Fondation Azzedine Alaïa
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18 rue de la Verrerie dans le 4e arrondissement |
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La Fondation Azzedine Alaïa est une fondation reconnue d'utilité publique chargée de perpétuer l'œuvre et la mémoire du couturier Azzedine Alaïa (1935-2017) ainsi que la collection d'objets d'art, de design et de mode qu'il a constituée tout au long de sa vie.
Présidée par Carla Sozzani, elle a son siège à Paris au 18 rue de la Verrerie, qui fut le lieu de vie et de travail du couturier, et œuvre également en Tunisie à Sidi Bou Saïd.
Historique
[modifier | modifier le code]Préambule
[modifier | modifier le code]Azzedine Alaïa, couturier franco-tunisien, a réalisé une œuvre exceptionnelle dans le domaine de la mode qui lui vaut d'être considéré comme l'un des plus talentueux créateurs de sa génération[1].
Passionné de mode et d'art, Azzedine Alaïa a également constitué une importante collection d'œuvres[2] et soutenu la création.
Il a souhaité que son héritage soit dévolu à une fondation portant son nom et chargée de pérenniser son œuvre et ses collections personnelles, de témoigner de sa vie et d'aider l'expression artistique, en particulier en facilitant l'expression des jeunes artistes.
Association
[modifier | modifier le code]L'Association Azzedine Alaïa est créée en 2007 par le couturier, par son compagnon le peintre allemand Christoph Von Weyhe et par la galeriste italienne Carla Sozzani, conseillère et amie de longue date du couturier, complétant un dispositif autour de la transformation de son lieu de travail, rue de la Verrerie, dans le quartier du Marais à Paris, en un lieu d'exposition, devenu aussi, depuis, un lieu de mémoire. Avant d'être utilisé par le couturier, le lieu était un ancien entrepôt du BHV, situé dans une rue derrière ce grand magasin. Il fait plusieurs milliers de mètres carrés à l'angle de la rue de Moussy et de la rue de la Verrerie. Il a été rénové entièrement après son acquisition en 1988 par le couturier, puis décoré par Julian Schnabel. Il est composé de deux bâtiments de plusieurs étages, séparés par une cour intérieure avec une verrière, servant depuis cette date de lieu d'exposition et de lieu de défilés[3],[4],[5],[6].
Il était dès le départ envisagé que cette association se transforme en une fondation, avec pour ambition non seulement de préserver et de continuer à présenter les collections et les archives du créateur, mais aussi de faciliter les études et les travaux de recherche, et d'attribuer des bourses à de jeunes créateurs dans le domaine de la mode. De fait, l'association est devenue une Fondation reconnue comme d'utilité publique par décret du 28 février 2020[7]. Conformément à la volonté du couturier, la Fondation se substitue à l'Association.
Fondation
[modifier | modifier le code]Carla Sozzani en est la présidente[8]. Christoph von Weyhe en est le Vice-président et Olivier Saillard le directeur. Christoph von Weyhe semble d'ailleurs avoir été lésé dans la gouvernance de cette fondation et porte plainte fin 2021[9]. Le logo de la Fondation a été créé par l'artiste Julian Schnabel, ami d'Azzedine Alaïa.
Les collections sont quelques-unes des œuvres d'Azzedine Alaïa, mais aussi de vêtements d'autres créateurs qu'il admirait et qu'il avait acquis : des créations de Paul Poiret, de Coco Chanel, de Charles James, de Madeleine Vionnet, de Claire McCardell, d'Adrian (costumier et couturier américain d'Hollywood, de Greta Garbo et du glamour), mais aussi deux pièces vestimentaires du peintre Henri Matisse[6],[10],[11],[12],[13]. Une exposition présentant les créations d'Adrian en possession de l'association est organisée dans l'espace rue de la Verrerie au premier semestre 2019[14].
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Entrée de la fondation.
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Cour intérieure.
