Eugène Motte (homme politique, 1860-1932)
Eugène Motte | |
Eugène Motte dans le Le Pèlerin | |
Fonctions | |
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Maire de Roubaix | |
– (10 ans, 3 mois et 23 jours) |
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Prédécesseur | Édouard Roussel |
Successeur | Jean-Baptiste Lebas |
Conseiller général du Nord | |
– (15 ans) |
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Circonscription | Canton de Roubaix-Est |
Prédécesseur | Henri Carrette |
Successeur | Henri Watremez |
Député français | |
– (7 ans, 11 mois et 30 jours) |
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Élection | 22 mai 1898 |
Réélection | 11 mai 1902 |
Circonscription | 7e de Lille |
Législature | VIIe et VIIIe (Troisième République) |
Groupe politique | Républicains progressistes |
Prédécesseur | Jules Guesde |
Successeur | Jules Guesde |
Biographie | |
Nom de naissance | Eugène Alfred Motte |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Roubaix (Nord) |
Date de décès | (à 71 ans) |
Lieu de décès | Roubaix (Nord) |
Nationalité | Français |
Parti politique | Républicains progressistes |
Profession | Industriel |
Religion | Catholique |
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Maires de Roubaix | |
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Eugène Motte, né le à Roubaix (Nord) et mort le dans la même ville, est un industriel du textile et un homme politique français.
Biographie
[modifier | modifier le code]Fils de l'industriel Alfred Motte-Grimonprez, neveu de Louis Motte-Bossut et beau-frère d'Eugène Mathon, il est à son tour un puissant homme d'affaires, président de la Chambre de commerce de Roubaix-Tourcoing, président du Crédit du Nord (1928-1932), administrateur de la Compagnie des chemins de fer du Nord, de la Compagnie internationale de Suez. Il développe ses entreprises à Roubaix, mais aussi en Russie et en Pologne (dans la partie alors occupée par la Russie). En 1902 le journal catholique Le Pèlerin en dresse ce portrait édifiant :
« Industriel, fils d'industriel, enfant de Roubaix, marié à vingt-quatre ans, il est, à quarante et un ans, chef de neuf usines donnant du pain à 8 000 ouvriers et père de huit enfants. Il a, en outre, fondé deux usines en Pologne et des plus considérables[1]. »
On le décrit aussi comme « sachant parlant aux ouvriers leur langage (leur patois) » et d'abord peu enclin à envisager une carrière politique.
Il est conseiller général (1895-1907), député du Nord (1898-1906), maire de Roubaix (1902-1912) et longtemps l'adversaire local du socialiste Jules Guesde. Il fonde et préside en 1903 la Fédération républicaine qui regroupe les républicains modérés et libéraux de centre-droit hostiles au Bloc des gauches. En , il prend brièvement la présidence de l'Union du commerce et de l'industrie pour la défense sociale, une association patronale politisée hostile au programme économique des partis de gauche[2]. Il est invité à discourir devant les membres de l'Union l'année précédente, pour y présenter son action à Roubaix[3].
Alors qu'il est à la mairie de Roubaix, on lui doit les derniers aménagements du Parc Barbieux et la construction du nouvel Hôtel de Ville. C'est aussi sous son mandat que se déroule l'Exposition internationale du Nord de la France en 1911. Les critiques concernant le coût de cette exposition expliquent en partie la défaite d'Eugène Motte aux élections municipales de 1912 face au socialiste Jean-Baptiste Lebas.
Il s'est constitué prisonnier le lorsque les Allemands occupent Roubaix et exigent des otages parmi les notables[4], puis il est relâché. Son attitude patriotique pendant la Grande Guerre, durant l'occupation de Roubaix par les Allemands (il refuse de confectionner des sacs destinés à la protection des tranchées allemandes) lui vaut d'être emprisonné aux bains roubaisiens, transformés en prison, puis interné au camp de Güstrow en Allemagne en 1915[5]. Toutefois, il parvient à s'échapper et regagne la Belgique où il organise le ravitaillement de la France occupée[4],[6].
