SOS

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SOS en morse
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SOS est l'interprétation en code Morse du signal de détresse et de demande d'assistance immédiate signé à la convention de Berlin le [1], • • • — — — • • • ; par extension le signe « SOS » est utilisé comme nom mnémotechnique de ce signal.
• • • — — — • • • est un signal d'un navire dans une situation de catastrophe irrécupérable provoquant la mort des personnes non secourues. Il est applicable aussi aux aéronefs en détresse [2].

Description[modifier | modifier le code]

En radiotélégraphie, ce signal est en principe envoyé sur une fréquence internationale de détresse, à savoir 500 kHz ou de 8 364 kHz[3] ou en signaux lumineux, (ou sonores).

Ce signal est constitué de trois points, trois traits et trois points • • • — — — • • • et doit être envoyé comme s'il formait une lettre unique, c'est-à-dire en n'utilisant pas d'intervalle interlettre. Il a été choisi car facilement transmissible et reconnaissable même par un amateur et en présence d'interférences.

Le découpage de ce signal en S, O et S est donc arbitraire, même s'il a été retenu comme le plus intuitif, puisque d'autres séries de lettres peuvent correspondre[4] ; on lui attribua par la suite (par rétroacronymie) les significations Save Our Souls (« sauvez nos âmes »)[5], Save Our Ship (« sauvez notre navire ») ou encore Send out Succour (« envoyez des secours »).

Origine[modifier | modifier le code]

Un message complémentaire indiquant l'évolution de la détresse envoyé le 15 avril 1912 à 1h40 par l'opérateur radiotélégraphiste du Titanic, Jack Phillips.
Le paquebot Cunard SS Slavonia photographié le jour où il s’échoue le 10 juin 1909 ; c'est le premier navire signalé à avoir transmis l'appel de détresse sous la forme • • • — — — • • •.

Le signal radio original de détresse était « CQD ». Proposé par Guglielmo Marconi et adopté en 1904, le « CQ » était un préfixe général demandant l'attention, suivi d'un « D » pour distress. Le « CQD » était souvent lu comme « come quick, distress » (« venez vite, détresse »). Ce signal n'a pas survécu longtemps ; à la conférence internationale de Berlin, le le standard allemand « SOS » était adopté[6], choix officiellement ratifié en 1908. Le signal « CQD » resta utilisé encore quelques années, surtout par les opérateurs britanniques qui l'avaient proposé initialement.

Le premier sauvetage à la suite d'un signal de détresse radio fut, en , celui de 1 500 personnes après la collision du Republic et du Florida, récupérées par le Baltic après réception du message CQD. Il a été également utilisé le lors du naufrage du paquebot Slavonia aux Açores. Le SOS fut également utilisé peu après (en conjonction avec le signal CQD), par les opérateurs radios du paquebot Titanic, lorsque ce dernier heurta un iceberg le . Un des films consacrés à l'histoire du paquebot s'appelle d'ailleurs S.O.S. Titanic.

Avant le SOS

Chaque service de télégraphie sans fil (TSF) utilisait un propre signal de détresse répété plusieurs fois, exemple :

  • La Compagnie Marconi utilisait « - • - • C - - • - Q - • • D » [7] « appel général de détresse ». Mais le CQD est exclusivement compris par un télégraphiste et portait à confusion avec CQ « appel général »
  • La Marine italienne utilisait : « • • • • • • • • • — • • — • • — • •  » : SSSDDD [8]
  • Les marines américaines utilisaient : « — • — • — • » un trait, un point, un trait, un point, un trait, un point : NC.
  • Les télégraphistes de la Compagnie de télégraphie sans fil et les télégraphistes de la Compagnie Telefunken utilisaient : « • — — — • » un point, trois traits, un point : EOE [9].
  • La Marine allemande utilisait : « • — — — • »: EOE [10] puis a utilisé en 1906 : « • • • — — — • » trois points, trois traits, un point : SOE avec le risque de ne pas percevoir le dernier point (un signal court) [11].