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Lieu d'exposition.
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Lieu d'exposition.
Collectionneur
[modifier | modifier le code]La fondation célèbre aussi la passion des arts du couturier qui a collectionné dès son plus jeune âge des objets d'art, de design, puis de mode à partir de la fin des années 1960.
Sa collection de mode, avec plus de 32 000 pièces, figure parmi les plus importantes et riches de France avec des vêtements griffés Jeanne Lanvin, Madeleine Vionnet, Paul Poiret, Gabrielle Chanel, Cristóbal Balenciaga, Gilbert Adrian, Madame Grès, Charles James, et d'autres plus contemporains de Rei Kawakubo, Yohji Yamamoto, Jean-Paul Gaultier, Martin Margiela, Courrèges et Cardin.
La cour du café et la librairie[15] mettent en valeur certaines des œuvres d'art et de design de sa collection, tandis que la salle sous verrière présente des expositions temporaires dédiées à l'œuvre d'Azzedine Alaïa, souvent en regard de celle d'autres couturiers à travers le cycle « Azzedine Alaïa collectionneur ».
Actions éducatives
[modifier | modifier le code]La Fondation soutient des programmes éducatifs en lien avec des institutions (écoles ou réseaux de mode). Elle est associée depuis 2019 à l'école d'art et de design Parsons Paris, et offre aux étudiants l'opportunité de faire leurs travaux de recherche sur le patrimoine de mode de la Fondation[16].
Studio Azzedine Alaïa
[modifier | modifier le code]Le studio Azzedine Alaïa ouvre ses portes au public le dans le cadre d'une exposition[17].
Expositions
[modifier | modifier le code]La Fondation poursuit le programme d'expositions engagé par l'Association Azzedine Alaïa du vivant du couturier, et présente une programmation qui met à l'honneur la création d'Azzedine Alaïa et ses collections de mode, à travers le cycle « Azzedine Alaïa Collectionneur » :
- Alaïa avant Alaïa, février 2022 - , Fondation Azzedine Alaïa[18],[19] ;
- Azzedine Alaïa, Peter Lindbergh, exposition jusqu'au , Fondation Azzedine Alaïa[20] ;
- Alaïa-Adrian : Masters of Cut, exposition du 11 février au à Atlanta, États-Unis ;
- Azzedine Alaïa Collectionneur : Alaïa et Balenciaga, Sculpteurs de la Forme, exposition du 20 janvier 2020 au à Paris, Fondation Azzedine Alaïa[21] ;
- Azzedine Alaïa : Une Autre Pensée sur la Mode, La collection Tati, exposition du au à Paris, Fondation Azzedine Alaïa ;
- Azzedine Alaïa Collectionneur : Adrian et Alaïa, L'Art du Tailleur, exposition du 21 janvier au à Paris, Fondation Azzedine Alaïa ;
- Azzedine Alaïa : La Méditerranée, exposition du au à Sidi Bou Saïd, Tunisie, Dar Alaïa ;
- Azzedine Alaïa : Couture, Sculpture, exposition du 21 au à Milan, Italie, Palazzo Clerici ;
- Azzedine Alaïa : L'Alchimie Secrète d'une Collection, exposition du au à Paris, Fondation Azzedine Alaïa ;
- Azzedine Alaïa : The Couturier, exposition du 10 mai au à Londres, Royaume-Uni, Design Museum[22] ;
- Homage to Azzedine Alaïa, exposition du 28 mars au à Séoul, Corée du Sud, 10 Corso Como ;
- Azzedine Alaïa : « Je Suis Couturier », exposition du 22 janvier au à Paris, Fondation Azzedine Alaïa[23].
- Azzedine Alaïa, Arthur Elgort. En liberté jusqu'au à Paris, Fondation Azzedine Alaïa[24].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Olivier Saillard, « Olivier Saillard : "Les femmes de corps mais aussi d'esprit inspiraient Azzedine Alaïa" », sur franceculture.fr, (consulté le ).
