Louis Antoine de Gontaut-Biron

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 Louis-Antoine de Gontaut
6educ de Biron
Louis Antoine de Gontaut-Biron
Portrait du maréchal Louis Antoine de Gontaut, 6e duc de Biron, gravé par Baudouin, (1761).

Surnom Maréchal de Biron
Naissance
Décès (à 87 ans)
à Paris (France)
Origine Drapeau du royaume de France Royaume de France
Arme Pavillon de la marine royale française Marine royale française
cavalerie
Infanterie
Dignité d'État Maréchal de France
Années de service 17161775
Conflits Guerre de Succession de Pologne
Guerre de Succession d'Autriche
Distinctions Chevalier des ordres du roi
Pair de France
Autres fonctions Gouverneur du Languedoc
Famille Famille de Gontaut

Louis-Antoine de Gontaut, 6e duc de Biron, est un militaire et aristocrate français, né le et mort le à Paris.

Il devient duc de Biron en 1739 et termine sa carrière comme maréchal de France.

Biographie[modifier | modifier le code]

Origines et famille[modifier | modifier le code]

Louis-Antoine de Gontaut descend de la maison de Gontaut, une famille noble française d'extraction féodale, originaire de la province de Guyenne, que l'on retrouve dès le XIIe siècle. Cette famille fournit un grand nombre d'officiers qui se distinguent au service du royaume de France, parmi lesquels on compte quatre maréchaux.

Il est le troisième fils de Charles-Armand de Gontaut, 2e duc de Biron, maréchal de France (1663-1756), et de son épouse Marie Antonine Bautru de Nogent (1662-1742), petite-nièce de Guillaume Bautru II, membre fondateur de l'Académie française et nièce, par sa mère, d'Antonin Nompar de Caumont, duc de Lauzun, qui fait entrer le duché de Lauzun dans la maison de Gontaut.

Carrière militaire[modifier | modifier le code]

Il entre dans la Marine royale dans une compagnie de garde-marine en 1716, à l'âge de quinze ans, avant de passer au service de terre. En 1727, il est capitaine au régiment de Noailles-dragons. Lieutenant-colonel du régiment Royal-Roussillon-Infanterie en 1729, il sert en Italie de 1733 à 1735, sous les maréchaux de Villars et de Coigny (attaque du château de Milan, bataille de Tortone, bataille de Parme).

Ces trois campagnes lui valent en 1734 le grade de brigadier des armées du roi puis celui de maréchal de camp.

En 1735, il est fait lieutenant-colonel et inspecteur du régiment du Roi-infanterie (1735).

Il devient duc de Biron et pair de France sur la démission de son frère en 1739.

En 1740, il est nommé gouverneur de Landrecies.

Guerre de Succession d'Autriche (1740-1748)[modifier | modifier le code]

En 1741, il participe à la campagne de Bohême et de Moravie, sous les ordres du maréchal de Belle-Isle, et se trouve, l'année suivante, avec le grade de lieutenant général des armées du Roi, à la défaite française lors de la bataille de Dettingen. Il est grièvement blessé au siège de Prague en 1742.

Chevalier des ordres du roi en 1744, il fait la guerre en Flandre (1745-1748). Il sert à la bataille de Fontenoy le , il prend le commandement du régiment des Gardes-Françaises après le décès de son titulaire Louis de Gramont. Il est également présent au siège de Maastricht.

Reçu au Parlement en 1749 comme pair de France, il achète en 1753, l'hôtel Biron qui abrite aujourd'hui à Paris le musée Rodin, et reçoit en 1757 le bâton de maréchal de France.

L'hôpital des Gardes françaises est fondé en 1759 à sa demande.

Le 7 juin 1773, le roi Louis XV constitue un Conseil de guerre, sous la présidence du duc de Biron, qui se réunit le 22 juin à l'hôtel des Invalides. Ils doivent alors juger de la culpabilité du lieutenant-colonel Cassier de Bellegarde, inspecteur de la manufacture d'armes de Saint-Étienne et de J. J. Carrier de Montieu, entrepreneur de cette manufacture. Ils sont condamnés le [1]. Si leur culpabilité ne fait pas de doute, l'absence de contre-expertises sur les armes, l'absence d'avocats, et la volonté de nuire à la réforme de l'artillerie voulue par Gribeauval, mènent à une révision de leur procès à Nancy et à leur acquittement.

