Léonard Gianadda
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Léonard Gianadda, né le à Martigny dans le canton du Valais, est un journaliste, ingénieur, promoteur immobilier et mécène suisse.
Biographie
Son grand-père Battista Gianadda arrive en France du Piémont, par les Alpes, à l'âge de 13 ans, en 1889. D'abord manœuvre sur des chantiers, il prend des cours du soir et créé une entreprise de maçonnerie. À 23 ans, il revient en Italie pour se marier avec Angiolina Chiocchetti puis revient avec elle à Martigny. Leur fils, Robert Gianadda, s'unit avec Liline Darbellay, et ils donnent naissance à Jean-Claude, Léonard (en 1935), Pierre et Madeleine[1].
Après ses études au collège de l'abbaye de Saint-Maurice, sa mère l'emmène en voyage à Rome, Florence, Naples, Pompéi, Capri et Ischia. L'année suivante, il repart en voyage et rencontre dans un musée florentin Ken Matthews, qui travaille au musée de l'université de Philadelphie. Léonard Gianadda l'invite à Martigny et l'Américain le convie en retour aux États-Unis. Il découvre la Pennsylvanie, New York, Washington, Détroit, Chicago puis Cuba et revient en . Il retourne au collège mais commence déjà à publier des articles et des photos dans Le Confédéré. Pour nourrir de nouveaux articles, il part en Europe centrale et dans les Balkans, à Vienne, Zagreb, Sarajevo et Raguse. En 1955, il s'inscrit à l'École polytechnique fédérale de Lausanne afin de devenir ingénieur (obtenant son diplôme en 1960), poursuivant en parallèle ses activités journalistiques. En 1956, il dirige des fouilles archéologiques pour le canton de Vaud à Yens, devient champion d'athlétisme et couvre la nationalisation du canal de Suez[1].
Il devient reporter-photographe pour la TSR en 1957. Pour un reportage, il rencontre l'écrivain Georges Simenon, le prend en photo et vend les clichés aux studios Universal. En août de la même année, il part à Moscou assister au festival mondial de la jeunesse pour L'Illustré : le 1er août, lors de la fête nationale suisse, il est à l'ambassade helvétique et photographie János Kádár, le dirigeant communiste hongrois, avec les insignes de la Confédération sur son plastron, ce qui conduit à un scandale, le journal démentant pour sa part avoir envoyé un journaliste. Âgé de 22 ans, Léonard Gianadda arrête les reportages même s'il continue à voyager. Avec son frère Pierre, il se rend en Tunisie, en Libye, en Égypte, au Liban et en Syrie[1].
Il ouvre un bureau d'ingénieurs en 1961 à Martigny[2] et se marie avec Annette David, une secrétaire de l’office de tourisme de Lausanne qu'il avait rencontrée quand il était journaliste. Au milieu des années 1970, gagnant beaucoup d'argent, il souhaite construire pour son empire immobilier une tour de seize étages en périphérie de Martigny. Lors des travaux sont découvertes les ruines d'un temple dédié à Mercure ; il arrête alors la construction[1]. En 1978, il inaugure à cet endroit la fondation Pierre Gianadda[3], édifiée en souvenir de son frère mort accidentellement le des suites de l'atterrissage raté d'un avion à Bari. La fondation a également pour mission de conserver les vestiges gallo-romains. De nombreuses expositions sur l'art de la fin du XIXe et du XXe siècle y sont depuis organisées[1].
Le , il entre à Paris sous la coupole de l'Institut de France et devient membre de l'Académie des beaux-arts. En 2009, il ouvre à Martigny la « Fondation Annette & Léonard Gianadda », dans un nouvel immeuble à caractère social.
En 2015, dans le contexte de la crise migratoire en Europe, il met à disposition à Martigny des logements pour cinq familles syriennes[1].
En 2019, il annonce la constitution d'une troisième fondation (après une fondation culturelle et une fondation sociale). Celle-ci a vocation de mécénat, afin de poursuivre les actions entreprises au long de sa vie[4].
Le constructeur
En tant qu'ingénieur, Léonard Gianadda et son associé Umberto Guglielmetti construiront de nombreux ouvrages, notamment le deuxième pont de Gueuroz, en 1994 (le premier avait été construit par son grand-père) et le pont qui enjambe le Rhône, à Riddes (en 1985), en Valais. En tant que promoteur, il bâtira de nombreux immeubles en ville et dans la région de Martigny, au total plus de 1500 logements[1].
Distinctions
- Chevalier de l’Ordre national du Mérite
- Grand Officier (2017) de l’Ordre national du Mérite
- Chevalier (1995), Officier (2001) puis Commandeur (2011) de l’Ordre national de la Légion d'honneur
- Officier (1997) puis Commandeur (2007) de l'Ordre des Arts et des Lettres
- Membre correspondant associé étranger de l'Académie des beaux-arts de l'Institut de France, Paris (1993)
- Membre du conseil de la Société des Amis de la Bibliothèque d'art et d'archéologie (BAA) - (Fonds Jacques Doucet, Paris
- Membre du conseil d’administration, puis membre de la commission des acquisitions du Musée Rodin, Paris
- Membre d’honneur du Comité du rayonnement français
- Membre du conseil d’administration du Musée Toulouse-Lautrec, Albi
- Membre du premier conseil d’orientation de la Fondation Henri Cartier-Bresson, Paris
- Membre de l’Institut, Académie des beaux-arts, 2003
- Membre de la Commission des acquisitions du Musée d’Orsay
- Membre du conseil d'orientation de la Réunion des Musées Nationaux
- Commandeur de l'ordre du Mérite de la République italienne, 1990
- Membre du conseil de l’Ente Veneto Festival (I Solisti Veneti)
- Chevalier de l'Ordre de l'Amitié des peuples
- Grande Médaille d’or Arts-Sciences-Lettres (2004), avec plaquette d’honneur
- Gianaddor de la Ville de Martigny, 2013
- Prix du Tourism Trophy, 2005
- Membre du conseil de la Fondation Balthus, Rossinière
- Membre du conseil de la Fondation Hans Erni, Lucerne
Notes et références
- Alexis Jakubowicz, « Léonard GIanadda, l'aventurier de l'art perdu », Vanity Fair n°27, septembre 2015, pages 74-76.
- Le Point, 29 mai 1989.
- Site officiel
- « Nouvelle fondation de Léonard Gianadda pour pérenniser son mécénat », sur rts.ch, (consulté le )
Films
- "La Fondation Pierre Gianadda fête ses 30 ans", rétrospective d'Antoine Cretton, durée 35 min, 2008
- "La mémoire du cœur", film d'Antoine Cretton sur la Fondation Annette et Léonard Gianadda, durée 25 min, 2011
- "Le Visionnaire", film d'Antoine Cretton, durée 17 min, 2012
- "Le Tepidarium", film d'Antoine Cretton, durée 20 min, 2012
- "Faire de sa vie quelque chose de grand", durée 1h30, 2015
Liens externes
- Naissance en août 1935
- Naissance à Martigny
- Journaliste suisse
- Ingénieur suisse
- Étudiant de l'École polytechnique fédérale de Lausanne
- Personnalité valaisanne
- Mécène
- Officier de la Légion d'honneur
- Chevalier de l'ordre national du Mérite
- Commandeur des Arts et des Lettres
- Commandeur de l'ordre du Mérite de la République italienne
- Académie des beaux-arts (France)