Ligue des chefs de section
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La Ligue des chefs de section (ou Ligue des chefs de section et des soldats combattants ou encore Ligue des chefs de section Binet-Valmer) était un mouvement français d'anciens combattants nationalistes de l'entre-deux-guerres, actif surtout dans les années 1920, notamment entre 1919 et 1925.
Fondation en 1919
[modifier | modifier le code]Le mouvement est créé en 1919 par l'écrivain et journaliste franco-suisse maurassien Jean Gustave Binet, dit Binet-Valmer, avec l'appui de journaux comme Le Journal auquel il collabore, La Liberté, L'Action française [1]. Il trouve l'appui de personnalités qu'il a côtoyées avant-guerre à Paris au cercle Hoche, dont il est l'un des secrétaires[2]. Les réunions du comité directeur se déroulent dans les locaux du cercle[3].
La ligue naît donc au lendemain de l'armistice du 11 novembre 1918, dans le contexte de la démobilisation des millions de soldats français qui se prolonge de longs mois, dans une période marquée par leur retour parfois difficile à la vie civile, par leur mécontentement et par des inquiétudes provoquées notamment par les révolutions russes de 1917[4].
Les premiers appels de Binet-Valmer en s'adressent aux chefs de section, aux sous-officiers et officiers démobilisés pour qu'ils aident les « braves gens dont ils étaient les chefs et les amis », les soldats encore sous les drapeaux en passe d'être démobilisés, avec la crainte que « ceux-là, grâce auxquels l'ordre social a été maintenu, ne deviennent des éléments de trouble » dans la mesure où ils « ont de la vigueur, s'irritent (…), songent à vaincre cette société qui ne leur fait pas, assez rapidement à leur gré, la place que mérite leur long sacrifice »[5]. La ligue entend donc rassembler des chefs, officiers subalternes et sous-officiers qui ont combattu au front, et des simples soldats, que les chefs doivent encadrer, ce qui la distingue des grandes associations d'anciens combattants qui ne font pas cette distinction. D'où son nom complet adopté en : Ligue des chefs de section et des soldats combattants[6]. Binet-Valmer obtient du ministre de la guerre que les officiers d'active puissent adhérer à la ligue, qui veut exalter « l'esprit guerrier » et « l'amitié pour le frère d'armes »[7].
La ligue fonde des groupes locaux dans les arrondissements parisiens, en banlieue parisienne et en province[8]. Elle englobe à ses débuts quelques petites associations d'anciens combattants : l'Amicale des évadés, la Ligue des cheminots anciens combattants, les Combattants de l'air, les Officiers de complément de la 12e région, les Anciens combattants de la Martinique[9].
Dirigeants
[modifier | modifier le code]La ligue a offert à Georges Clemenceau sa présidence, puis sa présidence d'honneur[10]. Elle est dirigée de sa fondation à 1929 par Binet-Valmer[11]. La ligue végète par la suite, avec une nouvelle direction presque entièrement renouvelée en 1930, à l'exception de Marcel Funereau et de Leeman. Elle est présidée jusqu'en 1940 par Pierre Fournier, colonel de réserve[12].
Ont été vice-présidents des hommes politiques tels Gaston Le Provost de Launay, de 1919 à 1922[Note 1], Humbert Ricolfi, vice-président du groupe des anciens combattants à la Chambre des députés, ou Michel Missoffe[13]. Ainsi que l'avoué au tribunal de la Seine André Wateau, commandant de réserve et futur général[Note 2]. Missoffe préside la fédération nationale des sociétés d'anciens chasseurs à pied à partir de 1923[14], Wateau est le président-fondateur (1919) de l'Union des combattants de l'air. Son secrétaire général a été jusqu'en 1927 le capitaine Maurice Ternisien[15]. Georges Leeman lui succède en 1928[Note 3]. Ont été secrétaires Henri de Kerillis, de L'Écho de Paris, Joseph Delest (sergent à la fin de la guerre, titulaire de la croix de guerre), publiciste, Marcel Funereau, qui fut le plus jeune récipiendaire de la Légion d'honneur et le plus jeune capitaine de l'armée, à 21 ans (vice-président de la ligue en 1930)[Note 4], le capitaine de réserve Maurice Brunet, entré au comité directeur en 1924 en tant que vice-président de l'Association nationale des camarades de combat[Note 5]. Ont été trésoriers le marquis Raymond de Tracy, président du comité de Nevers[16], l'industriel James Baignières, le colonel François de Franqueville, ancien officier d'active, président du comité du 16e arrondissement[17].
