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André Gouzes

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André Gouzes
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Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 81 ans)
Gramond (France)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
André Pierre Claude GouzesVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Fratrie
Jean Gouzes (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Ordre religieux
Membre de
Genre artistique
Distinctions

André Gouzes, né le à Brusque (Aveyron), et mort le à Gramond (Aveyron), est un religieux dominicain français, musicien auteur de chants liturgiques chrétiens.

André Gouzes s'initie à la musique dès son enfance sur les bancs de l'église de Brusque.

De 1961 à 1963, il est élève dans le collège dominicain de Sorèze dans le Tarn.

À l’âge de vingt ans, il entre dans l’Ordre des frères prêcheurs, poursuit des études de théologie et de musique à Paris, avant d'être envoyé à l’université de Montréal, au Canada, pour parachever sa formation.

Il termine son noviciat au couvent dominicain de Rangueil[1]. Il est ordonné prêtre en 1974.

Chantre du couvent dominicain de Rangueil, Toulouse, de 1969 à 1975, André Gouzes y débute, aidé de Jean-Philippe Revel et Daniel Bourgeois, la création de la Liturgie tolosane des Prêcheurs[2], devenue ensuite la Liturgie chorale du Peuple de Dieu, un corpus liturgique de plus de 3 000 pages. Ce travail sur le patrimoine musical liturgique s’inspire de certaines traditions musicales du christianisme (chant grégorien, polyphonie ancienne, choral protestant mais aussi modalités byzantines). Il comprend de nombreuses messes composées pour la liturgie catholique, comme la messe de Rangueil, la messe de l'Ermitage (inspiré de la tradition musicale byzantine), la messe de Sylvanès, la messe des familles, ou encore la messe de Saint Jacques[3]. Au total, il a composé plus de 1 700 chants publiés dans 35 albums[4].

À partir de 1975, il restaure et anime l'abbaye de Sylvanès, lieu important de l'art cistercien en Aveyron[1]. Il est alors directeur du Centre de formation à la liturgie et au chant sacré de l'abbaye de Sylvanès. Le lieu est visité par plusieurs dizaines de milliers de personnes chaque année[5], notamment à l'occasion du Festival international de musique sacrée fondé par Gouzes[4].

Le , le frère André Gouzes est reçu à l'Académie des Jeux floraux de Toulouse, institution fondée en 1323.

En 2006, André Gouzes est nommé Chevalier de la Légion d'honneur[4] pour l'ensemble de son œuvre musicale[6].

En janvier 2018, la dégradation de son état de santé conduit à son entrée en établissement spécialisé dans l’accueil de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer[7],[8].

Il meurt dans la nuit du 22 au 23 août 2024 à Gramond[9],[1].

Mise en cause pour viol sur mineur

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Le , les dominicains de la Province de Toulouse annoncent que des violence sexuelles ont été commises par plusieurs membres de la congrégation[5] et appellent d'éventuelles autres victimes à se faire connaître[10].

Deux jours plus tard, le , André Gouzes est mis en cause dans une affaire de viol sur mineur présumée qui remonterait à la fin des années 2000. D'après un signalement effectué par ses supérieurs à l'automne 2021, le prêtre aurait obligé un enfant, entre ses 4 et 6 ans, à lui faire des fellations[11]. L'enfant habitait avec sa famille près de l'abbaye de Sylvanès et son père était proche d'André Gouzes[5].

Les dominicains de la province de Toulouse lancent un appel à témoignages[12]. L'enquête est suivie par le parquet de Rodez[13] et un juge d'instruction est nommé par le procureur de Montpellier[4].

À la suite de ces accusations, certaines œuvres musicales de Gouzes sont retirées du répertoire de plusieurs chorales[14],[15].

