Javols

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Javols
Javols
La nouvelle mairie de Javols.
Blason de Javols
Blason
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Occitanie
Département Lozère
Arrondissement Mende
Statut Commune déléguée
Maire délégué
Mandat
Christian Malavieille
2020-2026
Code postal 48130
Code commune 48076
Démographie
Population 328 hab. (2014 en augmentation de 0.92 % par rapport à 2009)
Densité 11 hab./km2
Géographie
Coordonnées 44° 41′ 39″ nord, 3° 20′ 33″ est
Altitude Min. 931 m
Max. 1 117 m
Superficie 31,21 km2
Élections
Départementales Aumont-Aubrac
Historique
Fusion
Commune(s) d'intégration Peyre-en-Aubrac
Localisation
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Javols

Javols est une ancienne commune française, située dans le département de la Lozère en région Occitanie. Elle fait actuellement partie de la nouvelle commune de Peyre-en-Aubrac créée en 2017.

Javols est l'héritière de l'ancienne capitale du peuple gaulois des Gabales.

Ses habitants sont appelés les Javolais.

Géographie[modifier | modifier le code]

Communes limitrophes[modifier | modifier le code]

Les hameaux de la commune[modifier | modifier le code]

  • Aubigeyrettes
  • Baraque (la)
  • Barry (le)
  • Bel Air
  • Belle Vue Le Pont
  • Besseyres
  • Bessils
  • Bessière (La)
  • Bois du Mont (le)
  • Brunels (les)
  • Chabannes
  • Cheylaret (Le)
  • Civeyrac
  • Combe (la)
  • Combettes (Les)
  • Cros (Le)
  • Deves (le)
  • Goutal (le)
  • Hermet (L')
  • Lescurette
  • Longuessagne
  • Mas (le)
  • Mas neuf (Le)
  • Mas Astruc (Le)
  • Mazet (le)
  • Montenchos (le)
  • Montet (Le)
  • Moulins de Longuessagne (les)
  • Orbagnac
  • Oustal Neuf (L')
  • Plaisance
  • Prat-long
  • Réal (le)
  • Regimbal (Le)
  • Rivières de Volpillac (les)
  • Sagnette (la)
  • Salhens (les)
  • Tiracols
  • Tuzet (le)
  • Valat (le)
  • Volpillac

Toponymie[modifier | modifier le code]

Javols s'est appelée autrefois Anderitum (forme latinisée), du gaulois ande-, particule intensive, et rito ("gué"). C'était la capitale de la tribu gauloise des Gabales. Ils ont donné leur nom à Javols et à son pays, le Gévaudan ("Gabalitanus pagus"). Le nom d'Anderitum signifie « le grand gué ».

C'est à la fin de l'Antiquité que le nom de la ville « ad Gabalos » apparaît (prononcé plus tard Jàbouls en langue d'oc), ce qui indique que la ville était toujours la capitale des Gabales. Ce phénomène est assez fréquent en Gaule romaine[2].

Histoire[modifier | modifier le code]

Préhistoire[modifier | modifier le code]

Période romaine[modifier | modifier le code]

L'église et le panneau informatif sur les fouilles.

Anderitum était, à l'époque romaine, une étape de la voie romaine (cf. la table de Peutinger), qui se dirigeait vers Segodunum (aujourd'hui Rodez) à travers l'Aubrac, en passant par la station romaine dite Ad Silanum et par Saint-Côme-d'Olt. Anderitum, chef-lieu des Gabales, a pu atteindre quelques milliers d'habitants[3] (Javols comptait, au début du XXe siècle, un millier d'habitants).

Si les invasions du IIIe siècle ne semblent pas avoir détruit la ville, l'occupation se détourne de la partie centrale. Cette zone, bâtie et explorée par les fouilles jusqu'en 2010, est progressivement abandonnée, transformée en pâtures. En revanche, les quartiers d'habitation périphériques témoignent, quant à eux, tout comme le système de rues, d'une occupation continue et de la permanence du centre de pouvoir dans la ville des Gabales, ad Gabalos, au moins jusqu'au Ve siècle.