Ont aussi fait partie de son comité directeur l'écrivain et lieutenant de réserve Antoine Redier, Pierre Héricourt, lieutenant de réserve également, journaliste et publiciste, mutilé de guerre[Note 6], ou encore Eugène Mittler, autre publiciste et journaliste, lieutenant et mutilé de guerre également[18].
Ce petit mouvement et son chef seraient probablement encore plus tombés dans l'oubli si Henry de Montherlant et Georges Simenon n'y avaient pas collaboré à leurs débuts. Lorsque ce dernier débarque à Paris en 1922, il commence ainsi à travailler comme garçon de course de la Ligue et pour Binet-Valmer, avant de devenir en 1923-1924 secrétaire de l'un des mécènes de cette même Ligue, le marquis Raymond Destutt de Tracy, qui vient de perdre son père et a besoin d'un secrétaire[Note 7].
Culte du souvenir et solidarité
[modifier | modifier le code]La ligue et son président ont milité pour que la tombe du soldat inconnu soit placée à l'Arc de triomphe[19].
En 1921, elle fêta l'anniversaire de la journée du , date de l'arrêt de l'offensive allemande, lors d'une réunion au Trocadéro[20]. Sont présents à la tribune 5 maréchaux - Joffre, Pétain, Lyautey, Fayolle, Franchet d'Esperey -, le ministre des finances, le président de la Chambre des députés, plus de cent parlementaires et des généraux (Mangin, Nivelle, Maistre, Gouraud, Berdoulat). La réunion est présidée par Raymond Poincaré. Ont pris la parole Binet-Valmer, Missoffe, le député Édouard de Warren, le capitaine Pierre de la Charrière (président du comité de Tunis de la ligue[21]), et Poincaré. Dans la journée, une délégation de la ligue est allée à la tombe du soldat inconnu, en présence d'André Maginot, ministre des pensions[22].
Elle a œuvré avec l'appui du Journal pour tirer de l'abandon, dans lequel elle était laissée, la clairière de Rethondes où fut signé l'armistice de 1918: son président et son actif secrétaire général, le capitaine Ternisien, ont fait appel aux souscriptions, ont fait élever un monument, ont participé à l'organisation de la cérémonie du à Rethondes[23].
Elle a organisé des pèlerinages du souvenir sur les champs de bataille[24].
Elle a fait appel à la solidarité de ses membres à ses débuts, pour aider les soldats démobilisés : placement, soins médicaux, assistance juridique, avec Michel Missoffe, avocat,, remises dans des magasins parisiens[25]. Elle a organisé plusieurs années de suite le Noël des enfants des régions dévastées[26].
Un engagement politique à droite
[modifier | modifier le code]La ligue s'engage dès ses débuts pour l'ordre et contre le communisme : « Quel est le but de notre ligue ? Maintenir puissante, entre les chefs et les soldats, l'amitié fraternelle dont les Allemands eux-mêmes reconnaissent qu'elle nous a protégés contre le bolchevisme et sa mortelle folie. (…) Toutes les confessions sont représentées, et tous les partis que l'anarchie n'a pas contaminée. Vous voyez bien que nous ne ferons pas de politique ! »[27]. Sa première conférence publique a d'ailleurs été un meeting anticommuniste en 1919[28].
À ses débuts, la ligue accueille d'anciens militants bonapartistes, comme le capitaine Paul de Cassagnac - qui s'éloigne rapidement toutefois -, Pierre Taittinger ou Gaston Le Provost de Launay[29], des membres de l'Action française, comme Pierre Héricourt, collaborateur du quotidien royaliste de Charles Maurras[Note 8] - Joseph Delest, gérant du quotidien L'Action française et militant de la ligue royaliste du même nom depuis 1905[30], ou le poète Joachim Gasquet, et des hommes de gauche convertis au nationalisme comme Eugène Mittler[Note 9].
Héricourt s'est fait connaître avant son adhésion et son entrée au comité directeur par son interpellation de Marcel Cachin d'une tribune de la Chambre des députés[31]. En 1920, une polémique l'oppose dans L'Action française à Binet-Valmer au sujet du soldat inconnu, sur fond de refus (Héricourt) ou d'acceptation de la République (Binet-Valmer)[32].
