Liste des chefs d'État centrafricains
Cet article dresse la liste des chefs d'État de la République centrafricaine. Depuis l'indépendance vis-à-vis de la France le , la République centrafricaine, incluant l'Empire centrafricain de 1976 à 1979, a vu sept chefs d'État se succéder. Cette liste comprend non seulement les personnes qui ont prêté serment en tant que président de la République centrafricaine, mais aussi celles qui ont exercés la fonction de chefs d'État de facto.
Jean-Bedel Bokassa est chef d'État de facto — et règne également en tant qu'empereur de 1976 à 1979 —, tandis que David Dacko — qui est chef d'État de facto de 1979 à 1981 —, André Kolingba, Ange-Félix Patassé et François Bozizé sont élus à un moment ou à un autre de leur mandat. À ce jour, Kolingba est le seul à avoir volontairement quitté ses fonctions dans le cadre d'un processus démocratique, à la suite des élections générales de 1993.
L'actuel président de la République est Faustin-Archange Touadéra, depuis le .
Liste des titulaires
[modifier | modifier le code]No | Portrait | Titulaire titre |
Élection | Mandat | Parti politique |
Notes | |||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Début | Fin | Durée | |||||||
République centrafricaine (1960-1976) | |||||||||
1 | ![]() |
David Dacko (-) Président du gouvernement provisoire |
— | [1] | 5 ans, 4 mois et 18 jours | MESAN | Président du gouvernement à partir du , jusqu'à l'indépendance du pays le [2],[3]. | ||
Président [a] |
1964 | [4] | |||||||
2 | ![]() |
Jean-Bedel Bokassa (-) Président |
Coup d'État[b] | 10 ans, 11 mois et 3 jours | Militaire | Prend le pouvoir après un coup d'État réussi contre David Dacko. Il change son nom en Salah Eddine Ahmed Bokassa après sa conversion à l'islam, le [5]. | |||
MESAN[c] | |||||||||
Empire centrafricain (1976-1979) | |||||||||
1 | ![]() |
Bokassa Ier (-) Empereur [d] |
— | [6] | 2 ans, 9 mois et 17 jours | MESAN | Il dépense plus de 20 millions $, soit un tiers du PIB annuel du pays, pour son couronnement, le [7]. | ||
République centrafricaine (depuis 1979) | |||||||||
3 | ![]() |
David Dacko (-) Président [e] |
1981 | [10] | 1 an, 11 mois et 11 jours | MESAN | Seconde fois en tant que président de la République centrafricaine. En février 1981, il instaure l'Union démocratique centrafricaine (UDC) comme parti unique du pays. | ||
UDC | |||||||||
4 | ![]() |
André Kolingba (-) Président du comité militaire de redressement national |
Coup d'État[f] | 12 ans, 1 mois et 21 jours | Militaire | Prend le pouvoir par un coup d'État en 1981. Il déjoue une tentative de renversement d'Ange-Félix Patassé, assisté de François Bozizé, le [12]. | |||
Président et chef d'État [g] |
— | RDC | Il instaure le Rassemblement démocratique centrafricain comme parti unique en mai 1986[11]. | ||||||
Président | 1986[h] | ||||||||
5 | ![]() |
Ange-Félix Patassé (-) Président |
1993[i] 1999 |
[17] | 9 ans, 4 mois et 21 jours | MLCP | François Bozizé fait une tentative de coup d'État le [18]. | ||
6 | ![]() |
François Bozizé (né en ) Président |
Coup d'État[j] | [20] | 10 ans et 9 jours | Militaire | Prend le pouvoir après un coup d'État. Il nomme peu de temps après Abel Goumba en tant que Premier ministre, ce dernier ayant déjà servi la fonction par intérim en 1959 jusqu'à son éviction par David Dacko[21]. | ||
2005 | Indépendant | ||||||||
2011 | KNK | ||||||||
7 | ![]() |
Michel Djotodia (né en ) Président |
Coup d'État[k] | 4 mois et 25 jours | Militaire | Il est le chef de la coalition rebelle de Seleka durant la guerre civile alors en cours. | |||
Chef d'État de transition | — | [l] | |||||||
— | ![]() |
Alexandre-Ferdinand N'Guendet (né en ) Chef d'État de transition |
intérim | 13 jours | RDR | Il succède à Michel Djotodia après sa démission en raison de la troisième guerre civile. | |||
— | ![]() |
Catherine Samba-Panza (née en ) Chef d'État de transition |
2014 | 2 ans, 2 mois et 7 jours | Indépendant | Première femme chef d'État de la République centrafricaine. | |||
8 | ![]() |
Faustin-Archange Touadéra (née en ) Président |
2015-2016 2020 |
en cours | 9 ans, 3 mois et 13 jours | KNK | Ancien Premier ministre sous la présidence de François Bozizé de 2008 à 2013. | ||
MCU |
Frise chronologique
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Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- ↑ David Dacko devient président de la République centrafricaine avec le soutien du gouvernement français, après la défaite d'Abel Goumba dans une lutte interne pour le pouvoir.
- ↑ Jean-Bedel Bokassa prend le pouvoir par un coup d'État dans la nuit du au . Bokassa force David Dacko a officiellement démissionné de la présidence à 3h20 heure locale, le [4].