- Olivier Saillard, « Le monde d'Azzedine Alaïa : Taille collectionneur », Challenges, no 647, , p. 60-62 (ISSN 0751-4417).
- [vidéo] La nouvelle acquisition immobilière d'Azzedine Alaia, de Franck Lords, La Cinq, coll. « Bains de Minuit » [présentation en ligne] : 3 min 4 s.
- « Le jardin suspendu de Kris Ruhs chez Azzedine Alaïa - Exposition », AMC Magazine, (lire en ligne).
- « Maison Alaïa : une fondation parisienne et deux expositions prévues en 2018 », France Info, (lire en ligne).
- « Azzedine Alaïa : Je suis Couturier », Les Échos, (lire en ligne).
- « Décret du 28 février 2020 portant reconnaissance de la fondation dite « Fondation Azzedine Alaïa » comme établissement d'utilité publique | Legifrance », sur legifrance.gouv.fr (consulté le ).
- Guy-Claude Agboton, « Portrait : Carla Sozzani, une Milanaise chez Arne Jacobsen », IDEAT, (lire en ligne).
- AFP, « Ouverture d'une enquête pour "abus de faiblesse" sur la succession du styliste Azzedine Alaïa », sur fashionnetwork.com, (consulté le )
- « La maison Alaïa rend hommage à son fondateur, le premier depuis sa disparition », Le Figaro, (lire en ligne).
- (en) Tina Isaac-Goizé, « The Fondation Alaïa Will Open With an Olivier Saillard–Curated Exhibition at the January Haute Couture Shows », Vogue, (lire en ligne).
- (en) Vanessa Friedman, « Keeping Alaïa Alive: A Designer Died, but His Brand Did Not », The New York Times, .
- Carine Bizet, « L'indispensable héritage d'Azzedine Alaïa », Le Monde, .
- Hélène Guillaume, « Adrian et Alaïa, l'expo parisienne avec deux grands A », Le Figaro, (lire en ligne).
- Corinne Jeammet, « Une librairie Azzedine Alaïa installée dans la maison du couturier à Paris », sur francetvinfo.fr, (consulté le )
- (en) Fleur Burlet, « Late Designer Azzedine Alaïa's Personal Couture Archive Revealed – to Students », sur wwd.com, (consulté le ).
- Corinne Jeammet, « Le studio Azzedine Alaïa, écrin des collections nées de l'imagination du couturier, ouvert désormais au public », sur France InfoCulture,
- Xavier de Jarcy, « Le couturier Azzedine Alaïa, célèbre inconnu », sur Télérama, (consulté le )
- Corinne Jeammet, « "Alaïa avant Alaïa" : à la découverte des origines du style du couturier, de Tunis à Paris », sur francetvinfo.fr, (consulté le )
- Corinne Jeammet, « Fondation Azzedine Alaïa, Galerie Van Cleef & Arpels, Studio Willy Rizzo : trois expositions mode à voir à Paris dès la réouverture des sites », sur francetvinfo.fr, (consulté le )
- Corinne Jeammet, « Exposition Alaïa-Balenciaga à Paris : face-à-face bluffant entre deux couturiers sculpteurs de la forme », sur francetvinfo.fr, (consulté le )
- Corinne Jeammet, « Azzedine Alaïa, le sculpteur des corps, exposé au Design Museum de Londres », sur francetvinfo.fr, (consulté le )
- Corinne Jeammet, « "Je suis couturier" : l'exposition-hommage à Azzedine Alaïa, un créateur au-delà des modes », sur francetvinfo.fr, (consulté le )
- Corinne Jeammet, « L'exposition "Azzedine Alaïa, Arthur Elgort. En liberté" : un face à face singulier entre le couturier et le photographe », sur francetvinfo.fr, (consulté le )
Liens externes
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