrasante avec 53 % dès le premier tour. Lors de l’élection présidentielle de 2004, Poutine obtient 71 % de voix, alors que le candidat soutenu par le KPRF, Kharitonov, n’obtient que 14 %. Si l’on prend en considération le fait que Kharitonov (dirigeant du Parti agrarien de Russie) a été considéré comme un homme de paille, il s'agit d'un résultat meilleur que prévu, montrant que le KPRF a encore une importante base d'appui.
L'élection présidentielle russe de 2008, si elle consacre la victoire du candidat soutenu par Poutine, Medvedev (70 % des voix), montre un net redressement du score du KPRF, Guennadi Ziouganov obtenant 17,7 % des suffrages exprimés. Il obtiendra enfin 17,18 % des voix à l'élection de 2012.
Le KPRF a récemment obtenu de bons résultats à l’occasion de plusieurs élections locales. En , il réussit à battre le parti pro-Kremlin, Russie unie, lors d’élections à l'assemblée législative régionale autonome de Nenets Okrug, obtenant 27 % des suffrages. Cette victoire inattendue sera suivie par une percée lors de l’élection de la Douma, le , le parti remportant 16,75 % des suffrages et quatre sièges. Il s'agit du meilleur résultat jamais obtenu pour le KPRF à Moscou. D’après certains observateurs, l'absence du parti Rodina lors de ce scrutin pourrait avoir indirectement contribué au succès des communistes.
Le , des élections ont eu lieu pour désigner les membres de 14 assemblées législatives régionales et locales. Le KPRF y a enregistré des résultats relativement bons et progresse dans plusieurs territoires. Il termine ainsi deuxième dans l’oblast d’Orel (23,78 %), l'oblast d'Omsk (22,58 %), l'oblast de Pskov (19,21 %), l'oblast de Samara (18,87 %), l'oblast de Moscou (18,80 %), l'oblast de Mourmansk (17,51 %) et l'oblast de Tomsk (13,37 %)[5].
Le , le KPRF a obtenu un important succès lors de l'élection des maires de Volgograd. Grebennikov, candidat communiste, a été élu maire avec 32,47 % des voix, devenant ainsi le plus jeune maire d'une capitale régionale.
Les élections législatives de 2011 se traduisent par un net rebond électoral du parti, qui atteint selon les résultats officiels 19,19 % des voix (+7,62 points) et obtient l’élection de 92 députés (+35). Ces élections sont cependant entachées de multiples fraudes et l'opposition se mobilise pour en contester les résultats, selon elle frauduleux. Une étude réalisée par un groupe d'expert et publiée par le quotidien RBC Daily estime effectivement que le Parti communiste serait le véritable vainqueur de ces élections, obtenant de 25 à 30 % des voix[6].
En 2016, le parti présidentiel Russie unie, conforté par la popularité de Vladimir Poutine dans un contexte de tension avec les États-Unis, remporte une large victoire. Le Parti communiste recule à 13,34 % des voix mais se maintient comme le second plus important parti de Russie.
Dirigeants du parti[modifier | modifier le code]

Le KPRF est dirigé par Guennadi Ziouganov. Des collaborateurs externes, comme le philosophe Alexandre Douguine, qui a contribué à pousser le parti dans la direction du nationalisme, ont aidé à structurer le parti lors de ses premières années d’existence. Lors de l’élection présidentielle de 1996, le KPRF a été soutenu par d'éminents intellectuels comme Alexandre Zinoviev (un ancien dissident soviétique, devenu partisan du communisme à l'époque de la perestroïka), ou le physicien Jaurès Alferov, qui a reçu le prix Nobel de physique en 2000.
Un nouveau mouvement de gauche a été fondé à l'initiative du KPRF le . Nommée Union populaire patriotique de Russie (NPSR), elle comprend plus de 30 organisations de gauche et « patriotes ». Guennadi Ziouganov aura été son président. Il a été appuyé par le parti en tant que candidat à la présidence de la Russie lors de nombreuses élections présidentielles.
Ziouganov a taxé l’élection de 2003 de « spectacle révoltant », et a accusé le Kremlin d’avoir créé de toutes pièces le parti Rodina (aujourd’hui dissout dans Russie juste) pour lui voler ses voix.
De nombreux anciens membres du parti sont des politiciens, qui ont finalement plié face à Ziuganov, qui bénéficiait des plus forts soutiens. Guennadi Selezniov en 2001, Sergueï Glaziev (en) en 2003 et Guennadi Semiguine en 2004 ont été les plus notables « dissidents ».
Une faction minoritaire [Laquelle ?] a critiqué la décision d’inclure des candidats « millionnaires » (tels que Sergueï Sobko, directeur général et propriétaire de la compagnie TEKHOS) dans des listes constituées par le KPRF, ce qui était considéré comme entrant en contradiction avec les tendances marxistes-léninistes et anti-oligarchiques du parti. [réf. nécessaire]
Résultats électoraux[modifier | modifier le code]
Élections présidentielles[modifier | modifier le code]
Année | Candidat | 1er tour | 2d tour | ||
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Voix | % | Voix | % | ||
1996 | Guennadi Ziouganov | 24 211 686 | 32,00 | 30 113 306 | 40,30 |
2000 | Guennadi Ziouganov | 21 928 468 | 29,21 | ||
2004 | Nikolaï Kharitonov | 9 513 313 | 13,69 | ||
2008 | Guennadi Ziouganov | 13 243 550 | 17,96 | ||
2012 | Guennadi Ziouganov | 12 318 353 | 17,18 | ||
2018 | Pavel Groudinine | 8 659 206 | 11,77 |
Élections législatives[modifier | modifier le code]
Année | Voix | % | Rang | Sièges |
---|---|---|---|---|
1993 | 6 666 402 | 12,40 | 3e | 65 / 450 |
1995 | 15 432 963 | 22,30 | 1er | 157 / 450 |
1999 | 16 196 024 | 29,29 | 1er | 113 / 450 |
2003 | 7 647 820 | 12,61 | 2e | 52 / 450 |
2007 | 8 046 886 | 11,57 | 2e | 57 / 450 |
2011 | 12 599 507 | 19,19 | 2e | 92 / 450 |
2016 | 7 019 752 | 13,34 | 2e | 42 / 450 |
Notes et références[modifier | modifier le code]
- « Qui sont les ultranationalistes russes ? », sur Europe 1, (consulté le 24 décembre 2017).
- Bozóki, A and Ishiyama, J (2002). The Communist Successor Parties of Central and Eastern Europe. p. 241.
- (en) Wolfram Nordsieck, « Parties and Elections in Europe », sur parties-and-elections.eu.
- http://kprf.ru/party-live/cknews/140351.html
- Les résultats sont disponibles ici.
- Sputnik, « Russie: les communistes auraient gagné les législatives de 2011 (rapport) », sur fr.sputniknews.com (consulté le 8 avril 2016).
Voir aussi[modifier | modifier le code]
Articles connexes[modifier | modifier le code]
- Bolcheviks
- Extrême gauche par pays
- Parti des travailleurs communistes russes du parti communiste de l’Union soviétique