Aux yeux de la gauche et de l'extrême gauche, la ligue est réputée avoir été « une armée » au service de l'ordre bourgeois lors des grèves de 1919-1920[33]. Dans le contexte des grèves de juin 1919, des tracts de la ligue, jetés d'un avion à Paris, appellent les ouvriers à reprendre le travail, car « tant que l'ennemi ne nous aura pas donné de garantie, toute lutte sociale, toute querelle entre Français est un crime »[34]. Les ligueurs parisiens affirment se tenir prêts « si quelque mouvement révolutionnaire essayait de troubler l'ordre »[35]. Dans la perspective de la journée de grève du , annoncée puis ajournée la veille par la Confédération générale du travail (CGT)[36], la Ligue a appelé à la « mobilisation civile en cas de grève générale ayant un but nettement révolutionnaire », contre les « grèves imposées par des émeutiers à un brave peuple de braves soldats ». La ligue fait signer à ses adhérents un formulaire dans lequel ils s'engagent soit à maintenir l'ordre, soit à remplacer les grévistes[37]. En 1920, elle mobilise ses adhérents pour qu'ils se mettent à la disposition des services publics, et Binet- Valmer met ses adhérents au service du gouvernement[38],[39]. Binet-Valmer déclare : « Nous ne sommes pas des briseurs de grève professionnels. Nous n'avons pas bougé lors de la grève des grands magasins, par exemple. Nous n'entendons intervenir que lorsque nous serons en présence d'un mouvement, comme une grève des transports, susceptible de paralyser la vie économique du pays ou d'une grève générale à forme révolutionnaire »[40].
Parmi ses propositions, il y eut celle de réserver aux anciens combattants 51 % des sièges à la Chambre des députés dans la perspective des élections législatives de novembre 1919 [41]. D'où une entente avec les dirigeants d'autres associations d'anciens combattants, notamment Gaston Vidal de l'Union fédérale (UF) et Charles Bertrand de l'Union nationale des combattants (UNC), en vue des élections législatives[42]. Binet-Valmer appelle à constituer « la IVe République » et à s'entendre avec un groupement du même nom, le mouvement IVe République, autre appellation d'un rassemblement de rénovateurs désirant des réformes institutionnelles, le Parti républicain de réorganisation nationale. Binet-Valmer affirme : « nous sommes tous sincèrement républicains, puisque le drapeau sous lequel nous avons servi et triomphé, était tenu par des mains républicaines »[43]. Ce qui provoque une polémique avec L'Action française`, qui déplore que leur appel se place sur le terrain explicitement républicain, ce qui revient à jeter l'exclusive sur les anciens combattants royalistes[44]. Cela provoque l'exclusion d'un dirigeant royaliste d'un comité de la Ligue à Bourges[45]. La ligue se contente finalement d'appeler à voter pour des « candidats patriotes, quelles que soient leurs convictions, à l'exclusion des listes qui ne contiendraient pas 50 % d'anciens combattants »[46]. Binet-Valmer se désole ensuite qu'il n'y ait pas un véritable groupe des anciens combattants à la Chambre, et appelle, sans succès, à la formation d'un « parti des anciens combattants »[47].
Des dirigeants nationaux et locaux de la ligue se présentent aux élections législatives de novembre 1919. Le Provost de Launay et Pierre Taittinger sont élus députés de la Charente-Inférieure. Xavier de Magallon, président des comités des 1er et 2e arrondissements[48], est aussi élu député. Delest et Héricourt sont candidats sur les listes de l'AF à Paris, sans succès[49]. Mittler[Note 10], secrétaire général d'un nouveau petit parti, Démocratie nouvelle, qu'il quitte en juillet 1921, est aussi candidat, sans succès également[50].
La ligue trouve l'appui à ses débuts de parlementaires anciens combattants comme Jean Ybarnégaray[51]. Pierre Taittinger et Édouard de Warren soutiennent Binet-Valmer et sa ligue après leur élection[52]. André Maginot intègre le comité directeur en 1920, comme aussi Taittinger, Ricolfi et Jean Fabry, lieutenant-colonel et amputé de guerre[53]. De Warren, Maginot et Taittinger sont encore membres du comité directeur en 1925[54]. Quelques autres députés ont adhéré à la ligue comme Maurice Bokanowski ou Marcel Habert[55].
Michel Missoffe, conseiller municipal de Paris en 1919, est député de 1924 à 1928. Delest et Missoffe se sont affrontés aux législatives de 1924 à Paris, le premier étant candidat sur la liste de l'Action française, le second sur celle des modérés[56]. Le Provost de Launay n'est pas réélu en 1924 contrairement à Taittinger, élu en région parisienne. Mittler se présente en 1924 à Paris sans succès[57].
