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Ménagerie du Jardin des plantes

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Plan de la ménagerie du Jardin des Plantes, classée, avec l'ensemble des bâtiments, monument historique le 24 mars 1993[1].

La ménagerie du Jardin des plantes à Paris est l'un des plus anciens parcs zoologiques du monde encore ouverts au public, avec celui de Schönbrunn à Vienne (Autriche).

Elle s'étend sur plus de 5,5 hectares en plein cœur du 5e arrondissement de Paris, et occupe environ un quart du Jardin des plantes qui s'étend aussi plus au Sud ; elle est bordée par la rue Cuvier au Nord-Ouest et le quai Saint-Bernard au Nord-Est. Elle dépend de la Chaire d'éthologie du Muséum (comme le zoo de Vincennes) et elle présente au public environ un millier de grands animaux : 270 mammifères de 50 espèces, 330 oiseaux de 80 espèces, 200 reptiles de 50 espèces, 200 amphibiens de 10 espèces, ainsi que 1 200 invertébrés d'une cinquantaine d'espèces au Vivarium[2].

Historique de la ménagerie

La ménagerie du Jardin des plantes fut officiellement ouverte le 11 décembre 1794 à l'initiative de Bernardin de Saint-Pierre, professeur de zoologie au Muséum national d'histoire naturelle, par le transfert des animaux des Ménageries royales de Versailles et du Raincy (appartenant au duc d'Orléans), respectivement le 26 avril 1794 et le 27 mai 1794, et par l'apport des animaux de foire des ménageries privées et foraines à titre provisoire dès le 4 novembre 1793.

Au cours de son histoire, elle a présenté une quantité innombrable d'espèces animales, dont la première girafe présentée en France (1826), un couagga venu de la Ménagerie Royale de Versailles, des éléphants, des hippopotames, des ours bruns et blancs, des lions, des tigres, des phoques.

Lors de la commune de Paris en 1871, les animaux, dont les éléphants Castor et sa sœur Pollux[3], furent mangés par les Parisiens assiégés et affamés.

Peintres animaliers au Jardin des plantes en 1902.
Magazine L'Illustration (août 1902)

Beaucoup de constructions, parfois sophistiquées pour l'époque, ont été édifiées à cet effet au XIXe et au début du XXe siècle, succédant aux enclos et cages sommaires du début : rotonde, fosses aux ours, singeries, fauveries, maisons des rapaces et des reptiles, faisanderies. Au fil du temps, on y a installé des fosses aux ours (1805), des loges des animaux féroces (1817-1821), une rotonde des grands herbivores (1804-1812), un palais des singes (1835-1837), un pavillon des reptiles (1870-1874), un bassin des crocodiles, un bassin des otaries (1882), une grande volière, une faisanderie (1881), une cage des oiseaux de proie (1820-1825), etc. La plus réussie d'entre elles est sans doute la grande volière édifiée en 1888 par Alphonse Milne-Edwards pour l'Exposition universelle de 1889[4] et toujours utilisée.

Au milieu du XXe siècle, la ménagerie est entrée dans une période de déclin, éclipsée par des parcs zoologiques plus modernes (Zoo de Vincennes, Parc de Thoiry), puis contestée par les mouvements anti-zoos, alors que pratiquement aucune rénovation ne pouvait être entreprise, faute de moyens (c'était aussi l'époque où la Grande galerie de Zoologie, aujourd'hui de l'Évolution, a dû fermer parce qu'il pleuvait à travers sa verrière). Les animaux vivaient dans des installations généralement mal entretenues, souvent dégradées et exiguës.

C'est à partir des années 1980 qu'une politique de réhabilitation de la ménagerie a été mise en place, avec plusieurs rénovations successives (volières à rapaces, rotonde, maison des reptiles, etc.), et une nette préférence accordée à la présentation d'espèces de petite et moyenne taille, généralement peu connues et/ou menacées d'extinction.

Les plus grandes espèces (éléphant, girafe, lion, tigre, gorille, chimpanzé, ours), impossibles à maintenir correctement dans des installations de petite taille et impossibles à agrandir au centre de Paris, ont progressivement quitté la ménagerie dans les années 1970 à 2000.

Historique des directeurs

Conservation et coopération internationale

Les plus grandes espèces (éléphant, girafe, lion, tigre, gorille, chimpanzé, ours), impossibles à maintenir correctement dans des installations de petite taille et impossibles à agrandir au centre de Paris, ont progressivement quitté la ménagerie dans les années 1970 à 2000.

Actuellement, elle héberge environ 1 100 animaux, mammifères, reptiles et oiseaux, sur 5,5 hectares. Elle s'est spécialisée dans plusieurs groupes d'animaux : chez les mammifères, le cheval de Przewalski, l'orang-outan, plusieurs espèces de caprins (chèvre des montagnes rocheuses, takin, bharal, bouquetin d'Éthiopie), des petits carnivores, des rongeurs et des cercopithèques ; chez les oiseaux, les vautours et les rapaces nocturnes sont bien représentés, de même que les faisans et certains échassiers (spatules, ibis, grues, agamis et le très rare kagou huppé) ; de nombreux reptiles (dont des tortues géantes de plus de 100 ans), des batraciens et des insectes sont élevés dans la maison des reptiles et le vivarium.

Une femelle orang-outan, née à Bornéo en 1969 et installée à la ménagerie depuis 1972, fait l'objet d'un film documentaire de Nicolas Philibert intitulé Nénette et sorti le [5].

Galerie de photographies

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Références

  1. « Jardin des Plantes et Museum national d'Histoire naturelle », notice no PA00088482, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. Le Vivarium, construit en 1926 grâce à une souscription ouverte par René Jeannel, dépend de la Chaire d'entomologie du Muséum.
  3. Certains animaux survécurent, comme les singes jugés trop proches des humains pour être tués, les lions et les tigres trop dangereux, et les hippopotames du Jardin des Plantes parce que le prix de 80 000 francs qu’on en demandait était hors de portée des bouchers.
  4. Selon "La Revue de Paris"
  5. Pierre Murat, « Nénette, film français de Nicolas Philibert », Télérama, 3 avril 2010.

Voir aussi

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