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Automotive Cells Company

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Automotive Cells Company
logo de Automotive Cells Company

Création 3 septembre 2020
Forme juridique Société européenne
Siège social Levallois-Perret
Drapeau de la France France
Actionnaires Stellantis (33,3 %)
Mercedes-Benz (33,3 %)
TotalEnergies (33,3 %)
Répartition prévue en mars 2024 : 45 %, 30 % et 25 %
Activité Industrie des batteries (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Produits Batterie lithium-ion
Site web https://www.acc-emotion.com/fr

Automotive Cells Company (ACC) est une coentreprise française créée par le Groupe PSA (devenus Stellantis) et Total, rejoints ensuite par Mercedes-Benz, développant et fabriquant des batteries.

En , ACC planifie de construire 3 gigafactories, à Douvrin, Kaiserslautern et Termoli. Chaque usine consisterait en 4 tranches identiques, d'une capacité unitaire de 8 GWh/an.

Le 3 septembre 2020, le Groupe PSA de l'époque, Opel et la filiale de Total, Saft, signent un accord afin de créer la coentreprise Automotive Cells Company, dans le but de fabriquer à partir de 2023 des batteries d'accumulateurs pour véhicule électrique en Europe[1],[2],[3],[4].

Une usine de batteries d'accumulateurs est construite sur les communes de Billy-Berclau et de Douvrin, avec également un centre de recherche basé à Bruges et une usine pilote à Nersac, permettant la création de 1 400 à 2 000 emplois[2],[5]. Trois autres usines sont prévues en Europe et en Amérique du Nord[6]. L'usine sur les communes de Billy-Berclau et de Douvrin est lancée en 2023, avec une montée en puissance de la production prévue jusque fin 2024[2].

Ce projet a été soumis au débat public par la Commission Nationale du Débat Public (CNDP) du au .

En septembre 2021, Mercedes-Benz rejoint le projet, devenant actionnaire à part égale avec Stellantis et TotalEnergies[2].

La société doit produire une nouvelle génération de batteries solides lithium-ion pour équiper quatre plateformes avec des autonomies variables : 500 km pour les segments A, B et C (citadines et compactes), 700 km pour les segments C et D (compactes et familiales) et 800 km pour les segments D et E (familiales et routières) ainsi que les utilitaires. Ces batteries pourront êtres couplées avec trois différents modèles de moteurs : l'EDM1 (70 kW, soit 95 ch), l'EDM2 (125 à 180 kW, soit 170 à 245 ch) et l'EDM3 (150 à 330 kW, soit 204 à 449 ch)[6].

Le , l'usine de Douvrin est inaugurée. ACC prévoit que la production devrait réellement débuter en septembre-octobre, et que les premières batteries « fabriquées en France » devraient équiper les premières voitures de Stellantis en . La deuxième usine d'ACC devrait entrer en fonctionnement en 2025 à Kaiserslautern en Allemagne, suivie en 2026 du site italien de Termoli. En 2030, ACC devra produire 120 GWh de batteries par an[7].

En , pour aider ACC à financer les quelques cinq milliards d'investissements des deux usines de Douvrin et Kaiserslautern, le montant des subventions accordées correspond à 1,3 milliards d’euros de fonds publics. Deux tiers sont apportés par la France et le reste l'est par l’Allemagne)[8]. Les constructeurs automobiles annoncent aussi vouloir augmenter leurs participations, Stellantis et Mercedes-Benz comptant au capital d'ici à fin mars 2024, atteignant respectivement 45 % et 30, la part de Saft, la filiale de TotalEnergies, devenant mécaniquement diluée à 25 %[9].

La première tranche de l'usine de Douvrin/Billy-Berclau, inaugurée le , correspond à un investissement de 850 millions d’euros. Seulement 17 mois de travaux ont été nécessaires pour construire et équiper les 60,000 m2 d'atelier. La capacité de production de cette tranche correspond à la production de 56 000 cellules de batterie par jour, soit de quoi équiper 200 000 à 300 000 véhicules électriques chaque année[10]. Chaque tranche, ou bloc, correspond à une capacité de production de 8 GWh/an[11]. À horizon 2030, trois blocs de production devraient être capables d'équiper 500 000 voitures à batterie[10], un quatrième étant envisageable[11]. En fin 2023, les premières batteries sortent de l’usine[12], conformément au planning annoncé[10].