Sous les auspices de la ligue, Eugène Mittler, collaborateur de L'Écho de Paris, donne de nombreuses conférences entre 1922 et 1924 sur le traité de Versailles et pour appuyer l'occupation de la Ruhr, parfois interdites du fait de la crainte de contre-manifestations des milieux de gauche[58].
Sous le Cartel des gauches, la ligue adhère à la vieille Ligue des patriotes en , mais conserve son autonomie. Elle a adhéré pour lutter contre les « révolutionnaires », pour « barrer la route aux envahisseurs de Moscou »[59],[60]. Elle organise l'année suivante un meeting contre le général Maurice Sarrail, marqué à gauche, avec Binet-Valmer, Kerillis, Missoffe et Taittinger[61]. C'est semble-t-il le dernier meeting organisé par la ligue.
Certains dirigeants de la ligue rejoignent les Jeunesses patriotes, fondées par Taittinger en 1924 : le capitaine Ternisien, qui devient son secrétaire général, le colonel de Franqueville, son vice-président, Misoffe, Kerillis, Brunet[62]. Binet-Valmer assiste à un meeting des JP à Paris en 1925[63]. Henri de Kerillis, membre du conseil national de la Fédération républicaine, se présente sans succès aux législatives de 1926, fonde la même année le Centre de propagande des républicains nationaux. Wateau le suit, et est membre du conseil d'administration de ce Centre. On y retrouve aussi Eugène Mittler[64]. Binet-Valmer démissionne de ses fonctions en 1929 pour pouvoir rallier publiquement l'Action française[65].
Au lendemain du , la ligue adhère au Front national regroupant les ligues nationalistes françaises. Son président, Fournier, participe en 1935 à un meeting d'association d'officiers de réserve marqués à droite[66].
Sources
[modifier | modifier le code]- Simenon à la Ligue des chefs de section : interview de Georges Simenon dans Le Magazine littéraire en ([1]).
- Binet-Valmer et Rethondes ([2]).
- Antoine Prost, Les Anciens combattants (1914-1940), Gallimard, 2014
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Il reste membre de l'association par la suite semble-t-il ; il s'en déclare encore membre en 1934 : Rapport général fait au nom de la Commission d'enquête chargée de rechercher les causes et les origines des événements du 6 février 1934 et jours suivants ainsi que toutes les responsabilités encourues, Témoignage de Le Provost de Launay.
- Dossier de la Légion d'honneur d'André Wateau sur la base Léonore (grand-croix en 1931), L'Aérophile, 1er janvier 1921, "André Wateau" (biographie). Wateau, actif dans les associations de l'aéronautique (président de l'Aéroclub de France en 1934), général en mai 1940, sera désigné juge à la Cour suprême de justice en août 1940, et donc magistrat au Procès de Riom (Le dossier Rebatet, Robert Laffont, 2015 p. 429. Erreur d'orthographe sur le nom de Wateau). Après la Seconde Guerre mondiale, il anime avec les avocats du Maréchal Pétain un réseau informel qui vient en aide à Pétain: Jérôme Cotillon, Ce qu'il reste de Vichy, Armand Colin, 2003 (même erreur sur l'orthographe de Watteau).
- Il milite à DRAC dans les années 1930 et préside cette association de 1955 à 1966. Ce grand mutilé de guerre a présidé la Ligue des jeunes, fondée en 1924 : L'Action française, 29 avril 1924.
- Engagé volontaire en 1915 à 17 ans 1/2, capitaine en 1918, plusieurs fois blessé et cité, il poursuit ses études à l'école Polytechnique après la guerre (porte-drapeau en 1919), est ingénieur. Il est officier de la Légion d'honneur en 1919, à 22 ans, commandeur en 1931, puis grand-officier en 1933, à 35 ans. Il préside la fédération des trépanés et blessés de la guerre dans les années 1930, ainsi que celle des engagés volontaires combattants : Photographie de Funereau en 1918 sur le site parisenimages.fr, La Presse, 4 août 1919, Journal des débats, 19 août 1918, "Le capitaine Funereau", L'Echo d'Alger, 11 mars 1931, "Commandeur de la Légion d'honneur à 33 ans", La Revue diplomatique, 31 janvier 1933, "Le plus jeune grand officier de la Légion d'honneur".
- Le Rappel, 12 novembre 1923, "La fin du congrès des Camarades de combat". Brunet (1872-1941), chef d'escadron de réserve en 1927, invalide de guerre, a été trois fois blessé et 5 fois blessé. Il est chevalier de la Légion d'honneur en 1916, officier en 1920, commandeur en 1933: cf. le Dossier de la Légion d'honneur de Maurice Brunet sur la base Léonore. Il est vice-président du comité de la flamme, comme Binet-Valmer.