Haut Moyen Âge[modifier | modifier le code]

Entre les destructions et les incendies, Javols s'est peu à peu dépeuplé. Pendant ce temps, Mende se développe autour du tombeau de saint Privat, et Banassac avec ses ateliers monétaires. Si Javols a pu éventuellement accueillir l'évêché du Gévaudan, il est presque sûr que pendant le haut Moyen Âge celui-ci se trouvait dans l'une des deux villes précitées. Ce siège épiscopal apportera par la suite beaucoup de richesses à Mende, aux dépens notamment de Javols, dont on a alors oublié que c'était la capitale du Gévaudan.

Depuis le XIXe siècle[modifier | modifier le code]

Une fontaine.

Des fouilles archéologiques débutent en 1828 et, jusque dans les années 1950-1960, ce sont des érudits locaux qui dirigent les fouilles sur le site de Javols.

De 1969 à 1978, l’abbé Pierre Peyre, chargé de recherches au CNRS, dirige plusieurs campagnes de fouilles qui permettent de mettre au jour un quartier d'habitations entre l'église et le cimetière. Il fait inscrire la parcelle "las Pessos", sur laquelle se trouvent ces vestiges, au titre des Monuments historiques, constituant une réserve archéologique dans le périmètre de laquelle le site est protégé. Lui et son équipe font aussi la découverte de la statue de Silvain Sucellus en 1969. La statue est en grès rouge, provenant sans doute de la commune du Rouget, à une dizaine de kilomètres de Javols.

De 1996 à 2004, sous la direction d'Alain Ferdière, les fouilles reprennent afin d'évaluer le potentiel du site : délimiter les différents quartiers, comprendre l'organisation de la ville, trouver les limites de la ville, etc. Depuis 2005, un programme pluriannuel de fouilles, dirigé par Alain Trintignac, archéologue au département de la Lozère, met au jour une maison de 650 m2 au sol ; une synthèse des recherches a été publiée en 2011[4]. Non seulement les sondages d'évaluation du site continuent mais un grand sondage (environ 400 m2) a été ouvert sur le terrain de l'État (Las Pessos Nord), avec pour objectif une compréhension approfondie du cœur monumental de la ville (notamment des terres noires qui recouvrent les vestiges et qui montrent une reprise agraire à partir du Bas Empire).

Politique et administration[modifier | modifier le code]

L'ancienne mairie de Javols.

Liste des maires[modifier | modifier le code]

Liste des maires délégués de Javols
Période Identité Étiquette Qualité
janvier 2017 En cours Christian Malavieille    
Liste des maires de Javols [5]
Période Identité Étiquette Qualité
1796 1818 Victor Blanquet    
1818 1830 J.B. Gachon    
1830 1835 Claude Portal    
1835 1843 Jean-Joseph Portal    
1843 1875 Gaston-Flavien Blanquet de Rouville    
1875 1878 Camille Blanquet    
1878 1892 J.B. Portal    
1892 1893 Alexandre de Tubœuf    
1893 1905 J.B. Léon Tichit    
1906 1919 Ernest Boulet    
1919 1929 Prosper Deloustal    
1929 1935 Augustin-Joseph d’Alteroche    
1935 1945 Jean Blanquet de Rouville    
1945 1947 Charles Gibelin    
1947 1953 Jean Blanquet de Rouville    
1953 1959 Gaston Blanquet de Rouville    
1959 1989 Jean Ramadier    
1989 1995 Jacques d'Alteroche    
1995 2008 Gilbert Tichit    
2008 2016 Christian Malavieille    

Intercommunalité[modifier | modifier le code]

Depuis le , Javols est devenu un village de la commune nouvelle de Peyre-en-Aubrac, qui fait partie de la communauté de communes des Hautes Terres de l'Aubrac et qui en est le siège.

Découpage administratif[modifier | modifier le code]

Peyre en Aubrac fait partie du canton d'Aumont-Aubrac, dont elle est le bureau centralisateur.

Population et société[modifier | modifier le code]

Démographie[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du , les populations légales des communes sont publiées annuellement dans le cadre d'un recensement qui repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[6]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[7],[Note 1].

En 2014, la commune comptait 328 habitants, en augmentation de 0,92 % par rapport à 2009 (Lozère : −1,05 %, France hors Mayotte : 2,49 %).

