Mathieu Ngudjolo Chui

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Mathieu Ngudjolo Chui
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Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (53 ans)
Bunia (Province orientale, république démocratique du Congo (d))Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
Zaïre
république démocratique du Congo (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Allégeances
Activités
Autres informations
Arme
Grade militaire
Conflit

Mathieu Ngudjolo Chui (né le )[1] est un colonel des Forces armées de la République démocratique du Congo et ancien commandant en chef du Front des nationalistes intégrationnistes (FNI) et de la Force de résistance patriotique de l'Ituri (FRPI)[1].

Le , il a été arrêté par les autorités congolaises et remis à la Cour pénale internationale (CPI) pour subir un procès de sept chefs d'accusations de crimes de guerre et trois chefs d'accusations de crimes contre l'humanité. Il est accusé d'avoir perpétré des assassinats et des violences sexuelles à l'égard des femmes et d'enrôlement d'enfants-soldats (enfants de moins de quinze ans)[1]. Il est pourtant acquitté, en , de ses charges de crimes de guerre par le juge Bruno Cotte avec comme motif que l'accusation n'avait pas prouvé au-delà de tout doute raisonnable qu'il était responsable des crimes commis, une décision qui a conduit à la critique de la CPI[2],[3].

Vie personnelle[modifier | modifier le code]

Ngudjolo est né le à Bunia, dans la province d'Ituri au nord-est de la République démocratique du Congo (RDC). Il est considéré comme appartenant à l'ethnie Lendu et parle lingala, français, swahili et kilendu. Il est marié à Semaka Lemi et a deux enfants[1].

Carrière[modifier | modifier le code]

Procédure devant la CPI[modifier | modifier le code]

La CPI délivre un mandat d'arrêt à son encontre le . Il est arrêté par la RDC puis transféré à La Haye le lendemain.

Il est accusé de sept chefs de crimes de guerres, parmi lesquels le fait de faire participer des enfants de moins de 15 ans à des hostilités, et de trois chefs de crimes contre l'humanité, dont viol et esclavage sexuel. Ces violences auraient été commises dans le cadre du conflit en Ituri lors de l'attaque contre le village de Bogoro en [4].

Son procès s'ouvre le et se termine par son acquittement le . Cette décision est prise à l'unanimité par les trois juges qui composent la Chambre. Le juge président Bruno Cotte explique alors ne pas posséder assez de preuves pour attester au-delà de tout doute raisonnable que Ngudjolo était le commandant en chef des combattants lors de l'attaque contre Bogoro, et donc qu'il ne pouvait pas être jugé coupable des crimes commis. La Chambre a tenu à préciser que cette décision ne signifiait pas que des crimes n'avaient pas été commis à Bogoro, ni même que l'accusé était innocent, mais seulement que le nombre de preuves était insuffisant pour le condamner[5].

Le , il est remis en liberté pendant la procédure d'appel[6].

Le , Mathieu Ngudjolo Chui est définitivement acquitté par la Cour pénale internationale[7]. Cette décision est adoptée à la majorité, deux juges ayant exprimé une opinion dissidente conjointe[8].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Mathieu Ngudjolo Chui - TRIAL : Profils.
  2. La CPI acquitte Mathieu Ngudjolo - Radiookapi.net.
  3. (en)"DR Congo: Mathieu Ngudjolo Chui acquitted of war crimes by ICC". BBC News Online. 18 December 2012.
  4. « Ngudjolo Chui », sur International Criminal Court (consulté le )
  5. « La Chambre de première instance II de la CPI acquitte Mathieu Ngudjolo Chui », sur International Criminal Court (consulté le )
  6. « La CPI a libéré Mathieu Ngudjolo Chui suite à son acquittement », sur International Criminal Court (consulté le )
  7. Mathieu Olivier, « RDC : que faire de Mathieu Ngudjolo Chui, l’acquitté indésirable de la CPI ? – Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com, (consulté le )
  8. « Affaire Ngudjolo Chui: la Chambre d'appel de la CPI confirme la décision d'acquittement », sur International Criminal Court (consulté le )

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Stéphanie Maupas, « Mathieu Ngudjolo, ex-milicien acquitté par la CPI mais sans papier », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)
  • Stéphanie Maupas, « Acquitté par la CPI, un ex-milicien congolais craint d’être expulsé à Kinshasa », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)