Liste des vicomtes puis ducs de Châtellerault
Cet article liste les vicomtes puis les ducs de Châtellerault.
Historique
Le premier vicomte de Châtellerault, Airaud ou Adraldus, qui donne peut-être son nom au castrum (Castellum Adraldi) - attesté comme siège des vicomtes de Châtellerault seulement dans la seconde moitié du XIe siècle - meurt, semble-t-il, sans laisser de descendance. Il apparaît pour la dernière fois en 937.
La continuité de la succession de la vicomté n'est assurée qu'à partir du vicomte Airaud II dont la dernière descendante transmet le domaine à son époux Jean II d'Harcourt.
En 1482, la vicomté de Châtellerault est rattachée au domaine royal par Louis XI après la mort de Charles V d'Anjou. En 1487, le roi Charles VIII de France concède toutefois la vicomté à Jean d'Armagnac-Nemours, fils de Louise d'Anjou.
En février 1514, Châtellerault est érigé en duché-pairie pour François de Bourbon-Montpensier tué à la bataille de Marignan. Le duché-pairie est confisqué à son frère et héritier, le connétable Charles III de Bourbon, en 1521.
Première maison
- Airaud Ier, vers 936/937
- Acfred Ier, vers 954/955
- Airaud II, vers 960, épouse Gersende
- Acfred II, son fils
- Boson Ier, frère d'Acfred II, mort vers 1010, épouse Amélie
- Manassé, frère de l'évêque Isembert Ier de Poitiers, 2e époux d'Amélie, est vicomte pendant la minorité du fils aîné de Boson Ier
- Acfred III (vers 1010-1045), fils de Boson Ier
- Gersende sa sœur, épouse de Foucaud de la Roche, mort vers 1037
- Hugues Ier, fils de Gersende et de Foucaud, mort vers 1075, épouse Gerberge d'Angoulême, fille d'Audouin II d'Angoulême
- Boson II son fils, mort vers 1092, épouse Aénor de Thouars
- Aimeri Ier, mort le 7 novembre 1151, épouse Dangereuse de L'Isle Bouchard
- Hugues II, son fils (vicomte de 1151 à 1172) épouse en premières noces Aénor, puis en secondes noces Hèle, fille de Jean Ier d'Alençon. Sa sœur Aénor de Châtellerault est la mère d'Aliénor d'Aquitaine
- Guillaume, son fils (vicomte en 1169 - mort vers 1188), épouse Clémence de Morthemer
- Hugues III, son fils (vicomte de 1188 à 1203) mort vers 1203, épouse Eustachie de Mauléon
- Clémence de Châtellerault, sa fille (vicomtesse de 1203/1221 à 1239), épouse Geoffroy II de Lusignan et fait hommage de la vicomté en 1224 ; sans postérité. Pendant sa minorité (de 1203 à 1221), trois régents (baillistres) vont se succéder :
- Hugues de Surgères (baillistre de 1203 à 1212), frère utérin d'Hugues IX le Brun, seigneur de Lusignan et comte de la Marche et de Raoul Ier d'Exoudun, comte d'Eu, de la maison de Lusignan.
- Raoul Ier d'Exoudun, comte d'Eu (baillistre de 1212 à 1218), frère cadet de Hugues IX le Brun
- Aimeri II de Châtellerault (baillistre de 1218 à 1221), fils de Hugues II et d'Hèle d'Alençon, épouse Agathe de Dammartin.
- Aimeri II de Châtellerault (vicomte de 1239 à 1242, mort vers 1242), fils de Hugues II et d'Hèle d'Alençon, épouse Agathe de Dammartin
- Jean Ier, fils d'Aimeri II (vicomte en 1242 à 1290 - mort vers 1290), épouse Mathilde
- Jeanne, sa sœur, (vicomtesse de 1290 à 1315), épouse en 1259 Geoffroy III de Lusignan (mort en 1274), puis avant 1280 Jean II d'Harcourt (mort en 1302). Leur descendance garde la vicomté.
