Antoinette Des Houlières

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Antoinette Des Houlières
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Voir et modifier les données sur Wikidata (à 56 ans)
ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nom de naissance
Antoinette du Ligier de la GardeVoir et modifier les données sur Wikidata
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Enfant
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Antoinette de Lafon de Boisguérin des Houlières ou Deshoulières, née Antoinette du Ligier de la Garde le à Paris et morte le dans la même ville, est une femme de lettres française et académicienne qui a fréquenté le salon de Mademoiselle de Scudéry.

Elle est surnommée la « Dixième Muse » par ses contemporains. Non éligible à l'époque à l'Académie française (en tant que femme), une de ses œuvres y est lue en séance.

Biographie[modifier | modifier le code]

Lignée[modifier | modifier le code]

Antoinette du Ligier de la Garde naquit à Paris en 1633 ou en 1638, fille de Melchior du Ligier, seigneur de la Garde, Chevalier de l'ordre du roi et de Claude ou Claudine Gaultier.

Quoi qu'il en soit sur l'exactitude de son année de naissance, elle a bien été baptisée le en l'église saint Germain l'Auxerrois de Paris comme le prouvent les recherches effectuées en ce sens par Antonin Fabre dans son ouvrage paru en 1871 consacré entièrement à la correspondance de Madame Deshoulières et de sa fille Antoinette Thérèse avec Fléchier. Lors de son baptême en 1638, elle eut pour parrain Maistre Pierre Poncet, conseiller à la cour des aides et pour marraine Anthoinette Ribier, femme de Messire Benigne Blondeau Bourdin conseiller du Roy.

Son père jouissait d'une fortune assez considérable et avait été d'abord maître d'hôtel de la reine Marie de Médicis puis attaché en la même qualité, à la reine Anne d'Autriche (1601-1666). Sa mère était la nièce de Benoit Milon, seigneur de Wideville, orthographié parfois Videville (voir le château de Wideville), premier Intendant des finances sous le règne de Henri III et président de la Chambre des comptes à Paris.

Mariage[modifier | modifier le code]

Belle et instruite, Antoinette du Ligier de la Garde sait le latin, l'espagnol et l'italien. Elle épouse en 1651 Guillaume de Lafon de Boisguérin, seigneur des Houlières[1], officier distingué, ancien maître d'hôtel du roi, devenu lieutenant-colonel. Ayant suivi la fortune du Grand Condé et mourant en 1693, il la laisse ruinée. Tous les biens de son mari avaient été saisis lors de leur long séjour en Belgique.

Le couple fut présenté (entre les années 1654-1661) au jeune roi Louis XIV de France, à la reine mère Anne d'Autriche et au cardinal Mazarin par Michel Le Tellier, alors secrétaire d'État de la Guerre puis chancelier de France.

Madame Deshoulières et son mari venaient d'accepter d'abandonner le parti du prince de Condé et de profiter de l'amnistie que le roi accordait à ceux qui voulaient revenir d'exil. Monsieur Deshoulières fut ensuite nommé maréchal de bataille et gouverneur de la ville de Sète dans le Languedoc.

Carrière[modifier | modifier le code]

Salonnière[modifier | modifier le code]

Depuis 1657, elle fréquentait les salons littéraires du Marais et menait l'existence d'une femme libre. Elle rencontre Madeleine de Scudéry et Madame de Sévigné. Ses premiers poèmes datent de 1672.

Elle était liée à Pierre et Thomas Corneille, à Esprit Fléchier, Jules Mascaron, Paul Pellisson, etc. Ses contemporains la surnommèrent la « Dixième Muse »[2], la Calliope française. Antoinette Deshoulières s'essaya dans presque tous les genres, depuis la chanson jusqu'à la tragédie ; mais elle réussit surtout dans l'idylle et l'églogue.

Elle prend le parti de Pradon contre Racine en 1677 lors de la cabale contre Phèdre. Louis Racine lui attribue la paternité du sonnet qui déclencha l'affaire des sonnets[3].

Académicienne[modifier | modifier le code]

Élue à l'Académie des Ricovrati[1] en 1684 et à l'Académie d'Arles en 1689, elle est non éligible, à l'époque, à l'Académie française (en tant que femme), mais une de ses œuvres y est lue en séance[4].

Elle est également la mère d'une autre femme de lettres, Antoinette-Thérèse Des Houlières (1659-1718), connue sous le nom de Mademoiselle Des Houlières, elle aussi membre de l'Académie des Ricovrati[4].

On a surtout admiré son Idylle des moutons, touchante allégorie où elle déplore en beaux vers le sort de ses enfants qui avaient perdu leur père. Elle l'avait écrite afin d'obtenir une rente du roi.

Fin de vie[modifier | modifier le code]

Elle meurt d'un cancer du sein en 1694. Sa fille disparaitra en 1718 de la même maladie.

Antoinette Deshoulières est inhumée le en l'église Saint-Roch à Paris. Sa fille Antoinette-Thérèse, morte le , plus connue sous le nom de Mademoiselle Deshoulières, également femme de lettres, sera inhumée aux côtés de sa mère, dans cette même église.

Hommages[modifier | modifier le code]

Œuvres[modifier | modifier le code]

Œuvres de Madame Deshoulières et de Mademoiselle Deshoulières publiés en 1780 par Hubert Cazin.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Guillaume Peureux, « Des Houilères, Antoinette (née du Ligier de La Garde [1637-1695] », dans Béatrice Didier, Antoinette Fouque et Mireille Calle-Gruber (dir.), Dictionnaire universel des créatrices, Éditions Des femmes, , p. 1220
  2. Monique Calinon, « Chronique «Fières de lettres» - Antoinette Des Houlières, star Académies », Libération,‎ (lire en ligne).
  3. Louis Racine, Mémoires sur la vie de Jean Racine, Gale Éditions, 2017
  4. a et b Monique Calinon, « Chronique «Fières de lettres» - Antoinette Des Houlières, star Académies », Libération,‎ (lire en ligne)
  5. Vibert

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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