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Collection Tati

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La « collection Tati » printemps-été 1991 est le surnom d'une collection de vêtements et accessoires aux motifs pied-de-coq créés par Azzedine Alaïa en 1991.

L'idée de collaborer avec Tati émane de Julian Schnabel qui a réalisé au préalable la série de peinture « Tati Paintings »[1],[2]. En échange de l'accord de l'entreprise à bas coûts pour utiliser le motif, Alaïa dessine gratuitement trois objets, commercialisés par l'enseigne : un sac, un tee-shirt et des espadrilles[3], mais refuse l'idée de leur faire une collection qu'il l'obligerait à transiger sur la qualité[1]. « Moment d'expérimentation » pour le couturier[4], il précise que « ce qui m'excitait, c'était d'accoler mon nom, l'univers de la haute couture, avec cette marque qui était alors la moins chère de toutes[1] », car « les prix du prêt-à-porter de luxe me donnent la migraine ! »[5]. C'est chose rare que le couturier tunisien utilise des motifs imprimés pour ses créations[6], d'autant plus ici de par l'image publicitaire du motif associé automatiquement à l'enseigne[4]. Malgré tout, le fait que cette collection reste peu abordable par ses tarifs et sa faible distribution, elle ne peut être considérée comme une forme de démocratisation de la mode[7].

Logo de Tati jusqu'en 2013.

La collection d'Alaïa est composée de blousons, tailleurs, corsets, maillots de bain, brassières à baleines, grandes culottes, shorts, pantalons, robes, casquettes dans les couleurs rose, bleue ou noire[6],[8],[9]. Le défilé voit les mannequins Naomi Campbell grande amie du couturier, Yasmin Le Bon, Farida Khelfa, Kristen McMenamy (en) ou Helena Christensen[9].

Le magazine Elle publie une double page composée de vêtements Tati et de vêtements Alaïa[1], avec David Bowie posant en short[10]. Par la suite Bettina Graziani porte le sac Alaïa-Tati au mariage d’Elizabeth Taylor en Californie et se fait largement photographier[10]. La collection reste particulièrement remarquée à l'époque[11] et entre dans l'histoire de la mode comme l'une des premières collaborations significatives entre un couturier et une marque de distribution à bas coûts[12],[8],[13]. Elle est également signe de la collaboration entre un artiste et la mode, associations qui vont se répandre dans les années suivantes[14].

L'exposition « Azzedine Alaïa, une autre pensée sur la mode. La collection Tati » (2019 - ), organisée par la Fondation Azzedine Alaïa, expose plusieurs modèles, sur fond de « Tati Paintings » de Julian Schnabel, de photos de Ellen von Unwerth et d'illustrations de Thierry Perez[8].

Bibliographie

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Références

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  1. a b c et d Alix Christophe, « La débrouille et la récup devenaient chic », Événement, sur liberation.fr, Libération, (consulté le ).
  2. Isabelle Cerboneschi, « Alaïa dans la peau », Le Temps, no Hors série Mode,‎ , p. 6-8 (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  3. Olivier Saillard, Palais Galliera (préf. Bertrand Delanoë), Alaïa, Paris, Paris Musées, coll. « Catalogue d'exposition », , 206 p. (ISBN 978-2-7596-0230-8), p. 78 à 79
  4. a et b Grau 2020, p. 105.
  5. Katell Pouliquen, « Alaïa l'ensorceleur » [archive], Styles, sur lexpress.fr, L'Express, (consulté le ).
  6. a et b Emilie Faure, « Alaïa et Tati, une histoire d’amitié et une collection mythique mises en lumière à Paris », sur madame.lefigaro.fr, (consulté le )
  7. Grau 2020, p. 105-106.
  8. a b et c Elvire von Bardeleben, « Quand Alaïa s’inspirait de l’enseigne Tati », sur lemonde.fr, (consulté le )
  9. a et b Claire Beghin, « La collection Tati d’Azzedine Alaïa dans l’œil d'Olivier Saillard », sur vogue.fr, (consulté le )
  10. a et b Fondation 2019, p. 11.
  11. Corinne Scemama, « Tati : clap de fin », L'Express, no 3575,‎ , p. 58 (ISSN 0014-5270)
  12. Grau 2020, p. 104-106-107.
  13. Capucine Tissot, « Le jour où la collaboration entre Tati et Alaïa a bouleversé la mode » Accès limité, sur elle.fr, (consulté le )
  14. Grau 2020, p. 103.

Lien externe

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