En 1930, il regrette que « la frugalité ait partout disparu » et condamne « l'aguichage exercé par les vitrines des petits magasins », voyant dans ce besoin de se détendre et de jouir de la vie un « bouillon de culture » tout préparé pour les théories révolutionnaires[7].
Distinctions
[modifier | modifier le code]Postérité
[modifier | modifier le code]Marié à Julie Duthoit, il est le beau-père d'Édouard Roussel. Parmi ses petits-enfants figurent Eugène Motte (1910-1983), sénateur Union pour la nouvelle République (UNR) du Nord (1959-1965) et Bertrand Motte, député de Roubaix de 1958 à 1962 et président du CNI (Centre national des indépendants) de 1975 à 1980.
En 1893 le sculpteur Corneille Theunissen (1863-1918) réalise un buste d'Eugène Motte en plâtre platiné, qui est aujourd'hui exposé au Musée d'Art et d'Industrie à Roubaix dit « La Piscine », auquel il a été donné en 1932.
Un monument à la mémoire d'Eugène Motte est érigé à Roubaix, à l'angle de la rue de la Poste et du boulevard du Général Leclerc. Il est inauguré en 1935[8].
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Amaury de Baudus, Eugène Motte, député-maire de Roubaix, dans la Revue du Nord, 1993, vol. 75, n° 302 ( Lire en ligne )
- Jacques Bonte, Patrons textiles : Un siècle de conduite des entreprises textiles à Roubaix-Tourcoing 1900-2000, éditions La Voix du Nord, 2002, 542 p. (ISBN 2-84393-054-5).
- Michel David (dir.), Roubaix : Cinquante ans de transformations urbaines et de mutations sociales (colloque, Roubaix, ), Presses universitaires du Septentrion, Villeneuve-d'Ascq, 2006, 296 p. (ISBN 2-85939-926-7)
- Jean-Luc Mastin, Eugène Motte 1860-1932, dans le Dictionnaire historique des patrons français, Flammarion, 2010, p. 492-493.
- « Eugène Motte (homme politique, 1860-1932) », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960 [détail de l’édition] ( Lire en ligne sur le site de l'Assemblée nationale )
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Ressource relative à la vie publique :
- Claudine Dillys et l'équipe de rédaction, Des renvideurs aux fonds d’archives : Histoire d’une filature : Motte-Bossut à Roubaix, Centre des archives du monde du travail, non daté (consulté le ).
Notes
[modifier | modifier le code]- « M. Motte : Catholique, patron, député, défenseur du peuple », Le Pèlerin, no 1310, , p. 83
- Journal des débats, 2 juillet 1903, Journal des chambres de commerce, 10 juillet 1903.
- Le Temps, 12 avril 1902, Le Figaro, 11 avril 1902. L'Union, fondée en 1897-98, est alors présidée depuis 1902 par le banquier Ferdinand Perier, administrateur des mines d'Anzin, qui a succédé à Ernest Lefébure, fabricant de dentelles
- @F3nord, « Histoires 14-18 : Eugène Motte l'industriel résistant », sur francetvinfo.fr, France 3 Hauts-de-France, (consulté le ).
- Dictionnaire historique des patrons français sous la direction de Jean-Claude Daumas, en collaboration avec Alain Chatriot, Danièle Fraboulet, Patrick Fridenson et Hervé Joly, p. 493
- "Les résistants de la Grande Guerre : Eugène Motte, l'industriel récalcitrant", La Voix du Nord, 15 août 2022
- Le Point.fr, « A bas la croissance, vive le progrès ! », sur lepoint.fr, (consulté le ).
- Inauguration de monument élevé à Monsieur Eugène Motte, Journaux et Imprimeries du Nord, Lille, 1935, 61 p.
- Naissance en décembre 1860
- Naissance à Roubaix
- Industriel français du XIXe siècle
- Député du Nord (Troisième République)
- Député de la septième législature de la Troisième République
- Député de la huitième législature de la Troisième République
- Conseiller général du Nord
- Maire de Roubaix
- Personnalité de la Fédération républicaine
- Industriel français du XXe siècle
- Chevalier de la Légion d'honneur
- Décès en octobre 1932
- Décès à Roubaix
- Décès à 71 ans