Expédition normande sur Djerba et Mahdia
Date | 1135 |
---|---|
Lieu | Djerba et Mahdia |
Casus belli | Aide des Normands aux Zirides assiégés |
Issue |
Victoire normande Prise de Djerba |
Changements territoriaux | Djerba et les possessions hammadides en Ifriqiya sont perdues au profit des Normands |
Zirides badicides Royaume normand de Sicile |
Hammadides |
Al Hassan ben Ziri Roger II |
Yahya Ibn Al Aziz |
Inconnues | Inconnues |
L'expédition normande sur Djerba et Mahdia en 1135 oppose la marine normande aux Hammadides de Béjaïa, eux-mêmes en conflit avec la dynastie apparentée des Zirides badicides retranchés dans leur capitale Mahdia, dans un contexte d'émiettement de leur domaine.
Contexte
[modifier | modifier le code]Les Hammadides et les Zirides badicides d'Ifriqiya ont le même ancêtre, originaire du Maghreb central, mais vont connaître une scission puis une rivalité. Le déclin des Zirides en Ifriqiya et leur recul face aux Hilaliens et aux Normands incite les Hammadides à entreprendre la réunification du domaine ziride à leur bénéfice. Certaines villes comme Tozeur se rattachent aux souverains du Maghreb central dès 1062[1]. Le sultan hammadide Yahya Ibn Al Aziz lance, depuis sa capitale Béjaïa, une série d'expéditions pour prendre l'Ifriqiya : ils s'empare de Tunis en 1128, puis se dirigent vers Mahdia en 1135[2].
Roger II de Sicile est sollicité pour venir en appuis aux Zirides[3]. Il entretient de bonnes relations avec ces derniers, déclinant même la participation à une précédente coalitions de navire pisans et génois contre Mahdia[4]. Une escadre sicilo-normande de vingt navires dégage le siège de Mahdia et pille Gabès au main d'un dissident opposé à l'émir ziride Al Hassan. L'escadre sicilo-normande rentre chargée de butin en Sicile[5]. Elle s'empare au passage de Djerba, nid de pirates sous tutelle hammadide[1],[4].
Conséquence
[modifier | modifier le code]Cette situation met les Zirides en péril : ils sont obligés de concéder quasiment tout le littoral aux Normands et la paix de 1140 entre Zirides et Normands prend des airs de capitulation. Le succès des Zirides, qui reprennent Gabès en 1147 à un partisan des Normands, ne peut inverser la tendance. En 1148, Georges d'Antioche s'empare de Mahdia, et c'est le coup de grâce pour les Zirides dont le dernier émir Al Hassan doit s'exiler à Alger, où les Hammadides le font mettre en résidence surveillée[2].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Virginie Prevost, L'aventure ibāḍite dans le Sud tunisien, VIIIe – XIIIe siècle : effervescence d'une région méconnue, Helsinki, Académie finlandaise des sciences, , 480 p. (ISBN 978-951-41-1019-1).
- Idris 1959, p. 304.
- Georges Jehel, L'Italie et le Maghreb au Moyen Âge : conflits et échanges du VIIe au XVe siècle, Paris, Presses universitaires de France, , 228 p. (ISBN 978-2-13-052263-8, lire en ligne), p. 52.
- Arthur Pellegrin, Histoire de la Tunisie : depuis les origines jusqu'à nos jours, Tunis, Librairie Namura, , 256 p. (lire en ligne), p. 121.
- Jean Deuve, Les opérations navales normandes au Moyen Age, 900-1200, Condé-sur-Noireau, Corlet, , 113 p. (ISBN 978-2-85480-722-6, lire en ligne), p. 81.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Hady Roger Idris, La Berbérie orientale sous les Zirides, Xe – XIIe siècles, Paris, Adrien-Maisonneuve, , 896 p.