Maison du Cygne (Bruxelles)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Maison du Cygne
Façade de la Maison du Cygne.
Présentation
Destination initiale
Auberge
Destination actuelle
Brasserie-restaurant
Style
Architecte
Construction
1698
Patrimonialité
Bien classé (bâtiment en , façade en )Voir et modifier les données sur Wikidata
Site web
Localisation
Pays
Région
Commune
Adresse
Grand-Place no 9
Coordonnées
Carte

La « Maison du Cygne » (De Zwaan en néerlandais ou De Swane en ancien néerlandais[1]) est une maison de style baroque située au numéro 9 de la Grand-Place de Bruxelles en Belgique, entre la « Maison de l'Arbre d'Or » et la « Maison de l'Étoile », au sud de la place.

Historique[modifier | modifier le code]

La « Maison du Cygne », mentionnée dès le XVe siècle, était à l'origine une auberge[2].

Après la destruction des maisons de la Grand-Place lors du bombardement de la ville par les troupes françaises de Louis XIV commandées par le maréchal de Villeroy en août 1695, la maison fut réédifiée pour le financier Pierre Fariseau par l'architecte-sculpteur bruxellois Corneille van Nerven[2] en 1698, comme l'atteste le millésime qui orne le deuxième étage (« Anno 1698 »).

Pierre Fariseau, cofondateur de l'Académie de Musique, fit placer son monogramme au centre de la façade.

Au XVIIIe siècle, la maison, qui portait alors le nom de « De Swaene »[3], fut achetée par la corporation des Bouchers qui fit modifier la partie supérieure en 1720, avec le produit de la vente de laine comme l'indique le chronogramme[2] situé sur le socle de la statue qui somme le fronton :

hæC DoMVs Lanea eXaLtatVr
La maison que voici est rehaussée grâce à la laine

Karl Marx, qui vécut à Bruxelles de à , fêta le réveillon du jour de l'an 1847/1848 dans la « Maison du Cygne » avec la « Deutscher Arbeiterverein » et l'« Association Démocratique »[4].

Le congrès inaugural du Parti ouvrier belge s'est tenu dans cette maison le [4],[5].

La maison fut modifiée en 1897 et restaurée en 1904 par l'architecte Adolphe Samyn[2] et à nouveau restaurée en 2009.

Elle est aménagée aujourd'hui en brasserie-restaurant.

Les maisons situées entre la rue des Chapeliers et la rue de l'Étoile, devenue depuis rue Charles Buls. De gauche à droite : Le Mont Thabor, La Rose, L'Arbre d'Or, Le Cygne, L'Étoile. Dessin de Ferdinand-Joseph Derons (1729).

Classement[modifier | modifier le code]

L'enseigne au cygne.
Cartouche « 1698 ».

Les façades et les toitures de toutes les maisons qui bordent la Grand-Place font l'objet d'un classement au titre des monuments historiques en tant qu'ensemble depuis le 19 avril 1977 sous la référence globale 2043-0065/0[6].

Le classement a été étendu à d'autres parties du bâtiment le 7 novembre 2002, sous la référence 2043-0065/009[6].

Architecture[modifier | modifier le code]

La « Maison du Cygne », édifiée en pierre de taille, présente une façade composée de trois travées, et de trois niveaux plus entresol surmontés d'un fronton triangulaire et de statues.

Le rez-de-chaussée présente une haute porte surmontée de l'enseigne de la maison, figurant un cygne au bec, aux pattes et aux extrémités des ailes dorés, émergeant d'une végétation elle aussi rehaussée de dorures.

Le premier étage contraste très fort avec le rez-de-chaussée et l'entresol par la richesse de sa décoration. Il possède un balcon orné de masques dorés, soutenu par de puissantes consoles couvertes de grandes feuilles d'acanthe dorées.

Les fenêtres à meneaux du premier étage composent un triplet : la baie centrale, entourée de colonnes ioniques, est surmontée d'un fronton courbe brisé supportant deux angelots qui encadrent le monogramme de Pierre Fariseau, alors que chacune des baies latérales est surmontée d'un fronton triangulaire orné d'une coquille Saint-Jacques dorée.

Au deuxième étage, les fenêtres à meneaux, plus petites, affichent sur leurs allèges la date de réédification du bâtiment au moyen de cartouches rouges à encadrement doré : « Anno 1698 ».

La façade est couronnée d'un fronton triangulaire percé d'un grand œil-de-bœuf et soutenu par un entablement richement orné, constitué d'une architrave ornée de triglyphes et de rosaces ainsi que d'une frise d'oves.

Ce fronton est surmonté des statues de la Boucherie, de l'Abondance et de l'Agriculture, rétablies par Charles Samuel en 1899[2], et d'une toiture mansardée percée de deux petites lucarnes et sommée d'une balustrade blanche dont les angles sont ornés de boules dorées.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Maurice Culot, Le Bombardement de Bruxelles par Louis XIV et la reconstruction qui s'ensuivit, 1695-1700, Archives d'architecture moderne, 1992, p. 196.
  2. a b c d et e Le Patrimoine monumental de la Belgique, Bruxelles, Volume 1B, Pentagone E-M, Pierre Mardaga éditeur, 1993, pp. 144-146
  3. Albert Mehauden et Michel Vanwelkenhuyzen, La ville de Bruxelles. Ses habitants, leurs métiers et leurs adresses vers 1767, Bruxelles, 1998
  4. a et b Plaque commémorative apposée sur la façade
  5. Guide du Routard Bruxelles 2020, Hachette, 2020, p. 104.
  6. a et b Registre du patrimoine protégé en Région de Bruxelles-Capitale (catalogue illustré)

Liens externes[modifier | modifier le code]