- ↑ Après être devenu président, Jean-Bedel Bokassa prend le contrôle du MESAN et impose un régime à parti unique sous l'égide de ce dernier.
- ↑ Jean-Bedel Bokassa, alors président à vie de la République centrafricaine, met en place une nouvelle Constitution lors d'un congrès du MESAN en passant le pays de la république à la monarchie avec l'instauration de l'Empire centrafricain. Il devient empereur sous le nom de « Bokassa Ier »[5].
- ↑ En 1979, le soutien de la France à Jean-Bedel Bokassa est pratiquement rompu après la répression brutale par le gouvernement des émeutes à Bangui et le massacre d'écoliers qui protestent contre le port des coûteux uniformes scolaires exigés par le gouvernement. David Dacko, qui est à l'époque le conseiller personnel de Bokassa, réussit à partir pour Paris où les Français le convainc de coopérer pour un coup d'État visant à écarter Bokassa du pouvoir et à le rétablir à la présidence. Les Français réussissent l'opération Barracuda entre le 20 et et installent Dacko à la présidence[8],[9].
- ↑ Le général André Kolingba — également chef d'état-major des forces armées — renverse David Dacko de la présidence après un coup d'État[11].
- ↑ Le , André Kolingba dissout le comité militaire de redressement national et prend la fonction de président et chef d'État[13],[14].
- ↑ Référendum le 26 mai 1986 avec la mise en place d'une nouvelle Constitution. Selon les dispositions provisoires de cette dernière, André Kolingba est automatiquement élu président pour un mandat de six ans renouvelable indéfiniment[6],[11].
- ↑ Deuxième élections multipartites du 22 août au 19 septembre 1993. Ange-Félix Patassé est le candidat du Mouvement de libération du peuple centrafricain et se présente en déclarant que les salaires précédemment retenus aux soldats et aux fonctionnaires seront payés[15]. Patassé a battu David Dacko, André Kolingba, François Bozizé et Abel Goumba pour remporter l'élection présidentielle[16].
- ↑ François Bozizé réussi son second coup d'État et prend le pouvoir à Bangui, le [19].
- ↑ Michel Djotodia renverse le président François Bozizé, le , durant la bataille de Bangui au cours de la deuxième guerre civile centrafricaine[22],[23].
- ↑ Michel Djotodia démissionne le à N'Djaména au Tchad, sous la pression de la Communauté économique des États de l'Afrique centrale réunie pour un sommet de crise sur la situation dans le pays[24].
Références
[modifier | modifier le code]- K. Anthony Appiah et Henry Louis Gates, Africana: The Encyclopedia of the African and African American Experience, New York, Basic Books, (ISBN 0-465-00071-1, lire en ligne).
- Pierre Kalck, Historical Dictionary of the Central African Republic, Lanham (Maryland), The Scarecrow Press, (ISBN 0-8108-4913-5).
- Hilary Marsden, Whitaker's Almanack, Londres, J Whitaker and Sons, (ISBN 0-85021-178-6).
- Brian Titley, Dark Age: The Political Odyssey of Emperor Bokassa, Montréal, McGill–Queen's University Press, (ISBN 0-7735-1602-6, OCLC 36340842).
- ↑ Kalck 2005, p. xxxii
- ↑ Kalck 2005, p. 198
- ↑ Kalck 2005, p. xxxi
- Titley 1997, p. 28
- Kalck 2005, p. xxxiv
- Kalck 2005, p. 199
- ↑ (en) Peter Carlson, « His Diplomatic Coup: Getting Them on the Record », The Washington Post, (lire en ligne, consulté le ).
- ↑ Titley 1997, p. 127
- ↑ Kalck 2005, p. lxix
- ↑ Kalck 2005, p. xxxix
- Kalck 2005, p. 113
- ↑ Kalck 2005, p. 155
- ↑ Marsden 1988, p. 810
- ↑ Kalck 2005, p. 48
- ↑ Appiah et Gates 1999, p. 399
- ↑ Kalck 2005, p. xlviii
- ↑ (en) « World Factbook 2002 Central African Republic », Central Intelligence Agency, (version du sur Internet Archive) (ISBN 0-16-067601-0).
- ↑ (en) « Situation "confused" after apparent coup attempt », sur thenewhumanitarian.org, The New Humanitarian, (consulté le ).
- ↑ (en) « Rebel leader seizes power, suspends constitution », sur thenewhumanitarian.org, The New Humanitarian, (consulté le ).
- ↑ Kalck 2005, p. lxxiii
- ↑ (en) « Bozize appoints prime minister », sur thenewhumanitarian.org, The New Humanitarian, (consulté le ).
- ↑ « Centrafrique : revivez la journée du dimanche 24 mars », sur rfi.fr, Radio France internationale, (consulté le ).
- ↑ (en) Madjiasra Nako, « Regional leaders recognise C.African Republic rebel chief », sur reuters.com, Reuters, (consulté le ).
- ↑ (en) « CAR interim President Michel Djotodia resigns », sur bbc.com, BBC News, (consulté le ).
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Politique en République centrafricaine
- Liste des dirigeants actuels des États
- Liste des administrateurs coloniaux en Oubangui-Chari
Liens externes
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