Bataillon mixte d'infanterie coloniale de Chine

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Bataillon mixte d'infanterie coloniale de Chine
Image illustrative de l’article Bataillon mixte d'infanterie coloniale de Chine
Les fanions du bataillon et des compagnies, vers 1938-1939.
Création 1936
Dissolution 1946
Pays Drapeau de la France France
Origine Marsouins français et tirailleurs indochinois
Allégeance Troisième République (1936-1940)
Régime de Vichy (1940-1945)
Gouvernement provisoire de la République française (1945-1946)
Branche Armée de terre
Type Bataillon mixte d'infanterie coloniale
Rôle Garde des concessions
Fait partie de Troupes françaises en Chine
Garnison Shanghai
Ancienne dénomination 17e régiment mixte d'infanterie coloniale
Guerres Seconde Guerre mondiale

Le bataillon mixte d'infanterie coloniale de Chine (BMICC) est une unité des troupes coloniales françaises en garnison en Chine de 1936 à 1946. Stationné notamment dans la concession française de Shanghai, il fait face pendant la Seconde Guerre mondiale aux forces de l'empire du Japon qui occupent alors la Chine.

Création et différentes dénominations[modifier | modifier le code]

Historique[modifier | modifier le code]

Poste occupé par le BMICC sur la crique de Zikawei (à Shanghai), vers 1938-1939. Au premier plan, le capot d'une automitrailleuse de la police française.

Le bataillon mixte d'infanterie coloniale de Chine est créé le à partir du 17e régiment mixte d'infanterie coloniale dissous la veille[1],[2]. Constitué avec des tirailleurs tonkinois et des soldats européens[3], le BMICC est en garnison à Shanghai et fait partie du détachement français de Changaï (orthographe française de Shanghai à l'époque)[1].

Le bataillon est fusionné le dans le 16e régiment d'infanterie coloniale, dont il devient le IIe bataillon. Ce bataillon reprend le nom de BMICC le [1],[4]. En plus de sa garnison de Shanghai, le bataillon détache une section (à l'origine la 4e compagnie[4]) pour protéger la concession française de Hankéou et un détachement à la concession de Canton (île de Shamian)[1].

En juin 1940, les possessions françaises de Chine restent fidèles, à l'image de l'Indochine, au nouveau régime de Vichy mais sont isolées de la métropole par les Japonais. En juin 1943, la concession de Hankéou est rendue au gouvernement chinois de Nakin (régime vassal des Japonais) et les 48 hommes du BMICC rejoignent Shanghai. Les 19 militaires du BMICC en garnison à Canton rejoignent le Kouang-Tchéou-Wan en septembre[1].

Après le coup de force japonais du 9 mars 1945 en Indochine, le BMICC est désarmé pacifiquement par les Japonais[3]. Travaillés par les propagandes japonaises et nationalistes vietnamiennes, environ 300 des 628 tirailleurs du BMICC se mutinent en mai[5].

Le bataillon est dissous le [2]. Les tirailleurs sont rapatriés et une partie des tirailleurs fidèles rejoint les forces côtières du Tonkin[3], qui deviendront en 1948 le bataillon de marche indochinois[6].

Insigne[modifier | modifier le code]

Écu français bleu outremer, chargé d'un mousqueton et d'un fusil-mitrailleur en sautoir, surmontés d'une grenade[1]. Le mousqueton et le fusil-mitrailleur font référence à l'armement des hommes du bataillon tandis que la grenade est le symbole des troupes d'élite, en référence aux grenadiers[2].

L'insigne est fabriqué localement[2]. Certains insignes portent l'inscription 1942 Ha-Van-tho[7], non expliquée[2]. Une variante existe en taille réduite pour être portée sur la tenue de soirée des officiers dans les réceptions mondaines entre personnels étrangers des concessions[1].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f et g Jacques Sicard, « L'Armée française en Chine, 1900-1946 (2e partie) », Armes Militaria Magazine, no 96,‎ , p. 63-67
  2. a b c d et e Henri Vaudable, Histoire des troupes de marine, à travers leurs insignes: Des origines à la fin de la Deuxième Guerre mondiale, Service historique de l'Armée de terre, (ISBN 978-2-86323-092-3, lire en ligne), p. 87
  3. a b et c Maurice Rives et Éric Deroo, Les Lính tập: histoire des militaires indochinois au service de la France, 1859-1960, Lavauzelle, (ISBN 978-2-7025-0436-9, lire en ligne), p. 82 & 100
  4. a et b Bernard Hamaïde, « Sous-série 11 H : Chine », dans Inventaire de la série H, Service historique de la Défense (1re éd. 1996) (lire en ligne), p. 86 & 108
  5. Nicole Bensacq-Tixier, « Chapitre VIII. Du coup de force des 9 et 10 mars 1945 à la capitulation japonaise et ses conséquences », dans La France en Chine de Sun Yat-sen à Mao Zedong, 1918-1953, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », , 453–480 p. (ISBN 978-2-7535-5952-3, lire en ligne)
  6. Jacques Sicard, « Le bataillon de marche indochinois (1948-1954) », Symboles & Traditions, no 157,‎ , p. 9-12 (lire en ligne)
  7. P. Keller, « Les insignes des troupes françaises en Chine », Symboles et Traditions, no 159,‎ , p. 5-25 (lire en ligne)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

  • (en) Christian Henriot (dir.), « Virtual Shanghai: Images », recueil en ligne de photographies anciennes de Shanghai, sur virtualshanghai.net (consulté le ).

Articles connexes[modifier | modifier le code]