L'usine de Kaiserslautern devait reprendre le concept modulaire démarré à Douvrin, avec une capacité identique, soit 4 tranches d'une capacité unitaire de 8 GWh/an[11]. Ces usines sont implantées à proximité d'un site historique de construction automobile afin de bénéficier des ressources déjà en place tout en facilitant la reconversion du site[10].

En 2024, le marché s'orientant vers la technologie d'accumulateur lithium-fer-phosphate, les projets d'usine en Allemagne et en Italie sont suspendus[13].

Projet de Douvrin/Billy-Berclau

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Situé dans l'ex-Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais sur le territoire des communes de Douvrin et de Billy-Berclau (département du Pas-de-Calais, dans le Nord de la France), sur un site industriel construit, autrefois occupé par la société de la Française de Mécanique, dans le Parc d'activités Artois-Flandres, il est desservi par autoroute (via la Nationale 47) et potentiellement par voie navigable (Canal d'Aire à La Bassée)[14]. En 2021, le projet annonce que l'usine tournera en continu (travail en 3x8 heures par jour), 329 jours par an avec des livraisons 6 jours sur 7 (du lundi à minuit au samedi à 22h00)[14].

Porté par la société Automotive Cells Company (ACC), le projet inclut une démolition de la quasi-totalité des bâtiments existants, leur remplacement par une triple ligne de production (blocs 1, 2 et 3) de capacité 8 GWh chacune) ;
Ses besoins en énergie nécessitent aussi la création d'une sous-station électrique pour le raccordement de l'usine à une ligne proche, et la création d'un poste de livraison de gaz naturel (GRDF) raccordé à une canalisation de gaz existante.

Le « bloc n°1 » couvrira 34,4 hectares entièrement (reconstruits : bâtiments, accès) sur le site qui s'étend au total sur 100 hectares[15]. Il projette de fournir environ l'équivalent de 8 GWh de batteries (de quoi répondre à 1/3 de l'équivalent des besoins en batterie de trois fois 75000 et 150000 véhicules électriques[14].

L'usine sera une installation classée pour la protection de l'environnement pour les rubriques :

  • 3670 « Traitement de surface de matières, d'objets ou de produits à l'aide de solvants organiques » (aussi soumis à la directive Industrial Emission Directive3 (IED) ) ;
  • 4121-1 « substance de toxicité aiguë de catégorie 2 susceptible d'être présente dans l'installation, substances et mélanges solides » ;

Elle sera classée « Seveso seuil bas », et a fait une demande de dérogation au titre de l'article L.411-2 du code de l'environnement (Cf. destruction d'espèces protégées et de leurs aires de repos et de reproduction, concerne 2 plantes protégées, cinq espèces de chauve-souris protégées, le Lézard des murailles, des espèces de Goelands (brun, cendré et argenté), ainsi que d'autres espèces d'oiseaux (Gorge bleue à miroir, Hirondelles), des batraciens (Grenouille verte et Crapaud commun) et également le Hérisson d'Europe) ; elle doit être compatible avec le schéma directeur d'aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) du bassin Artois-Picardie (elle est construite dans le périmètre de protection rapproché et éloigné du captage d'eau potable de Douvrin), et être conforme au plan local d'urbanisme intercommunal du SIVOM de l'Artois et devrait être totalement opérationnelle vers 2028-2029[14].

La Mission régionale d'autorité environnementale (MRAe) a rendu un premier avis le 27 juillet 2022 (avis ne portant pas sur l'opportunité du projet mais uniquement sur la qualité de l'évaluation environnementale présentée par le maître d'ouvrage et sur la prise en compte de l'Environnement par ce dernier ; Il a été reproché à l'étude d'impact et à l'étude de dangers associée de n'avoir porté que sur les effets du premier bloc de production prévu, en omettant les blocs 2 et 3, alors que l'état initial concernait bien tout le site (à ce moment, seul le « bloc 1 » faisait l'objet d'une demande d'autorisation environnementale et d'une demande de permis de construire) ...ce qui ne permet pas, note l'AE d'apprécier l'impact global et d'étudier les mesures conservatoires ou de compensation à mettre en œuvre)[14]. De plus, l'autorité environnementale a demandé à l'industriel de préciser comment ce projet "s’inscrit dans la démarche du gestionnaire de la zone d’activité, le SIZIAF, de Territoire Engagé pour la Biodiversité et de préciser également comment le projet respecte de cadre national du « Zéro perte nette de biodiversité », et il « recommande de compléter l'analyse des effets cumulés du projet avec l'ensemble des projets en approfondissant notamment l'analyse des effets cumulés sur le trafic et les émissions de gaz à effet de serre et de polluants atmosphériques ». Le bloc 1 devrait consommer 20 000 m³/an d'eau potable et 300 000 m³ d'eau industrielle (pompée dans le canal, avec des restrictions en cas de sécheresse) venant de la nappe de la Craie de la vallée de la Deûle[14]. L'AE demande une étude d'impact plus précise, incluant les impacts des blocs 2 et 3. L’AE (autorité environnementale) a demandé une étude plus précise des effets des prélèvements en eau « industrielle » dans le canal sur tout le réseau hydrographique et ses dépendances (nappes phréatiques, zones humides amont et aval), et sur les autres utilisations (par les industries, l'agriculture, la navigation), en intégrant aussi l’impact du changement climatique sur la ressource en eau[14]. L'Industriel est aussi invité :