- L'Echo de Paris, 14 juin 1919, "Un mutilé de la guerre proteste contre les provocations révolutionnaires" (biographie d'Héricourt, mobilisé en décembre 1914, sous-lieutenant en juillet 1918, cinq fois blessé, titulaire de la croix de guerre et de la médaille militaire). Il reçoit ensuite la Légion d'honneur. Il a écrit sur son régiment, le 418e R.I. (Le 418e, Un régiment, des chefs, des soldats, Nouvelle librairie nationale, 1922.
- Descendant d'Antoine Destutt de Tracy et de Victor Destutt de Tracy, il est le fils de Jacques de Tracy (Jacques Victor Flavien Henrion Staal de Stutt de Magnoncour de Tracy) , marquis de Tracy , un ancien préfet (démissionnaire en 1877), polytechnicien et propriétaire d'une écurie de courses, décédé en 1921 (Le Figaro, 19 avril 1921, Ibid., 14 avril 1921). Ancien diplomate, décoré de la croix de guerre et de la Légion d'honneur (1923 : Le Journal, 20 novembre 1923), il porte depuis la mort de son père le titre de marquis. Il portait auparavant celui de vicomte puis de comte depuis la mort à la guerre de son frère aîné. Il est membre du cercle Hoche (Excelsior, 7 avril 1919). Né en 1878, il hérite de son père, entre autres, un hôtel particulier rue de la Boétie à Paris, des vignobles dans la Loire, une villa en Tunisie, des terres, plusieurs châteaux dont le château de Tracy et le château de Paray (Allier) avec son vaste domaine (2 546 hectares en 1934) et le journal Paris-Centre, de Nevers, fondé par son père en 1909 ; c'était alors un journal monarchiste. Il préside son conseil d'administration à la suite de son père. Ce quotidien devient actionnaire de l'agence de presse Inter-France en 1938 et le marquis devient associé de la SARL possédant les éditions Inter-France en 1944 : Gérard Bonet, L'agence Inter-France de Pétain à Hitler. Une entreprise de manipulation de la presse de province (1936-1950), édition du félin, 2021, p. 113, 260. Simenon s'inspire du château de Paray où il travailla en 1923-1924 pour son roman L'Affaire Saint-Fiacre : Jean-Louis Etien, Les châteaux dans les bocages bourbonnais. Du lieu de pouvoir à l'encombrant héritage, Presses universitaires Blaise Pascal, Clermont-Ferrand, 2008, p. 156-160.
- Le lieutenant puis capitaine Héricourt (1895-1965) collabore au quotidien La Journée industrielle de 1919 à 1924 (il en est chassé selon ses dires en raison de ses convictions politiques : L'Action française, 12 mars 1924), puis au Charivari et à L'Action française jusqu'en 1939, comme secrétaire général de la rédaction (L'Action française, 22 octobre 1926) puis rédacteur parlementaire. Il écrit ensuite sur la Guerre d'Espagne et prend parti pour le camp franquiste : P. Héricourt, Pourquoi Franco vaincra, Baudinière, 1936, préface de Charles Maurras, Pourquoi mentir ? L'aide franco-soviétique à l'Espagne rouge, Baudinière, 1938, Pourquoi Franco a vaincu, Baudinière, 1939. Il a été le secrétaire général de l'Association Marius Plateau, l'association des anciens combattants d'Action française (Almanach de l'Action française, 1932, p. 361. À l'appel de cette association, il prend part à la manifestation contre le théâtre de l'Ambigu : Ibid., p. 178). Sous l'Occupation, il est le directeur général de la Légion française des combattants, de 1940 à mars 1941, puis consul à Barcelone (1943-44). Il meurt en exil en Espagne.
- L'Action française, 17 avril 1919, "Contre le bolchevisme" : Cassagnac loue l'union de bonapartistes comme lui, de « patriotes de l'Action française » et d'hommes comme le lieutenant Mittler, Alsacien protestant, ancien de La Lanterne et de la Bataille syndicaliste mais aussi de L'Aurore avant guerre. Né en 1882, Mittler a mené une activité de journaliste et de militant ; il fut candidat radical aux municipales de 1908 puis candidat socialiste aux législatives de 1913 : cf. Olivier Dard, Le rendez-vous manqué des relèves des années 1930, PUF, 2002, p. 37.