Transmission[modifier | modifier le code]

Emetteur-récepteur étanche à bord des embarcations de sauvetage. Fréquences 500 kHz, 8 364 kHz (et 2 182 kHz en radiotéléphonie).

Le signal peut être transmis de différentes manières.

  • Par signal radiotélégraphique : pour les navires et aéronefs faisant encore usage de la radiotélégraphie, en utilisant de préférence la fréquence 500 kHz, et pour toutes les stations radiotélégraphiques la fréquence de 8 364 kHz[12],[13].
  • Par signaux lumineux ou sonores : pour les navires (Lampe Aldis, sifflet), aéronefs (feux d'atterrissage), et même alpinistes (miroir réfléchissant la lumière du Soleil, lampe de poche lorsqu'il fait nuit, sifflet) en situation de détresse. Ce signal a en effet l'avantage d'être facile à transmettre avec divers moyens souvent simples, et d'avoir une bien plus grande portée que la voix seule.

Il est recommandé aux personnes en situation de détresse (blessés, survivants d'un crash aérien, naufrage…) de se signaler en transmettant le signal spécifique SOS plutôt que n'importe quel autre qui pourrait, selon les circonstances, ne pas être interprété comme un appel à l'aide.

Il est interdit d'émettre ce signal lorsque la situation ne l'exige pas[14].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Convention de Berlin de 1906 Règlement de service XLII: Conformément à l'article 11 de la Convention de Berlin, ce règlement entrera en vigueur le 1er juillet 1908. En foi de quoi les plénipotentiaires respectifs ont signé le Règlement en un exemplaire qui restera déposé aux archives du Gouvernement Impérial d'Allemagne et dont une copie sera remise à chaque Partie. Fait à Berlin, le 3 novembre 1906.
  2. Communications de détresse à l'intention du commandant de bord d'aéronef
  3. Union internationale des télécommunications, Appendice S13, section 3, Veille sur les fréquences de détresse A20, veille obligatoire jusqu'au .
  4. Par exemple : IJS, EIMNI, IAGI, IATB, VGI, etc.
  5. « S.O.S : Définition de S.O.S », sur cnrtl.fr (consulté le ).
  6. Conférence de Berlin de 1906.
  7. Circulaire CQD

    THE MARCONI INTERNATIONAL MARINE COMMUNICATION COMPANY, LIMITED. CIRCULAR No. 57.

    It has been brought to our notice that the call "C.Q." (All Stations), while being satisfactory for general purposes, does not sufficiently express the urgency required in a signal of distress.
    Therefore, on and after the 1st February, 1904, the call to be given by ships in distress or in any way requiring assistance shall be "C.Q.D."
    This signal must on no account be used except by order of the Captain of the ship in distress, or other vessels or stations retransmitting the signal on account of the ship in distress.
    All stations must recognise the urgency of this call and make every effort to establish satisfactory communication with the least possible delay.
    Any mis-use of the call will result in the instant dismissal of the person improperly employing it.
    THE MARCONI INTERNATIONAL MARINE COMMUNICATION COMPANY, LIMITED,
    18, Finch Lane,
    London, E.C.,
    7th January, 1904.
  8. ultimate-survival-training.com
  9. Multicollection la naissance du SOS
  10. Histoire-fr.com
  11. ethw.org Morse_Code
  12. Jusqu'au , la fréquence 8 364 kHz était désignée pour être utilisée par les stations d'engin de sauvetage équipées pour émettre sur les fréquences des bandes comprises entre 4 000 kHz et 27 500 kHz et désirant établir avec les stations des services mobiles maritime et aéronautique des communications relatives aux opérations de recherche et de sauvetage.
  13. Référence aux dispositions du règlement des radiocommunications RR5.111 ; AP17, Parties A, B.
  14. Ouvrage 2 : règlement international pour prévenir les abordages en mer, Annex IV Alinéa 2 « 2. Est interdit l’usage de l’un quelconque des signaux ci-dessus, sauf dans le but d’indiquer un cas de détresse ou un besoin de secours, ainsi que l’usage d’autres signaux susceptibles d’être confondus avec l’un des signaux ci-dessus. »

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]