Andrea Cesalpino

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Andrea Cesalpino
Andrea Cesalpino- Gravure de Flaminio Allegrini
Biographie
Naissance
Décès
(à 83 ans)
Rome, Italie
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Plaque commémorative

Andrea Cesalpino (Andreas Caesalpinus en latin et André Césalpin en français), né le à Arezzo en Toscane et mort le à Rome, est un philosophe, médecin, naturaliste et botaniste italien.

Biographie

Andrea Cesalpino par Pio Fedi (1816-1892) au piazzale des Offices de Florence

Andrea Cesalpino étudie à l'université de Pise. Il a pour maîtres : Realdo Colombo († 1559) en médecine et Luca Ghini pour la botanique. Après ses études, il enseigne la philosophie, la médecine et la botanique dans cette même université de Pise.

Il contribue à la description de très nombreuses plantes en Italie. Il succède à Ghini à la tête du jardin botanique de Pise en 1554, fonction qu'il occupe jusqu'en 1558.

Plus tard, il est appelé à Rome pour enseigner la médecine et être le médecin personnel du pape Clément VIII qui le nomme professeur de médecine au collège de la Sapience.

Comme philosophe, il se fait remarquer par sa connaissance profonde des écrits d'Aristote. Ses travaux publiés restent sous l'influence d'Averroès; il y fait montre d'un certain panthéisme. Son œuvre philosophique la plus importante est Quaestionum peripateticarum libri quinque (livre paru à Florence en 1569) où il étudie la pensée d'Aristote. Il embrasse la doctrine des Averroïstes, représentant Dieu, non comme la cause, mais comme le fond et la substance de toutes choses, ce qui le fait accuser de panthéisme et même d'athéisme. Cependant, la Catholic Encyclopedia indique qu'il est resté catholique toute sa vie[1]. Les doctrines philosophiques de Cesalpino sont combattues par Samuel Parker(1640-1688), archevêque de Cantorbéry, et par Nicolaus Taurellus (de)[2] (médecin de Montbéliard, auteur d'un essai critique contre ses conceptions religieuses intitulé Caesae Alpes publié en 1597), qui le dénoncent à l'Inquisition.

En médecine, à la suite de son maître Realdo Colombo, il est l'un des premiers à reconnaître la circulation du sang[3][4]. Il décrit la fonction des valvules veineuses et reconnait le premier le sens centripète du flux sanguin veineux (1571). Il suppose l'existence des capillaires : vasa capillarimenta resoluta. Il affirme que le sang se distribue en fines "branches" et entre en contact avec l'air dans les poumons(1583). C'est à lui que l'on doit le terme de circulation sanguine.

Comme naturaliste, il reconnait le sexe dans les fleurs. Il invente la première méthode de botanique. Il fonde sa classification sur la forme de la fleur, du fruit, et sur le nombre des graines. Son œuvre la plus importante est certainement De plantis libri XVI (parue à Florence en 1583). Ce livre est proche des herbiers antérieurs et présente une théorie botanique, proche de celle dérivée de la pensée aristotélicienne. Il décrit environ 1 500 espèces qu'il tente de classer suivant un système permettant une détermination ultérieure facile. Il suit d'ailleurs les préceptes de Théophraste. Il fait une large place à ses propres observations et expériences.

Arezzo, plaque commémorative d'Andrea Cesalpino

Il rejette les systèmes de classification basés sur des critères artificiels (comme le goût, les utilisations médicinales ou l'ordre alphabétique) et tente de trouver un système naturel. Contrairement aux autres herbiers, il ne contient aucune illustration, car Cesalpino estime que seul le texte permet de décrire précisément toutes les caractéristiques contrairement aux représentations graphiques. Cesalpino aborde de façon très novatrice l'étude des végétaux. Il dresse les fondements modernes de la morphologie et de la physiologie végétales. Il évoque ainsi la nutrition des plantes. Se basant sur les euphorbes qui laissent couler un jus laiteux quand on coupe une feuille, il y voit une analogie avec la circulation du sang chez les animaux. Comme Conrad Gessner, il considère que l'élément de base pour la classification est l'espèce basée sur le principe de la reproduction avec ses semblables et accorde une grande importance aux organes reproducteurs.

Il étudie également la chimie, la minéralogie et la géologie. Dans De metallicis libri tres (publié à Rome en 1596), il donne une description détaillée de fossiles.

Il meurt à Rome, à l'âge de 84 ans.

Ses principaux ouvrages, dans les éditions princeps, sont :

  • Quaestiones peripateticae, Florence, 1569;
  • Daemonum investigatio, 1580 dans lequel il combat la magie et la sorcellerie ;
  • De plantis, Florence, 1583, le plus important de tous, comprenant onze volumes ;
  • De metallis, Rome, 1596;
  • Ars medica, Rome, 1601.

Œuvres

Andrea Cesalpino: Quaestionum peripateticarum Lib. V (1569)

Notes et références

  1. (en) Joseph Rompel: Andrea Cesalpino in :The Original Catholic Encyclopedia, Encyclopedia Press, 1913. Texte intégral
  2. Paul Mengal :La naissance de la psychologie, L'Harmattan, Paris, 2005, p. 168 Extraits
  3. (en) Nova et Vetera. Cisalpino and the circulation Anonyme, BMJ, 436, March 23, 1946.
  4. (en)Cesalpino and Harvey par G. M. Humphry, J Anat Physiol, 1882, October; 17(Pt 1): 125–128.