           Évolution de la population  [modifier]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
1 1008401 1121 0181 1691 0541 0081 017989
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
1 1029861 0031 0081 0251 1021 1411 1541 103
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
1 1501 0361 030947884957771683511
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2004 2009 2014
524446431289240276313325328
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[8] puis Insee à partir de 2006[9].)
Histogramme de l'évolution démographique

Manifestations et festivités[modifier | modifier le code]

Fête votive du

À l'origine, cette fête était organisée par les sœurs de Javols. Il s'agissait d'une kermesse qui avait lieu autour de l'église. À présent, c'est le comité des fêtes qui l'organise : jeux sur la place du village, tombola, danses folkloriques, jeux inter-bourgs, concours de pétanque, repas aligot-saucisses (le soir), feu d'artifice et bal.

Les Gabalades, en août

Les Gabalades ont été créées en 2008. Cette manifestation biannuelle a pour but de faire découvrir des artisans spécialisés en archéologie expérimentale, comme par exemple : un verrier, un bronzier, une fileuse de perles en verre, un fabricant de lampes à huile, des potiers, une tailleur de pierre, un tablettier, un cordonnier et une tisserande…

Culture locale et patrimoine[modifier | modifier le code]

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

Fouilles archéologiques[modifier | modifier le code]

Des explorations ont été menées sur les 40 ha de la ville. Les emplacements majeurs ont été localisés dans la partie basse, sur les parcelles publiques. Un centre monumental à la romaine (forum, thermes, bâtiments publics) a été révélé, conservé enfoui par les sédiments après son abandon.

  • Piscine des thermes occidentaux toujours visible devant l'église.
  • Aménagements de berges le long de la rivière et toujours visibles, sur un terrain privé.
  • Emplacement du théâtre dont la cavea est suivie par la route.
  • Parcelle communale autour de l'église, protégée au titre des Monuments Historiques, celle transférée en 2010 à la Région Occitanie ; la parcelle mitoyenne appartient au département de la Lozère.

Bâtiments et lieux remarquables[modifier | modifier le code]

  • Anciens moulins : du Bois du Mont, de Prat Long et moulin en contrebas de la ferme du Pont.
  • Architecture civile : château du Barry, château du Bois du Mont, ferme du Pont.
  • Église consacrée en 1895. L'église médiévale a été démontée et son emplacement se trouve actuellement sous la fontaine de la place. L'église primitive était mentionnée dans le testament d'Aldebert II, évêque de Mende, en 1109. Un plan napoléonien localise son emplacement.
  • Rocher de Lou Cougobre.
  • Roc de l'Hermet (chaos granitique).
  • Maison familiale rurale (école forestière).

Musée[modifier | modifier le code]

Le petit musée

Un musée de site présente sur deux niveaux les découvertes des deux cents ans de fouilles.

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

Héraldique[modifier | modifier le code]

Javols

Les armes de Javols se blasonnent ainsi :

Écartelé, au 1 et 4 de gueules au tonneau d'or, au 2 et 3 d'azur à l'amphore d'or ; sur le tout d'argent à l'aigle de sable, qui est de Peyre.

L'écu est timbré d'une couronne murale à quatre tours d'or et soutenu de la devise Gabalorum fidelitas sur listel aussi d'or.

Elles ont été conçues par Michel Thuault et officialisées le 24 avril 2010[10].

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations légales postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Carte IGN sous Géoportail
  2. Par exemple Tours, qui s'appelait Caesarodunum, fut « rebaptisée » Turones, qui signifiait "(ville des) Turons".
  3. [Ferdière et al. 2009] Alain Ferdière, Emmanuel Marot, Alain Trintignac et al., « Une petite ville romaine de moyenne montagne, Javols/Anderitum (Lozère), chef-lieu de cité des Gabales : état des connaissances (1996-2007) », Gallia, t. 66, no 2,‎ , p. 171-225 (lire en ligne [sur persee]).
  4. Alain Trintignac, Emmanuel Marot, Alain Ferdière (dir.), AHR-21 - Javols-Anderitum (Lozère), chef-lieu de la cité des Gabales : une ville romaine de moyenne montagne. Bilan de 13 ans d'évaluation et de recherche (1996-2008), Dremil-Lafage, éditions Mergoil, 2011, 560 p., ill. (ISBN 978-2-35518-018-7)
  5. « Les Maires de Javols », sur le site officiel de la commune (consulté le )
  6. L'organisation du recensement, sur le site de l'Insee.
  7. Calendrier départemental des recensements, sur le site de l'Insee.
  8. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  9. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 20062007 2008 2009 2010 2011201220132014 .
  10. « Le blason de Javols », sur le site de la commune (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]