Le maréchal de Biron en paon.

Le duc de Biron est le dernier gouverneur du Languedoc, de 1775 à sa mort[2].

Il est l'auteur d'un Traité de la guerre.

Il fait don à l'Observatoire de Montpellier d'un télescope d'un prix de 12 000 livres[3].

Il meurt dans son hôtel de Biron, à Paris, paroisse Saint-Sulpice[4].

Distinctions[modifier | modifier le code]

Jugement et postérité[modifier | modifier le code]

Il est extrêmement populaire au sein de ses troupes.

On cite l'anecdote suivante, lors de la terrible catastrophe du  : « au feu d'artifice tiré pour le mariage du dauphin et de Marie-Antoinette, il fut pris dans la bagarre et allait périr étouffé, foulé aux pieds, lorsque des soldats des gardes le reconnurent. Aussitôt ces braves gens s'appellent, se réunissent, dans cette foule affolée où chacun ne songe alors qu'à sauver sa propre vie, font à leur vieux colonel un rempart de leur corps et, au prix de mille périls, le tirent de la presse sain et sauf. » [5]

Une autre anecdote met en scène le maréchal de Biron et illustre son caractère. En 1779, l'amiral britannique Rodney se trouve alors à Paris, où il est retenu par des dettes qu'il ne peut payer. Un jour qu'il dîne chez le maréchal de Biron, fort obligeamment pour son hôte, il traite avec dédain les succès des marins français, en disant que s'il était libre, il en aurait bientôt raison.

Le maréchal lui prêtât mille louis[6] et lui dit : « Partez, Monsieur; allez essayer de remplir vos promesses; les Français ne veulent pas se prévaloir des obstacles qui vous empêchent de les accomplir. »[7]

Pour remercier Biron, Rodney, en 1781, coule ou capture 7 vaisseaux de ligne et tue 1000 marins français lors de la bataille navale des Saintes.

Mariage et descendance[modifier | modifier le code]

Il épouse le , Françoise Pauline de La Rochefoucauld, marquise de Severac (1723-1794), fille de François de la Rochefoucauld, comte de Roucy, brigadier des armées du roi, et de Marguerite Élisabeth Huguet de Sémonville.

Sans postérité, il désigne comme légataire universel, par son testament du , son frère Charles-Antoine de Gontaut Biron, qui lui succède comme duc de Biron. L'hôtel de Biron passe à sa veuve, puis à la famille de celle-ci.

Références[modifier | modifier le code]

  1. SHD Vincennes A*/3682. Procès consultable dans le Journal politique ou Gazette des gazettes, Année 1773, Seconde quinzaine d'octobre. Détail du procès repris dans le Supplément pour les Journaux politiques, ou Gazette des gazettes des mois d'octobre, novembre & décembre 1773, pp 31-43.
  2. Christophe Levantal, Ducs et pairs et duchés-pairies laïques à l'époque moderne (1519-1790), Paris, Maisonneuve & Larose, , 1218 p. (ISBN 2-7068-1219-2), p. 458-459
  3. Cf. Dr Louis Dulieu, « Le mouvement scientifique montpelliérain au XVIIIe siècle », Revue d'histoire des sciences et de leurs applications, vol. 11, nos 11-3,‎ , p. 234
  4. Georges Martin, Histoire et généalogie des Maisons de Gontaut Biron et d'Hautefort, Lyon, l'auteur, , 251 p., p. 42-45
  5. Joseph Wirth, p. 30
  6. Le secret du roi - La revanche américaine Tome 3., 1996
  7. Anecdotes historiques sur les principaux personnages anglais 1 vol. in-12, 1784

Sources et bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Dictionnaire de biographie française
  • Noël Lacolle, Histoire des gardes-françaises, Paris
  • Joseph Wirth, Le maréchal Lefèbvre, Perrin et cie, 1904
  • Charles Gavard, Galeries historiques du Palais de Versailles, Volume 7 sur Google Livres, Impr. Royale, 1842, p. 451
  • Tugdual de Langlais, L'armateur préféré de Beaumarchais … Jean Peltier Dudoyer, de Nantes à l'Isle de France, Coiffard Éditions, Nantes, 2015, (ISBN 9782919339280).
  • Pierre Nardin, Gribeauval, Lieutenant général des armées du roi (1715-1789), Les cahiers pour la fondation pour les études de défense nationale, Paris, 1982.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]