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Archive queer

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Une archive queer est un lieu de conservation des documents consacré à l'histoire LGBT. Elles peuvent être en ligne. La problématique de l'archivage des expériences queer a intéressé nombre d'artistes. Les archives communautaires queer locales sont intrinsèquement liées à l'activisme LGBT et aux rapports de force qu'il construit.

En ligne[modifier | modifier le code]

Les sites web peuvent constituer des supports intéressants pour les archives queer, car ils permettent un archivage participatif, discret et accessible : Queering the Map, L'Armari de la Memòria et Cüirtopia utilisent ainsi Internet comme moyen principal d'archivage[1].

Dans l'art[modifier | modifier le code]

Selon Damien Delille, la question de l'archivage des expériences queer est centrale dans l'art performance, et il l'analyse dans les travaux des artistes suivants[2]:

Valentin Saez souligne également l'importance de l'archivage queer dans sa propre pratique artistique[3].

Selon Natasha Bissonauth, le recueil de poèmes ZOM-FAM par Kama La Mackerel (en) montre que les enjeux des archives queer sont proches de ceux de l'histoire coloniale[4].

Enjeux politiques[modifier | modifier le code]

La constitution et l'entretien d'archives lesbiennes permet de mieux connaître le passé et donc de renforcer l'activisme LGBT selon Mathilde Petit[5]. Pour Bénédicte Grailles, les archives ont aussi un rôle à jouer pour contribuer à conserver les traces du militantisme des minorités sexuelles et de genre[6]. Pour ces raisons, la Bibliothèque à livres ouverts réclame des archives queer publiques[7]. Les luttes autour des archives queer existent aussi en France[8]. Entre 2013 et 2014, Act Up-Paris, une association de lutte contre le sida, est placée en redressement judiciaire et ses archives sont transférées aux Archives Nationales[9].

Références[modifier | modifier le code]

  1. Carlos Pastor García et Jose Parra-Martinez, « Archivos digitales y espacios queer: Tres genealogías extrañas », VAD. Veredes, Arquitectura y Divulgación,‎ (ISSN 2659-9139, lire en ligne, consulté le )
  2. Damien Delille, « L’art de l’archive queer. Pratiques artistiques et construction des généalogies minoritaires », Sociocriticism, vol. 35, no 1,‎ , p. 8 (ISSN 0985-5939, lire en ligne, consulté le )
  3. (es) V. Saez, « La importancia de los archivos en la perpetuación de los movimientos de liberación queer », Afluir, vol. Выпуск 4 2024,‎ , Pages 3141 (DOI 10.48260/RALF.EXTRA4.179, lire en ligne, consulté le )
  4. Natasha Bissonauth, « Archives affabulatoires, engagisme queer et ZOM-FAM de Kama La Mackerel », Recherches féministes, vol. 35, nos 1-2,‎ , p. 129–151 (ISSN 0838-4479 et 1705-9240, DOI 10.7202/1099915ar, lire en ligne, consulté le )
  5. Mathilde Petit, « Produire des archives lesbiennes : transmissions communautaires et connexions temporelles », GLAD!. Revue sur le langage, le genre, les sexualités, no 11,‎ (ISSN 2551-0819, DOI 10.4000/glad.3079, lire en ligne, consulté le )
  6. Bénédicte Grailles, « « Mes archives sont-elles queer ? » : des demandes d’archivage et de communication spécifiques aux militantes et militants féministes et queer », La Gazette des archives, vol. 255, no 3,‎ , p. 115–127 (DOI 10.3406/gazar.2019.5834, lire en ligne, consulté le )
  7. Christian Tanguay, « Les archives LGBTI : le droit à un lieu pour sa culture: », Les cahiers de la LCD, vol. Hors-série N° 1, no HS1,‎ , p. 145–154 (ISSN 2496-4956, DOI 10.3917/clcd.hs01.0145, lire en ligne, consulté le )
  8. Patrick Comoy, « Archives LGBTQI+ en France : de la « déplacardisation » à l’autonomie », La Gazette des archives, vol. 255, no 3,‎ , p. 141–152 (DOI 10.3406/gazar.2019.5836, lire en ligne, consulté le )
  9. Renaud Chantraine, « Act Up-Paris, l’archive et ses révolutions », In Situ. Au regard des sciences sociales, no 3,‎ (ISSN 2680-4972, DOI 10.4000/insituarss.2278, lire en ligne, consulté le )

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]