Hommages

Bibliographie

  • Caesalpin (André) par Nicolas François Joseph Eloy : Dictionnaire historique de la médecine ancienne et moderne, Mons, 1778.
  • Césalpin (André), in: Biographie universelle, ancienne et moderne... Ouvrage entièrement neuf, rédigée par une société de gens de lettres et de savants, Paris, Michaud, 1813, Volume 7, p. 559-65.
  • Césalpin: l'anatomie, la morphologie, la physiologie et la systématique par H. C. D. de Wit: Histoire du développement de la biologie, Volume 1, Presses polytechniques et universitaires romandes, Lausanne, 1992, 200-1.
  • H. C. D. de Wit : Césalpin et la physiologie des plantes et des humains: la circulation du sang, in: Histoire du développement de la biologie, Volume 1, Presses polytechniques et universitaires romandes, Lausanne, 1992, 350-3.
  • (en) Joseph Rompel : Andrea Cesalpino in :The Original Catholic Encyclopedia, Encyclopedia Press, 1913. Texte intégral
  • (it) Augusto De Ferrari : Cesalpino (Caesalpinus), Andrea, in :Dizionario Biografico degli Italiani - Volume 24 (1980) Texte intégral
  • (it) Andrea Cesalpino
  • (en) Cesalpino, Andrea
  • (en) Fye WB.: Andrea Cesalpino, Clin Cardiol. 1996 Dec;19(12):969-70 Texte intégral
  • (en) Morton AG.:A letter of Andrea Cesalpino., Arch Nat Hist. 1987;14(2):169-73.
  • (en) Edward Greene: Landmarks of Botanical History, Sanford University Press, Stanford, 1983, p. 807-31.
  • Hiro Hirai : André Césalpin, in : Le concept de semence dans les théories de la matière à la Renaissance : de Marsile Ficin à Pierre Gassendi , Brepol, 2002, chap. 7, 157-75. Texte intégral.
  • (en) Clark ME, Summers KM. « Hippocratic medicine and Aristotelian science in the Daemonum investigatio peripatetica of Andrea Cesalpino » Bull Hist Med. 1995 Winter;69(4):527-41.
  • (la) Caruel Teodoro : Illustratio in hortum siccum Andreae Caesalpini, Florence, 1858. Texte intégral
  • (en) Palmer R. « Medical botany in northern Italy in the Renaissance » J R Soc Med. 1985 February;78(2):149–157. Texte intégral.
  • (it) Anna Buoncristiani « Andrea Cesalpino as a pioneer in classification » Kos. 2003 May;(212):38-41.
  • (it) Anna Buoncristiani « L'uomo delle piante. Quattrocento anni fa moriva Andrea Cesalpino, colui che gettò le basi per la botanica e la medicina moderne » Da Naturalmente no 2, maggio 2003 Article disponible en téléchargement
  • (it) Condorelli L. « [The discovery of phyllotaxy by Andrea Cesalpino] » Minerva Med. 1975 Dec 5;66(83):4460-3.
  • (en) Morton AG. « Marginalia to Andrea Cesalpino's work on botany » Arch Nat Hist. 1981 Apr;10(1):31-6.
  • (it) Deriu F. « [Harvey or Cesalpino: who discovered blood circulation?] » Bull Soc Ital Biol Sper. 1994 Dec;70(12 Suppl):17-20.
  • (it) Repici L. Andrea cesalpino e la botanica antica, Rinascimento, Florence, 2005, vol. 45, pages 47–87.
  • (en) John P. Arcieri, The Circulation of the Blood and Andrea Cesalpino of Arezzo, New York, Vanni, 1945.
  • (en) Lynn Thorndike, Cesalpino's vue of Nature, in : A history of magic and experimental science, vol. VI, New York, Columbia University Press, 1966, p. 325-38 (Extraits)
  • (en) Pagel, W. « Cesalpino's Peripatetic Questions » History of Science, Vol. 13, p. 130-138. Texte intégral.
  • (en) Pagel, W. « The Philosophy of Circles—Cesalpino—Harvey » J Hist Med Allied Sci. 1957;12(4):140-157. DOI 10.1093/jhmas/XII.4.140 Texte intégral
  • (es) Micheli de A. « En torno a la integracion de la doctrina circulatoria y su difusion en America » Rev Int Med "Le Sucre" 2004;69(124):90-9. Texte intégral
  • Césalpino in : Dictionnaire encyclopédique des sciences médicales, première série, A-E., Tome quatorzième, CEP-CHA / publ. sous la dir. de Raige-Delorme et A. Dechambre [puis de] A. Dechambre [puis de] L. Lereboullet ; L. Hahn secrétaire de la dir. [puis] directeur-adjoint, Masson, Paris, 1864-1888, p. 543-45. lire en ligne sur Gallica
  • P. Priroreschi « Andrea Cesalpino et la circulation sanguine » Annales Pharmaceutiques Françaises 2004;62(6):382–40.
  • (en) W.C. Aird « Discovery of the cardiovascular system: from Galen to William Harvey » Journal of Thrombosis and Haemostasis 2011;9(Suppl.1):118–29. DOI 10.1111/j.1538-7836.2011.04312.x Texte intégral
  • J.-P. Niceron, Mémoires pour servir à l'histoire des hommes illustres dans la République des lettres, Paris, 49 vol., 1729-1745, t. XLIII.

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