Concours Long-Thibaud-Crespin

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 7 septembre 2021 à 17:23 et modifiée en dernier par Mr maxis (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.

Le concours Long-Thibaud-Crespin, anciennement concours international Marguerite-Long-Jacques-Thibaud est un concours de piano, de violon et d'art lyrique ouvert aux jeunes interprètes du monde entier. Il a lieu à Paris (France).

Histoire

Ce concours est né de la volonté des deux musiciens français dont il porte le nom[1] : la pianiste Marguerite Long (1874-1966) qui créa notamment le Concerto en sol sous la direction de Maurice Ravel et le violoniste Jacques Thibaud (1880-1953).

C’est en 1943 que Marguerite Long fait appel à son ami violoniste pour créer ce concours[1]. (Un concours Jacques Thibaud s'était tenu l'année précédente à Bordeaux : Jacques Thibaud présidait le jury et le premier prix fut décerné à Jacques Dejean.) Prenant très à cœur la révélation de jeunes interprètes, Marguerite Long fait don de toute sa fortune pour permettre la mise en œuvre du premier concours, relayée par la suite par de nombreux mécènes.

La première édition se tient donc en 1943, pendant la Seconde Guerre mondiale et ce sont donc seulement de jeunes Français qui peuvent y participer. Dès la Victoire cependant, le concours ouvre ses portes au monde entier et très vite, le concours devient célèbre et doit abandonner en 1949 sa formule triennale pour avoir lieu tous les deux ans. En 1957, le concours obtient le patronage de l’État français.

À partir de 1983, face à la multiplication des concours internationaux dans le monde et à des problèmes de financement, le concours adopte une nouvelle formule : les concours de piano et violon qui avaient lieu auparavant simultanément sont séparés. Une année est maintenant consacrée au piano, la suivante au violon tandis qu’est organisée pendant la troisième une soirée de gala où se produisent jeunes et moins jeunes lauréats.

Depuis 2011[1], s'ajoute dans cette alternance l'art lyrique, dont le concours aura lieu une fois tous les trois ans, comme désormais le concours de piano et le concours de violon. Le concours porte désormais le nom Concours Long-Thibaud-Crespin, en mémoire de la soprano Régine Crespin (1927-2007)[2].

Jury

Le jury rassemble chaque année des personnalités reconnues du monde musical: artistes, directeur de grandes salles, journalistes. Yehudi Menuhin fut ainsi le président du jury de violon de 1993 à sa mort en 1999[3]. L'actuel président du jury de violon est Renaud Capuçon, tandis que Martha Argerich et Bertrand Chamayou dirigent conjointement le jury de piano. Quant au jury d'art lyrique, il est principalement composé de directeurs de grandes maisons d'opéras (festival de Bayreuth, Metropolitan Opera de New York, Fenice de Venise, etc.), et est dirigé par Dominique Meyer.

Déroulement

Les concurrents subissent tout d'abord une phase de présélection, sous forme d’auditions organisées dans 10 villes autour du monde.

À l'issue de cette présélection, les concurrents sont invités à Paris pour le concours, qui se divise en éliminatoires, demi-finale et finale. Ils sont accompagnés soit par l'Orchestre philharmonique de Radio France, soit par l'Orchestre National de France. Les phases finales sont organisées dans différentes salles parisiennes selon l'instrument et les années : Salle Cortot, Maison de Radio-France, etc.

Voici, à titre indicatif, les montants des prix des lauréats de 2019[4] :

Premier grand prix : 25 000 
Deuxième grand prix : 12 000 
Troisième grand prix : 6 000 
Quatrième prix : 4 000 
Cinquième prix : 3 000 
Sixième prix : 2 000 

En outre, de nombreuses associations, orchestres, maisons de disques et autres mécènes offrent leur prix : SAS Albert II de Monaco, la Sacem, Warner-Erato, etc.