Maison d'Harcourt
- 1302-1329 : Jean III d'Harcourt
- 1329-1346 : Jean IV d'Harcourt
- 1346-1356 : Jean V d'Harcourt
- 1356-1388 : Jean VI d'Harcourt
- 1388-1447 : Jean VII d'Harcourt cède la vicomté en 1447 à Charles IV du Maine
- 1382-1422 : Louis Ier d'Harcourt
Maisons d'Anjou, d'Armagnac et de Bourbon
- 1447-1472 : Charles IV du Maine
- 1472-1481 : Charles V d'Anjou
- 1483/1491-1500 : Jean d'Armagnac-Nemours fils de Jacques d'Armagnac-Nemours et de Louise d'Anjou
- 1500-1504 : Charlotte d'Armagnac, sa sœur, épouse de Charles de Rohan-Gié, sans enfant ; elle vend la vicomté à Pierre II de Rohan Gié, mais Anne de France, fille de Louis XI (cousin germain de Charles V d'Anjou par sa mère Marie) et veuve de Pierre II de Bourbon, fait jouer le retrait comme plus proche parente de la famille d'Anjou-Valois.
- 1505-1514 : le connétable Charles III de Bourbon, époux de Suzanne de Bourbon, fille du duc Pierre II et d'Anne de Beaujeu
- 1514-1515 : François de Bourbon-Montpensier, frère puîné du connétable et fils de Gilbert de Montpensier ; la vicomté est érigée en duché par François Ier de France
- 1515-1521 : Charles III de Bourbon rétabli, puis à nouveau dépossédé en 1521.
- 1527-1530 : Louise de Savoie, mère de François Ier et nièce maternelle de Pierre II de Bourbon.
Le titre revient ensuite dans la maison de Bourbon jusqu'en 1540, date à laquelle il est récupéré par la maison de Valois.
Maison Hamilton
En 1548, Henri II de France fait James Hamilton, 2e comte d'Arran, régent du royaume d'Écosse, duc de Châtellerault, en récompense du renouvellement de l'Auld Alliance. Le titre s'accompagne d'une pension de 12 000 livres. Mais Hamilton perd le duché lorsqu'il change d'alliance et bascule du côté protestant : le duché de Châtellerault est alors mis sous séquestre de 1559 à 1575, puis rattaché à la Couronne en 1575 à la mort d'Hamilton, aucune dévolution ne pouvant être envisagée par la monarchie française en faveur de son fils aîné et successeur, James Hamilton, 3e comte d'Arran, zélé partisan de John Knox[1].
La Maison de Valois reprend le titre, puis le cède au profit de la Maison de Bourbon-Montpensier à la fin de la dynastie de Valois. Le titre sera porté entre autres par Anne-Marie-Louise d'Orléans alias la Grande Mademoiselle, petite-fille d'Henri IV et héritière des Montpensier par sa mère Marie. Puis la maison de La Trémoille récupère le titre en 1730. En 1864, sous Napoléon III, le titre revient à la Maison Hamilton, qui le conserve depuis. Mais la propriété de ce titre ducal honorifique, à défaut de la possession effective du duché de Châtellerault depuis bien longtemps envolée, fut l'objet de multiples contestations, revendications ou procès, soit à l'encontre de la Couronne de France (qui donc avait repris le titre ducal et le duché dès 1559/1575 alors que les Hamilton prétendaient les considérer comme irrévocables et perpétuels, car acquis lors de négociations diplomatiques d'Etat à Etat), soit à l'intérieur même de la famille Hamilton (partagée en plusieurs branches et divisée quant à la règle de succession du titre : agnatique, ou bien possible en lignée féminine ?)[2].
Notes et références
- « Un épisode international à la veille des Guerres de Religion : la fuite du comte d'Arran en juin 1559, par Jacques Poujol », sur Revue d’Histoire Moderne & Contemporaine, 1961 8-3 pp. 199-210, mise en ligne par Persée
- « Mémoire justificatif en faveur du duc d'Hamilton, par Alexandre Teulet, 1863 », sur Heraldica
Sources
- Jacques DUGUET, « Notes sur quelques vicomtes de Châtellerault », Bulletin de la Société des antiquaires de l'Ouest, vol. XVI 4e trimestre 1981, p. 261-270, mise à jour publiée en ligne en avril 1999 [lire en ligne]
- Anaïs LANCELOT, Les vicomtes de Châtellerault : une puissance discrète (XIIe-XIIIe siècles), Mémoire de Master 2 sous la direction de Martin Aurell, Université de Poitiers, 2 vol., 231 p., 2018.
- Jan PRELL, « Onomastique, liens de parenté et pouvoir: Les vicomtes de Châtellerault et leurs parents au Xe siècle », Prosopon: The Journal of Prosopography, no 1, 2006 [lire en ligne].