- Il sera ensuite candidat aux législatives en 1928 (à Orange contre Daladier). Il collabore à La Touraine républicaine et dirige un petit périodique parisien dans les années 1930, Le débat libre. Il est journaliste à L'Echo de la Charente sous l'Occupation. Mittler est partisan de la collaboration durant cette période ; condamné à 15 ans de prison, il fut cependant gracié : Guy Hontarrède, La Charente dans la Seconde Guerre mondiale, Croît vif, 2004, p. 112.
Références
[modifier | modifier le code]- L'Action française, 13 mars 1919, Maurice Pujo, "Les groupements d'anciens combattants".
- Paul de Cassagnac, Charles de Polignac, Le Provost de Launay : Gil Blas, 17 juin 1914, "Au cercle Hoche. Une fête d'escrime", Le Journal, 11 janvier 1919, "Informations".
- L'Action française, 9 octobre 1925.
- Antoine Prost, Les anciens combattants et la société française 1914-1939. Tome 1 : Histoire, Presses de Sciences Po, 1977.
- Le Journal, 22 janvier 1919, Binet-Valmer, "Pour les poilus retour du front".
- Le Journal, 3 avril 1919, "Courrier de la ligue des chefs de section", Le Journal, 14 mars 1919, "Binet-Valmer, "Pour notre ami le combattant".
- L'Action française, 26 juin 1919, "Courrier du combattant".
- L'Action française, 27 mars 1919, "Courrier de la ligue des chefs de section", L'Action française, 4 avril 1919, "Courrier de la ligue des chefs de section", L'Action française, 17 avril 1919, "La ligue des chefs de section", L'Action française, 3 mai 1919, "Ligue des chefs de section".
- L'Action française, 22 mai 1919, "Courrier du combattant", Journal du Loiret, 22 août 1919, p. 2.
- Le Gaulois, 22 mars 1919, "Clemenceau premier chef de section de France", Le Journal, 21 mars 1919, "M. Georges Clemenceau premier chef de section de France". Binet-Valter porte brièvement le titre de vice-président en 1919-20.
- Le Journal, 16 février 1930, "Une lettre de la ligue des chefs de section à M. André Tardieu" (nouveau bureau).
- Le Journal, 16 février 1930, L'Action française, 9 janvier 1935, Ibid., 27 mars 1939 (Assemblée générale, en présence d'un député parisien, le docteur Georges Cousin), Ibid., 23 avril 1940, "Les obsèques de Binet-Valmer".
- Le Gaulois, 22 mars 1920, "A la ligue des chefs de section", Le Journal, 18 décembre 1921, "La ligue des chefs de section renouvelle son bureau", Le Gaulois, 15 avril 1923, "La ligue des chefs de section", Le Gaulois, 31 mars 1924, "La ligue des chefs de section. Assemblée générale", Le Gaulois, 9 octobre 1925, "La ligue des chefs de section", Le Journal, 25 mai 1927, "La ligue des chefs de section", Le Gaulois, 26 mars 1928, "La ligue des chefs de section".
- L’Intransigeant, 29 mars 1923.
- Il assista aux congrès de L'Union nationale des combattants. Il meurt le 26 janvier 1936, avec le grade de commandant de réserve : La Voix du combattant, 1er février 1936, "Ceux qui partent".
- Le Journal, 18 avril 1921.
- Le Journal, 18 avril 1921. Seul trésorier en 1928. Cf. le Dossier de la Légion d'honneur du comte François Franquet de Franqueville.
- La France, 18 décembre 1920 (Il est aussi titulaire de la Légion d'honneur et de la croix de guerre).
- L'Action française, 6 novembre 1920, "V- Le Soldat inconnu sous l'arc de triomphe", Ibid., 8 novembre 1920, "Pour mon camarade le Soldat inconnu. L'arc de triomphe. ordre du jour de la Ligue des chefs de section", Comœdia, 9 novembre 1920, "A la ligue des chefs de section".
- Le Journal, 21 mars 1921, "La ligue des chefs de section commémore le 20 mars 1918", L'Action française, 21 mars 1921, "les anciens combattants célèbrent la résistance à l'offensive allemande de mars 1918", L'Echo de Paris, 21 mars 1921, "L'anniversaire du 20 mars 1918 célébré par les anciens combattants".
- Élu membre du comté directeur en 1928. Cf. Le Journal, 14 novembre 1922, "La délégation tunisienne des anciens combattants est venue hier visiter Le Journal".
