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Léon l'Africain

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Léon l'Africain
Portrait supposé de Léon l'Africain,
Sebastiano del Piombo, vers 1520.
Biographie
Naissance
Décès
Entre et Voir et modifier les données sur Wikidata
TunisieVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
حسن ابن محمد الوزان الغرناطيVoir et modifier les données sur Wikidata
Formation
Activités
Œuvres principales

Hassan al-Wazzan, dit Léon l’Africain (en latin : Johannes Leo Africanus  ; en arabe : حسن ابن محمد الوزان الغرناطي ; en berbère : ⵃⴰⵙⴰⵏ ⵓ ⵎⵓⵃⵎⵎⴷ ⵍⵡⵣⵣⴰⵏ ⵍⵖⴰⵕⵟⵉⵏⵉ), né probablement près de Grenade vers 1494 et mort à une date inconnue, allant selon les sources de 1527 à 1555[1],[2], est un diplomate[3] Maghrébin[4] de l’Empire chérifien des XVe et XVIe siècles.

Biographie

Frontispice de l'édition anglaise (1600) de l'ouvrage de Léon l'Africain sur l'Afrique.

Après la prise de Grenade en 1492 par les Rois catholiques, Isabelle de Castille et Ferdinand II d’Aragon, la famille de Léon l'Africain se réfugie au Maroc dans la ville de Fès. Hassan y suit des études de théologie dans plusieurs madrasas de Fès et à la Quaraouiyine. Son oncle maternel l'initie à la vie de diplomate, en le conviant à l’accompagner lors d’une mission auprès du souverain de l’Empire Songhai, Askia Mohammed[réf. nécessaire].

À l’âge de 20 ans, il s’engage définitivement sur les routes et la voie de la diplomatie, pour une vie entière de grand voyageur et de négociateur : ses missions politiques et commerciales le mènent à travers tout le Maroc : du Rif au Souss, des Doukkala au Tadla, du Tafilalet aux zones présahariennes, ainsi que dans tous les pays du Maghreb, de l'Arabie, de l’Afrique saharienne, à Constantinople et en Égypte[réf. nécessaire].

En 1518, de retour du pèlerinage musulman à La Mecque, le navire sur lequel il se trouve est attaqué, et il est fait prisonnier par des « marins siciliens ». Il est en fait capturé par un chevalier de l’Ordre de Saint-Jean, Pedro di Bobadilla. Sans doute parce qu'il a quelques errements à se faire pardonner, celui-ci en fait présent au pape Léon X qui le fait catéchiser puis baptiser sous ses propres noms, Jean Léon. Il devient alors Jean-Léon de Médicis, dit « Léon l’Africain »[5].

Pendant son séjour en Italie, il s’initie à l’italien et au latin, et enseigne l’arabe à Bologne. À la demande du pape, il écrit sa fameuse Cosmographia de Affrica, publiée à Venise sous le titre Description de l'Afrique en 1525. Cet ouvrage de référence, qui évite soigneusement de donner des informations à caractère militaire, est la seule source de renseignement sur la vie, les mœurs, les us et coutumes dans l'Afrique du XVIe siècle. C’est en particulier grâce à ce livre que Tombouctou devient une ville mythique dans l’imaginaire européen ; il est ainsi l’inspirateur de René Caillié parti à sa découverte. C'est aussi la bible de tous les diplomates et explorateurs intéressés par l’Afrique[réf. nécessaire].

Il n'existe aucune information fiable sur la date et le lieu de la mort de Léon l'Africain, que l'on estime survenue aux alentours de 1555[6].

Postérité

Littérature

Le roman Léon l’Africain, écrit par le romancier franco-libanais Amin Maalouf et publié aux éditions Jean-Claude Lattès en 1986, relate la vie de l'explorateur sous la forme d'une autobiographie imaginaire[7].

Projet de film

Un projet de film sur la vie de Léon l'Africain (avec Jamel Debbouze dans le rôle titre) a été lancé en 2015[8].

Théâtre

La pièce dramatique intitulée Tous des Oiseaux, écrite et mise en scène par Wajdi Mouawad, s'inspire du roman de l'écrivain Amin Maalouf sur Léon l'Africain. Cette œuvre théâtrale a été jouée au théâtre national de la Colline à Paris en 2017[9].

Références

  1. (en) Pekka Masonen, Leo Africanus : The Man with Many Names, (lire en ligne).
  2. Encyclopædia Universalis donne pour dates « 1483 env.-env. 1555 », en signalant qu'il était originaire d'une famille de Grenade qui avait probablement émigré au Maroc vers 1492. Voir Alfred Fierro, « Léon l'Africain Al-Hasan Inb Muhammad Al-Fa'si », sur universalis.fr (consulté le ).
  3. Encyclopædia Universalis, « AL-HASAN IBN MUHAMMAD AL-FA'SI LÉON L'AFRICAIN », sur Encyclopædia Universalis (consulté le )
  4. Rauchenberger 1999, p. 27–28.
  5. Livre Google, Léon l'Africain, publié par François Pouillon, page 330, consulté le 11 décembre 2018.
  6. Alfred Fierro, archiviste-paléographe, conservateur à la Bibliothèque nationale, « Léon l'Africain dit al-Ḥasan ibn Muhammad al-Fa'sī », sur universalis.fr (consulté le )
  7. Lanfry 1988.
  8. Site allociné, fiche sur le film "Léon l'africain", consulté le 11 décembre 2018.
  9. Site Froggydelight, page sur la pièce de théâtre Tous des oiseaux, consulté le 11 décembre 2018.

Voir aussi

Bibliographie

  • L'orientaliste Louis Massignon a étudié les écrits de Léon l’Africain. Son ouvrage Le Maroc dans les premières années de XVIe siècle - Tableau géographique d’après Léon l’Africain, édité en 1906, longtemps introuvable, est réédité pour le centenaire de sa parution initiale : Louis Massignon (préf. Louis-Gustave Binger), Le Maroc dans les premières années du XVIe siècle : Tableau géographique d'après Léon l'Africain, Rabat, Bibliothèque nationale du Royaume du Maroc, , XVI-305 p., 24 cm (ISBN 9954-8652-0-9, BNF 40783905).
  • L'écrivain Amin Maalouf donne une biographie romancée de Hassan al-Wazzan dans Léon l’Africain ( (ISBN 978-2253041931).
  • Jacques Lanfry, « Maalouf (Amin) : Léon l'Africain (compte-rendu) », Revue d'histoire, no 280,‎ , p. 364 (lire en ligne).
  • Oumelbanine Zhiri, L’Afrique au miroir de l’Europe: fortunes de Jean-Léon l’Africain à la Renaissance, Coll. Travaux d’Humanisme et Renaissance, CCXLVII, Genève, Librairie Droz, 1991, 246 p.
  • (de) Dietrich Rauchenberger, Johannes Leo der Africaner, Seine Beschreibung des Raumes zwischen Nil und Niger nach dem Urtext, Wiesbaden, Harrassowitz Verlag, 1999 (biographie et édition partielle de ce qui pourrait être le manuscrit de la Cosmographia de Affrica, tel qu'il a été écrit sous la dictée de Léon l'Africain et redécouvert dans les années 1930).
  • Natalie Zemon Davis, Léon l’Africain. Un voyageur entre deux mondes de Traduit par Dominique Peters, 2007 (Payot 476 pages).
  • François Pouillon (dir.), Léon l'Africain, Paris, Karthala, 2009, 400 p.

Liens externes

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