Bataillon de marche indochinois

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1er bataillon de marche indochinois

1er bataillon de marche indochinois
Image illustrative de l’article Bataillon de marche indochinois
Insigne du BMI.

Création 1948
Dissolution 1951
Pays Drapeau de la France France
Origine Vietnamiens
Branche Armée de terre
Type Bataillon
Rôle Infanterie
Garnison Hải Dương
Ancienne dénomination Bataillon de marche indochinois (1948-1951, 1952-1954)
Guerres Guerre d'Indochine
Fourragères aux couleurs de la croix de guerre des TOE
Décorations croix de guerre des TOE
trois palmes et une étoile de vermeil

Le bataillon de marche indochinois (BMI) est une unité militaire des troupes coloniales françaises pendant la guerre d'Indochine, formée de soldats vietnamiens.

Création et différentes dénominations[modifier | modifier le code]

  • janvier 1948 : bataillon annamite
  • janvier 1948 : bataillon de marche indochinois
  • mars 1951 : 1er bataillon de marche indochinois
  • mai 1952 : bataillon de marche indochinois
  • juillet 1954 : 1er bataillon de marche indochinois
  • septembre 1954 : dissolution, devient Ier bataillon du 43e régiment d'infanterie coloniale

Historique[modifier | modifier le code]

Formation[modifier | modifier le code]

L'unité est créée dans la région de Biên Hòa le sous le nom de bataillon annamite à partir des anciens tirailleurs indochinois, réunis dans des unités de marche après le coup de force japonais de 1945 et le déclenchement de l'insurrection du Việt Minh. Le nouveau bataillon compte quatre compagnies[1] :

Opérations[modifier | modifier le code]

Le bataillon prend à la fin du mois le nom de bataillon de marche indochinois. Après avoir opéré dans la région de Biên Hòa puis de Thủ Đức jusqu'en septembre, il part pour le Tonkin en octobre, réduit aux 1re et 3e compagnies. Après un passage à Vat-Chay, le bataillon rejoint Hải Dương en février 1949[1].

En avril 1949, une compagnie de commandement du bataillon (CCB) est mise sur pied en avril 1949 tandis que les deux compagnies de combat se dédoublent à l'été 1949. Le bataillon continue d'opérer dans le sud du delta du Tonkin jusqu'en 1954[1].

Le , le BMI, en particulier le lieutenant Ha Van Daï et l'adjudant-chef Vu Hoc, repousse l'assaut de quatre bataillons du Việt Minh, qui déplorent 1 300 tués et blessés[2].

Le , le BMI se dédouble et forme le 1er BMI et le 2e bataillon de marche indochinois. Le 2e BMI devient 54e bataillon vietnamien le , et le 1er BMI reprend le nom de BMI. Le , le 3e bataillon de marche indochinois est créé à partir du 30e bataillon de marche de tirailleurs sénégalais et le BMI redevient 1er BMI[1].

Dissolution[modifier | modifier le code]

En août 1954, après la conclusion des accords de Genève, le 1er BMI quitte Hải Dương et rejoint le Sud-Vietnam, où il mène quelques démonstrations de force pour établir le pouvoir de la gouvernement sud-vietnamien face aux groupes rivaux[3]. Il devient Ier bataillon du 43e RIC le [1].

Recrutement[modifier | modifier le code]

Lors de ses opérations, le BMI revenait souvent avec de nouvelles recrues rencontrées[4]. Les soldats locaux du BMI n'ont pas été touchés par les défaillances ayant eu lieu dans des d'autres unités autochtones du corps expéditionnaire français en Extrême-Orient, y compris dans les unités parachutistes[5].

Le général Lagarde témoigne qu'au moment du départ des Français du Vietnam fin 1954 les militaires du BMI qui souhaitaient acquérir la nationalité française ou au moins partir en France en furent empêchés[3].

Chefs de corps[modifier | modifier le code]

  • ? - juillet 1950 : chef de bataillon Lagarrigue [1]
  • ? - octobre 1953 : chef de bataillon Taro [1]
  • ? - janvier 1954 : chef de bataillon Conard [1]
  • ? - mai 1954 : chef de bataillon Podeur
  • août - septembre 1954 : chef de bataillon Lagarde[3]

Traditions[modifier | modifier le code]

Drapeau[modifier | modifier le code]

Le BMI garde l'héritage du 1er régiment de tirailleurs tonkinois, dont il reçoit le drapeau en [6].

Insignes[modifier | modifier le code]

L'insigne du BMI montre, sur un fond rectangulaire, l'ancre des troupes coloniales, dont le câble dessine la forme des contours de l'Indochine, une jonque marine à la coque rouge avec une voile blanche chargé de caractères chinois stylisés bleus. La jonque évoque les forces côtières du Tonkin (devenues 3e et 4e compagnies), ses trois couleurs le drapeau français et les caractères chinois un vœu de bonheur[7],[1].

L'insigne du 9e RIMa en Algérie, qui reprend le motif de l'insigne de béret du BMI.

En novembre 1950, le bataillon se distingue par l'adoption d'un béret noir type commandos. Un insigne spécifique est conçu pour le béret, présentant un dragon enroulé autour de l'ancre de la coloniale[1].

Refrain[modifier | modifier le code]

Le BMI possède un refrain[1] :

« En montagne,
Dans la rizière,
Dans l'eau,
BMI à l'assaut. »

Décorations[modifier | modifier le code]

Le BMI est titulaire de trois citations à l'ordre de l'armée et une à l'ordre du corps d'armée, ce qui correspond à la croix de guerre des Théâtres d'opérations extérieurs avec trois palmes et une étoile de vermeil. Il reçoit la fourragère aux couleurs de la croix de guerre des Théâtres d'opérations extérieurs le [1].

Personnalités ayant servi dans l'unité[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i j k et l Jacques Sicard, « Le bataillon de marche indochinois (1948-1954) », Symboles & Traditions, no 157,‎ , p. 9-12 (lire en ligne)
  2. Maurice Rives et Éric Deroo, Les Lính tập: histoire des militaires indochinois au service de la France, 1859-1960, Lavauzelle, (ISBN 978-2-7025-0436-9, lire en ligne), p. 120-122.
  3. a b et c Hervé Lemoine et Jean Lagarde, « La libre parole d’un marsouin : le général Jean Lagarde (entretien) », Revue historique des Armées, vol. 218, no 1,‎ , p. 65–74 (DOI 10.3406/rharm.2000.4905, lire en ligne, consulté le )
  4. Michel Bodin, « Les supplétifs du Tonkin, 1946-1954 », Revue historique des Armées, vol. 194, no 1,‎ , p. 17–24 (DOI 10.3406/rharm.1994.4321, lire en ligne, consulté le )
  5. Michel Bodin, « L'utilisation des autochtones dans le corps expéditionnaire français d'Extrême-Orient (1945-1954) », Outre-Mers. Revue d'histoire, vol. 81, no 303,‎ , p. 137–159 (DOI 10.3406/outre.1994.3200, lire en ligne, consulté le )
  6. Antoine Champeaux, « Le patrimoine de tradition des troupes indigènes », Revue historique des Armées, no 271,‎ , p. 89–106 (ISSN 0035-3299, lire en ligne)
  7. Inventaire des insignes des unités des Troupes coloniales en Indochine [dit Inventaire Salan], Service historique de la Défense (lire en ligne), p. 6
  8. Walter Hill, Dalmer Daves, Claude Bernard-Aubert et Bo Arne Vibenius, Ciné-Bazar 3, LettMotif, (ISBN 978-2-36716-073-3, lire en ligne), p. 93 & 97

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]