Léopold Gimié

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Léopold Gimié
Marcel Reine, Paul Codos et Gimié en 1937
Biographie
Naissance
Décès
Activité

Léopold Gimié dit Géo Gimié, né le à Marseille dans les Bouches-du-Rhône et mort le à Aguel'hoc dans le Sahara est un radionavigant de l'aviation civile, équipier de Jean Mermoz.

Biographie[modifier | modifier le code]

Origine[modifier | modifier le code]

Léopold Martial Émile Gimié est né le à Marseille dans les Bouches-du-Rhône[1].

Le sportif[modifier | modifier le code]

D'abord radiotélégraphiste dans la Marine nationale durant trois ans, période pendant laquelle il rencontre René Mesny, l'un des pionniers de la radio en France[1], Géo Gimié est aussi sportif et aventurier[2].

Il accepte en 1925 la proposition de la société belge des cycles Gillet d'Herstal de tester les qualités de la motocyclette FN produite par la société : il s'agit de tester l'endurance de la motocyclette sur une distance de 2 500 km à travers le désert du Sahara. L’affaire manque de tourner au désastre quand son coéquipier exténué renonce à poursuivre plus avant la tentative. Géo Gimié lui remet sa réserve d'eau en lui disant : « ne bouge pas, je vais revenir, nous ne sommes pas loin de Tabankort ». Il part ensuite en quête du puits de Tabankort[Note 1] dont il se juge proche, mais, déshydraté, épuisé, doit la vie sauve à une patrouille de méharistes du poste de Kidal, lesquels secourent également son compagnon[2],[3].

Pionnier de l'aéropostale[modifier | modifier le code]

En 1927, Léopold Gimié entre à la Compagnie générale aéropostale, d'abord au sol puis comme radionavigant[4].

En 1929, il échappe une fois de plus à la mort, avec Henri Delaunay et le navigateur Jean Dabry quand leur avion l'Oiseau blanc no 2 s'écrase au décollage à Istres à l'atterrissage[2].

Les 11 et , avec Jean Mermoz comme pilote et Jean Dabry comme navigateur, sur Latécoère 28 à flotteurs et moteur Hispano-Suiza de 600 chevaux, il participe au record du monde de distance en circuit fermé Marignane-Cap-d'Agde-Toulon pour hydravion (4 345 km en 30 h 25 de vol), reprenant le titre aux Américains B.J. Connell et H-C. Rodd (2 525 km, le )[5],[6]

Un mois plus tard, les 12 et 13 mai 1930, les trois hommes réussissent la première traversée postale de l'Atlantique Sud à partir de Saint-Louis du Sénégal à bord du Comte-de-La-Vaux. C'est un monomoteur terrestre Latécoère 28-3 transformé en hydravion par l’adjonction d’une paire de flotteurs. Il a à son bord 130 kilos de courrier. Un peu plus de 19 heures plus tard, il se pose à Natal au Brésil dans le plus grand anonymat alors qu’il venait de battre le record de distance en ligne pour hydravion avec 3 200 km malgré une météo capricieuse. Durant ce vol le rôle du radio eut son importance pour guider l’avion sur la bonne route. Le Comte-de-La-Vaux est équipé de moyens de communication radio des plus modernes pour l'époque : radio LL émettant simultanément sur deux longueurs d'onde et poste récepteur de messages sur ondes longues, ce qui avait permis au navigateur Léopold Gimié de recevoir des relèvements triangulaires des neuf stations terrestres et bateaux émetteurs mis en place pour sécuriser son voyage. L'hydrobase de la Compagnie générale aéropostale (CGA) de Calheta Sao Martinho, sur l'île cap-verdienne de Santiago par exemple, déjà équipée à l'époque de matériels performants, restera longtemps au centre du dispositif de radionavigation sur la ligne transatlantique. Par ailleurs, il disposait de la station implantée sur l’île brésilienne de Fernando de Noronha au large de Natal. Cette station, qui suivra les vols de Mermoz durant tous ses essais, servira de prétexte au film SOS Noronha de Georges Rouquier, réalisé en 1957, le film a pour vedette Jean Marais dans le rôle du chef de la station[7],[1].

Le , toujours avec Mermoz, Dabry et cette fois le mécanicien Alexandre Collenot, il participe au vol record réalisé en 16 h 10 par le Couzinet 71 Arc-en-ciel entre Dakar et Natal au Brésil. Le , il accompagne Mermoz lors du test d'un DH 88 Comet qui vole du Bourget à Toulouse en 1 h 50 à la moyenne de 337 km/h[8]. Le suivant, les deux aviateurs accomplissent à bord du Comet, le vol Paris-Alger-Paris en moins de huit heures[2].

Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Le , pendant la Seconde Guerre mondiale, après avoir échappé miraculeusement d'un accident, il est tué dans un accident aérien à l'atterrissage : le Lockheed L-14 F-ARRF est détruit, à la suite d'une panne moteur, sur le parcours de la liaison mensuelle Dakar-Alger à Aguel'hoc, commune du Mali située dans le cercle de Tessalit au nord de la région de Kidal dans le Sahara[1]. Une plaque en marbre due à l'initiative de l'ingénieur radio Faurous et de l'« Association des professionnels navigants de l'aviation civile » rappelle que Géo Gimié fut un des premiers radionavigants de l'aviation civile française[2],[3].

Hommages[modifier | modifier le code]

Deux communes françaises ont donné le nom de Léopold Gimié à l'une de leurs voies : l'« impasse Léopold Gimié » à Toulouse et l'« allée Léopold Gimié » à Rilhac-Rancon (quartier Le Combaud) en Haute-Vienne[9].

La marque de sacs Léon Flam a conçu le sac nommé « Cabas Gimié » en hommage à « Léo Gimié, pionnier du radioguidage de l'aviation civile francaise, aida Mermoz lors de la première traversée postale de l'Atlantique sud. Le « cabas Gimié » aux lignes sobres et aux détails marquants reste fidèle au caractère de son héros »[10].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Tabankort est un lieu situé près de la commune d'Anéfif au Mali.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d « Léopold GIMIE », sur le site leradiofil.com de Pierre Dessapt (consulté le ).
  2. a b c d et e Bernard Marck, Dictionnaire universel de l'aviation, , p. 427-428 (ISBN 978-2-84734-060-0).
  3. a et b « Biographie de Léopold Gimié », sur le site de l’histoire de l'Aéropostale (consulté le ).
  4. Les Archives nationales conservent son carnet de vol, couvrant la période de 1933 à 1942, sous la cote 20160286/88 (voir les reproductions dans la salle des inventaires virtuelle).
  5. Le Matin, Paris, 13 avril 1930, quotidien (ISSN 1256-0359) [lire en ligne]
  6. Gérard Piouffre, Le courrier doit passer !,Larousse, 2009, 288 pages [lire en ligne]].
  7. « L’Archange Mermoz et la conquête de l’Atlantique Sud », sur le site de l’École centrale d'électronique (ECE) (consulté le ).
  8. Chronique du 7 mai, Éditions Chronique, 2014 (ISBN 2-36602-053-8), [lire en ligne].
  9. « itinéraire entre l'allée Léopold Gimié (Le Combaud) et l'impasse Léopold Gimié à Toulouse », sur le site viamichelin (consulté le ).
  10. « CABAS - GIMIÉ », sur le site de la marque de sacs Léon Flam (consulté le ).

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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