Premiers grand prix

Année Concours Long (piano) Concours Thibaud (violon) Concours Crespin (chant)
1943 Samson François (France) Michèle Auclair (France)
1946 Hédy Schneider (Hongrie) Arnold Eidus (États-Unis)
À partir de 1949, le concours adopte une formule biennale
1949 Aldo Ciccolini (Italie)
Ventsislav Yankoff (Bulgarie)
non décerné
1951 Janine Dacosta (France) Gérard Jarry (France)
1953 non décerné Nelly Chkolnikova (URSS)
1955 non décerné Devy Erlih (France)
1957 Peter Frankl (Hongrie) Boris Goutnikov (URSS)
1959 Toyoaki Matsuura (ja) (Japon) György Pauk (apatride)
1961 Marina Mdivani (URSS) Jean Ter-Merguerian (URSS)
1963 Victor Eresko (URSS) Irina Botchkova (URSS)
1965 non décerné Liana Issakadze (URSS)
1967 Edward Auer (États-Unis) Nana Yachvili (URSS)
1969 Loubov Timofeeva (URSS) non décerné
1971 Vladimir Feltsmann (en) (URSS)
Pascal Rogé (France)
Lydia Doubrovskaïa (URSS)
1973 non décerné Roussoudane Gvassalia (URSS)
1975 Mikhaïl Rudy (France) Alexandre Brussilovsky (URSS)
1977 Jorge Luis Prats (Cuba) non décerné
1979 Frédéric Aguessy (France) non décerné
1981 Kazuné Shimizu (Japon) Nina Bodnar-Horton (États-Unis)
À partir de 1983, les deux concours n'ont plus lieu la même année, mais un après l'autre, avec une année vide entre les cycles
1983 Stanislav Bounine (URSS)  
1984   non décerné
1986 José Carlos Cocarelli (Brésil)
Yukino Fujiwara (Japon)
 
1987   Zhou Qian (Chine)
1989 Jeffrey Biegel (en) (États-Unis)  
1990   Mie Kobayashi (ja) (Japon)
1992 Midori Nohara (en) (Japon)  
1993   Bartolomiej Niziol (Pologne)
1995 non décerné  
1996   Daishin Kashimoto (Japon)
1998 Cédric Tiberghien (France)  
1999   Yi-Jia S. Hou (en) (Chine/Canada)
2001 Dong-Hyek Lim (Corée du Sud)  
2002   Akiko Yamada (ja) (Japon)
2004 Siheng Song (Chine)  
2005   Frederieke Saeijs (en) (Pays-Bas)
2007 Hibiki Tamura (Japon)  
2008   Hyun-Su Shin (Corée du Sud)
2009 non décerné
2010 Solenne Païdassi (France)
2011 Kihwan Sim (Corée du sud)
2012 non décerné
2014 Aylen Pritchin (Russie)[5]
2015 non décerné
2018 Diana Tishchenko (Ukraine)[6]
2019 Kenji Miura (Japon)[4]
2020 annulé[7]
2021 annulé[8]

D'autres lauréats

Comme dans tout concours, remporter le 1er prix n'est pas forcément synonyme de célébrité future. À l'inverse, certains des lauréats des autres prix du concours Long-Thibaud sont devenus aujourd'hui des musiciens renommés, à l'image de :

Sources et références

  1. a b et c Clotilde Fourrier, « Long-Thibaud-Crespin, l’histoire d’un concours », sur France Musique, (consulté le )
  2. Emmanuelle Giuliani, « Le Concours Long-Thibaud célèbre ses 70 ans », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
  3. Concours Long-Thibaud : de 1991 à 2006
  4. a et b Victor Tribot Laspière, « Le japonais Kenji Miura remporte le concours Long-Thibaud 2019 », sur France Musique, (consulté le )
  5. « Aylen Pritchin remporte le premier grand prix du concours Long-Thibaud-Crespin 2014 », sur France Musique, (consulté le )
  6. France Musique, « Diana Tishchenko remporte le 1er prix du Concours Long-Thibaud-Crespin 2018 », sur France Musique, (consulté le )
  7. Victor Tribot Laspière, « Annulation du concours Long-Thibaud-Crespin 2020 », sur France Musique, (consulté le )
  8. « Annulation du Concours international Long Thibaud Crespin 2021 », France Musique, 29 janvier 2021.

Lien externe