- Le Petit Journal, 21 mars 1921, "Nombreux pèlerinages à la tombe du Soldat inconnu", Le Petit Parisien, 21 mars 1921, "Sur la tombe du soldat inconnu", L'Echo de Paris, 20 mars 1921, "L'anniversaire du 20 mars", Ibid., 21 mars 1921, Comœdia, 22 mars 1921, "Le gala de la Ligue des chefs de section" ( photographie ).
- Le Journal, 1er novembre 1922, "Le monument commémoratif de la défaite allemande", Le Journal, 7 novembre 1922, "Le monument de l'armistice",Ibid., 9 novembre 1922, "L'anniversaire de l'armistice", Ibid., 16 novembre 1922, Binet-Valmer, "Le monument de l'armistice. Remerciements et projets", L'Homme libre, 1er août 1922, "Les Alliés inaugureront le 11 novembre le monument de l'armistice", La Lanterne, 29 juin 1922, "Ici le 11 novembre 1918 succomba l'orgueil allemand", Almanach illustré du Petit Parisien, 1923, p. 380.
- La Presse, 7 mai 1920, "Ligue des chefs de section", CRDP de l’académie d’Amiens: Affiche de la ligue: "Contre les mercantis des tombes".
- L'Action française, 22 mai 1919, "Courrier du combattant", Ibid., 3 mai 1919, "Ligue des chefs de section".
- Le Journal, 25 décembre 1920, Ibid., 23 novembre 1922, Binet-Valmer, "Noël dans les ruines".
- Le Journal, 1er mars 1919, Binet-Valter, "La Ligue des chefs de section. Appel à nos frères d'armes", Ibid., 14 février 1919, Binet-Valmer, "La ligue des chefs de section. Les fleurs vont renaître", L'Humanité, 7 janvier 1925, Le Populaire, 21 avril 1919, "Une ligue pour la guerre civile", Jean-Jacques Becker, La France en guerre: 1914-1918 : la grande mutation, Complexe, 1988, p. 141.
- L'Action française, 17 avril 1919, "Contre le bolchevisme", Le Gaulois, 17 avril 1919, "Une conférence antibolcheviste" : conférence de Paul de Cassagnac et d'Eugène Mittler, pour qui « la guerre n'est pas finie ; le bolchevisme qui nous menace, c'est le Boche déguisé ». La conférence est publiée par Grasset dans le no 7 de sa collection Les faits de la semaine.
- Le Journal, 1er mars 1919, Binet-Valter, "La Ligue des chefs de section. Appel à nos frères d'armes", L'Action française, 17 avril 1919, "La ligue des chefs de section" (Taittinger fonde un comité local à Saintes).
- L'Action française, 11 octobre 1941, "Le souvenir de Joseph Delest", L'Action française, 18 septembre 1941, "Joseph Delest est mort".
- L'Action française, 3 juillet 1919, Ibid., 14 juin 1919, L'Echo de Paris, 14 juin 1919, "Un mutilé de la guerre proteste contre les provocations révolutionnaires".
- L'Action française, 3 novembre 1920, p. Héricourt, "Lettre ouverte à mon ami Binet-Valmer. Pour mon camarade le Soldat inconnu", Ibid., 4 novembre 1920, "Le Soldat inconnu. Une lettre de M. Binet-Valmer", Ibid., 5 novembre 1920, "Pour mon camarade le Soldat inconnu. Une lettre du lieutenant Péricard" (cf. la page Jacques Péricard), Ibid., 6 novembre 1920, "V- Le Soldat inconnu sous l'arc de triomphe" (lettre de Binet-Valmer).
- Le Populaire, 17 juillet 1920.
- L'Action française, 14 juin 1919, "Un appel au bon sens qui tombe du soleil". Les syndicalistes dénoncent la mise à disposition d'avions militaires par le gouvernement (Jean-Louis Robert, Les ouvriers, la patrie et la révolution: Paris 1914-1919, Presses universitaires de Franche-Comté, 1995, p. 304). Ce qui est faux selon Binet-Valmer ; sa ligue aurait loué l'avion.
- L'Action française, 19 juin 1919, "Courrier du combattant", L'Homme libre, 17 juin 1919, "A la ligue des chefs de section".
- L'Humanité, 20 juillet 1919.
- L'Action française, 16 juillet 1919, "Revue de presse" ( article de Binet-Valmer dans La Liberté ), L'Action française, 27 juillet 1919, Maurice Pujo, "Nous sommes des tacticiens" (avec une lettre de Binet-Valmer en réponse à un article de Maurice Pujo qui jugeait cet appel inopportun).
- L'Action française, 1er mars 1920.