Son décès en 2024 met fin à l'action publique[1], et son état de santé ne lui avait pas permis de répondre aux accusations à son encontre[16]. Le fondateur de l'association Parler et Revivre, qui a recueilli le témoignage de cette victime présumée et a également enquêté sur les violences sexuelles commises par un autre prêtre à Sylvanès, estime qu'« André Gouzes était quelqu'un de très respecté, avec une certaine aura, du charisme, les gens ont eu peur de parler »[4].

  • Sylvanès : histoire d'une passion, éditions Desclée de Brouwer, , 158 p..
  • Le rosaire de Fra Angelico : méditations de Catherine de Sienne, prières du frère André Gouzes, photographies de Helmuth Nils Loose, commentaires iconographiques du frère Élie-Pascal Épinoux, Éditions du Cerf, 1995, 96 pages (ISBN 2-204-05196-9)
  • Une Église condamnée à renaître, entretiens avec Philippe Baud, Éd. Saint-Augustin, 2001, 186 pages (ISBN 2-88011-233-8)
  • Le chant du cœur : conversations sur la foi, entretien avec Philippe Verdin, Éditions du Cerf, 2003, 144 pages (ISBN 2-204-07251-6)
  • La nuit lumineuse : initiation au mystère de Pâques, Paris, Bayard, 2004 (ISBN 2-227-47334-7)
1 livre (170 pages) + 1 disque compact comprenant des extraits des offices de la Semaine sainte et de Pâques à l'Abbaye de Sylvanès

Distinctions

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Notes et références

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  1. a b c et d Christophe Henning, Claire Lesegretain et Héloïse de Neuville, « Mort d’André Gouzes, compositeur dominicain, apôtre de la belle liturgie », La Croix,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. Henry Donneaud, Augustin Laffay et Bernard Montagnes, La province dominicaine de Toulouse, Paris, Karthala, (ISBN 978-2-8111-1487-9, lire en ligne), « La Liturgie tolosane des Prêcheurs », p. 351-374
  3. Bayard Musique, « Messes d'André Gouzes », sur adf-bayardmusique.com, (consulté le ).
  4. a b c d et e « Mort du frère André Gouzes, dominicain controversé, accusé de viol sur mineur : "Des témoignages auraient pu arriver plus tôt" », France 3 Occitanie,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. a b et c « Les dominicains de la province de Toulouse appellent les victimes de violences sexuelles à se manifester », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
  6. Aurélien Delbouis, « Frère dominicain, musicien et artisan du "réveil" de l’abbaye de Sylvanès, André Gouzes est décédé », Midi libre,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. Claire Lesegretain, « Quel avenir pour l’abbaye de Sylvanès sans André Gouzes ? », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
  8. Christine Rouquairol et Michel Wolkowitsky, Bulletin, Abbaye de Sylvanès, no 15, , p. 1 [texte intégral (page consultée le )] 
  9. Antoine Pasquier, « Décès du frère André Gouzes à 81 ans », Famille chrétienne,‎ (lire en ligne)
  10. « Violences sexuelles : les dominicains de Toulouse appellent les victimes à se manifester », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
  11. « Le frère André Gouzes accusé de viol sur mineur », Famille chrétienne,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  12. « Violences sexuelles dans l'Eglise : l'appel à témoigner des dominicains de Toulouse est une "initiative importante", estime une association de victimes », Franceinfo,‎ (lire en ligne, consulté le )
  13. Clémence Houdaille, « Le frère André Gouzes mis en cause dans une affaire de viol sur mineur », La Croix,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le ).
  14. « « Tant que la justice n’aura pas tranché, je ne promouvrai pas les chants d’André Gouzes » », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
  15. Christophe Chaland, « Peut-on continuer de chanter André Gouzes à la messe ? », Le Pèlerin,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  16. Marie-Laure Kubacki, « Mort d’André Gouzes, le rénovateur de Sylvanès », La Vie,‎ (lire en ligne, consulté le )
  17. Décret du 31 décembre 2005 portant promotion et nomination.

Articles connexes

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Liens externes

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