  • à s'engager à respecter les préconisations de l’hydrogéologue relatives au captage d’alimentation en eau potable de Douvrin (annexées au dossier d'étude d'impact) ; ainsi que les préconisations de l'étude sanitaire (étude sur l'air et le sol qui montre notamment une pollution du site dépassant localement certains seuils ou valeurs limites pour le Cuivre, le Zinc (et le Lithium sur tous les points de mesures)[14].
  • recourir, tant que possible au transport par voie d’eau et voie ferrée plutôt qu'au transport routier ; et permettre aux employés d’éviter de recourir à la voiture individuelle pour leurs déplacements domicile-travail[14].
  • à étudier l'éventualité de séquelles minières[14] ;
  • étudier ensemble les impacts des trois blocs de production prévus, de même pour l’étude de danger et l’étude sanitaire[14] ;
  • produire des cartes et modélisations plus précises, plus complètes et moins fragmentaires des risques technologiques, recoupées avec les risques technologiques induits par les sites industriels voisins[14] ;
  • « représenter l’ensemble des risques technologiques du secteur sur une seule et même cartographie afin d’analyse des effets cumulés et effets dominos éventuels »[14] :
  • produire une étude d’empreinte écologique globale du projet, intégrant par exemple une analyse de cycle de vie des produits et un bilan carbone[14]

Références

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  1. « Batteries : Total et PSA officialisent la création d’ACC », L'Usine nouvelle,‎ (lire en ligne).
  2. a b c et d Sophie Fay, « La première « gigafactory » française de batteries pour l’automobile lance sa production dans le Pas-de-Calais », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  3. Guillaume Guichard, « Batteries : Total et PSA lancent leur coentreprise », Le Figaro,‎ (lire en ligne).
  4. « Automotive Cells Company : la nouvelle entreprise de batteries PSA-Total », sur Automobile Propre (consulté le ).
  5. « Stellantis : 2 000 emplois en France pour la nouvelle usine de batteries : modèles, essais, avis et vidéos », sur autoplus.fr, (consulté le ).
  6. a et b Florent Ferrière, « Plateformes, moteurs, batteries : ce que PSA et Fiat préparent pour l'électrique », sur Caradisiac, .
  7. ACC, « l'Airbus de la batterie », va tisser sa toile en Europe, Les Échos, 30 mai 2023.
  8. Solène Davesne, « Pourquoi l'Europe est prise dans une course aux subventions publiques pour créer sa souveraineté industrielle », L'Usine nouvelle,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. Robin Schmidt, « ACC lève plus de 4 milliards d'euros », sur journalauto.com, (consulté le )
  10. a b c et d Simon Chodorge, « Gigafactory de Douvrin : reportage dans les entrailles de “l’Airbus des batteries” », Capital,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. a b et c Gilles Guillaume, « France/Batteries : La "gigafactory" de Douvrin devrait démarrer au S2 2023-ACC », Les Échos,‎ (lire en ligne, consulté le )
  12. Léna Corot, « Les six défis que rencontre ACC dans sa gigafactory de Douvrin », L'Usine nouvelle,‎ (lire en ligne, consulté le )
  13. https://www.bfmtv.com/auto/l-airbus-des-batteries-acc-met-en-pause-la-construction-d-usines-en-allemagne-et-en-italie_AD-202406040812.html
  14. a b c d e f g h i j k l m et n avis délibéré de la MRAe
  15. source : résumé non technique de l'étude d'impact, voir page 7

Articles connexes

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Liens externes

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