- Chris Millington, From Victory to Vichy: Veterans in Interwar France, Oxford University Press, 2012, p. 29 (il cite une lettre de Binet-Valmer adressée au ministre de l'intérieur en février 1920).
- Le XIXe siècle, 10 mars 1920, "A propos de la Légion civique", La Presse, 1er mars 1920.
- La Lanterne, 5 août 1919, « Le rayon de la lanterne ».
- La Presse, 9 septembre 1919, "La IVe République. Les anciens combattants et les élections", Le Figaro, 9 septembre 1919, "Le parti républicain national": appel de Binet-Valmer.
- Le Petit Parisien, 9 septembre 1919, Binet-Valmer, "Les anciens combattants en vue des prochaines élections se sont mis d'accord sur une action commune".
- Maurice Pujo, "Les anciens combattants et la IVe République", L'Action française, 21 septembre 1919, Ibid., 24 septembre 1919, Le Populaire, 25 septembre 1919, "Le malentendu".
- L'Action française, 18 septembre 1919, Ibid., 26 septembre 1919, Ibid., 27 septembre 1929. La polémique s'éteint à la suite d'une réunion de la ligue : Ibid., 29 septembre 1919, "Les anciens combattants et la République".
- Le Petit Parisien, 29 septembre 1919, "les anciens combattants et les élections".
- Le Journal, 25 juin 1921, "Les anciens combattants à la Chambre".
- L'Action française, 17 avril 1919, "La ligue des chefs de section". Il appelle les anciens membres de la Ligue des patriotes à rejoindre la nouvelle ligue: L'Action française, 26 avril 1919.
- L'Action française, 1er novembre 1919.
- La Démocratie, 9 novembre 1919, Olivier Dard, op. cit.
- Le Gaulois, 27 mai 1919 : réunion privée avec Binet-Valmer, Delest, Antoine Redier, L'Action française, 1er juin 1919.
- Kevin Passmore, The Right in France from the Third Republic to Vichy, OUP Oxford, 2013, p. 248, Le Journal, 22 mars 1920, "Divers",La Presse, 1er février 1920, "Banquet de la Ligue des chefs de section en l'honneur de M. Binet-Valmer", Le Journal, 13 mars 1921, "L'anniversaire du 20 mars".
- L'Intransigeant, 8 février 1920, Le Gaulois, 21 novembre 1923, "Le monument de l'armistice".
- Le Matin, 31 mars 1925, "la ligue des chefs de section".
- Les parlementaires de la Seine sous la IIIe République, : Dictionnaire biographique, vol. 2, Publications de la Sorbonne, 2001.
- Le Radical, 31 octobre 1919, 18 avril 1924.
- Le Petit Parisien, 10 mai 1924.
- Le Rappel, 26 janvier 1923, Le Radical, 20 février 1924, E. Mittler, L'occupation de la Ruhr. Pourquoi les anciens combattants doivent l'approuver, Le Phare de la Loire, 26 juillet 1923,L’Écho de Paris, 24 mars 1924, Ibid. 24 juillet 1923, 26 avril 1923, 20 janvier 1923, L’Écho de Paris, 20 décembre 1922.
- L'Action française, 11 décembre 1924, "Un appel aux anciens combattants".
- Jean-Étienne Dubois. Leçon d’histoire pour une droite dans l’opposition ? : les mobilisations de droite contre le Cartel des gauches dans la France des années Vingt, Université Blaise Pascal - Clermont-Ferrand II, 2013, p. 193.
- Le Journal, 21 novembre 1925, "Un meeting contre le général Sarrail", Ibid., 31 mars 1925, "Divers" ( bureau de la ligue ).
- L'Express du Midi, 28 janvier 1926, p. 2, "Les Jeunesses patriotes au cirque de Paris", L'Ouest-Eclair, 1er avril 1926, "les obsèques de Maurice Ridard, Le Figaro, 30 mai 1926, Le Gaulois, 26 août 1927. Brunet préside les anciens combattants des JP ; Photographie des anciens combattants des JP en 1934 sur le site pallas.cegesoma.be. Dans les années 1930, Brunet fait partie du comité de direction du Parti républicain national et social, avatar des JP : L'Alerte, mai 1937.
- Le Gaulois, 16 novembre 1925.
- L'Echo de Paris, 9 février 1930, "La fin du congrès des délégués de province".
- L'Action française, 10 août 1937, "Une lettre de Binet-Valmer".
- L'Humanité, 10 janvier 1935, L'Action française, 9 janvier 1935.