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Vieux cimetière juif de Prague

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Vieux cimetière juif de Prague
Pays
Commune
Religion(s)
Abandon
Patrimonialité
Monument culturel national (d)
Monument culturelVoir et modifier les données sur Wikidata
Coordonnées
Identifiants
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Géolocalisation sur la carte : Tchéquie
(Voir situation sur carte : Tchéquie)
Géolocalisation sur la carte : Prague
(Voir situation sur carte : Prague)
Le vieux cimetière juif de Prague, peinture à l’huile par Alexander von Swiezewski, fin du 19e siècle, dans la collection du Musée juif de Suisse.

Le vieux cimetière juif de Prague, en Tchéquie, se situe dans l'ancien quartier juif de Josefov dans la Vieille Ville. Parmi les plus grands d'Europe, il est l'un des monuments historiques juifs les plus importants de Prague. Des personnalités renommées de la communauté juive locale y furent enterrées, parmi lesquelles le rabbin Juda Lœw ben Bezale, l'homme d'affaires Mordekhaï Maisel, l'historien David Gans, ou le rabbin David Oppenheimer. Aujourd'hui ce cimetière est administré par le Musée juif de Prague.

Historique

Il fut en fonction de 1478 à 1786, succédant au cimetière appelé « jardin juif » qui a été découvert au cours de fouilles archéologiques sous la rue Vladislavova. Ce dernier fut fermé sur ordre du roi Vladislas IV de Bohême en 1478 à la suite de plaintes d'habitants de Prague. Il disparut plus tard sous les rues de la Nouvelle Ville. L'histoire du vieux cimetière remonte probablement à plus loin mais la date exacte de sa création est inconnue. Le seule indice dont on dispose est la date de 1439 gravée sur la pierre tombale du rabbin et poète Avigdor Kara. La tombe la plus récente date de 1787; trois ans plus tôt, l'empereur Joseph II interdit les inhumations à l'intérieur des murs de la ville pour des raisons sanitaires. Plus tard, les Juifs de Prague utilisèrent un cimetière situé à Žižkov construit au cours du XVIIe siècle du fait d'épidémies de peste.

Pendant les plus de trois siècles d’utilisation active de ce cimetière, la question de la place fut un problème permanent. La piété et le respect dus aux ancêtres décédés n'autorisent pas les Juifs à supprimer une tombe existante. Occasionnellement seulement, la communauté juive fut autorisée à acheter des terrains afin d'étendre le cimetière et fut souvent contrainte d'ajouter des couches de terre par-dessus le sol existant, si bien que par endroits on compte jusqu'à douze couches successives. Cela a permis de préserver les tombes les plus anciennes. Cependant, lors d'ajouts de nouvelles couches on dut soit recouvrir les anciennes pierres tombales, soit les relever à la nouvelle surface, ce qui explique la grande densité de pierres tombales que l'on peut voir aujourd'hui. Beaucoup d'entre elles marquent la présence d'un défunt enterré plusieurs couches en profondeur. Cela explique la différence de niveau entre le sol du cimetière et les rues environnantes bien plus basses, il fut d'ailleurs nécessaire d'édifier des murs de soutènement pour retenir le sol et les tombes.

Le nombre exact de pierres tombales et de morts enterrés est imprécis du fait des couches successives, mais il est estimé à douze mille tombes.

Vieux cimetière juif de Prague sous la neige
Vieux cimetière juif de Prague
Vieux cimetière juif de Prague
Autre vue. Mai 2017.

Pierres tombales

Il y a deux types de monuments funéraires dans la tradition juive (matzevot en hébreu). Le plus ancien est une dalle de bois ou de pierre rectangulaire, mais dont le sommet présente des formes variées. L'ohel apparaît plus tard à l'époque baroque et est réservé à des personnages illustres de la communauté juive comme par exemple Mordekhaï Maisel ou le Maharal. L'ohel ne contient pas la dépouille du défunt qui repose plus profondément dans le sol.

Les plus anciennes pierres du cimetière sont très simples mais rapidement par la suite on adjoindra des ornements divers (pilastres, volutes faux portails...). Les pierres les plus richement décorées datent du XVIIe siècle. Toutes les pierres comprennent des caractères hébraïques indiquant le nom du défunt ainsi que la date de sa mort ou de son enterrement. À la Renaissance il est fréquent d’y ajouter ses vertus et un bref éloge. À partir du XVIe siècle les pierres figurent également divers symboles indiquant ce qui caractérisait le défunt de son vivant comme son nom, sa profession ou ses qualités morales (voir le tableau ci-dessous).

Caractère Religieux Qualités Personnelles

Hexagramme (Magen David)

Juif

Couronne

Une bonne réputation

Une paire de mains levées

Cohen, un descendant des prêtres du temple

Grappes de Raisin

Fertilité, une bonne vie, une vie prospère

Une cruche et un bol

Levite, un descendant des assistants des Cohens dans le temple

Nom ou Surnom

Profession

Masculin

Féminin

Lion

Arye, Leib ou Yehudah (Genèse 49,9)

Oiseau

Tzipora, Feigele ou Taubele

Livre

Chanteur (religieux)

Cerf

Naftali (Génèse 49, 29). Tzvi ou Hirsch

Rose

Rosa

Harpe ou Violon

Musicien

Ours

Yissachar, Dov ou Beer

Surnom

Bistouri

Médecin

Loup

Zeev ou Benjamin (Génèse 49,27)

Souris

Maisel

Ciseau

Tailleur

Hexagramme

David ou Menahem

Oie

Gans

Veau

Boucher

Dans la littérature

Le Cimetière juif de Prague fait partie de la trame du roman d'Umberto Eco, Le Cimetière de Prague.

Voir aussi

Et les articles sur le Musée juif de Prague, les différentes synagogues et autres sites importants de Josefov :

Liens externes

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